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' E r P L B S OrRALO-AL'IWlQUES.
I.CUI'S tloiiipures tlcscrtcs, ainsi (luc ccllcs aliaiiduiiiiées autrefois par les
Vcmcs, furent [icii à jien ocraiites par les Ingriens (Tjors), et pins tarcl
anssi par les Acyricmoeîscts (Ayramiiiscts, Alnriemoeîsets) et plus tard
liar les Savakotcs eu Savakos, deux tribus karélienncs; en sei'te iitie la
\'otsl<aïa-f'ietina, c|ai dans le pi'incipe désignail nu pays fort etendii, ne
ceinprcuail |ilus, dans le scizieme siècle, (lue la partie ouest du guuvcrueineut
actuel de l'étersbourg, tandis que les cantons situés plus il l'est
se nommaient Ijorskaïa-Zemlii (le iiays ijerieii, l'ingrie). l'ne partie des
Vemes (ou Tciiundes dans une accoi)tion plus spéciale) retourna dans
ses anciennes demeures (à l'est du lac Lailnga) dans les gouvernements
actuels d'Olonetz et de Ni.vgorml, y resta longlemps isolée, et ces Ycmes
se fendent auj.mrd'lmi insensiMonient avec les Russes, (Vantant pins qu'ils
professent la religion grcctiue,
De même que les Tûtes, les pcujiles karéliens qui Imbitaient iilus a
l'est se irouvcrent. dès la fin du onzième siècle, il cause de leur situation
géograidnque, en contact immédiat avec les Slaves; ce (pii coiitribna beau-
L u p à faire adopter par les Kai'cls les moeuis et la religion des Slaves.
L e grouiu- occidental des peuples finnois ¡lent être divisé eu quatre
sections principales: les Tel,ondes méridionaux (f.ives et Esthoniens);
les tribus vcritablemciil finmiises; les tribus karèles: les Lapons.
Première scctiou. - - f,es Lives, en Conrlande, plus de 2,000 ¡nues. -
Les Usthoniens (Virolalsets, en russe 'l'ebonkhnia) en Kstlionie, dans
le nord de la Livonic, et disséminés dans les gouveinements de Pétei'sbourg,
de Pskov et de Vitebsk; 700,000 âmes.
Seconde section. - Les ^'otes (Vatialaïsets, en l'usse Vod, Vote, et
aussi Tclioukbnia), restes dos ancieus ïchoudes des contrées méridionales,
qui complent auimml'liui il peu près 5,000 âmes. On ne les
retrouve que dans dcax districts du gouvernenient de Pélersboiirg.
Les Telioudes, dans une acccption inoius étendue (en russe Tclunul.
Tclioukliary). i|ui sont, ainsi que les \'otes, dos rejetons des Ventes; an
nombre de' 55,000 âmes, habitent les gouvernements de Novgorod et
d'Olonotz. — Les Fimiois proprement dits ou finnois des dialectes de
la Finlande occidentale (Sonomalaïsets, on russe ancien Soum) se diviscnl
en Péri-Souomalaîsets et ïavastes (Ifajmielalsets). fis habitent la Tinl
hiiulc siicl-oiicst et iomenl,, au moyeu des Kvoenes uu Kaïiioulaïscts, la
transition avec les tribus karclieaues ou Kiiuiois des dialectes oriciUaux
de la Finlande. Ils comptent 600,000 limes.
Troisiènio section, — Les Karèls en généi'al on Finnois de la Kai'élii;
tiiilandaise.ct russe se divisent en Karèls proprement dits (Karialaïscts),
eu Savolax [Savolaïsets) et en Kvoenes (Kaïnoulaïsets), descoiulauts de l'ancien
peuple Kaïnou ci-dossus nuuitionné,'lis habitent le nord et l'est de
la l'inlaude, particllenieut aussi les gouvcrueuiouts d'Arl<liangol, d'Olunotz,
de Novgorod et de Tver, et en nui ins grand nombre celui de Pètersbonrg.
- L e s Ingriens (Ingrikotes, Iiikcrilaïscts, on russe ijors), 1.8,000 aines,
répandus dans le gouvernement de Pètersbonrg et devenus entièroîuont
Russes. — Les Aeyra'mceïsets, au iiouibrc de 30,000 âmes, dans le gu\ivernement
de Pètersbonrg et CJi partie dans celui de Vibourg. — Les
Savakotes (Savakos) 45,000 anies, formant la transition entre les Karùls
proprement dits et les Tavastes, dans le gouvernement de Pétcrsbourg
et en partie dans celui de Yibourg. Ces deux dernières tribus se sout
considérablement éloignées, par le langage et le caractère, de leurs frères
de race do la Finlaude; les Russes les désignent généralement sous le
nom de iMaïmiss (.en finnois campagnard), qui, de mémo que Tclioukluiia,
est employé par eux comme expression de mépris. Maïmiss provenant du
dnnois Maan-uiïes (laboureur et aussi bourgeois), est synonyme du mot
estlionien Ma-mees, dont les .Esthoniens ont iait leuj- désignation nationale.
Quatrième section. — Los Lapons, 4,000 âmes, au nord de la Finlande;
peuplade d'origine étrangèi'O, qui parle aujourdMiui le finnois.
