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PEUPLES DU GAUGASE.
Ics
latic
lllltlUT. AliI miHc
UH ciiiiictòre c
l ,n pallio 1
Kussie meridie
de la montagne,
n a t u r e a Claljli (
noi'd, s'étcìid de
q u ' a u Km,Ila
: la piai
isqu'ai
jual),
:icnt .liiisi
IS do tonte
, qui offro
d e la
1,1 chaîne des montneiics, le climat, les productions de la naturi
besoins et les moeurs des lialiitaiits. Ces deux parties sont la Oisca
e t la 'l'ranscaiic.isie (le Caucase septentrion.al et le Caucase môridi
qui se rapproclieut par leurs rapports réciproques et
une liase solide et sfire pour le commerce et les autres
lU se trouve la vcritaWc cmitrco mouti
u n climat tout particuliers,
•d du Caucase tonne la continuation i
de qui s'étend presque sans interruptiou j
E l l e se partage .nissi en deux zones entre lesquelles la
des différences trèsHuarquées. I.a première, la zone du
f r o n t i è r e nord des contrées caucasienues au midi jusii
la Lata, ii la Slalka, au Tcrck-, à l'est et il l'ouest,
j u s q u ' i la mer Caspieune et .1 la mer Noire. Cet immense te)
p r é s e u t e la steppe dans le sens le plus étendu de ce mot : ou
' e a u , et il y règne, eu gé
r i t o i r e
n'y tre
ut de forets, prosqii
SCCllC
lacs
e t le
e t d.
que I
y SOI
se. Le territoi
us et quelques
luics qui Yicn,
eut nai-ssaucc
ù du midi de
e x t r ê m e s. Daii
n i ,
ont <
ié et
i r e placé sur la limile se|iteutrionaic c
s salines. Le sol est argileux et sec n
.leiit quelquefois l'arroser lui font prodi
il d'excellents pâturages
la Russie, mais les conti
is la partie plus méridit
ndique la trausitiou qui conduit ii la
sud de la premiere et formant une partie du
i m m é d i a t de la chaîne du Caucase. Cette secou
p i e d septentri
! ouverte eutr
•eut SI limite
mémo de la n
m o n t a g n e pi
i septeutriona'
j u t a g n e , se di
iprement dite
i s ; elle couvi
ir et de -1
f e r t i l e , d'
, , r a ! r i e s d,
•nos. Le c
100 milles gêograpliiques do longuei
u a l u r c l'a richement dotée d'un sol
lieieiix pitturages iiiii rappellent les ]
•ïieiit en res lieux un parc sans boi
lui de la côte sud de la Crimée; néanmolu!
ux. La population y est plus compacte qui
en qu'elle y soit toujours uu peu dai
sont encore plus rares dans cette ;
n o r d , ce qui
r a r e s dan;
ixpliquc pi
1 de la gl
d n s t r i i
sine II
t a n t s et par les ra^
r é c e m m e n t .
L a montagne formant le cliaiuoi
delii du Caucase offre, ainsi que n
dans les phénomènes de la iiatun
chez les habitants du pays. La lar
dans son centre principal, d,
eu cinq grandes chaînes qui
dins. La chaîne nord est boif
h a u t e et foniice de basalte
t r o i s i è m e est presque eu
t r i c n i e est uu composé d
d i r e c t e m e n t la limite nord de la I
boisée. ÜU ne remarque d'irréguii
le grande
t i e n t des
is fertile,
•e du blé
L e climat est le même
(tes dans la température
d e , le paysage est plus
seconde zone, située au
v e r s a n t septentrional et
1, qui s'étend jusdoppe
en une large
:t les cb
un cspaei
lies de
de z
il G :
1 climat
¡Mississipi. Iclimat
les qui
de plus
a r g e i i r ;
e t de
iteppe
e que
cbaiid
est le m
' h i v e r y est pins rigoudans
la partie du nord,
nuée. JjC commerce et l'iniiie
que dans celle qui avois
s i c r e t é naturelle des bahiv
i e n t de s'y terminer tout
n i t r e les pays situés en deçà et i
-oyable varié
du climat
d i t , une i
î productio
4 15
r e n t
de la montagne
milles ; cette n
y m é t r i q u e m e n t
.outagne co
•angées par
it n'est pas rocheuse ; la seconde, plus
e t d e l i t .
[lient couverte
mit et d'ardoii
•pée et stcr
é t e n i c l l e s ; 1
est CSI
! neig!
; la einqu
l e , est mi
l a fi
me, qui i
IS haute
1 qua.
