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P E U P L E S OURALO-ALTAÍQUES.
surtout cil élans et en éciirciiils ; un liabilc cliassonr peut tuer aisément,
dans le cours d'une saisoji, de cinq cents h mille écureuils de la ¡^lus
belle espèce, qu'il vend au moins 15 copecs pièce; mais la zibeline
ne se trouve malheureusement plus dans ces parages. S.'occupant d'ailleurs
priucipalement, comme nous l'avons déjà dit, de l'élève dos rennes,
J e s Oi'otcliones do l'Amour sont en contact fréquent avec leurs f]-èrcs
de souclie commune sur rOlckma et parlent la mémo langue qu'eux,
mais il, la façon des Yakoutes, faisant; presque toujours résomier la dei--
uière syllabe, tandis que les Toiuigouses septentrionaux placent principalement
l'acccnt sur la pénultième. I;cs 0]-otcliones sont petits et cliétifs;
ils ont íes pommettes saillantes, le visage plat, le nez et la bouclie
souvent grands, avec des lèvi'es minces, les yeux petits et obliques, les
sourcils rares, les cheveux noirs et lisses, Ils ont la barbe peu fournie.
Les vêtements des hommes et des femmes sont presque identiques. I.es
deux sexes fument et portent la clievelurc longue, séparée par une raie
qui part du front et so prolonge eu arrière. Les fourrures qu'ils |)orlont
en hiver ont le poil tantôt en dehors, tantôt en dedans.
Les Orotcliones n'ont pas do demeures fixes, bien qu'ils ne soient, nomades
ou plutôt errants que dans des limites assez restreintes, Les habitations,
construites à la hâte, ne sont que des yourtes coniques en écorce
de bouleau. La place d'honneur, en face de l'enti-ée, est résci'vée aux
v i s i t e u r s, et il n'est jamais permis aux feninies de l'occupei'. Ceiies-ci
sont cliargées de tous les soins du ménage. La vie errante a maintenu
les Orotchonos dans un degré do civilisation très-peu avancé, en sorte
que chez eux les chain auos jouent encore un rôle i m poi'tant, TI ne par
a î t pas que les Orotchonos soient polygames. lis se marient géncraiemont
fort jeunes, avant mémo qu'ils soient on état de remplir les devoii's
c o n j u g a u x ; en sorte que la femme n'entre souvent chez son mari que
comme une servante, état d'infóriorit.ó dans lequel elle reste pendant
toute sa vie.
MAÎs^TAGKES.
L e s voisins les plus proches des Orotchonos de l'est, sur la rive
gaudio de l'Amour, sont appelés Mauiagros ou Manègres, déuomination
dont l'origine est inconnue. Ils se distinguent principalement des autres
Toungouses en ce quïls élèvent des chevaux et uon des l'cnaes. Tout
c e qui a été dit au sujet des Orotcliones est applicable aux Maniagros ;
il faut seulement ajouter il cos détails que quelqucs-uos parmi eux enteudont
la hingue manddioue, qu'ils prononcent un peu différemment do leurs
voisins; qu'ils savent lire et qu'ils écrivent avec le pinceau et l'encrc
de Chine, L'influence exercée sur eux par les Chinois est eu général
très-prononcée. La frontière qui les sépare, ii l'orient, des Daours établis
sur l'Amoui' moyen (quo nous considérerons comme une tribu plus
distincte des Toungouses), est formée à pou près par remboucliuro du
Khoumar dans l'Amour et par la ville do Saklialino. La tribu la plus
orientale des Daours, les Kilènghs, à l'embouchure de l'Oussoiu-i, forme
déjit la transition avec les habitants touugouses de l'Amour inférieur,
exclusivement pêcheurs, et qui confinent aux Ghiliaks à environ 200
. vorstes de l'ombonchure de l'Auioui'. Les Maniagros vivent on plus grand
nombre et sont plus compacts sur le Zéia, et principalement sur le
Khoumar ou Klioumara, que sur les rives de l'Amour.
L a physionomie des Maniagros présente deux types d'un contraste frappant
: l'un a pour caractère un visage large, purement mongol, c'est-àdire
le uez petit et les pommettes saillantes; l'auti-o, une figure ovale,
des traits distingués, les pommettes proportionnées, le nez long, droit
ou un peu aquilin. La grande difìereiice dos deux types s'explique aisément
par cette circoustanoo singulière que les Maniagres,'' d'ailleurs si
j a l o u x , ahaudonnent souvent leurs femmes aux employés mandchoux qui
viennent les visiter chaque année. Une taille petite et des extrémités
g r ê l e s , comme on le voit chez les Orotcliones, se trouvent rarement
chez les Mauiagros; ils sont, au contraire, pour la plupart vigoureux
e t bien bâtis, de stature moyenne et quelquefois môme élevée. Les
femmes, les vieilles surtout, sont souvent fort laides; on renconti'o cependant
parfois parmi elles des physionomies agréables.
