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I M i U P L l i S INDO-EUROPÉENS.
les succès do qucUiuos-iins en attii-ent plus rjnc les rovers des auti'cs
n'en découragent.
L a tmisièmn catégorie des Allemands est cclle des coluns, qui vivent
soit on petit nombre, soit en assez grandes agrégations, dans des colonies
fondées par eux. l'lacés dans dos circonstances favoi-ables, ils sont,
pour la pliipai-t, à lour aise. J.es générations néos dans la nouvollo patrie
ont conservé la langue, la religion et les moeur s de la patrie primitive.
Déjà avant Piei're lo Gi'and, la voie de l'émigration eu Russie avait
été ouverte aux étraiigoi'S, comme nous venons do le di re; du temps mémo
(les tsars Ivan î l l et Tvan IV, lo gouvernement attii-ait on Tiiissic dos industi'iels,
dos inililaircs, dos savants, et encourageait le (aient et les labeurs
utiles; mais la promiéi'C idée do fondoi- dos colonies entièrement
cuinposées d'émigrés soi-tis de l'occident de l'Enropc appartient ¡i l'iinp
é r a t r i c e Catlierino ff. Le plan conçu par cotte illustre souveraine avait
pour but de pcuploi' d'immenses sto])pcs et de les faire cultiver j)ar dos
gens capables do perfectionner, jiar leur exemple et leurs procédés agricoles,
l'économie rurale et domestique des indigènes, et aptes îi répandre
le goût des travaux manuels, à j-aviver dans les villes l'industrie et le
commoi'cc. La première condition de ces colonies, c'est-à-dire la population
et la culture do ces steppes, fut atteinte sur une grande cclielie;
mais les autres intentions de l'impératrice relativement k l'influence morale
qu'il s'agissait d'exercer sur les indigènes ]ie furent pas remplies,
sauf dans quelques contrées, notamment dans les gouvernement s de Tauride
et de Kherson.
E u décembre 17G2 parut un manifesto impérial invitant tous les
étraugcrs, h l'cxceptiou des juifs, ji venir s'installer en Russie, avec
promesse do la protection impériale et do faveurs particulières. Ce pi'cinicr
manifeste fut immédiatement suivi d'un second, déterminant trèscxactemeut
les avantages, droits et prérogatives dont les émigrants devaient
jouir, ils devaient devenir sujets russes et indiquer d'une manière
pi'ccisc la nature de leur travail; le gouvei-nement se chargeait alors
de leur fournir des moyens d'établissement, Au nombre des droits et
privileges accordés aux étrangers étaient ceux que nous allons éinilaérer
: T libre exercice de leur culte, permission de bâtir des églises
et d'avoir un clergé S])écial pour les do.sservir ; mais il était interdit de
l'aire des prosélytes, sauf parmi les maliométans ; 2" affraiicliissemont
pendant trente ans, des impots et autres cliarges, pour tous ceux qui
consenfaiont h s'établir par familles ou en colonies entières dans des
contrées désertes; cinq ans de remise dos mémos cliargos à ceux qui
s ' c l a b l i r a i e n t coiiiiiic iirtisiiiis, ctc., diiiis les pi'oviiiccs do l,i Ciilfiquc^ sur
les cotes ou il Moscou; ilix ans do remise à ceux cini vieiidi'aictit s'établir
dans d'auti'cs Yillcs; 3" les colonies avaioni; le droit do s'administrer
elles-mêmes et d'avoir nue oi-ganisation communale, en tant que
cette urbanisation serait compatible avec les lois de l'empire ; 4" alIVanclilssement
à perpétuité du service militaire. Uilïoreiites contrées de la
Knssie d'Enrope et de la Sibérie fui'cnt désignées au cinilx des colons;
mais pins tard l'attention se dirigea essentiellement sui- la Ibndation de
colonies entre le Don et le Tolga. Uluupie colonie l'ccevait 30 dessiatincs
lie terrain (3,2 ai'pcnts mesure de France on 4.35 arpents mesure de
Prusse) (lu pour les clninips, 5 pour les prairies, 5 pour le jaidinage
et G poni' les bois). On iloit remariioer, connne an docnnient ([lù mérite
il ê t r e signalé, l'ordmnnince d'ai.rés launcllo le,s biens inuiienblcs passaient
M fils cadet, landis qne les biens menlilcs étaient répartis selon le bon
plaisir du père. A défaut (le testament, tous les Bis héritaleid. d'une
part égalé; la uu'to, ainsi que les llllcs, recevaient ensemble un oimrt de
l'iiérilagc.