J a r q u i
,t plu:
•ités dans la formation qu'aux doux
e x t r é m i t é s de la chaîne, c'est-à-dire au Daghestan et en Aphlibazie, oii
l a niontagno décline rapidement vers la mer et forme uu pays trèsa
c c i d e u t é de rocliers. Entre les cinq cbaines parallèles se trouvent d'inu
o n i h r a b l c s chainoiis irréguliers et intermédiaires, qui se produisent sous
t o u t e s sortes d'aspects et offrent à tous égards d'incroyables variétés.
L a montagne parait eu général, quand ou vient du nord, plus abrupte
e t plus escarpée que du côté du sud, eii les monts de la Transcaueasie
occupent une plus vaste étendue et où les fleuves sont plus navigables
que dans le nord. Parallèlement à la chaîne principale, on voit s'élever
dans la partie sud de la Transcaucasie une ciial
qui semble former une sorte de terrasse, et qi
c a s e ; cette chaîne se rattache ;i la chaîne priu
monts Vakhans, sur la limite occidentale du gi
De même que la Ciscaucasic est divisée cr
e t une zone méridionale, la Transcaucasie se di
e t une zone occidcnt,aIe : l'une niabométane,
peuplée en partie de tribus nomades, et l'a
Tour la partie orientale de la Transcancasi
b e a u c o u p moins hauti
n nomme le petit Car
lale du Caucase par li
r e r n c m e n t de Tifiis.
me zone, septeutriona
;c en nue zone orie
et l'autre chrctieune,
t r e d'habitants sédcnti
, les irrigations et h
itale
•es.
p i a n t a t i
est toi
Ionisation, h
vitales. Il (
snrabond. :e di
l u et l'aménagement des forêts sont des questions
t autrement dans les contrées occidentales, oii la
bois
d ' e a u et d'humidité qui en est la suite, luite
t r o p rapidement le développement
fécondité. Avec la soumission des
d e la Transcaucasie sur une vaste
p r é o c c u p a t i o n s et s'annonce comme
Ivcs sectaires russe
p o r t des travaux
p l u s de raison qu
les tient eiitièrem
t u r e et ii l'industi
a p p e l e r des mmita
e t iiotamiueut ceu
r a i e est assez ava
la végétation, ce qui nuit à sa
i t a g n a r d s voisins, la colonisation
lelle devient l'objet de sérieuses
unoucc comme une dos uccessités les plus urgentes,
qui y sont établis peuvent d'ailleurs, sous le rapp
icoles, servir de modèles à imiter, avec d'autant
l ' i m p o s s i b i l i t é de faire de la propagande religieuse
t absorbés par les soins qu'ils donnent à l'agricul-
1. Il serait très-avantageux pour la colonisation il'y
lards eiirepécns familiarisés avec la nature alpestre,
dnnt l'expcrieiicc sous le rapport de l'écoiiouiie ruée.
— C'est à l'est de Soiiram que cou
ides fovets, qui ahondent priuclpalemcnt
Lit avoir etc frequemment visitec autrefois
IS, ainsi que rattesteiit encore aujonrd'iuii
till
i^res. Lorsqii
l ' e s t , la Mi
de la gram
mer Noire
p a r
les
plus b
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niceut Its
i t r é e qui
•t les Rod
i g r é l i e po
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T r a n s c a u c a s i e ; el
l a mcr Caspicnn
D a r i a , puis enfi:
rcmphacée avec í
voie eomuierc
s u i v a i t le E
v e r s l'einbou
v e r s les Inde
a n t a g e par ur
s ' é t e n d a i t
i t r e envisagée
iale qui menait
on et le Kour,
d u i r c aujourd'li
s, voie qui poi
chemin de fer
s de beaucoup de
dans la direction
onimc l'entrée occidenaux
fiides à travers la
e t conduisait à travers
i disparue de l'Amoii-
•rait être de nos jours
i l l a u t de Poti à Baljou.
