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PEUPLES Dû CAUCASE.
Sous lo nom de i)cti[)lcs du Caucase nous comprenons tous les lubitants
primitifs de ccttc contrcc qui ii'apiiartionnent á aucun autre groupe principal
(le peuples et (|ui lui m o n t les tribus géorgiennes, lesgliics (Icsgnies)
kistos et fclicrlvosses. Les ti'ois deiniers groupes penvcnt être considérés
comme les montagnards on les peujiles du Caucase par oxccllence.
[.c pon do untious c|uo l'on possrdc rolativeuicnt à l'urigine des jienples
du Caucase nons les a fait l'Ouiiir dans nne famille niiique, malgré la
grande diiî'ércnce que ces peuples pi-ésentent entre eux. S'appiiyant sur
la rcsseiuld.'uico qu'ils croient reoounnitrc entre les langues géorgienne
et arniéiiieuiic, (|uelques savauLs comprennent les Géorgiens parmi -les
|icii¡)lcs ariques. Les langues du Caucase sont encore, en général, tj'èsimparfaitement
connues : la langue géorgienne, par exemple, a été, ponr
ain^i dire, découverte seulement de nos joui-s par l'académicien Brosset.
I-a laiigue fafiire, qui est tout à lait éti'angère aux quatie langues principales
du Caucase, joue dans ces conti'ées à peu près le mémo rôle que
le français dans le monde civilisé ; c'est la langue universelle de la politique,
du cuunnorco et des rajiports sociaux.
Avant de pi'ésenter les traits caractéristiques des divers peuples du
Canease, uons alluns t]-accr nue esquisse l'ajiide do l'ensemble des contrées
enucasienues et dos populations (|ui los habitent.
l'p Caucase, moutngno colossale formée de plusieurs eliaiues parnllL-los
"•eliécs outre elles, scleud du sud-est au nord-ouest, entre la mer Ciis-
]wnw. et la tnor Noire, depuis le 40' jusqu'au -15' degr é de latitude nord.
cliainc principale, dont le caractère est plus asiatique qu'européen,
fonile une des plus grandioses barrières du monde, nue dos limites les
l''""! gigantesques élevées entre les créations de la nature et les divei-sc.s
l'"piilatious. De même que, selon la légende, les îlots du déluge vinrent
se bnser conti e cos rochers immenses, et que, partant do ce point,
'""I1I11ÜS et animaux se propagèi-out do iu)nveuu sur la terre, de mémo
iiiissi rinstoire a couscj'vé dans les gorges et les vallées du Caucase les
vestiges les phis divei's dos îlots de peuples guerrici-s qui vinrent s'y
'"•'^f'' ou qui iiarvini'cnt à les tVauchir; car l'isthme caucasien forme
''»ssi une sorte de lieu entre l'Asie et l'Kurope, qui viennent s'y teu-
<ic la main; et c'est préci.sémeut ce motil' qui p(ius.sa tous les peuples
C'>iu|uci-anl;s de l'intérieur do l'Asie à suivre cette route pour déiiorder
Cl l'.nrope, ],Q Caucase est le véritable contre de l'iiistoirc du monde;
¡ocalitos n'ont, dans aucune contrée, Îuthié sur les faits liisforiques
"lie mnuiùre plus intense et plus distincte. Ou peut considérer aussi
^^Cnncase comme le centre géogia])hique du grand confinent. C'est la
'^Iç'ioii d(!s conti'astos les plus frappants sous le ra[iport géographique et
'"•^gmiilnque; nulle part ailleurs on ne rencontre une aussi prodigieuse
^•^l'i'itu do plKinomèues naturels et des diifcrencoi plus tranchées; unilc
jlj'i't lii jdiysionomie de rOrient et celle de l'Occidenl ne sont represen-
WS udiiiiiic elles le sont là, sous mille nuances diverses. De fertiles cont
r é e s et dos possessions dont on ne sanrait trouver les limites; des
f l e u v e s qui ne facilitent point mais qui entravent les communications;
des vallées d'une végétation luxuriante à côté de steppes arides; dos
f i è v r e s brillantes sous de beaux ombi-agos au milieu de jardins on flcui-s;
des neiges éternelles fi côté de feux volcaniques qui ne s'éteignent jamais
; nue profonde misère en face do l'inépuii^able richesse de la nature;
i a mort morale ii coté de puissantes facultés intellectuelles; de dé])Iorab
l c s faiblesses et des idées cbcvaleresquos sur l'Injunour; un commerce
a v a n t a g e u x et point de capifaux pour le développer; une tendance vers
l ' i n d u s t r i e , sans le besoin du progrès qui en est inséparable; une cult
u r e morale et élevée unie à la plus basse grossièrcfc ; le christianisme
c ó l e côte avec l'islamisme. Tons ces éléments i-éunis font du Caucase
le théâtre des iuiéi-ôts les ¡ilus vivaces et les plus hétéi-ogènes.
Ou ne peut se dissimuler que les contrées caucasiennes ont un grand
a v e n i r . Elles iiromettent do redevenir un jour ce qu'elles fui-ent dans
l ' a n t i q u i i é et au moyen âge, un pays iutei'médiaire, nu trait d'union
p o l i t i q u e et commercial entre l'Kurope et l'Asie. Les deux principales
a r t è i o s vitales du midi de la Russie, le Volga et le Don, ont leur emboucluii
e dans les deux mers qui enlacent le Caucase et dont l'une le
r é u n i t l'Asie et l'autre à l'Kurope. Avec la possession du Caucase,
l ' i n t l u e u c e de la Russie sur l'Asie centrale est consolidée à jamais; car
l e Caucase est l'avaut-poste qui domine l'Asie, il ouvre la voie vers la
C o n k h a r i e et les ludos, et donne ainsi aux Russes la possibilité d'exerc
e r nu ascciuhint très-eiiicace sur les rappoi-ts politiques et commcrciau.'c
d e ces pays. II existe en généi';il peu de contrées sur noti'c globe qui
o f f r e n t une situation pcditiquo aussi avant:igeusc que l'istlime du Caucaso
e t qui réunissent an même degré tant de conditions favorables au dév
e l o p i i c m e n t du comnierce et do l'indnsti'ie.
A | ) r è s le tableau saisissant que présentent les montagnes du Caucase
e t l'incioyahle variété des raccs qui Tliabitont, rien n'est plus admirab
l e que la splendide végétation de ces vallées ainsi que celle des camp
a g n e s , qui fournissent leurs immenses richesses ii de nombreuses popul
a t i o n s , avec la plus gi'ande abondance et pi'csqnc sans travail. Des folôLs
vierges, d'une vigueur de végétation incornine ailleurs, couvi'ciit les
montngnc.s les moins élevées, surtout les parties situées sni- les veis
a n t s méridionaux et dans lesquelles on ti-onve une innombiable quantité
d'égli.'ses et do châteaux forts en inines ; il faut en cxcc|iler les laides
c o n t r é e s plus élevées des régions montagneuses du centre. Le Daghestan,
R u i t o u t au nord, est seul presque dépourvu de végétation; le sol est
i o c a i l l e u x et d'nu accès très-difficile. Ce n'est que dans la .steppe saline
qui s'étend entre la mer d'Azov et la mer Caspienne, au nord du Konb
a u et du 'l'érck, que commence l'immense j)Iaiue déboisée et stérile qui
f u t le lit des flotvS antédiluviens.
L ' i s l l i m e du Caucase, qui égale presque la b'i-auce en étendue, si
l ' on y njoute les contrées avoisinantes, est divisé en deux pai-ties par
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