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Il i I f
I, ' ,'• i
P E U P L E S INDO-EÜROPEENS.
i-iluci et la coiisccratioii ilc sa c'
t i o p o l i t a i i i était constamment du
; l'assciitimciit du gramii
r g c . Dans la Russie orieutalc, le mê
si et conlinné par un concilo imtioim
e t l'on se contontait d'en faire parve
Uii' la nouvelle à Constautinople et d'y demander la Ijoncdiction dn pat
r i a r t d i e , A cette époque, aucun métropolitain n'était, ui dans l'est ui
dans l'ouest de la Itnssie, pris dans le clergé grec; tons apparteuaieut
a u clergé russe ou ipielqucfois litlnianieu. Si la dépendance existait encore
d e fait dans la métropole occidentale, elle ne snljsistait plus que de droit
poui- la métropole orientale.
L a troisième période, dite jiériodo russe, est celle de l'indépendance
de l'Iîglise; elle repi'ésente, depuis l'année f6S9, sou entière émancip
a t i o n vis-ii-Yis de l'autorité du patriarelic de Constautinople, et se
divise exactement ou deux parties. La première comprend le patriai'cat
( 1 6 8 9 - 1 7 2 1 ) ; c'est l'époque du pouvoir absolu d'un pasteur ecclésiastique
s u p r ê m e nommé patriajclie et iiarticnlier à la liussie, mais qui uc gouv
e r n a i t (|ue la partie orientale de l'ICglise russe ; pendant qne la partie
o c c i d o u l a l c , moins considéralile, resta jusqu'en IGSG sous la (Icpendauce
du patriarelic de Coiistantiuople. La seconde partie de la période russe
embrasse l'époque de l'administration du synode. C'est en effet par lui
qne, depuis 1721, après la vacance de la dignité patriarcale durant plusieiii's
aimées, l'Eglise russe a été régie jusqu'il ce jour, comme par un
concile pennanent de la liiérarcliie ecclésiastique russe, investi de la
puissance de l'ancien patriarcat. Cette Kglise ne forme dans toute l'éteiulne
de l'empire qu'une seule unité spiritnelle, et depuis l'année 1SS9
elle a recueilli dans son sein l'Eglise désignée sons le nom de grecque
u n i e , qui avait été sépai'ée durant deux cent quarante-trois ans de la
m é t r o p o l e de Kiev.
L e clergé russe se divise en deux classes bien distinctes : le clergé
séculici' et le clergé régnliei' (les moines) on clergé blaue et noii-. Les
évéqnes (arkliiréis) sont choisis liarmi les moines, et poni- la plupart ils
h a b i t e n t les couvents; c'est parmi les évéques que l'on choisit les quatre
m é t r o p o l i t a i n s (de St-Pétersbonig et Novgoi-od, de Moscou, de Kiev et
de Kazau). Celui de Novgorod préside le synode de St-Péterebourg.
Tonte l'étendue de rem[iiro est divisée en cinquante-cinq éparcbies. Les
p r ô t r e s sécnliers il divei-s degrfa (protoïérès, ycréis ou sviaclitchenniks)
ont lies aides nommés diakons, diatchoks (sacristains), pouomars (sonn
e u r s de dociles), etc. I.es popes, qui composent ce qu'on appelle le
c l e r g é blanc, dloisissent jiresqiio exclusivement leurs femmes dans la
classe à laquelle ils aiipartienuent eux-mêmes. Tout prêtre doit être
m a r i é avant d'être consacré; mais, suivant le texte de la Bible, il ne
peut avoir, dans le cours de sa vie, qu'une seule femme. Les fils de
popes peuvent seuls devenir diakons et popes à leur tour; mais ils peuvent
aussi choisir toute autre carrière selon leur goiit, et c'est ordinair
e m e n t an professorat qu'ils donnent la préférence. Le clergé noir on
les moines est pris indistinctement dans tontes les dasses et se compose
en partie de jeunes gens ayant reçu une très-bonne éducation dans les
académies ecclésiastiques. Dans la hiérarchie ecclésiastique, l'ardiimand
r i t e (le llrieur) est à peu près l'égal dn protoïeréi; l'yéromonakli, de
l ' y é r é i ; l'yéro-diakon, du diakon ; viennent ensuite les moines proin-ement
d i t s (monakhs) et les frères lais (laïques) on ]iodiloudiniks.
