
i; í
3 0
p n é t (
L ' é t r .
iiiféri
P E U P L E S INDO-EUROPÉENS.
e t Ja séciu'itó des persoiiiu
iiger qui a eii iles rapport:
i u r c s doit, s'il est impartía
slon il a pi
avcc lesqucl;
pati,
illii
b o r n e s d
l'obéissaii
l i m i t e ; s
c o m p t e r sur la
il aura eu dos
litéc de l'homme
lables. Le Russi
: m c n t en
l e s Rusi
IV en i r qu'
' concoure
D l'on ne
sont relativ
n t i m e s avec
r t i a l et juste, coi
^oinplaisancc et h
d a t i o n s . Mais qii
d u peuple, si les exigeuces
possède à un haut degré 1(
¡iipporte bic
v e u t
j u s t e
COütJ
passive ; il
Ile est dépassée, s'il se
nce à s'édiaufTer et to
v e r s le désir de la
C e t t e manière de v
n j u s t e n'est aucunem
p e t i t nombre,
es des classes
}n toute occaactif
(io ceux
: r o i e ])as îi la
dépassent les
. sentiment de
s une certaine
m a n i f e s t e
confiance
; l i n g é e s
a b t e n i r .
e t de
[diction
coup trop de
c r a i n t e puérile puissent s
n e r v e u x , parfaitement oi
p r o t è g e d'ailleurs sufïisan
J . e Russe témoigne u
s e n t i m e n t prend sa sou)
a v a n t de commencer l'es
i n s i g n i f i a n t e . Un certain
le mettent au-dessus du
s e r v e et de l'irrésolution,
a u t r e langue, désigne d
moment d'une
!site ; il désign
c ' e s t la destinéi
;ion ; c'est 1;
lîogue, mais qui
des choses, mais dan
t qu'on lui ])orte préjudice, al
i t c s ses facultés physiques et i
v e n g e a n c e et de la satisfactio
i r et de sentir prouve que l'idée di
iut éteinte en lui, La lâcheté est ci
•aies
qu'il
c toutes ses dispositions naturelles; il a beau
l u i - m é ] n c pour que la pusillanimité
>ir accès dans son âme. Un vigoureux
xuisé pour supporter les maux pliysiques,
lent contre les différentes intluences du deho
e t une
s t è r n e
:-ce di
:écutio
fatali
p é r i l ,
. Le
h a b l e
d e la 1
obstacles ; c'c
t o n t e appréhc
nd sang-froid
uis sa confianc
.n d'une enti'ep
isme et une gr
des considérai
n\ot russe avoi
d a n g e r
q u ' i l im
eu Dieu
; e , fiit-ce mêi
de résignation
n s secondaires
, intraduisible
ne façon caractér
n t r e p r i s e ; il renferme e
le peut-être d'une victoi
e qui promet le succès
onfiance qn'on a dans
•pplique directement ii
le calme
istiqi
soi l'espoir
; remportée
indépendamii
>on étoile. 1
X circoustaui
ivoque
i plus
g i e n se
la rét
o u t e
l e r t u r -
a s s u r é
;nr les
•ût de
o b s t a c l e s , est repi-ésentée p;i
¡nitif de rien, ce qui signifie à pe
[•tant! qu'importe! etc.; sorte
ipplication dans la vie quotidiei
poi
mot I
u prè
itchevo, grammatica-
;s : cela ne fait rien!
