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P E U P L E S OUKALO-ALTAÏQUES.
0 8 T l A K S - S A M 0 i K l ) K S PARLANT LE DLALECTE DE TOMSK.
' E U P L E S OURALU-ALTAÎOUKS.
Ces tribus samoïiidas, liabilant principili cm eut la ]);irtie nord-est ilu
goiivenuîincnt de Tomsk, se nowmeiit peuple indigène. IClles parlent
nnc huigue toute partionlière s'éloignant du dialecte du nord, niais dont
0)1 ne saui-ait contester l'adinité avec celle des SamoïL-des. Tous les indigènes
du pays qui s'etond entre l'Obi et rvéïiisséi, depuis les frontières
de Sonrgoutc et le (leave Tyui au nord, jusqu'au Tchoulym au sud, appartiennent
i\ la race des Samoïèdes. Ils s'occu])ent principalement de
pôclie et do oliasse, et no forment pas un ensemble lioniogèue, mais ils
se divisent en ti'oi.s groupes, d'ajn-ès les diiïéi'cuts dialectes résultant de
causes oxiérieures.
I,e dialecte intV-rieur on de Naryni et Tyui est parlé depuis la fi'outière
de Tobolsk jusqu'au Ket, pi'ès de Narym : ce dialecte tient beaucoup de
celui des O.stiaks.
ÌA' dialecte de Ket est ]iarlé sur les rives du Ke(. de la Tchaïa, du
l ' a r a b e l et de l'Obi, iirès do Tugonr, Il s'est conservé dans toute sa jiurete
ot se distingue par lo redoublement des coiisomios.
Lo dialoete du sud est parlé sur le Tcboulyui et l'Obi : il participe
bcaueou)! du tatar.
Quoique baptisés depuis longtemps, les Ostiaks-Samoïèdes célèbrent
encore eu plusieurs lieux leurs cérémonies idolâtres. Les idées religieuses
des Samoïèdes de Ton\sk se distinguent de celles dos Samoïèdes du nordest
notaunnent eu ce que les premiers attribuent aux cliamaues seuls
la jiuissauce de représeiitrr pai- des images les divinités inférieures pour
se les rendi'c pro|)icos, comme des dieux iirotocteurs. Ils ont des chants
liéroïques traditionnels couune les S;imoïôdes du nord-est; mais ils n'ont
pas conservé toute la pui-eté de leurs moeurs et de lours anciens usages.
Quant à leur genre de vie, il faut distinguer parmi les Samoïèdes de
Tomsk ceux ¡ini demeurent sur l'Obi uiômo et ceux qui liabiteut ses
affluents de droite.
Les Samoïèdes demeurant sur les rives mêmes de l'Obi^viveut comme
les paysans russes, mais dans des habitations bieu froides et bien sales;
ils sont brutaux, pauvres, stupides et paresseux. La péclie et le transport
des marchandises sont leurs principales occupations; eu général, leur position
est la même que celle dos Ostiuks do l'Ii-tycli.
l . e s Samoïèdes du Tym, du Parabel ot des autres affluents de l'Obi
vivent sur les boi-ds de ces i-ivières et rappellent par leurs moeurs et
Icni- goure de vie les Ostiaks de Sourgoute. Au commencomont de l'hiver,
tontes les familles, munies de ])rovisions, partent en traîneaux tirés par
des chiens, pour aller des chasses lointaines. Quand la neige est trèsé])
aisse, ils descendent des traîneaux, se frayent un sentier au moyen dos
r a q u e t t e s qu'ils portent aux pieds, puis s'arrêtent dans une espèce de
camp qu'ils dressent à la hâte pour y passer la nuit.
Le costume national dos Samoïèdes de Tomsk, qu'on ne rencontre que •
r a r e m e n t , est à pou près le même que celui des Ostiaks de l'Obi ; il
consiste en une courte peau de rouno plissee sur le dos chez les feinines
et tout unie chez les hommes.
