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P E U P L E S üUHALÜ-A];rAÍQUES. 7
S A M O Î È D E S D U S U D d U OSTlAKS-SAi iOlÉDES ,
O i S T l A K S - S A M U i È m « PARLANT LE ULiUiûTIÎ DE TOUROLKHANSK.
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de 111 graisse tl'oxH-s, tiu fiel de poisson, etc. Si, malgré los soins qiroii
lui donne, nil Voural; vient il mijnrir, tous les antres abandonnent le
tdionni et vont à (inelciiic distanec OU étftbiir lui iiouvciiii. liC soin
(rcnscvclir les morts est coiiiic aux lioimncs. Ils s'en acquittent en enfonçant
clans la terre quatre pienx qu'ils joignent iiar le haut iivcc dos
traverses ilc buis recouvertes do brauches entrelacées, oc qui fait une
espèce de plate- forme sni' liiquelle on dépose le mort ouveluppé dans
une ])cau de renne; car, selon lenr croyance, cc n'est qu'ainsi que le
dûfunt peut a^i'iver au ciel. On dépose ensuite près du cadavre toutes
sortes d'ustensiles et la partie snpéi-icure d'un renne , qui doit absolument
avoir été un màle et le pi-cniier né du troupeau. Ajirc.s avoir
laissé le mort exposé pendant deux ou trois joui-s, les parents s'éloignent
il une portée de trait, lancent deux ou trois flèclies et quittent euHn la
contrée. Les Yourak.'; évitent, comme nous l'avons dit pins haut, le
voisinage des morts.
Les Youraks liahitent des forêts et des marais coupés par des rivières
et des lacs riches en poissons. Aussi la chasse, la pèche et l'élève des
rennes sont-ils leurs principaux moyens d'existence. L'animal le plus
utile dans les nuirais est le l'eune domestique. Les plus aisés \'oui-aks
en possèdent plus de mille; ils ont un tel attachoniciit ])our cet animal
que, si hnus chasses ou leni'S pèches ont été infructueuses ou si une
trop grande distance les tient éloignés de leur magasin de provisions,
ils préfèrent soufiVir de la faim pendant quatre et mémo cin(| jours
plutôt ([ue se décider à tuer un de leurs rennes apprivoisés. Tant de
patience et de résignation sont d'aufant plus admirables qu'un Y.ouriik,
après avoii' tué un ours ou un renne .sauvage, dévore en une seule ibis
plus de quinze livres de chair.
Ceux qui connaissent les Youraks de jiius près les cousidèreiit connue
I nn |)en])le pati'iarcal : les maris sont très-dévoués ii leurs femmes, et
i jamais exemple d'une iniidélité conjugale n'a été cité paimi eux. Les
1 Ostiaks d'origine samoïède, n'aiment pas les Youraks, leurs frères de
! i-ace; ils les tiennent pour faibles, énervés et ])itresseux. Le véritable
motif de cette antipathie pi'ovient sans doute de ce qu'ils ont élé i-efoiilés
par les Youraks des cotes de la mer Glacinle ver.s les envii'ons de
Touroukliansk'.
S A M O l È D l i S D r N O R D - E S T OV TA\'(}II1-SAM0IÈDES.
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Ces Sanioïèdes nomades habitent en très-petit nombre, sous un affi-eux
climat, le point le plus extrême du nord de la Sibérie, pays couvert de
marais, entre les cours inféi'ieurs de l'Yénisséi et de la Khatanga. Ils
se divisent en différentes tribus dont les noms correspondent il ceux des
terres situées sur les fleuves Kliéta, Piassina, Kliatanga et Taïmour.
Outre les dialectes des ti'ihus susmentionnées, il en est encore un, cehii
de Karassine, le plus pur, qu'on pai-le près de Doiulina et de Tolstoï-
Noss, sur la rive droite de l'Yénisséi inférieur.