x c l a m a t i o n qui trouve
Ce mot traduit fidèieit
une pensée de consolation, une volonté arrêtée de persister, malles
obstacles à vaincre. Le mot chto diélat (que faire? — il n'y h
à faire) se trouve eu rapport intime avec le précédent, pour toutes
c o n t r a r i é t é s et les coups du sort quels qu'ils soient; cette locution
e n quelque sorte le fidèle symbole de la résignation à la destinée,
le soumission absolue aux décrets de la volonté divine,
a r suite du défaut d'instruction, du développement insuffisant du comc
e et de-la difficulté des communications, le Russe en général est
• t a i n e ignorance de beaucoup de choses qui ne conj
o u r n a l i è r e . Si l'on ajoute à cela une sorte de ?orai
s'expliquera aisément sa crédulité naïve et le cercle
Il écoute avidement les nouvelles qu'on lui apporte
r e s t é dans
c e r n e n t pas
nolence d'es
é t r o i t de se:
e t les récits qu'on lui fait, mais il n'ai
t e m p s sur un sujet sérieux ni à se doi
L e Russe est dominé généralement par
d ' e s p r i t qui lui fait p référer les impressi
que peut former son jugement , celles qi
t ô t que celles qu i a g i s s>eenntt ss uu rr ss aa rraaiiss o n . Co
h a u t , il aime mieux se laisser prendre par b
une conviction, être entraîné que rappelé fi
I l faut d'ailleurs a^
d e voir de l'homme
bien qu'il aime â f
suffisent pas en pa
avec le paysan ; or
b a v a r d a g e ou de sotte lecti
de l'homme du peuple, qi
qui tient énergiqnement au
coutumes du foyer paternel. Celu
san russe doit donc se placer à S(
v é r i t é s de îa science auxquelles o
e s t si utile à l'amélioration de soi
s i v e m e n t prudent eii abordant le domaine de ses
e t même de ses préjugés; c'est là son arche si
c h e r s trésors.
ne en généra! ni à réfléchir longner
la peine d'émettre son avis,
une certaine paresse de corps et
ns produites sur ses sens à celles
i agissent sur ses sentiments plums
l'avons dit plus
que de se former
.dement
)ir acquis une connaissance bien (
d u peuple, si l'on veut obtenir di
¡outer des consdls amis ; le taie
îW cas. Il faut un art tout partie
s e tromperait fort en supposant qui
¿acte de la manière
l ' a s c e n d a n t sur lui,
t et la volonté ne
•e pourrai t influer sur les S(
on peut comparer à un e
t r a d i t i o n s chères à son o
l i e r pour causer
t o u t e espèce de
u t i m e n t s naturels
ifant raisonnable
! u r , aux saintes
qui désire inspirer confiance au pay-
) niveau pour le familiariser avec les
v e n t l'initier et dont la connaissance
existence. Il faut surtout être excesdées,
de ses croyances
l i t e , ce sont ses plus
;, le Russe possède un cou]) d'oei
idre favorables, s'il vont prendi'e 1;
P o u r tous les incidents inattendi
é t o n n a m m e n t juste et sait se les ri
p e i n e de les bic
e n c o r e dans un
f a i r e son chemii
qui peut condni
p a y s a n , sait-il s
a d r o i t e m e n t dan
1 envisager. Dans un pays où beaucoup do chosi
:tat anormal, il faut déployer beaucoup d'activit)
, profiter des moindres circonstances et utiliser to
•e au but. Aussi le Russe, noble, bourgeois on s
; conformer â tout ce qui peut survenir et se cou
t o n t e s les situations de la vie.
s sont
pour
ut ce
impie
d n i r e
P a r son p. iclir
â fait aisées dans à accepter les situatioi
en lui rien de gancho
f r é q u e m m e n t che:
ses intérêts parti
p u l e s , sa personn
e s t incommode, s
ice est touje
t d'un ens
it à la sociabilité
ses
rapports avec
e t
c h e , de
d ' a u t r e e
i i l i e r s , Í
dit!