D ' a p r è s la nouvelle division politique
case se partage eu Caucase septcutrioiii
y ajouter la province (oblast) nouvelle
comprend les contrées riveraines de la
nement de Dcrbent (à l'exception de l'i
mt adoptée,
l u e a s c méridi
ont le Oaulal
; il faut
qui
depuis a
D a g h c s t i
d e la mi
g o u v c r m
l e
pays
S<
(Koulhaïs)
:t Ca
it formée du Daghestai
r Caspienne, l'aueien gonvernidissemeiit
de Kouba, aimesé
g o u v e r n e m e u t de ISaltou), et les pays nouvellement conquis ihi
I, entre la rive droite du Koïssou-Aiidi et la principale crête
itagne. Dans la partie nord du Caucase se trouvent places les
l e n t s de Stavropol, les provinces de Kouban et de Térelc, avec
des Kozaks du Kouban et du Térelc; dans la partie smi, les
limits de Derbcut, de Kouba, de Titlis, d'Erivau et de Koulais
E n sus des quatre groupes de
d é j à fait mention, ces contrées sont a
p a r des tribus tatarcs (voir le chapltr
uiens (Osses, Persans, Kourdes, Arméi
i r a n i e n s ) , et par quelques milliers d
de Boliémiens. (Voir les chapitres qui
L e s contrées du Caucase occupent
c a r r é s ; 1(
ins de
la pn
iir population s'élève à 4 u
i, soit 1,750,000 individus,
t r o i s cinquièmes, c'est-à-d:
1 totalité le culte mahoinéti
e du Daghestan conticn
iens propre
p e u p l e s du Caucare dont nous avons
isi habitées par des Eusses, puis
des Tatars), par des peuples ira-
; n s ; voir le chapitre des peuples
j u i f s , de Grecs, d'Allemands et
coiiccrnent ces différents peuples.)
uu espace de près de 8,000 milles
lillioiis d'àmcs, dont plus des deux
p r o f e s s e n t la religion chrétienne, et
iron
L e gl
It la popn
3 , 2 5 0 , 0 0 0 âmes, Salvent
•ernement de Koutais et
on relativement la plus
it dits qui habltent ce pays se rentes
: 530,000 Gcorgieiis, 050,000
ses) et 500,000 Tclierkesses. Parnil
us CCS contrces on compte 30,000
r d c s et 365,000 Armeniens. On y
Les peuples caucas:
p a r t i s s e n t dans les proportions suiv
L e s g l i i s , 160,000 Kistes (Tchétcben
les peuples iraniens fixés aussi di
Osses, 18,000 Persans, 11,000 Ku
t r o u v e en outre 900,000 Tatars, 32,000 Kalmoiiks dans le gouvernement
de Stavropol, 11,000 juifs, 5,000 Grecs, 5,000 Allemands et
L e nombre des Eusses qui y sont élablis s'élève, ï
3 , 0 0 0 Bohé
compris les Ko;
z a k s , à environ 700,000 âmes, dont la grande iiiajonlo
l a b i t c n t le Caucase septentrional.
Quelle que soit la richesse territorial
ont p.as moins pauvres. Leur détressi
;ore très-primitif sous beaucoup de i
Its n'en
;tat eiioutiiiue
toujours à l'ouest
it qui
h é t c h n i a et au Daghestan. Lu
t l'étendue dos terres oil il;
Caucase, ses hahiti
i t d'.abord à leur
r a p p o r t s , et ensuite à I
l'a cessé que tout réi
c u p a t i o n s des liaiiitants se règh
ident : c'est ainsi que le jardiiu
meut dai
PEUPLES LU GAUCASE. 3
r r i c u l t i i re prédomiiieut dans
les localités oil la popnlatii
nieiits de Stavropol et d'Eri
g des fleuves et des riviè
et l'a
; loi
parconrue en tons sons par des
ailonnés à l'élève du bétail.
Les peuples de la famille ca
:s endroi ts ics plus
e s t clair-scméc, i
11, oii elle n'est i
1, la plus grande
p e u p l é s , tandis que
Lirtout dans Ics gou-
11 peu compacte que
p a r t i e du pays est
loinadcs qui sont presque
icasienuc se subdivisent i n f i n i t é
(le tribus et de communes qui toutes offrent plus ou moins de particularités
spéciales et qui tiennent fortement aux traditions et aux moeurs
lies anciens temps. Ce fractionnement extraordinaire des peu]des et des
tribus qui habitent les montagnes du Caucase; les singularités qui les
ilistinguent d'une manière si frappante ; les différences qui existent entre
la vie poliliqtie et sociale des nus et des autres, et enfin leur stabilité
iniinnable depuis leur installation dans ces rochers, ne jienvcnt s'expliquer
que par l'isolemeut souvent absolu oii se trouvent cerlaines de ces contrées
cnlièrenieut séparées des autres, et aussi par l'âprcté de cette
nulc chaîne du Caucase. En effet, moins l'accès de ces montagnes est
iliflicile, moins aussi est absolu risolcuicnt des tribus, dont la vie politique
reçoit 1111 plus grand développement; landis qu'an contraire, dans
les eiiilroits oil ces gorges sont presque inaccessibles, la population reste
isolée et livrée entièrement à ses instincts naturels plus rudes et plus
grossiers.