Oiilrc les colonies de Saratov — dont celle de Sarcpla, la plus eon-
"»», située sur le V(dga, à 27 verstes en aval de ïsaritsine, a été
ilotéc de privilèges tout il fait exceptionnels, — les ccdonies suivantes
furent encore fondées sous le rogne de l'impérati-ice Calberine II : dans
es lirovinces de la Baltique et dans les gouvcinements de Tcbernigov
( l ' l i C ) , de Voronéje et de Pétersbourg (17C7); dans In Nonvelle-Rnsdans
le gimvernement d"lél;atérinnsbiv, habilé principalement par
"-'S nienaonites venus de la l'iusso, et qui se distinguent par leur ini
n s t n c , Icnr «nujur ila travail et leur moralité. De 17,S8 à 1794, ces
J a n i o n i t e s furent oiganisés en sc|it colonies sitnées en aval des cataractes
f i m ' l Z a p o r o g n e s , et cliaqne
Il e reçut G5 dessiatincs de terrain; la linitiéme colonie fut établie îi
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Y é k a t é r i n o s l a v ; elle fut peuplée aussi de Souabes, do Suédois prisonniers
e t d'émigrés de Dago.
Sons les régnes suivants, les immigrations d'étrangers continuèrent et
d u r è r e n t jusqu'à nos jours. Les nouveaux venus s'étalilirent ])our la
p l u p a r t dans la Russie inérklionalc, le long des côtes et dans les poids
(le me r ; Odessa et Tbéodosio formaient les doux centres de lenrs établiss
e m e n t s . I,cs mennonites oMinrent la permission de se fixer sur la Molotclina.
Ta, goiiveriienient de Tanride, dans le voisinage imincdlat des Nogaîs.
I l s usent encore .anjoiu'd'hni de cette permi.ssi(ni. Sons Alexandre 1", de
n o m b r e u x Allemands mêlés aux émigrés de nations étrangin-es (lînigars,
j u i f s , 13oliéniien,s) vinrent d,'ins les contrées du Dniepr ot à Odessa on
T a n r i d e et en Bessarabie, ces derniers ai-i-ivant de la Pologne. K\\ 1817
ot 1818, des "Wiirtembergeois vinrent en Géorgie; de 1821 ii 1S23, bciiucoiip
d'Allemands se rendirent ou Bessarabie, etc.
On trouve anjourd'bui des colonies allenmndos d;ins les di,stricts do
i ' é i o r . s b o u i ' g , de Tsarskoïé-Sélo, d'Oi'anionliaum et d'Yambourg, du gonvcrn
o m e i i t do i'étersboui'g, dont la population s'élève on totalité il ^1,000
Ames; on Livonie, une colonic dans le district de Vondon ; ii Tcliorn
i g o v , dmis le district do Krolévctz, deux colonies do 400 âmes; dans
lo gonvoi'noment de Voronéje, district d'Ostrogojsk, une colonie do 1,000
i n d i v i d u s ; dans celui do Saratov, 110,000, répandus dans beaucoup de
d i s t r i c t s ; dans celui de Samara, 80,000; dans celui d'Yékatérinosiav,
2 0 , 0 0 0 , dispersés aussi dans plusicui-s districts; dans celui de Kbci-son,
5 0 , 0 0 0 ; dans celui do Tauride, 27,000; ou Bessarabie, 22,000; dans
lo gouvernement d'Orcnbourg, 1,[500; do Stavropol 1,000; en Gronsie,
з , 0 0 0 ; au pays des Kozaks du Kouban, une petite colonie ; et enfui dans
l a Pologne septentrionale. La jilupai-t des colonies en général, abstract
i o n faite de lem' natiijnalité, se trouvent on Bessarabie. C'est dans le
g o u v e i - n e m e n t de Tanride qu'un élève lo plus de bétail et d'abeilles.