sou
préseï
l i o n s
f a c i l e
d ' i n t c
il passe
ict aux
•s accompng
ble qui palle
Russe a des nuinières d'être tout
u t r u i , et prouve une grande facilité
os localités les plus opposées. On no remarque
: n i r d , d'anguleux , ainsi que cela se rencontre
p e u p l e s ; il ue colporte pas toujours avec lui
s atîcctious privées, ses habitudes, ses scrut
avec les Russes, et ce
•ét élevé, laisse toujo
s a t i s f : i s a n t e . Au r e s t e , l a s
d ' h u m a n i t é qui d
qui le maintienne
v o i r , et qui, dan
r i g u e u r des form
it sans souci sur tout c
c i r c o n s t a n c e s quelles qu'elles soient,
jnée d'une certaine rondcui- dans les
r a i t complet. C'est ce qui rend la
u i , abstraction faite d'un manque fi
s daus l'âme une impression agré;
p i i c i t é de coeur et le sentiment pi
é q u e n t
ible et
igent le Russe e
t. souvent dans L
les relations
; et d'invoq
c ' e s t Í
e t qui
t o n t e occasion sont les seuls motifs
s é r i e u x accomplissement de son ded
' a l ï a i r e s , renipédient de s'en tenir â la
•r l'inflexible application de )a loi. Mais
léme cause qui aplanit bien des difficultés
i n s s i , d'un autre côté, la
adoucit d'une façon vraiment chi
c o n s t a n c e s anormales dans les transacti
sociaux. Et cependant le Ri
n-and nombre de cir
piqn. istai
, pa
do ses sec
i que tel est ie b.
une satisfaction intime. 11
science : Bog sniml (que Die
c o n s i d è r e comme un grand péch
h e u r e u x , fussent-ils mérités : Oi
r a s s é , dit-il ; et il tend au misé
s o i t la cause de son infortune.
s u r t o u t dans :
;se ne fait point ])arade de sa
i r s , de sa diai-ité ; il agit si
oin de son coeur et parce qu'il
l é p r i s e l'ingrat et l'abandonne
soit avec lui!) s'écrie-t-il alor;
> d ' a g g r a v e r les maux d'un li
I ue frappe plus celui qui e,
r a b l e une main compati
II répugne aussi au c
r a p p o r t s
l i l a n t h r o -
; ostentai
éprouve
. Le Russe
omnie malit
déjà teriante,
quelle que
L-actère russe de
i du mal des morts : Dieu seul est leur juge, dit-il; laissez-les •
x. Le servage et les circonstances historiques, géographiques
iales en vertu desquelles il s'était établi, avaient, il faut l'avou(
influence très-défavorable sur le développement de l'homme (
d o i t - o n pr(
m me n s e pro;
p e u p l e , qui se trouvait ainsi arriéi-é.
e s p é r a n c e s qui vont jusqu'à, la certitudi
e t moral dans cette classe si nombreuse, depuis
t i o n a fait tomber des barrières longtemps infrar
e n t i è r e m e n t la déiiance, excusable jusqu'à un cc
d a s s e s contre les classes élevées. Un grand non
l i e r s concernant le cai'actère national se retroi
l ' e x p o s é des relations sociales, des habitudes inti.
des moeurs du peuple russe.
r , avcc des
i n t e l l e c t u e l
d ' é m a n c i p a -
, en dissipant
it, des basses
l a loi
sables,
1 ])0
j r e de détails particu-
^'cront d'ailleurs dans
les, des occujjations et
Ai n s i q u e nous l ' a v o n s di t p r é c é d emme n t , il n ' e x i s t e pa l a
G r a n d e -Ru s s i e de bourgeoisie pi-oprement dite et telle qu'on pourrait la
concevoir d'après les idées européennes, et surtout allemandes, pai'ce
q u ' i l n'y a pas de véritable classe d'artisans; mais on y trouve, par
c o n t r e , une cla-ssc marchande (koupetchestvo) séparée socialement, et
d ' u n e manière trè:
• a c t é r i s t i q u e , de la i
t a i r e s ) , des paysans,
c u l t i v a t e u r s , ouvriei'S des fabr
m a r d i a n d s russes (koii
i p t z y ) , leurs femmes et leurs fill
f o r m e n t , parmi les Ruf
sses de la Grande-Russie, une cas!
a u t a n t par l'apparence
; extérieure et le geiu-e île vie t|i
t è r e et les moeurs. Oi
y retrouve encore beaucoup d';
j o u e
l a d
un grand
i'ilisation G
.sont conservés jusqu'à
le. C'est tout récemme
•opéenne a commencé à
nt prog]'cssif sur cette
2e JOUI
It que,
éteiidi
classe.
