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P E O P L E S INDO-EUROPÉENS.
elles un gi'ii"'^ l'Ole et sont les cadeaux en usa^'c pour les noces et les
baptêmes.
Les liabitatiODS sont également très-simples. Les fenêtres sont remplacées
par (le fort petites ouvertures iï coulisse. Il n'y a pas de cliemiiiécs.
Di'iis ces tristes demeures, hommes et bétail vivent en commun
pendant l'iiivc]', et l'on peut ii peine se faire une idée de l'atmosphère
viciée et de la malpropreté qui y régnent. Cependant il existe aujourd'hui
quelques habitations meilleures. Les Lettons de )a Livonie polonaise
aiment il s'isoler par famille, ce qu'il faut attribuer h la fertilité
du sol ou il leurs anciens usages, auxquels, toutefois, ils commencent insensiblement
à renoncer, à l'exemple des Russes. Les villag'cs sont souvent
très-éloignés et inaccessibles ; mais le plus grand norabi'e se trouvent
établis dnns des localités fertiles. -Les cimetières sont le plus possible
cachés dans les forêts, sur des élévations ou aux bords des lacs, et
toujours fort éloignés de l'église.
L'agriculture est l'occupation principale des Lettons ; ils n'ont de bétail
qu'à cause de l'engrais qu'ils en retirent. Les chevaux sont faibles, fort
maltraités et misérablement entretenus.
La femme partage en tout point le sort de l'homme et se livre comme
lui aux plus rudes travaux; de plus, elle lile et tisse en liiver de la toile
et du vadmal, qui est d'une qualité inférieure h. celui de la làvouie.
L a nourriture consiste en un pain grossier, du gruau et du sel, mais
peu de légumes, de viande et de lait. Ecun-c et poissons sont des mets
réservés pour le dimanclie. Pendant le carême on ne mange que du pain
et des cham|)ig'nous. La boissou habituelle est une espèce de kvass.
L a pauvi-eté est eu général fort grande dans ce pays, et une bonne
récolte suffit k peine aux besoins les plus ordinaires de la population ;
aussi chaque année stérile cause-t-elle une terrible misère.
Redeveinis catholiques avec leurs seigneurs allemands, par suite dn
séjoui- prolongé que les jésuites firent dans ces contrées, les Lettons
convertis sont très-orthodoxes, mais très-ignorants; à l'opposé de leurs
frèj'cs d'origine eu Courlande et en Livonie, presque personne chez les
Lettons ne sait lire ni écrire.
L a langue est lettone, mais avec une intonation différente et un changement
dans certaines voyelles ; elle contient aussi beaucoup de mots
russes. Le Letton de la Livonie compi-end aisément le dialecte des Lettons
de la Livonie polonaise, mais il n'en est pas de môme de ceux-ci,
qui ne comprennent guère les premiers.
PEUPLES DE EACE LATINE.
ROUMAINS OU YALAKHS,
Los Valakhs, Vlakhs (Moldaves, Moldavanes), Roumains, Roumounes,
Ilo urn an es ou Roumines, sont un peuple issu, pendant les premiers siècles
de noti'o ère, du mélange des Daccs (Celtes), des Romains et des Slaves
(aussi des Gètes et des Petchéuègues ?}. Il est essentiellement distinct de
ses voisins les Slaves et les Magyars, et compte en totalité environ
8,000,000 d'individus, dont 770,000 résident dans l'empire do Russie,
habitant pour la plupart la Bessarabie (620,000), puis les gouvcrnoments
de Kherson et d'Yékathérinoslav, au nombre de 95,000 diins le premier
et de 13,000 dans le second; et enfin celui de Podolie, 42,000.
Au nord ils touclicnt aux Rutlièues, — h l'est, aux Potits-Russicns proprement
dits, — au sud, aux Bulgars, — à i'oucst, à leurs frères (de la
Moldavie), - et au sud-est, h la mer Noire.