L e s couvents sont divisés en trois dasses; queh|ncs-uns possèdent des
richesses extraordinaires, d'autres sont annexés à des maisons de ])auvres
et d'inlirmes. La plu|jart sont situés dans la Gi'ande-Ru.ssie, not
a m m e n t dans les gouvernements voisins de celui de Moscou. Le nombre
des cnnveuts de femmes est des trois quarts inféifeur à cdni des mon
a s t è r e s d'hommes. Les religieuses s'entretiennent en jjartie elles-mêmes
a u moyeu d'aumêucs et d'ouvrages de femme. La fortune des couvents,
fondée jadis sur des pro|H'iétcs territoriales, était alors très-considérable;
l ' a d m i n i s t r a t i o n de ces biens était placée sous la surveillance du pat
r i a r c h e ; puis elle fut confiée aux soius d'nn consoli (collège économique,
économat) institué' iiar Pierre le Grand. Les couvents ne recevaient
de provisions et de fournitures quelconques (ine liroportionnelleuient ii
l e u r s besoins. Plus tard, cette administration fut conférée an synode.
L ' i m p é r a t r i c e Catherine lit entrer dans le domaine de l'Etat presque
t o u t e s les propriétés des monastères, f.es couvents furent longtem]is
d ' u n e graiulc importance iiour la Russie, qui leur dut beauconj) sous le
r a p p o r t intellectuel, national et même |iolitiqiie. Ils exerçaient alors
une trè'S-notable influence sur la ])ropagation et ralïerniisscmeiit de la
foi chrétienne cu Russie. Ils servai
l)ius tard d'asilos protectcurs contri
u a s t è r c le plus iinportant, cehii qi
mt d'écoles, de lieux de refuge, et
les ]ioursuites politiques. Le modcvint
si célèbre sons le nom de
m v e n t des cavenies de Kiev, fut fendè sous l'épiscopat dii premici
l é t r o p o l ì t a i n , Midicl de Grèce (mort cu 992), et ne tarda pas à ètri
c o n s i d é r é comme le centre des n
m i e r s monastères se propagèrent
p a r celui de JCiev; mais ceux qu
pas avec autant de soin le dépôt
d é d i n a n t , surtout depuis la per
r u s s e d'avec colle de Coustantinople.
¡Heures études scientifiques. Les prcpidement
et suivirent l'exemple donné
se formèrent plus tard ne conservèrent
D la science, qui commença !\ aller en
;lo tatare et la séparation de l'Eglise
L ' a r c h i t e c t u r e byzantine des églises russes les distingue des églises
c a t h o l i q u e s romaines, qui sont, pour la plupart, d'architecture gothique,
f . e Dniepr forme à peu près la limite entre les nues et les antres. Dès
le temps de Vladimir le Saint on commença il construire des églises en
R u s s i e , s
forme di
c a r r é e . 1.
r g e u r de
e s t d'ordi
de l'entre
t i c un pe
u-tout à Kiev. 1
i longueur et la
l a i r c peu considérable. Le
; principale, c'est-ii-dire d'
lu rehaussée qui
l ' i c o n o s t a s e (cloison or
•timeiits attenant les m
IS edui dn nord, à g:
ces édifices est presque toiijourf
é g l i s e s , même des plus grandes,
a l t r e autel se trouve placé en facc
côté qui regarde l'orient. La par-
' é g l i s i
s a n c t u a i r e , sui
Gène; le com|
l à que l'on ci
le plus grand
t o u j o u r s impai
r e n f e r m e l'autel est séparée dn reste di
née d'images saintes) et se divise en trois com
is aux autres. Celui du milieu contient l'autel
iiuchc, est placé le jertvennik, table dans h
I prépare le pain et le vin destinés i\ la sainti
u midi , à droite, se nomme le diakonnik ;
o r n e m e n t s sacerdotaux, qui y sont rangés
l a q i i d l e oi
l a r t i m e n t d
iiserve les
ñu. Le nombre des coiipoies qui courounent l'édifici
e t doit correspondre il l'un des nombres dits sacré;
' e s t
est
L ' E g l i s e russe professe, comme le catholicisme, la doctrine de l'adoration
des images et de la ]irière par l'intercession des saints; mais l'Iîglise
g r e c q u e russe e.xdut de ses temples la .sculpture, qu'admet l'Eglise cat
h o l i q u e : elle n'adore que des images ¡leintes et n'a point de statues.
