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l'I P E Ü P L E S OURALO-ALTAÏQUES.
Dos unci ens temps date cncoro une il ans e originale dont voici la desc
r i p t i o n : les jeunes gens des deux sexes i'onncnt un cerclo, et, ajiimyant
réciprorjiionient les mains sm- répaiilo de leurs voisins, commencent d'abord
lentement, puis avec nn mouvement accéléré, à se pencher de droite et
de gauche, on sautant d'un ]dcd sur l'autre, et s'écriant en cadence:
Kliaaddi ! Ccite danse, exécutée jusqu'il l'entier épuisement de ceux qui
y preiuient part, eommence d'oi'diiiaire le soir et dure jusqu'au lendemain
matin. 1,0 Lamonte apporte dans tous ses rapports une aiTabilité
r e m a r q u a b l e qui se m an i l'es te au didiors pai' une excessive politesse, des
é g a r d s pour les pei'sonnes ilgées, de fréquentes poignées de mains, etc.
C e t t e ])euplade est i-épar(ic en tribus administi'ées par des doyens. Les
i.amoiitcs n e choisissent jamais leurs femmes dans leur propre tribu.
Ils payent en i'nurrui'es leurs impôts, qui sont très-modérés.
Si le ty|)e tonngoiise s'est surtout conservé chez les Lamoutes past
e u r s , il a, par contre, pi'csque entièi'cment disparu chez les Lamoutes
s é d e n t a i r e s , i)Our faire place ii. l'esprit et aux moeurs russes. Habitant
de petits bâtiments à l'instar des maisons russes, mais très-propres, et
où les poêles sout remplacés pai- des cheminées, les Lamoutes sédent
a i r e s ont une tout autre existence que celle de leurs frères éleveurs
de rennes. Egalement vêtus de pe;vux, ils les échangent avec les Lamoutes
nomades, tandis (|uc leur principale richesse et leur nourrituie consistent
e s s e n t i e l l e m e n t en poissons et en animaux marins dont la péclie a lieu
au printemps et en automne , et fournit tout à la ibis h leurs premiers
besoins ainsi qu'il, rentrctien des chiens, qui sont leurs animaux domest
i q u e s les plus nombreux et les plus indispensables. Afin de poun'oir
à la nourriture des autres animaux domestiques, on fait en été des
ap|H-ovislonnement.s de foin; cette saison est aussi très-favorable à la
c u l t u r e des pommes de terre et de quelques légumes. En hiver, ces
L a m o u t e s se livrent h une chasse peu productive.
L e s Lamoutes de la troisième catégorie, iièchcurs temporairement séd
e n t a i r e s , sont tout à fait pauvres et dégénérés; ils ne possèdent ni
ménage ni troupeaux, passent d'une rive l'autre- des fleuves avec leurs
c h i e n s , et vivent misérablement de la pòche, souvent insulHsante pour
l e u r entretien, et qui peut encore moins leur pi'ocurer des vêtements,
dont les Lamoutes éleveurs de rennes leur font ordinairement l'aumône.
I l s habitent des espèces de terriers ôt sont placés au plus bas degré
de la civilisation.
TOUNGOrSES DE NERTCHINSK.
P a r leur laiigue, leur alTahilité et leur vivacité, les Touugouses de
N e r t c h i n s k nous rappellent en général le vrai tj-pe toungouse ; tandis
que par leur costume, leur genre de vie , lenrs moeurs et lenr physionomie
, ils ont plus d'afTinité avec les IBouriates.
Ces Toungouses, au iioinbi'C d'environ 10,000, vivent en nomades dans
le district de Nertchinsk en Ti'ausbaïkalie, surtout dans les contrées
i n f é i i e u r e s de la l'ive droite de l'Onon, su]- la fj-ontièi-e cliiuoise, sur
ITngoda et le Nertcha. Ils sont beaucoup plus civilisés que les autres
I r i b u s toungouses, ¡i l'exceptiou des Daours, et la moitié d'entre eux
est déjà convertie au christianisme, auquel le voisinage des ¡lusses a
o u v e r t chez eux un accès plus facile que parmi les Toungouses des bois
ou Toungouses errants. Ceux d'entre eux qui sont restés païens prof
e s s e n t le lamaïsme ou le chanianisnie.