Les Maniagros ne sont pas uiio tribu errante, mais seulement nomade
ils passent tout l'hiver dans le môme lieu. Au retour du printemps, ils
se rendent sur les rives de l'Amour afin do s'y livrer exclusivement à
l a pòdio. Leurs yourtes sont construites de la même manière que celles
dos Orotcliones; cellos qu'ils habitent en été no dillorout point de celles
où ils passent l'hiver, excepté que ces dernières sont bâties un peu plus
solidement. Chaque membre do la famille a sa ¡)lace particulière dans
l'yourte : le maître et la maitresse en occupont le côté gauche, près
de l'entrée.
;i;cur manière do se vêtir a em|n-untc beaucoup au costume dos Mandchoux,
hhi été ils lie portent souvent qu'un kaftan descendant au-dessous
du genou, et, pai--dessus, une courte jaquette sans uiauchos, ou un second
kaftan, four riiiver, les fourrures de coupe mandchoue sont fort on
vogue diez eux et sont attadiées par une ceinture. Il en est de même
pour les pantalons et les bottes fouri'ées; les gens riches ])ortont seuls
dos bottes mauddioues, La coilfui'o est également do forme manddioue
et consiste eu une petite casquette eu foutre demi-ronde et do couleur
g r i s e ou noire, ou en une cape fourrée de mémo forme et garnie d'iin
gland. En hiver, les Maniagres portent d'amples et hauts bonnets de
drap garnis de velours ou de peau de l'onai'd, ou dos bonnets en |)oau,
garnis de fouri'ures et ornés de deux larges rubiins de drap ou de soie,
desceudant d'un bouton fixé au sommet. Los Maniagres tressent leurs
dievoux on une longue natte qu'ils laissent ]iendrc sur le dos. Conformément
aux usages mandchoux, chacun porte à la ceinture un petit
sac qui contient la pi])e et le tabac, le briquet, nn couteau, etc., Io
tout suspendu par des courroies ornées de toute espèce d'objets. Pou
do Maniagres portent des bagues, mais, pai' contre, ils se parent de
bracelets en verre ou en métal qu'ils reçoivent des Mandchoux,
L'habillement des femmes ue se distingue guère de celui dos hommes;
seulement leurs kaftans sont nu peu plus longs et garnis d'ornements
sur les manches, le dos et le bord inféi-iour, aussi bien que leurs
coifies et leur diaussure. Une raie partage par moitié leurs- clioveux,
tressés eu deux nattes roulées autour de la tôto et oi'dinairemcnt j-amonées
et attadiées sur le sommet. Les jeunes filles portent uu bandeau
sur le front et un petit bonnet d'un tissu broché. Le bandeau
consiste on un large ruban gai'iii do boutons, do fausses perles et de
différents ornements de métal; il entoure les nattes et s'attache sur la
nuque. Les femmes portent, on outre, différentes espèces d'ornements
t e l s que pendants d'oreilles, boutons, anneaux, bracelets, etc.; et k la
c e i n t u r e , brodée avec assez de goût, pendent un petit sac à tabac, la
pipe, des ustensiles de couture, etc. Pour se garantir contre la chaleur,
les cousins et les moudies, les hommes se servent souvent d'éventails
ou se couvrent d'un bonnet pointu, d'un tissu léger, qui se rabat sur
le visage.
Les occupations principales des hommes sont la pèche et la oliasse ; la
première se pratique dans diverses localités, selon la hauteur des eaux de
l'Amour, et la dernière, dès que ce fleuve est déban-iissé des glaces. Les
goiis ridics seulement, ceux qui ont le moyen de se construire des bâtiments
exprès poui' la pèche, se livrent aussi, pendant l'hiver, h cette
occupation.
L e s armes à feu sont pour la plupart dos carabines chinoises h mèdie
ou des fusils russes à pierre ; les arcs ont maintenant presque entièrement
disparu.
L e s chevaux et les chiens sont leurs seuls animaux domestiques. Los
chevaux no sont pas grands, mais fortement constitués; ils ont le
cou très-court, la tôto moyenne, le front large, les oreilles et les
yeux petits, la crinière courte, le dos droit, le poitrail large, les jambes
nn peu grosses, le poil assez long et dair; ils sont durs à la
fatigue et pourvoient toujours eux-mêmes h leur nourriture. On no se
s e r t guère dos diovaiix que comme montures ; a]u-ès do longues courses,
on les tient attachés pondant cinq ou six heures, et alors seulemont
ou les mot en liberté, les laissant paître h volonté.
Autrefois les Jlauiagres élevaient des rennes; mais depuis longtemps
ces animaux ont été remplacés par les dievaux importés par le.s Mongols.
L e s aliments les plus rodierchés sont la diair des quadrupèdes et
cello des poissons, quoique h vrai dire le Maniagre consomme indis-
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