L ' é c o n o m i e rurale est dans un état ti'ès-llorissaut dans les gouvernem
e n t s de Saratov, do Samara et cbez les mennonites des gouvernem
e n t s do Tauride et d'i'ékatérinoskiv. La culture du sol y est suilout
l ' o b j e t de soins iiitciligonts et le^ moissons y sont très-abondantes. Los
colons de la Russie méridionale emploient généralement la cbarrue meckl
e m b o u i ' g e o i s e . Près do la moitié de ia population est a])tc au travail.
L a quantité d'enfants qui fréquentent les écoles est vraiment remarq
u a b l e , ot sous ce rapport les colons allemands so distinguent ti-ès-avant
a g o u s e m o n t de tous leurs voisins. La rétribution qu'ils payent poui- l'école,
d a n s les gouvernements do Bessarabie, do Kherson et do Taui-ido, est
d ' e n v i r o n 1 r, 50 c, par an pour eliaque enfant, ou 20 copecs environ
p a r colon. Une maison liabitée par huit personnes envoie en moyenne
n n enfant à l'école.
L a plus grande partie des colons sont originaires de l'Allemagne méi
- i d i o n a l e , du Wurtemberg ot du gi'and-duché de Bade, ainsi que de la
Bavièi'O, de la liesse, de la Saxe et du Brunsvick; la L'russe a fourni
a u s s i son contingent dans ano assez grande proportion ; les émi^-rés de
c e pays appartenaient surtout ii la province des bords de la V'istide.
D o mémo quo dans l'Améi'iquc septentrionale, les nom.^ des villes do
r a n c i o n n e patrie ont été attribués aux contrées habitées par les jeinies
c o l o n i e s . L'administration intérieure des colonies aliomaudes est parfaiton
i e u t organisée sui- les b;ises de ce qu'on nomme en Angletei'ro le selfg
o v e r n m e n t , Los colons jouissaient et jouissent encore de grands privilèges,
ludépondammont des terres qui leur sont allouées, toute nouvollo
c o l o n i e obtient dix ans d'exemption do toutes taxes; les impôts sont gén
é r a l e m e n t fort modérés, et les charges au profit de la couronne et de
l ' a d u i i u i s t r a t i o n sont également pou importantes.
L e s colonies allemaudes se distinguent, par leur soni aspect, de tous
l e s autres lieux habités do la contrée oit elles sont établies. J.,es villages
s o n t eutoui'és de clôtures, quoique ciiaque maison soit suiiisamment sépar
é e do la maison voisine ; la plupart des bâtiments ont conservé ia forme
e x t é i - i e n r e des constructions de la mère patrie. II en est de même des
и.?tensilcs et du costume. Cependant lo colon s'est assez gcnéralemeat
h a b i t u é il la pelisse de mouton russe, que la rigueur du climat rend
i n d i s p e n s a b l e . Les aliments, les boissons, et en général le geni'c de vie,
s o n t en grande partie russes, et il n'était guère possible qu'il en fflt
auliTUiout, Jjo dialecte pi-imitif se reconnaît dans le langage, mais les
m o t s et les touinnres de phrases russes s'y trouvejit en abondance. La
m a j o i ' i t é des colons vit dans l'aisance, plusieurs même peuvent être cons
i d é r é s comme riches. On cite, par exemple, le colon Fj-édéj-ic Fein,
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