Par le traité de Boukharest (1S12), le pays nommé actuellement Bessarabie,
principalcuient liabité par des Valakhs, fut réuni la Russie.
Il avait alors pour frontières le Prouth et le Danube inférieur; mais
depuis la paix de Pai'is en 1S5G, ces limites ont été déplacées et restreintes
au sud et eu partie îl l'ouest. Déjii, sous le règne de Timpératncc
Catherine 11, la frontière russe s'étendait a l'ouest jusqu'au
i^iiicstr, couteuant ainsi nue grande partie du toi-ritoii'c aujourd'hui occupe
par dos Valakhs qui, après la prise de possession des Russes, passèrent
en masse dans ces contrées.
Le rapide exposé qui suit traite conséquemmont des Valakhs de la
Bessarabie, nommés spécialement Moldaves (en Russe Moldavanes), dont
(ics mûmes emigrants faisaient partie jadis; et nuus devons faire obser-
^'cr, des notre entrée on matière, que les divergences physiques et topogi'aphiques
si trauchées qui divisent la Bessarabie eu deux parties
cuticremeut distinctes et inégales, ont formé, depuis l'origine du peuple
•^alakh ou roumain, une barrière nationale, politique et militaire entre
et les tribus turques.
J^a plaine qui touche ii la mer au sud du l'cmpart supérieur de
'iijan, le ci-devaut Boudjak, qu'on nommait daus l'antiquité le désert
Gète, fut de tout temps habitée par des brigands farouches et nomades
(Gètes, Petchéuègues et Nogaïs). Après la retraite absolue des Nogaïs
on 1806, ces contrées, l'cstées abandonnées, furent occupées surtout
par des émigrants bulgars et allemands, qui y fondèrent des colonies
florissantes. Le pays de Boudjak, formant aujourd'hui une partie des
ari'ondissemcnts d'Akkiei'manu et de Bender, n'avait jamais appartenu
aux souvei'ains du peuple roumain et fut toujours, au contraire, pour
eux une pierre d'acho|)pement des plus dangereuses. Les sultans osnianlis
n'eurent jamais confiance en leurs sujets chrétiens; c'est pour
cette raison qu'ils établirent des Tatars-Nogaïs daus ces districts, sous
le jirétexte de les employer à défendre le pays contre les invasions des
Lifluianiens et des Polonais. Ces Tatars étaient sous l'autorité immédiate
des khans de Crimée, les plus considérables vassaux de la Porte Ottomane.
Le grand-duché de Lithuanie seul exerça pendant quelque temps
les droits de suzeraineté sur le pays de Boudjak.
Tonte la parlie de la Bessarabie située au nord du rempart supérieur
de Trajan est habitée principalement par des Valakhs ou des Roumains,
et n'a réellement jamais été un pays indépendant ni môme séparé des
autres pays Valakhs, bien que sa situation géographique comportât un
semblable résultat. Cette contrée fut de tout temps tributaire comme le
Boudjak (mot (urc qui signifie angle, coin) et comme les principautés
roumaines, i\ l'ouest du Prouth, que l'on nomme les Tsynoutys moldaves.
Les habitants de cette partie supérieure de la Bessarabie sont les mêmes
Roumains que ceux d'au delù, du Prouth : ils parlent la môme langue
e t appartiennent comme eux à l'Jiglise grecque.
I , a partie septentrionale ou roumaine de la Bessarabie (Tsara-de-Souss,
c'est-i\-dii-e pays d'en haut, région supérieure) formait jadis à elle seule
deux tcrritoii'es politiquement séparés.
L a partie la plus considérable de l'arrondissement actuel de Khotine
(Khoeine) fut, jusqu'en 1811, celle des provinces chrétiennes de l'bospodarat
de Moldavie qui appartenait directement à la Turquie. Aux
seizième et dix-septième siècles, ce territoire fut le théâtre de guerres
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