On trouve dans l'intérieur de la Russie, surtout près de Sousdal, des
v i l l a g es entiers dont tous les habitants s'adonnent, do génération en gén
é r a t i o n et depuis les temps les plus reculés
saintes, 'fous dans le village, hommes, fem
g e n r e d'industrie, sans être cependant en c
ment quelque oeuvre de leur propre iuspii
donné lieu de créer dans la langue russe i
c u l i è r e qui s'aiqdique il la peinture des iniii
chablones (modèles) d'images connues et perm
t i q u e , où le nez, la bouche, les yeux, etc.
lieint alors l'espace laissé pour la bouche
s e r v é pour le nez, etc. Ces images se tra
e t bien an delà, dans toutes les contrées
a c h a t , lorsqu'il s'agit d'en faire l'acqnisit
convenable ; il faut dire qu'on fait un éch
s u r du bois de cy|irès, qui brunit eu vit
plus de ]uix à leur encadremeut q
, à la peinture des images
m e s , enfants, exercent ce
f a t de produire spontanéation.
Cette singularité a
nue expression toute partinages.
On peint d'après les
mises par l'autorité eccîésiassont
découpés d'avance ; l'an
un autre, celui qui est ré-
1 toute 1
de iir
s d'argent et d'
dans la pciiitii
aqiies d'argent
iportent il,
i r i c i i t a l e s et slave
II, est considéré (
ige. Ces images i
v i e i l l i s s a n t . Ou attad
; l l e s - m é u i e s sont prèsqi
Russie
l , e mot
nme pen
It peintes
d ' a u t a n t
t o u j o u r s
o r , de iierles et de pierres précieuses; car les parties
r e , doivent rc|)réscnter les véteuienis, sont chargées
ou de similor qui re|irodnisent la furmc réelle des
t à découvert que le visage, les mains et les pieds.
n ' e s t ])as en usage dar
mr sont h ]ieu )irès les
Ce qu'il faut admirei
églises
des voix d'hommes,
1051 que les prei
Coustantinople à Kiev, nil
à l'église et firent entendre
qui eut été cependant mod
sous le patriarcat de' Nili
e t de Catherini
; seuls qu
, c'est le
i c comi i agi u t ( l ' ancu
l i a i i t r e s grecs vinrent
ils introduisirent l'uSagi
d ' E l i s a b e l
t a g e u s e n u
les églises
e t se piai
ir la preniii
e t embellis
e t soin le.'
, (le sorte i
I foi
e t les prôtres
y lirononcent qiielqiied
i a n t ideili d'élévation
i u s t r i i m e n l . C'est eu
ivec leurs familles de
de chanter en cliieur
:;es accent s liarinonieux
nvec le tinnps, surtout
de l'icrrc lu Grand,
d i s t i n g u e n t trèa-avannt
aujinird'hi dm
lidèles se tie
r é g u l a r i t é .
ii
:4
P E U P L E S INDO-EUROPÉENS. U
Bien que nous ayons déjà fait mention d',
me luatiière générale des
n dirons encore quelques
L a iiliis grande solennité
f ê t e s qui se célèbrent chez les Russes, nous i
mots au point de vue spécialement religieux,
de l'Eglise grecque est la fête de Pâques. Après
semaines pendant lequel on a confessé ses péchés
a r ê m e de sept
t r i b u n a l de la
pénitence et participé à la sainte comnuiniou, la solcnuilé de la résurr
e c t i o n dn Seigneur est une fête générale de délivrance et de joie. On
se jette dans les bras les uns des antres, on s'embrasse en s'écriant;
Christoss voscress ! (le Christ est ressuscité 1) C'est en proiionçant ces
mots que l'on s'aborde dans les mes et sur les jilaccs publiques, riches
e t pauvres, grands ou petits; les situations et les rangs se confundent
u n moment dans une tniicliante égalité basée sur la commune allégresse
e t la même foi religieuse. Ou s'adresse récijiroquenient de mutuelles
f é l i c i t a t i o n s , et il existe dans la langue russe un verbe tout spécial ])Our
e x p r i m e r cet usage : diristossovot tsa. Après un carême long et rigoureux,
la consommation de la viande, des oeufs, dn beurre et de l'eau-dc-vie
est de nouveau permise ; on recommence aussi à visiter librement les
t h é â t r e s , les bals, les établissements consacrés aux distractions et aux
plaisirs.