Les montagnards, au milieu de leurs rochers et de leurs montagnes
couvertes de neige, p.asscut leur vie d.ans la solitude, retirés exclusivement
dans le petit cercle de leur famille, et presque sans rapport avec
leurs voisins. Une inaction profonde forme le trait dlstlnctlf de leur
triste existence ; l'arrivée seule des corps d'armée russes ou le rassemblement
d'une légion d'intrépides aventuriers prêts à l'attaque et au
combat hitcrrompcnt parfois ce lugubre silence. Ne s'occupant que trèspcii
iragriculture, les montagnards, pour suppléer aux ressources qui
leur manquent, se soumettent à d'incroyables privations et se font remarquer
par une abnégation des besoins de la vie portée jusqu'à ses
ilcriilères limites. Les herbages qui poussent eu grande abondance au
printemps et couvrent de vastes étendues do terrain, fournissent une
nourriture suffisante aux nombreux troupeaux, dont la chair et le lait
coiistilnent la principale ressource allmcnlaire des habilants. Les plus
loerdes charges du ménage sont imposées aux femmes. Elles travaillent
datant des journées entières, tandis que l'homme oisif passe sou temps
sur la grande pl.ace de l'aoùl (village) ou auprès de la mosquée, à raconter
avec emphase ses exploits de bandit. Souvent ces récits deviennent
la cause de querelles et de sauvages combats qui ne sont pas toujours
apaisés à temps par l'intervention des parents, retenus par la
trainte de quelque barbare veugcance. Chez les Tchétchentses (Kistes)
et les Adighé (Tchcrkesses) les femmes sont traitées moins durement
par les hommes que chez les Lesghis.
Le montagnard estime an-dessus de tout l'indépendance, l'intrépidité,
le courage et l'habileté dans l'cxercico du cheval et le maniement des
armes. Ces deux dernières occupations absorbent presque journellement
l'emploi de sou temps, et il saisit toutes les occasions de faire parade
lie son talent. Légèrement et commodément vêtu, toujours aimé, le
montagnard, dont l'agilité, à cheval ou à pied, est incroyable, même sur
le sol très-,accidenté qu'il habite, était naguère encore constamment
préoccupé de plans d'attaque ou de pillage. Téméraire et cntreprenani,
mais cauteleux et sagaco, il fait à cheval des courses considérables
avec une inconcevable rapidité, afin de paraître subitement à un endroit
ilésigné d'av.auce, et se contente alors pour unique nourritui-e d'un peu
11» l'urine de mais. Cependant les paisibles tribus des montagnards qui
Uiit avec eux une sonclie commune, et qu'ils recoimalsseut comme leurs
"It à souffrir que bien rarement de leurs attaques. Plus la pomontagiuird
est dillicile et désespérée, plus il se sent disposé
4 recourir aux moyens extrêmes. Il est arrive qu'une troupe do Tclicrtesses
séparés de leurs compagnons d'armes et acculés par les Eusses
au mage du Kouban, couvrirent de leurs bourkiui (courts manteaux en
|i»il de chèvre) les yeux de leurs chevaux et se précipitèrent tête baiss
é dans le tieuve, avec la volonté d'y périr ou d'atteindre la rive opl'
»i&. Mais souvent aussi l'on s'élonne de la pusillanimité dont ils font
l"'=»vc dans certaines circonstances, et qui contraste si étrangement avec
™"iagc poussé jusqu' à la témérité, surtout lorsqu'il s'agit de pour-
Quelqnefois il suffit d'un iiicidcut insignifiaiit pour réfrères,
11'
sitioii du
1 le
1 fuite saules
:itei
p a i i d r e une panique au milieu de la troupe et provoqu
v a g c que rien ne peut )dus arrêter.
Les montagnards et surtout les Tcheritesses ne fout preuve n
t o l é r a n c e musulmane ni de haine contre les ghiaours, c'est-à-d
E u s s e s chrétiens, bien que les imans se soient souvent effiu-cés d'i
chez eux ces dangereuses passions. Les Eusses ne sont ghiaours à leurs
yeux que parce qu'ils leiii' ont fait une guerre ineessonte. Parmi les
t r i b u s du centre de la montagne, il s'en trouve beaucoup qui n'ont que
de faibles notions de la docirine de Maliomet, d'antres sont idolâtres,
q u e l q u e s - u n e s même n'ont aucune croyance.