E n décrivant ces diverses tribus, il nous paiait convenable de les
grouper d'atjrès les contrées ipiVlles habitent anjourd'luii, pai'ce que
l'action exercée sur elles par leurs voisins au.'isi bien que par la proximité
des Russes et des Suéiiois, leur déj)cndance ])olitique et riniUicncc
d'une civliisatiun éti'angère, ont tracé, dans le cours des siècles, des
lignes de démai'cation plus distinctes que ne le furent leurs limites primitives.
Conséqueniment, nous suivrons, du sud au uoi'd, le groupe occidental
des i)Ciiples finnois: Les Lives, les Esthoniens, les Finnois du
gouvernement de Péfersboui-g, les Finnois de la Fiidande avec les Karèls
russes, et. comme appendice, les Lapons.
J
11)
i
LIVES.
Les J/ives, qui ne comptent guère actuellement au délit de 2,000 iimes,
sont les débris des anciens Lives qui habitaleut iiagncre les deux rives
de la Duna inférieure, et qui furent refoulés vers le nord par ririnj)-
tion des l.itlmaniens. La tribu des Lives se divisait alors en deux sections
à peu pi-ès égales, l'une à l'orient et l'autre l'occident, f,a Jiremièrc
se peidit bientôt dans les Lettons, et la seconde ne se l'ctrouve
]ilns que dans quatorze villages maritimes de la pai fie nord-ouest île la
Courtaude. La laugoe live s'est conservée assez ]iure, mais elle n'est
parlée que dans les relations intimes i la langue officielle, celle de l'Eglise,
do coinnieree et des affaires, est le letton.
Les Lives, dont le nom Lub et Lib, cité dans les anciennes chroniques
lusses, a évideminent du lappmt avec Liban, sont les ¡ilus proches paients
des Esthoniens. Ivux-niémes se nomment gens des côtes, et leur hiiigue
s'appelle idiome de la côte (liiv signifie sable en esthonien). Ils prétendent
élre les habitanti; primitifs des contrées qu'ils occupent. Resserrés
aujourd'hui sur un petit espace inaritime, les JJves sont séparés des
populations de l'intérieur de la Courlandc par des forets et des marais
qui s'étendent parallèlement à la còte, — circonstance qui, avec la |ièche
il laquelle ils se livrent, contribua le jilns il ]irévenir toute fusion.
Les demeures et ustensiles des Lives dans l'aisance ont aujourd'hui
il peu près la môme apparence que chez les f.ettons; les vêtements
prennent aussi de plus en plus la coupe lettone ou allemande des paysans
des campagnes voisines; tandis qu'ils gardent la couleur sombre et
foncée des Esthoniens, en opposition il la couleur gris-claire des Lettons,
{'liez les lunumes, un retrouve encore les jaquettes sans basques, .'i. co!
simple et droit, et le pardcssas esthonien. Les femmes poricn't des jupes
il larges raies, qui marquent il peine la taille, ce qui rappelle le costume
esthonieu. Lue c.spèce particulière de bonnet serré sur les oreilles, et il
fond bariolé, ne s'est conservée que dans quelques villages.
r , e contraste des particularités nationales qui distingueut les Lives
des Lettons s'est maintenu dans toute sa force. Les Lives, dont lo caractère
a plus de ressemblanee avec celui des Esthoniens, different des
Lettons sur tous les points, et conservent entre eux un ccrtain esprit de
corps. Habitués dès leur plus jeuue ilge à la mer et îi ses dangers, les
honimcs deviennent des navigateurs intrépides et résolus. Les Lives
aiment jihis la vie commune que les Lettons; mais ils ont aussi plus
d'énergie pour le mal, ce qui se manifeste par des colères violentes, (les
haines persévérantes et une inflexible obstination. L'ivrognerie, le vol, et
notamment le pillage des navires échoués sur la côte, sout leurs méfaits
les iilus fréquents. Ils observent une grande moralité dans le manage. Les
femmes et les filles sont courageuses sur mer au,ssi bien que sur terre,
laborieuses et jiropres. Kilos se marient tard, et leur teint jaune tcrrcu.v,
accomiiagné de rides précoces, leur donne de bonne heure l'air dccré|iit,
quoiqu'elles siiient, ainsi que les hommes, d'une oonstitntiini robuste, de
taille élevée et d'une excellente santé, flabiles et adroits entre eux, les
Lives sont timides et gaaches vi,s-ii-vis des étrangers. Dans leur agriculture
négligée, ils se servent de boeufs et non de chevaux, comme les Lettons.
Pons luthériens, les laves se distinguent iiar leur esjirit religieux et
leur piété extérieure; mais on rencontre rarement chez eux une convirtioii
profonde et les indices du vrai christianisme. 11 vivent eu assez
bonne intelligence avec les Esthoniens il l'Ile d'Ocsel.
11 y a environ quinze ans qu'un vieillard et six vieilles fcmuies krcvinglies
habitaient encore le domaine de Nearaden, priis de liausk cii
Conrlande; c'étaient les derniers survivants des anciens Krévinghcs, ipn
passent pour indigènes de l'ile d'Oesel et coiiséqiieiiimeiit iîsllioineas^
ces vieillards étaient établis, au commencement du dernier siècle, sin a
f e r r e de Hemelhof, appartenant à M, de Haliii. Ils étaient de jictito taille,
et on ne pouvait plus les distinguer des Lotions que par le costume.
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