C'est par ce motif que l'on célèbre avec une animation toute partic
a l i è r e la semaine du carnaval qui précède immédiatement le carême;
ou consomme alors une glande quantité de viande et ou se livre presque
sans frein à tous les iilaisirs possibles. Dans tout le courant de cette
semaine, qu'on nomme assez singulièrement la semaine de beurre (masslan
l t s a ) , ou maiigè comme mets de prédilectiou nue pâte spéciale faite de
f a r i n e de froment, de gruau et de levain, cuite au beurre dans une
poêle, et qu'on appelle bline. Les promenades ( k a t a n i a ) en voiture
ou eu traîneau comptent au nombre des plaisirs les plus habituels des
Russes pendant la semaine de carnaval , et cet usage s'est conservé
même chez les raskolniks russes des provinces occidentales, qui ne manquent
jamais, à cette occasion, de faire parade de leurs bonnes voitures
e t de leurs beaux et rapides chevaux, f.a fête de la Pentecôte comporte
pour ainsi dire deux solennités ; car le premier jour on célèbre la fête
de la sainte Trinité (troîtsine dienii), et le second est consacré à celle
du Saint-Esprit (doukhov dienn). Le jour de Xoèl n'a pas chez les
Russes autant d'importance que chez les luthériens, qui le considèrent
à la fois comme la plus grande solennité religieuse de toute l'anuée et
comme une véritable fête de famille. La joyeuse coutume qui consiste
à garnir de bonbons, de bougies allumées, de fruits et de cadeaux de
t o u t e espèce un arbre qu'on nomme l'arbre de Noël, a été importée
eu Russie jiar des Allemands et s'est propagée, surtout depuis le siècle
d e r n i e r , dans les hautes classes et conséqueniuient dans les villes; mais
l ' a r b r e , dont la véritable place est dans la diambre des enfants, est devenu
souvent un objet de parade pour le salon.
Qnelqucs-unes de ces fêtes et d'autres encoi'e, telles que celle de saint
P i e r r e et saint Paul (29 juin), celle de sainte Marie (16 août) et les
fêtes de Noël, dont nous venons de parler, sont précédées d'un carême
qui dure plusieurs semaines. Dans le nombre considérable des fêtes d'église
ou compte parmi les plus importantes celles du baptême du Christ
(le C janvier ) , celle de rAmionciation de la vieige Malie (le 26 mars),
j u n r auquel les oiseaux même doivent, dit-on, interroni])re la construction
commencée de leurs nids; rAscension ; la fête de saint Alexandre-
Nevsky (le août), et colle de saint Nicolas (le ti décembre), etc. Les
villes, les villages, les corporations, et même cluiqnc individu, célèbrent
en entre spécialement, et iiidépeiulamment des autres fêtes, celle de leur
s a i n t iiatron. Les fêtes d'église tiennent lieu de calendrier à la niasse
d a peuple, qui, à quelques cxceplions près, ne sait ni lire ni écrire :
ainsi les événements (lasses ou à venir sont calculés d'après les solennités
de la religion , et c'est aussi d'a|irès elles qne sont réglées les affaires
p a r t i c u l i è r e s ou générales, les échéauces, les travaux des duinips, etc.
Noi
culte
dont l'élude est
•eligie
devons joindre encore à ce court a|ierçn des particubirilés du
:tioiial des Russes une lapide descriptiiin des sectes religieuses,
p u i s s a n t i n l é i ê t , b i e n q u e f o r t t r i s t e le c h a o s
s lequel ,
iris naissaure dans d
sociales. L'n]iprcssion
; o n t r e les sectaires n'
le gram
i tendal
l u l é r i e n i
lit pu a
p a r t i e du bas iieiiple reste plongée a
L's iiolitiqiies semi-religieuses et semie
t les pcrséeutic
s et ne pourraie
IS exercées autrcl'oi
It pas davantage nu
o u r d ' l i i i i les faire rentrer an sein de l'Eglis
I n n i i è r e s , de la civilisation et dn commerce
l i l i c r io iiulividnelle, sont des moyens beaucou
t e i n d r e ce but.