I , c montagnard est doué d'une riche nature. Les sentiments les plus
d é l i c a t s et les plus tendres |iei'cent souvent la rnde écorce que Ini ont
f a i t e des milliers d'années. Non-seulement il n'est point étranger à l'élég
a n c e et au goiit de la poésie, mais ces deux qualités eoiistituent au
c o n t r a i r e un des trails particuliers les jilus reniarqnables de son car
a c t è r e . Il est élégant même avec sa tclicrkcsska (long surtout) décliir
é e , sou bonnet à poil et sa bourka; sa dcniarchc et son maintien sont
aisés et pittoresques. Son l.angagc n'affecte ni la iniiniquc ni l'intoiiatiou
v u l g a i r e do rimmmc du peuple en Europe. Les harnais de son cheval,
ses hanières de cuir, ses tresses, etc., attestent un goût inné et qui
t i e n t uniquement à sa nature individuelle, indépendamment de toute civilisation.
Il aime la musique, mais la bonne niusiqne, et ne s,aurait se
c o n t e n t e r , comme les Turcs et les Chinois, du son discordant des inst
r u m e n t s . Sou esprit poétique se m.anifcste dans ses chants guerriers et
dans les hymnes funéraires dont il accompagno l'agonie do ceux qui lui
sont ebers. La passion avec l.aqnclle les montagnards s'adonnent aux sent
i m e n t s d'amitié, d'amour, de vengeance et même irattachement pour
l e u r cheval, etc., n'est pas le signe d'une nature égoïste et calculatrice,
mais d'une âme pleine de noblesse et de grandeur. Il sont remplis d'est
i m e , d'attentions et d'égards pour leurs holes. Tout ce que nous consignons
ici s'applique plus ou moins à tous les habitants de la montagne,
mais surtout aux Tclierkesses, car tous ressentent, dans leurs moeurs et
l e u r manière de vivre, l'inllncnce générale de la localité, de la nature
e t du climat.
Les montagnards ne connaissent pas les attaques régulières; ils comb
a t t e n t pour la plupart à cbeval et à la débandade. Ils s'entendent avec
une adresse exceptionnelle à tirer parti du terrain, à attirer l'ennemi
dans des passages difficiles, ii l'y aff'aiblir par le fou continuel de leurs
t i r a i l l e u r s , pour fondre ensuite sur lui, à la moindre hésitation, en
niasse eoinpacte, le sabre au poing et en poussant des cris sauvages. Les
L e s g h i s surtout combattaient autrefois dans leurs aoiils (villages) et les
T c h é t c h e n t s e s dans les forêts, avec une adresse incroyable; mais, en rase
campagne, les uns et les autres ne se risquaient à attaquer l'cunemi que
l o r s q u ' i l leur était très-inférieur en nombre. Plusieurs tribus tclierkesses,
p a i m i celles qui habitent sur la rive gauche du Kouban, se distinguent
p a r leur habileté à gouverner le cheval; on les a vues s'avancer intrcp
i d e n i e n t en face des baïonnettes de l'infanterie russe, tourner leurs chevaux
en pleine carrière et disparaître avec la rapidilé de l'éclair. La
I r i b n des Onbykhs se distingue surtout par le courage et l'audace de
ses entreprises. Cette différence dans la tactique militaire qu'on remarque
chez les différentes tribus s'explique par la conformation naturelle du
p,ays. Dans les contrées les plus élevées — o ù la population est en quelque
s o r t e abritée par la puissante protection de l'âpre nature da Caucase, oii
la erête des montagnes Noires (Tchoruya gory), couverte de forêts sécul
a i r e s , présente pour ainsi dire une muraille infranchissable, une fortification
naturelle et colossale destinée à protéger la route qui conduit de la
p l a i n e à rintérieur des montagnes, — les babitants do l'intérieur, garantis
c o n t r e les inv,asions de l'ennemi, avaient construit, par suite de la rar
e t é du bois, des aoûts fortifiés eu pierre, dont la construction exigeait
de longues peines et uu travail de plusieurs aimées. 'Tous les villages des
montagnes du Daghestan sont construits en ainpliithéâtre sur des hauteurs
p r e s q u e inaccessibles. Les rues des aoùls sont tortueuses et si étroites
que souvent deux cavaliers n'y penrent marcher de front. Les maisons
ont presque tontes deux étages et se touchent immédiatement, de sorte
que la toiture plate de l'étage inférieur sert de terrasse à l'étage supér
i e u r . L'enceinte extérieure de l'aoùl forme une barrière coulinue presque
sans interruption, et les étroites rues sont les seules ouvertures par
lesquelles on puisse pénétrer dans l'intérieur. Les étages supérieurs sont
t o u j o u r s pourvus do machicoulis disposés pour le tir et la défense ; l'aoûl
?
K - i '
, i IS