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24 P E Ü l ' L E S OURALÛ-ALTAÏQUBS.
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L a bonne linmcnr (le l'Ostink, bien (liffircnte de la tacitnvnité (les
Vogoiils, se manifeste par nnc loiniaeiti ramilière, nn franc rire et nn
eliant monotone. Ils aiment l'ean-tle-vie, le tabac et les joyanx. Les
Ostiaiis qni eli-vcnt (les rennes ont pins de penchant poin- le gain et sont
pins économes que les Ostiales pôchenrs.
L a demande en mariage se fait cbez eux, de mOme qac cbez los
Samolèdes, en s'adressant aa père ou aux parents de la liancce. Un cette
m a t i è i e , c(]nime dans d'aatres circonstances imiiortantcs, la femme n'est
pas consultée; elle est osclavc dans toote la force du terme. Umisiderée
i l ' a i l l c u r s comme nn être impnr, elle vit pour cette raison sépario de
l ' h o n u n e et dans la jilns profonde dégradation. L'endroit visité par nn
i t r e féminin est profané et doit subir dos fumigations pour être purifié.
Le prix d'une .jcuno lille diffère selon la localité: à Obdorsk, on
doin.e ponr la lille d'un riche Ostial; de 60 à 100 rennes ; celui (jui
est plus pauvre n'estime pas le prix dç la sienne à plus de 20 ou 95
de ces animaux. Une tille se marie (lés qu'elle est en état de s'acquitter
de tous les travaux d(nnesliqnes ; son prix de vente est donc en quelque
s o r t e le salaire de son éducation complète on fintérèt intégral (lu cap
i t a l representé jiar sa future activité domcstutae. Bien (tue la polygamie
soit permise chez les Ostiales, elle devient de plus en plus l'arc, on
raison de l'élévation progressive du prix des jeunes filles. L'Ostiali peut
prendi'o plusieurs femmes, lors même qu'elles sont soeurs; mais ces ménages
sont eonstaauaent nialiieareux ¡i cause des incessantes disputes
des femmes. La femme n'a, pas plus que sa famille, de droits de snccession
à exercer après la mort de son mari ; tout l'héritage est réparti
en portions égales entre les fils, qui sont obligés d'entretenir leur mère,
l e u r s soeurs et leurs aulies parentes.
L a magie, qui tient lieu de relii^imi, est aussi le lien qni unities
i n d i v i d u s des deux sexes, dont chacun athu'e depuis longtemps une idole
d i s t i n c t e . Les OstiaUs pa'iens avalent des notions d'un Êl;rc suprême
qir'ils nommaient ïnrra on Turoum mais qu'ils n'osaient invoquer. C'est
l)Our ce motif qu'ils imaginèrent des dieux (dus intimes, dont le ]iouvolr
d e faire le bien et le mal était b(nnc, et qu'ils invoquaient comme de
bons ou de mauvais génies. Dans les temps les plus reculés, quchincsuns
de ces génies avaient été fabriqués en. bois par des chamanes et
r e v ê t u s d'habillements bizarres qui leur donnaient l'aspect d'iiormni>s
e s t r o p i é s ; d'autres étaient faits de mêlai et représentaient des oiseaux,
d i v e r s animaux, et surtout des ours. Les Ostiaks croyaient des dieux
de terre et de mer , protecteurs de leurs imlastries, et ils leur bâtissaient
des temi)les dans des lieux écartés protégés par d'épaisses forêts. Ils
a v a i e n t la même vénération pour certains arbres et pour quelques montagnes.
Ils olfraicnt à leurs idoles leurs plos belles fourrures, des ilèches,
des monnaies d'argent, etc. Leurs prêtres, les chamanes, so cliargeaient
d e i j r é s e u t e r les offrandes à la divinité, dont ils l' a p p o r t a i e n t la réponse.
11 y avait également diverses solennités en rhonneur des idoles. Tout
cela se pratique plus ou moins encore anjoiu-d'bni, notamment cliez. les
Ostialis païens du nord. Chez eux, de même que chez les Samoïôdes,
le serment est nn acte d'une suprême importance ; pour le rendre plus
solennel, on pose la main sur imc tête d'ours, au moment de .jurer, ce
qui s'interprète ainsi ; < Q u ' u n ours me dévore, si je fausse mon serment !.
F I N N O I S DU ^•OLftA.
On compte deux peuplades de ces Finnois : les Tchérémisses et les
Blordvines. Les Tebouvaelies, que Ton langeait autrefois iJarmi les Finnois
du Volga, et qai présentent dans leur extérieur et leur genre de
vie nn type finnois, ne parlent maintenant que la langue tatare et doivent
ê t r e effectivement comptés parmi les peuijles tatars. Il est très-proballc
que ces trois peuples ont joué un rôle actif dans les bouleversements
p o l i t i q u e s qui eurent lien sur le Beuvo sacré Itil (le. Volga) ; mais l'iilst
o l r e les a oubliés on mis en scène sous d'autres noms.