r t s avec les classes •levée.'
nde a iVêtl
s o c i é t é
des foi
•se (employés ou jirojirié-
[ u e s , etc. Les
!S (houptchikhi)
Ì tonte spéciale,
e ])ar le caraciiciens
éléments
ment oriental y
g r a n d e s villes,
o u t e s les dii'oc-
.lombreux rapd
' é d u c a -
, et l'cl(
dans le
e dans
J ' a r ses
it par son
mes origii
manqui
des qui lui •nt
P E U P L E S INDO-EUROPÉENS.
t o n t à fait particulières. La fem
a r d i a n d (kouptdiihha) spéda-
;nt est devenue un type très-distinct des fou"
me symbole inséparable do sa profession, le i
!S des autres classes.
Comme de mardinnd de la Graude-
Kussie porto la barbe longue, il représente presque oxchisivcment cette
pi-ofession pai'mi les diverses tribus russes, malgré la grande concurrence
des Allemands et des Anglais pour le commerce européen, des Tatai'.s
Boukhai-s et Arméniens pour le commerce asiatique, et des juifs pour
le commerce de détail dans la Russie-Blanche, la Petite-Russie et
la Nouvelle-Russie. Dans la vie iiitérii
d i s t i n c t e m e n t prédominer l'influence des
[les fou
entai r
la qu;
h a b i t u d e s sédentaires et isolét
péen par la coupe et presque
plus haut), soit par les étofl'c
v é r i t a b l e passion poui- un lu.
f e s t i n s . La présence de conv.
tions d'oi-dres su[iérieui'f
même quelquefois que 1'
r e des mardiands on voit très
m oe u r s orientales, soit dans le
lies, dont le costume est euro
r la coiffure (le mouchoir décri
itité des ornements et par um
dans les appartements et le:
iivives d'un rang élevé et ayant des décora
,t l'indice d'une fête de bon goût; il an'iv(
i n v i t e à des fêtes exceptionnelles de famille
célébi-ées avec éclat, des personnes étrangères, pourvu qu'elles possèdent
u n rang supérieur et qu'elles soient décorées de la plaque d'un ordre
q u e l c o n q u e ; ce qui prouve combien les marchands attachent d'importance
aux distinctions et aux choses purement extérieures.
L e marchand russe réunit à l'esprit pratique et
l a b i t u d e de l'économie, la
•ablemeut s'approprier aux
v i s a n t qu'aux profits mati
e t un bon sens
r a p p o r t du cai
iraisonnable dan?
des classes supé
en général l'adresse,
un esprit qui sait ad
e t commei'ciales, en
naissance des hommes
paysan et lui, sous h
abîme. Quelquefois d(
l a n d , surtout de celui
cachant sous des apparences ti'ompeus
de la mardiandisc, le marchand est
a r r i è r e - p e n s é e vis-à-vis de ses égaux,
d ' é n o r m e s crédits dans le commerce ru
g c r s font
trcpi-cnaiit du Eusse
finesse et l'activité,
eirconstiinces locales
i-icls ; nne telle conqii'il
existe entre le
si impassible
i c t è r e et des
SCS prétcutic
¡ e u r e s , mais
!S l'infér
i d é e s , un véritaljle
u s vis-.Vvis du clia-
! insinnant, servile, et
t é lie la valeur réelle
1 sénéral loyal, Inninête et sans
Avcc le système tout iiarticnlier
o - e u r o p é e n . les fabricants étranils
t , à la foire de Niini-Novgorod, à des mardi
russes inconnus, des crédits pour des centaines de mille roubles, payables
a p r è s plusieurs années, sans qu'il soit, en cas de nou-payeaieut, porté aucune
atteinte à leur bonneur ; et il est fort rare qno dans de jiaroilles
t r a n s a c t i o n s les capitaux soient perdus par mauvaise foi. Le Russe en
g é n é r a l , et cette observation s'appliq
il t o n t e s les c l a s s e s , a u I p e n .