Ces Samoïèdes du uord-est sont idolâtres et vivent dans l'abrutisseuieut
et dans l'ignorance la plus profonde. Quoique leurs cérémonies
religieuses diffèrent beaucoup de celles des Samoïèdes du sud, les deux
peuples l'econiiaissent cependant un même Dieu, appelé Nonm, Nome
ou Nag, dont le Samoïède du uord-est a une si grande frayeur qu'il ne
l'invoque qu'en tremblant. A cet Être suprême sont subordomiés d'autres
dieux avec lesquels communiquent les chamanes. Tls ne croient pas seulement
!\ la puissance divine des images, mais adorent encore les pierres
et les arbres qui frappent leur vue.
Les Samoïèdes du noi-d-est et ceux de l'Obi sont les seuls qui mangent
encore de la chair crue, usage barbare qui a cessé depuis longtemps
chez les autres, et qui passe il leurs yeux ¡lour un grand péché. Ils
s'occuj)cut presque exchisivenient de l'élève des l'onnes et sont les habitants
les plus aisés des marais du nord; c'est sous ce rajipojt et sous
celui de la propreté qu'ils sont supérieurs aux Ostiaks-Samoïèdes.
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Les Ostiaks-Sauioïèdes confinent au "])ays des Youraks et à celui des
tribus fixées au sud-ouest de la ¡)e»pladc des Tavghi-Samoïèdes ; ils occupent
les contrées intérieures entre l'Yénisséi et TObi, touchent h ce dernier
tlouvo dans la partie uord-est du gouvei'nenient do Tomsk et te dépassent
même près de Narym. Ils ñirment deux sididivisions — l'une au nord,
l'aulre au sud — qui correspondent aux deux principaux dialecfes ilc
Touroukliansk et de Tom.-ik.
Ces ¡Samoïèdes, et spécialemenl ceux du mu'd, étaient connus aufi-efois
sous le num d'Ostlaks de rVénisséi: mais, d'a|irès les deruièi'es recherches
de Castrèn, ils ont été recomuis comme purs SanKû'èdes. Nous désignerons"
aussi sous le nom d'Ostiaks de l'Yénisséi, ii défaut d'un autre plus exact,
quatre petites tribus établies vers le milieu du cours de l'Yénisséi et qui
se distinguent essentiellement des Samoïèdes et des Ostiaks par leni'
origine et par leur langue.
Sous la dénmn¡nation d'Ostiaks-Samoïèdes il faut donc comprendi'o
toutes les tribus samoïèdes (|ui liahitent le Taz supéi-ieur, l'Yélogouï et
les alHuents du Yakh. dont les noms dérivent de ceux des animaux, et
pi'incipalement des oiseaux (Laaks ou hommes-oies).
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Ces Samoïèdes se divisent en einq tribns noniniécs Natsko-l'onnipopolsli,
Karassine (sniiérienre), ISaïkliino, Tyni et Karakonsl;: ils ont ponifraiitieres
: a.,, „„„l le [,ays îles Yonraks et des Tavglii-Samuíédes, à
l'«st celui dos Ostiaks de l'Yénisséi, et an suil echii de leurs propres
''•à-os de race parlant le dialecte de ïonisk. 11 y a inie difféi'enee re-
«laripiable entre le dialecte des trilnis lialiitant près de 'Toui-onk-liansk
celui des tribus tíxées sin- le Taz : ces dernières forment la transition
» ï « celles qui parlent le dialecte de ïonisk.
Ces ti ibns samoïèdes s'oeeiipent plus de la pêche qne de l'élève des
rennes, et sont, comme |iresqiie fontes les penijlades de la même origine
(¡ni se livrent !l cette industrie, iiaressenses et nml|)ropres. Un fréquent
eontaet avec leurs voisins a adouei leurs innuirs; mais ces tribus, minées
¡lar les étrangers, sont beaucoup |ilns pauvres que les Samoïèdes les plus
sauvages du nord-est.
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