Les souliers sont faits de cuir de reune et out de longues tiges ca
di'ap. La chomise ne fait pas partie du costume national; les bonnets
des hommes sont hauts et pointus: ceux des femmes, plats et arrondis.
A mesure que le nombre dos rennes sauvages diminue, les deux sexes
adoptent riiabillenient russe, consistant on un surtout de gros drap, tout
uni sur le dos chez les hommes, et formant quelques plis chez les femmes.
l'ETiPLADES SAMOiÈDES DAXS LES LIEUX DE LEUR RÉSIDENCE PIIIMTIVE.
Les contrées de l'Altaï limitrophes de la fi-outière chinoise, jusiin'au
B a i k a l , ont été habitées dans les temps les plus reculés par des ])euples
tchoudes qui avaient, longtemps avant les Kirghiz (Tatars), abandonné
ces contrées où ils ont laissé de nombreux vestiges.
Après rentière extinction des Assanos, des Kottes et des Matores, il
semble qu'une partie des Kamassines, dans le district do Kan, doive être
runiquo i)etit peuple samoïède qui soit resté dans les anciennes habitations
du sud et qui ne soit pas encore devenu tout â fait tatar.
A ces restes des tribus ])rimilives des Samoïèdes devenus aujourd'hui
complètement tatars, et que nous examinerons plus tard, quand nous
pai'lerons des Tatars de la Sibéi-ie — appartiennent les Karagasscs [restes
des anciens Kottes), les Soïotes (de la môme origino que les Karagasses),
les Koïbales (d'origine samoïède on ostiake de l'Yénisséi), et enfin íes
Beltyrs lui Belters, t|u'on présume être dos Finnois devenus Tatars.
Toutes ces tribus a|)partieunent aujourd'hui au district do ^linoussinsk
e t forment un camp nomade (oulouss) de la tribu sagaïsk, fort d'environ
3,000 âmes.
L a partie samoïède dos Kamassines, habitant la rive droite do l'Yénisséi
s u p é r i e u r , compose un des trois oulonss des Kamassines (Tatars), réunion
de trois nationalités difl'éi'ontes.
Ces Samoïèdes-Kamassiues foi'ment le camp d'Abalakofi^ qui est (lussi
désigné sous le nom Kagmaglié (au pluriel Kagmaghezang), dénomination
empruntée aux Tatars et signifiant enchanteur. Ceux-ci, c'est-ii-dirc
les véritables Kama.ssines, sont peu nombreux, se divisent eu cinq tribus,
et sont peut-être aussi des Ostiaks do. l ' ïénissci . On no saurait du moms
so refuser à reconnaître leur origine samoïède, quoiqu'ils aient adopte
la plupart des habitudes et des moeurs tatares. Cette origine ressort
évidemment de leur occuiiation principale, la cha.sse, et de la conformation
de quelques têtes trouvées dans d'anciens tombeaux.
de mnyoune taille, de faible constitution et sans traits caractéristiques.
Les liouuncs ont le regard dur et sombi'C ; les femmes, un aspect Jnaiadif.
Plusieurs il'eutre eux portent riuibillement russe, d'auti'cs leur ancien
et simple costume, consistant en uno longue robe de poan de renne.
Quelques-uns se coupent les cheveux i\ la manière des Kiisses ; d'autres
les laissent ci'oitre et les séi)arent ou doux jiartios égales, sans se couvrir
jamais la !:6te. Les feminos et les filles liurteut lo même costume : des
chemises longues, des pantalons courts, des cs])èccs de kaftans et des
biis de lil. Les i)lus pauv]-es poi-tent des im)nchoirs de coton sur la têto ;
celles qni sont |)lus iiisée.s, uii mouchoir ou un petit bonnet chinois fourré.
Toutes sont remarquables par une absence complète de propreté.
Convertis de])ui.s longtemps au christianisme, ces Ostiaks n'ont ])as de
chamanes ; mais ils sont encore très-sauvages et peu disjiosés eu favonr do
leurs voisins, lis son!., de plus, rusés, trompeurs et cruels envers leurs
femmes, lesquelles, il, la suite do mauvais traifenu'uls, ..iit souvent des
couches très-diliiciles. Lo mariage est nii véritable marché, ot une
femme no coûte pa-s h son adietour au delà de 11) m roubles.