c b a n t et même une aptitude particulière jionr tout,
mais plutôt ponr le commerce de détail que pour le
espèce de trafic
i grandes spécula.
l é g o e i a n t européei
m i r e , se conuaitri
e t notai l e n t du négociant anglais. Aclic-
Ludises et être bien fixé sur les
cliaquc chose, tel est le talent particulier du Eusse. Ce goût
f e s t e évidemment encore dans l'habitude qu'ont les Eusses de
:er dans les détails du ménage, les article.s de toilette, etc., dont
ipc les maîtres de maison, et en général le
ont confiés aux soins
Russe, lorsqu'on lui
n m é d i a t e m e n t le pri:
n e s'occupent
r e , et qui sont ordiiia
r souci qui préoccupe
q u e , est d'en
v e r s a t i o
de cbac
il rarg(
vise pai
aiin d'à
s ' e f f o r c e
roui,
i n a i t r ,
i t a n t
m que
it et
u r l'argent, le!
E u s s e s , qui n
afiai
ä des fem
m o n t r e u
IX. Nulle
l a situât
t i c
ICS. l,e preo
b j e t qnell
a r t !a conin
financière
n t souvent peu
ibanil ru.sse ne
f o u t un «sage inconsidéré. L
en d'autres pays, il s'attirer des clients permanents
bien - ê t r e par une voie progressive et sûre ; mais il
, par des prii
; aussi élevés que possible, de tirer profit de chaque
d i i r prompteuient en réduisant antant qu'il le peut
istence matérielle. 11 s'enlend d'ailleurs nierveilleue
e r t a i n e valeur aux objets les plus insignifiants et
3n tout cc qui parait avoir le poids ou la mesure,
i r d par un genre tout particulier de familiarité et
i moins fatigantes que rimportiiiiité du juif Comme
le négociant russe exploite de préférence le eomoù
occasion et de s'eiirii
les besoins de son ex
seiilent il prêter nue
il mettre en circnlati
11 est servi il, cet ég,
de joviale insistance
marcbauil en gros,
n i e r c e par teiTC , o
d ' e n t r e ] ) r i s e qui i
e n t r e l i e n n c n t dus
les tribus à dein
pas un moment i
que au uièmc dej
il montre souvent une hardiesse et un esprit
litent l'éfounemeiit. l!eaucoii|) de marchands en gros
l a t i o n s de commercc jusque dans les déserts et parmi
laiivages oii des dangers imminents ne leur laissent
•epos. Le marclnl
que les Uoukbar
ni russe possède ces qualités pres-
, le peuple de l'Orient le plus expei
eu affaires
ciale aux foires qui,
a u t r e origine que da
Une rajiide descripti
ebands russes, que no
ne paraîtra peut-être
3 1
commercia
ni Russie
i l'Europe occidentale, not
1 de CCS foii'cs et dii rólc
i emprnntoi
pas hors de propos à cette ]ilace.
e t il occiipe une jiositiou tirato spéit
mie tout autre im|iorlanre et une
lent en Allemagne.