e russe. l,,e progrès des
, le rétablissement de la
[1 pins efiicaces pour atj
L e raskol, c'est-à-dire l'ensemlile de toiiles les dissidences religinises
de l'Eglise grecque, ou, pour parler plus exactement, de l'Eglise russe,
q u i , comme on l'a vu |ihis haut, est soeur de la première, mais iiiie
soeiir indopendante et n'en ditfcraiit que par quelc|ues céréimniies ext
é r i e u r e s ; le raskol, disons-nous, oil're le phcnoniène le plus rèmaiiiuable
e t le iiliis singulier de l'Eglise russe en même temps qu'il caractérise
une époque tonte particulière dans les relations sociales du iicuple russe,
c ' e s t - à - d i r e des Russes de la Grande-Russie. Pris dans son acception la
plus générale, le ra.skol rcmonle à nn passé depuis longtemps disparu,
pendant lequel les rapports de la vie inibliquc et intime jibis encore que
les ¡iitéréts religieux provoquèrent une forte o|i|iosition dans les classes
i n f é r i e u r e s dn ]ieu|ilc. Quant aux différentes sectes issues dles-mênics
du raskol, elles se produisirent, pour la plupart, dans la seconde moitié
du dix-septième siècle, par suite des réformes rdigieuses introduites
p a r le patriardie Nikon. En fait, le rasicol dénote un phénomène tout
aussi caractéristique dans le développement politique et social que dans
les rapports religieux dn peuple russe, notamment des basses classes.
Il est en quelque sorte jilaeé au même degié que l'élément kozak , qui
s ' e s t formé, dans l'empire moscovite, sur le Don et le Volga; il est,
pour ainsi dire, le côté religieux du prinei|ic kozak se développant sin
i n l t a n é i n e n t avec son coté politique et social. Le raskol fut, k sou origine,
une communanlé, une association religieuse, de même que l'élément
kozak- était une association guerrière ayant une organi.sation et une exist
e n c e à part : aussi trouve-t-on chez les Kozaks en général, à l'exception
de ceux qui sont de nationalité pctilc-inssicnuc (Kozaks du Koiiban
e t d'Azov), les plus nombreux partisans du raskol. Les persécutions
e x e r c é e s précédemment contre les raskolniks procurèrent en eifet aux
Kozaks autant de renforts pour leur association que leur en amena pins
t a r d , Sui'tout an dix-septième siècle, l'oppression matérielle et moiale
des basses classes de la population russe.
L e raskol, dans son acception actuelle plus restreinte, prit naissance
en l'année 1667, par suite de la rectification faite par le patriarche Nikon
des livres employés pour le service divin et de la l é foini e de quelques
usages religieux, c'est-à-dire d'nn grand nombre d'abus condamnés
d é j à par la ])iétê des fidèles. Le raskol, ilans une acception plus large,
s ' e s t formé peu à peu, dans les deux siècles qui ont précédé cette
époque, pour des causes politiques, sociales et religieuses, d'où il suit
que les réformes de Ndio,, „c doivent ]ias être considérées comme le
p r e m i e r mobile, mais plutôt comme la conséqueiieo de son existence et
d e sa séparation officielle de l'Eglise russe.
L e raskol provenait plutôt de rattachement absolu d'une grande partie
dn peuple aux traditions et au rit qui étaient l'oeuvre dn temp,s, que
d ' u n e opiiosition raisonnee contre les innovations prescrites. Déjà bien
a v a n t de s'être proclamé ouvertement, le raskol s'était lui-même iiermis
des innovations et avait appuyé sa base sur de nouvelles institutions.
C e t t e contradiction se retrouve souvent dans le caractère des Russes
e t dans l'arrangement de leurs intérêts, et devient pins évidente encore,
si l'on considère eu combien de sectes difl'érentes et souvent hostiles les
lines ans antres le raskol est anjonrd'hii! divisé, l ue aversion naturelle
pour tout ce qui était nouveau rendit alors plus puissants et plus tenaces
e n c o r e l'attachement et la synijiatliie des masses pour tout ce qui était anc
i e n ; d'autant plus que les réformes demandaient, pour être appréciées, des
efi'orts d'inlelligence et de moralité, et qu'il était facile aux gens malint
e n t i o n n é s de disjioser les ignoniuis à préférer l'apparence à la réalité,
la forme an sens profond et basé sur une morale solide. L'homme du
peuple russe est d'un naturel très-tolérant aussi longtemps que ses int
é i ê t s , ses moenirs et ses habitudes ne sont ni attaqués ni menacés. 11 le
s e r a i t encore plus sous le rapport religieux, s'il connaissait plus distinct
e m e n t les différences essentielles qui caractérisent les trois principales
communions de l'Eglise chrétienne. II suffit d'étudier nn Russe qui aura
vécu ]iendant un certain temps au milieu des raskolniks on qui aura en
quehpies rapports iiiêine superficiels avec des maliométans, pour avoir
la preuve évidente de l'huniaiiité, de la tolérance, de l'humeur pacifique
du caractère russe. Ces bonnes dispositions se inanifestent même alors
q u e, dans sa simplicité, le Russe oppose le Dieu des Russes (rousski
. !,
• 1 ;•!
II
- i
ili.