T C H É E É i n S S E S .
Les Tchéremisses, autrefois nombreux et répandus principalement vers
l ' o u e s t , constituent présentement — an nombre d'environ 210,000 —
la plus faible des deux tribus susmentionnées (lu Volga; ils habitent,
o u t r e les gouvernements de Vlatka (100,000) et de Kazan (90,000), quelques
contrées de celui de Kostroma (4,000), de ïiijui-Movgorod (7,000),
de Perm (6,000) et d'Oreiiljonrg (3,000).
Dès la lin du douzième siècle, au grand nombre de Novgorodiens s'étab
l i t sur les bords de la Kama et du Volga, et soumirent à leur pouvoir
une partie des Tchérémisses, qui restèrent depuis cette époque sons
l'intlueiice russe, tandis que du temps de la domination mongole ou les
voyait tantôt ii la solde des iirlnces russes, tantôt dans les rangs de leurs
ennemis.
L e s 'Tchérémisses se désignent eux-mêmes sous le nom de Mari, et
s e subdivisent, depuis des temps déjli anciens, en Tcliéréinlsses des mont
a g n e s et en Tehérémisses des prairies ou des forêts, e'est-ii-dire en
h a b i t a n t s de la rive droite du Volga (on partie montagneuse) et en hab
i t a n t s de la rive gauche (on partie basse) do même fleuve. Les Tchér
é m i s s e s des montagnes, beanconp moins uomijreux, sont en général bien
f a i t s et leur visage ])iUe no nuiuque pas d'agrément; les Tchérémisses
dos prairies ont au eontralre presque tous le feint foncé et sont
p e t i t s de taille. Chez ces derniers, habitants des steppes, les organes
d e la vue et de l'ouïe sont extraordlnairement subtils; leur caractère
Insouciant est assez flegmatique. Les 'Tchérémisses des nrontagnes, dont
les rapports avec les Russes sont plus Intimes, sont actifs et laborieax,
e t comme ils savent confectionner eux-mêmes tous leurs outils de labour
a g e et de construction, ils arrivent facllemenf ii l'aisance. Ils méprisent
les 'Tchérémisses des prairies et ne confracteiit jamais de mariages avec
eux. Cette espèce de répulsion doit nécessairement avoir quelque cause
que riiistolre a négligé de nous apprendre. Dans le dialecte des Tchérémisse
s des inoniagnes existe l'harmonie vocale, qui manque dans le
d i a l e c t e de la plaine; le premier se distingue en outre de l'autre par
la formation des mots et par leur prononciation. Tons deux sont amplement
]iourvns de mots tatars.
L e s ïchévcmisses habitent do petits villages Irrégaliers onics de beaux
bouquets d'arbres, et ces villages ne consistent souvent qu'en quelques
g r o u p e s de fermes avec une oncelnte commune. Les habitants se livrent
ensemble non-seulement aax travaux de la ferme et it la culture des
c h a m p s , mais ils partagent meine souvent le travail et les prodalts de
l a moisson. Plusieurs colonies de ce genre, dont les Tchérémisses tiennent
les noms secrets par superstition, forment une commone.
L a cour iiitêrienre, proprement entretenue et parsemée de gazon, est
p l a c é e au centre des bâtiments d'habitation et de ceux qui sont destines
a l'exploitati(m. La porte des premiers est tournée vers Test, mais ils
n ' o n t aucune ouverture sur la rue. A côté d'un corps de logis assez
] i r o p r e m e n t entref.enu se trouve (;oujoors une tente en bois ou yoiirta,
qui rappelle la vie nomade d'antrelbls; les Tchérémisses en font leur
e u i s l n e et y passent aussi l'été.
L ' h a b l l l e m e n t ordinaire des hommes, qui a beaucon|i d'analogie avec
celui des Russes, consisto en nn l.-aflan de drap gris on en une courte
p e l i s s e de menton et un chapeau noir, liés femmes portent des pantalons
comme les hommes; mais, saaf la chemise, aucun autre vêtement,
du moins pendant l'éfé; en hiver elles p(n l;cnt (les cha|ieaux semblables à
cenx des lumimes, et alors elles no met tent ))as de mouchoir sur leur tête. •
L e s habits de fête des femmes consistent en un K-affan de drap Idaiic ou
v e r t ; ceux des jeunes filles, en un kaftan court et une espèce de peignoir
en n.ankln; outre cela, filles et femmes tiortent sur la poitrine mie
q u a n t i t é d'anciennes monnaies d'argent; c'est leur parure la jilus essent
i e l l e et la plus aii|ircciée. Comme parties importantes du costume fcnun
i i i , il faut signaler encore le nachmak, coilTure eu forme de (hadcnic,
a s s u j e t t i par les deux boots aax oreilles, et divei'scment brodé; et le
tête.
c h a r p a n , mouchoir ¡ilié en deux et attaché à la tresse derrière
L ' o r n e m e n t bariolé de leur cou, composé de vorroferies.
moonaics et
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