'y joiient les niar-
•qiiable livre de M. Aksakov,
On trouve en Allemagne les corps de métiers, les associations forcées
e t antres resti'ictions qui , par leur principe couservatenr, soutiennent
nue classe très-re.s]ieetable de la nation, mais qui entravent en même
temps les-relations industrielles et commerciales, 11 n'en est pas de même
en Russie, où les prérogatives d'une ville ne remiiorient j.aniais snr les priv
i l è g e s d'une autre et oil chaque individu élabli dans l'empire peut organ
i s e r telle industrie, exercer tel métier qui lui convient, quand et comme
il l'entend. 11 résulte de cet état de choses que les places centrales inst
i t u é e s pour le commerce, telles qne les foires en Allemagne, n'étaient
pas absolumeut néces,saircs eu Russie, et que les grandes concentrations
de marchands étaient ordinairement motivées par de nombreuses agglom
é r a t i o n s d'acbetenrs qui les avaient piécédées : les pèlerinages, par
e x e m p l e , à certains jours fériés, sur des tombes célèbres ou vers des
images vénérées, amenaient tout naturellement un grand concours de
v i s i t e u r s et de marchands, ceux-ci tout préoccupés du désir de répondre
aux besoins des premiers. La facilité de la vente attira les vendeurs ;
l'occasion d'aclicter angmmita le nombre des acheteurs et en attira d'ant
r e s qne les iiélcrins ; et c'est ainsi que, si la situation topogra])lii<pie
de la place et les circonstances politiques le permettaient, il s'établiss
a i t une foire qui prenait dos développements considérables et finissait
p a r faire onbiier aux pèlerins le but primitif de leur reunion. Dans la
E u s s i c méndionalo surtout (voir le chapitre des l'etits-Enssiens), les
f o i r e s augmentent chaque année d'importance et d'étendue en |iro|iortion
de raccroisscinent du commerce en géi^èrul, parce que les moeur s et
les coûtâmes y ont un caractère tout particulier, que le commerce ])ar
commission y est encore peu développé, et que le marchand et l'achet
e u r doivent conscqueminent se trouver sur la même place. Et d'aill
e u r s , dans ces contrées, les rapports commerciaux sont toujours ponr
ainsi dire imprégnés d'une sorte d'élément nomade, beaucou]i de marchands
n'étant doniieiliés nulle part, mais allant de foii'C en foire avec
l e u r s inarchandises. Or, parmi les nombreuses peuplades encore non civilisées
de la Russie, il ne peut être question de correspondance, et quant
i t é d'affaires qui, dans l'Enrope occidentale, se font ])ar écrit, doivent
n é c e s s a i r e m e n t se traiter ici verbalement. Les marchands de la Grande-
E u s s i e jouent, à tous égards, le rôle principal dans ces foires, autant
comme producteurs on fabricants qu'en qualité d'intermédiaires. Plus de
la moitié des marchandises provient en effet de leurs grandes fabriques,
e t la plupart des m.arcliands en gros appartiennent anx divers gonvernemonts
de la Grande-Russie. Indépendamment de leur génie vcritableinent
commercial, ils ont nne si profonde eoniiaissance de leur patrie
que personne ne saurait les égaler sous cc rapport.
L e marchand de la Grande-Russie allie d'une façon remarquable le
goût de la locomotion à l'amour d'une demeure fixe. Il n'cnfenne |)as
ses revenus dans le coiïrc héréditaire de ses pères, mais il les met en
c i r c u l a t i o n pour augmenter son capital et agrandir son commerce, ou il
en emploie une partie il se faire nne existence relativement confortable
e t agi'éable. C'est ainsi, par exemple, qu'il aime h construire des maisons
en pierre, vastes et solides, qui, malgré nue architecture souvent
d é f e c t u e u s e , sont un ornement ponr la ville et flattent la vanité do
l e u r heureux ¡irepriétaire. Parfois il achète des maisons dans plusieurs
villes oit se tiennent les foires, et s'occupe à les faire reconstruire plus
é l é g a m m e n t , sans cesser ponr cela d'aller pendaat toute l'année de
f o i r e en foire dans la Russie méridionale. Cette cii'constance le distingue
d ' u n e l'açon très-caractéristique du marchaml pctit-russien, qui se cont
e n t e d'uiie tenue de nniison très-modeste. Il n'offre pas moins de sing
u l a r i t é dans sa manière de trafiquer, qui consiste ii demander d'abord
des prix exorbitants, pour diminuer peu il peu ses prétentions et dese
c i n l r e ir des ¡irix relativement minimes. Le Eusse trouve à ce système
u n si grand cllarme qu'il ne |icut s'habitaer aux prix fixes. 11 invite par
t o n t e s les voies possibles le chaland i\ entrer dans sa boutique, reconn
a i t au jiremier coup d'oeil sa qualité d'après sou costume, sou langage,
ses manières, et sait aussitôt s'il doit lui céder sa marchandise à
m