L e s Toungouses de Nertchinsk, eu partie pasteurs nomades et en
p a r t i e sédentaires, n'occupent leurs domiciles actuels que depuis la fui
d u dix-septième siècle, et sont devenus sujets russes à la suite des
e x p é d i t i o n s militaires entreprises par les Kozaks de la Sibérie contre
les Chinois. Le prince toungouse Gantimour (khan Timour), plein d'adm
i r a t i o n pour la bravoure des Kozaks, résolut d'émigrer vers les régions
que ce peuple occupe aujourd'hui. A dater de cette époque, le
c h r i s t i a n i s m e s'introduisit parmi eux, Gantimour lui-même demanda le
b a p t ê m e , et sou exemple fut bientôt suivi par d'autres, notamment par
les notabilités de • l a nation. Jusqu'à nos jours encore Gantimour est
c o n s i d é r é par les 'J'oungouses de Nertchinsk comme un personnage histoi'ique
dont beaucoup de traditions sont restées vivantes..
S u b d i v i s é s en tribus sous des chefs particuliers, ils sont régis par
u n e autorité spéciale dite tribunal de steppe (douma de steppe), et
p a y e n t Tyassak.
TOUNGOUSES DE L'AMOUR SUPÉRIEUR.
A l'exception de sa source, habité par des Mongols et des Bouriates,
e t de sou embouchure, liabitée par des Ghiliaks, l'Amour est un fleuve
e s s e n t i e l l e m e n t toungouse. Il ne prend le nom d'Amour qu'en aval du
p o i n t de réunion de la Chillca et de l'Argoun, coule de l'ouest îi l'est,
d é c r i v a n t une grande courbe vers le sud, et se jette dans le golfe de
T a t a r i e , qui sépare l'île de Sakhaline du continent. Ce nom de Sakhaline
(plus exactement Sakhaliane) n'existe réellement que sur les cartes
e u r o p é e n n e s : c'est une abréviation arbitraire des mots mandciioux sakhal
i a n e oulaï angga, c'est-à-dire l'embouchure du fleuve noir (Amour);
s a k h a l i a u e signifie uoii- ; mais rile qui se trouve à l'embouchure se
nomme Tarakaï. En suivant les ti'ibus toungouses sur la rive gauche
d e l'Amour, acquise aujourd'hui à la Russie, nous prendrons pour
base la description donnée par M. Gerstfeld.
OROTCHONES DE L'AMOUR.
L e s ti'ibus touugouses nommées Orotchones par les Russes (à cause de
Toron, c'est-à-dire du renne, leur unique animal domestique, qui lenis
e r t i\ la fois de bête de somme, de trait et de nourriture) habitent les
deux rives de l'Amour et s'étendent au nord jusqu'à l'Yablonovoï-
K k r é b e t , depuis les soimces de l'Amazar jusqu'à celles de l'Oldoï, riv
i è r e qui les sépare de leui's voisins de l'est les Maniaghers ou Manèg
h e r s . Sur la rive droite de l'Amour, leui- territoire s'étend depuis le
f o r t Oust-Strelotchnoï-Kai-aoul jusqu'à l'embouchure de l'Albazikha.
L ' Y a b l o n o v o ï - K h r é b e t sépare les Orotchones de l'Amour de ceux du
n o r d , qui mènent une vie nomade sur la rive di'oite du Vitim, sur les
r i v i è r e s Oleknia, Toungliir, Nioukja, et appartiennent exclusivement aux
Toungouses du Baïkal. ,
L e s Orotchones de l'Amour se divisent eu de^ix tribus : les Chologonski,
sur les affluents de la rive droite de l'Amour, qui ne comptent
que 70 individus, et les Ninagaïski , habitant, au nombre de 130 âmes, la
r i v e gauche du même fleuve. La première de ces ti'ibus paye 2 roubles
p a r téte pour l'yassak, et la seconde douze écureuils ou 1 rouble 7
copecs et demi. Les deux ti'ibus sont baptisées, bien que pratiquant encore
le chamanisme.
Les Orotchones de l'Amour, qui se ti'ansportent au pi'intemps sur les
r i v e s de ce fleuve, très-abondant en poissons d'une énorme grandeur, se
n o u r r i s s e n t en partie de ceux qu'ils ont pris ou les échangent contre de
l a farine avec les Kozaks de l'Amour et de la Chilka. Ils donnent à
cet eifet un poud de poissons poui' un demi-poud de farine de froment,
e t un poud de caviar pour trois et demi à quatre pouds de farine. Les
c o n t r é e s de la i-ivc droite sont, en outre, fort riches eu quadrupèdes,
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