Los Ostiaks de l'Yénisséi ne traitent |i¡is leurs malades d' une faf;on
moins révoltante que leurs femmes. Ils ahandomumt surtout à leur sort'
ceux qui .sont atteints de mahidies contagieuses. On enterre ceux qni
meurent do mort naturelle avec tous les eiïets qui leur unt appartenu,
à l'exception de leui- fusil.
PEUPLES FINNOIS.
Les peuples d'origine finnoise, qui, avec les Tatars, constituent la majorilé
do la jiopulation non-slave do l'emiMi'o iiisse, Imbitaient, il une é|ioquo
très-reculée, l'ouest do la Sibérie ainsi (¡ue les parties •septentrionales
i t ccntiales de la moilenic Russie d'I'lui'ope, et participèrent sans doute
aux premières migrations des peu|)les do l'Asie vers l'occident. Le renouvellement
successif de ceitaino.s (ribns isolées dans les districts où l'on
[larle la langue (iniioise, surtout dans le nord-ouest, est eu effet aussi
incontestable c|ue l'est la jiaiciité do toutes ces peuplades avec la race
mongole. J-a langue seule des ti-ibus iinnoises, vu sou caractèi'o pai'ticulier,
nous intoidit do considérer une fraction de ces peuples comme
appartenant à une autre souche qu'à celle de la race mongole, dans l'acception
la ])lus étendue. Kien no prouve que dans le cours des temps
quelques tribus cancasiennes soient devenues finnoises.
-N'ayant jamais pu parvenir ii une imlépendaiico politique do quelque
durée ou même h rétablissement d'un état qui présentât do la stabilité:
sans organisation intérieuie et dépourvues de toute trace de noblesse
nationale, quelques-unes des ti-ibns finnoises acquirent cependant une certaine
puissance, notamment dans les monts Oiirals et sur le Volga: mais
elles finirent toujours, malgré une résistance persévérante, par subir,
coimiie les autres, la domination Mo leurs voisins et des étrangers.
Au point de vue collectif aussi bien que séparément, les Finnois sont
tombés dans l'immobilité et l'isolement; leur existence ne fut d'ailleurs
jamais quo passive, les liommes do cette race se renfermant absolument
dans le cercle restreint de la oommnnc et do la famille avec ses émotions
iutimes; ot depuis mille années, lo désir de participer il la vie
publique no s'est manifesté chez eux d'aucune manière sensible.
Les ti-ibus orientales dos Slaves, qui pi'ii-ont plus tai'd le nom do Russes,
])lus comi)actos et plus vigoureuses, se sont fait jour, depuis des siècles,
chez les tribus finnoises qu'elles out morcolées ; et suivant lo cours des
ileuvos, eommo voios natui elles ilu commerce. elles pénétrèrent jusqu'à
la mer Blanche et à la mer Biiltique, on oli'açant, autant que possible,
les traces do rélément tinuois qui so trouvait sur leur passage, et ])rétëiant
se ras.siiuiler par la. fusion plutôt î|uo do l'anéantir et de l'expulser
par la violence. C'est ainsi que, d'année en année, cm vit cot élément
d i s p a r a i l i o , surtout dans les contrées du Volga, sans autre cause que
cotte loi do la naturo selon laquelle la nation la moins favorablement
douée cliorche instinctivement un appui auprès de celle qui a plus de
force et do vitalité.
Si les Finnois de l'Esthonie et surtout ceux (le la Finlande unt conservé
le type primitif infiniment plus pur qu'on d'autres contrées Imbitées
par la me me race, la raison en est dans une nationalité plus tonaco
et dans la position géographique plus isolée de ces doux pays, ainsi que
dans leur éloignouiont des voies maritimes, nécessairement et judicieusement
occupées pai' les Russes.
Kn résumé, nous voyons nctuellement les tribus finnoises divisées en
deux groupes très-considérables, l'un occidental, l'autre oriental, mais
ofl'raiit cependant beaucoup de nuances et do modifications. Ils se disting
u e n t , entre autres, sous le rapport linguistique, en ce quo les Finnois
do l'ouest n'ont pas le ch. Nous allons analysoi- d'une manière spéciale,
mais brève, chacune des tribus isolées, dont l'ensemble s'élève îi 3,800,000
âmes.
(xEOrrE OCCIDENTAL.
APPENDICE.
OSTIAKS DE L'YÉMSSEl,
On ajipelle ainsi uno peuplade vivant vers lo milieu du cours do
l'Yénisséi : qui compte près de 900 âmes et ])arlc uno langue distincte
de toutes les langues coniiuos en Sibérie, ot qu'on présume être d'oi'igine
timio-samoïède. Cette langue est parlée dans les doux dialectes d'imbatsk
et do Sym.
Ce peuple, d'une race encore inconnuc_, mais qui tire son origine do
l'Yénisséi supérieur ot (iifon croit dcscondro des Ouigoui'S, se divise
on quatre tribu.s : colle de Symsko-Ka.ssovsk, de !a Toungouskfl-Pod'
kamonnaïa, d'imbatsk supérioiii- et d'imbatsk inférieur. Eux-iuêuies sû
donnent les noms do Tindigliètes et de Tchiijkanes.
Les Ostiaks de l'Yénisséi errent entre les fleuves Taz et Yéuisséi,
principalement sur les bords de ce dernier et de ses affluents; ds sont
Lo groupe occidental des peuples finnois, ou Finnois do la l^altiqiie.
comprend ceux que l'on a coutume d'appeler les Finnois proprement dits
(eu russe Tchoukhnia, Tclioukhoiitsy, et en tinuois Souoinalaïsets) ; en
""ti'e, les Eslhoniens, les Lives ot les Laiums, au nombre de 2,-l7r),000
'^'"cs, ou, en d'autres (ormes, les habilants do la Finlande (et de la
Lnpoiiie), de l'Esllionio, et en partie ceux des gouvornoments liniitriq)hes
^'Arkliaugol, d'Olonotz, do l'étersbourg, de Novgorod, do Tvor. de Liet
do Courhuido.
Los habitants primitifs de la Fiulamlo, et peut-êtie mémo des provii'cos
•"^li'elles de la. mer lialtii|m>, furent los Lapons; les C(Uitréos sud ol sud-
"l'cst du lac Ladoga étaient habitées par des tribus tchoudes (Yemo.s et
'"f^cs). Au nord do ceux-ci, et s'étondant jusqu'à la moi- Glaciale, haliiles
Karèls, do la fusion desquels avec les Lapons subjugués par
eux sont probablement issus les Lapons russes d'anjonrd'hiii. Déjii au
commencement du douzième siècle, et ¡lar suite do l'envaliissemont dos
Russes, les tribus karèles commencèrent à pousser les Tchoudes vers l'ouest;
il eu fut do mémo d'une partie dos Yemes, d'abord refoulés en Finlande
|uir les Ingriens (Ij(u-s) qui vinrent occupci- leur territoire; ils chaiîsèrcnt
devant eux les I^apons, et, eu contiimnnt â s'avancer vers le nord, ils
h e u r t è r e n t les Karèls (on finnois Karialaïsots), par lesquels ils furent
poussés vers l'ouest au contre de la i'^inlando et vers le golfe de ce nom.
L o s - V o t e s , habitanl. le teri'itoiro vote de rancienno principauté de
N o v g o r o d ' ( A ' o t s k a ï a - i V t i n a , c'esi-ii-dire le cimiuièine vote), fin'cnt pres-
([110 comi)létement anéantis â la suite de leurs guoi-i-es avec le ¡irince
Vseslav de Polotsk (bataille de Novgorod on l'année 1069) et par l'arrivée
contiuueilo d'autres tribus.
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