
L e territoire des tribus tcliouktcliis et; koriakes, (\m lialiitcnt l'oxtrémitc
nord-est de la Sibérie, est limité à l'ouest pai- une ligne assez
clairement indiquée qu'on peut se représenter comme étant tracée il'Îjiga
ou de Gliijigbinsk jusqu'à Nijnékolynisk, tandis qu'an sud le óG° degré
de latitude foi'me fi peu près, du côté du Kamtchatka, la limite extrême
do ce territoire jusqxi'oii les Koriaks vivent errants avec leurs troupeaux
de rennes. .Bien qu'ils empiètent réciproquement su]' les terrains qui
leur appartiennent, en s'avançant les uns chez les antres, l'Anadyr peut
copendaut être considéré comme la fi-ontiore entre les Tchouktcliis et
les Koriaks. Ces derniers ne franchissent jamais ce fleuve pour allei- au
nord: mais les Tchoiiktchis habitent encore dans quelques parties les
cotes de la mer, au sud de l'embouchure de l'Anadyr, et s'avancent'
même quelquefois avec leui-s troupeaux sur le territoii-e des Koi-iaks,
jusqu'il une ligne imaginaire tracée du cap Olontorsk anx sources de la
Penjina.
Ces immenses vallées montneuses et presqne déboisées furent jadis le
théi\tre de bien des combats sanglants dans lesquels on se disputait la
possession des pâturages qu'elles renferment. Aujoui'd'biii, les conti'ées
au sud de l'Anadyr sont communes non-seulement aux Koriaks et; aux
Tclioidvtcbis, mais encoj'c aux Lamoutes (Toungonses), devenus de ])lus
en plus nombreux dans les derniers temps. Ces dei'niers, cliei'cliant dos
]iâturages et des tejrains propi-es à la chasse, pénètrent même très-avant
dans le Kamtchatka. La limite occidentale des courses nomades des
Tchonktclns est géncralcment Nijnékolymsk; la rivière Oniolon, aliliieiit;
du Kolyma sur la rive di-oite, sert do limite aux Kor'iaks.
Ces tribus koriako-tcliouktchis, liées pai- uue étroite parenté et; ne
formant peut-être auti-efois qu'un seul peujilc divisé depuis par des cii'-
constances et des événements fortuits, se distinguent très-essentiellement;
des autres races principales de la Sibéi'ie, surtout des Toungouses, pai'
la conformation du visage et surtout ])ai- celle du crâne, dont le l;ype
se rapi)roche davantage 'de celui de leurs voisins du sud et plus spécialement
de l'est, les Aléontes, appartenant à la race des Kskimos
dans le sens le ])lus étendu du mot. J.es Tchoukt:c)iis et, les Koi'iaks ont
le. oi'âne déprimé vers les tempes et un ])eu relevé en ari'ière. Ils ont
' : i
PI
1 T E l l P L E S DE LA Sl l i lUUE ORIENTAl.E.
par-dessus tout; plutcit que de l'abattre pour s'en nf)urrir, il se l'ésigne
aux ti'avanx les plus pénibles et s'en acquitte alors avec une rare et
l.DUchantc abnégation. TiOS jictits enfants sont nourris h la mamelle jusqu'à
l'ùge de cinq ans (coutume (luo l'on i-etrouvc également dans d'antres
pays, notannnent dans le Sauerland de Westphalie). Les Youkagliirs
t.iouncut. boaui'Dup i\ leur bizarre manière de vi-\re, appropriée d'ailleurs
aux circonstances locales et il. la nature du climat. Ils ne pénèti'cnt
dans les forêts de l'intérieur que pendant les froids rigonrcux, où,
j'estanl; enfei'més dans leurs yourtes, ils s'exposent, ]iar suil;c de l'épaisse
fumée et. do la malpro])i-cté qui y régnent,, à des oplithalmies ponr
ainsi dire continuelles. Ils mangent peu de poisson et vivent presque
exclusivement de la chair des l'onnes sauvages.
I^ien (|ue très-superstitieux, ia plupart des Yonkaghii-s sont bajjtisés,
surtout dans le district do Nijnékolymsk; le baptême a même lien quelquefois
dans des cii'constances (|ue l'JCglise réprouve : par exemple, lorsqu'on
l'adniinisti'o aux enfants des diffoj'ontes épouses d'un même homme. Les
Youkaghirs, siu'Iout ceux qui sont baptisés, ont nu penchant remarquable
pour la iiiété, la bienfaisance et l'amour du prochain. Ceux (iiii sont
adonnés au cliamanisme ont les mêmes croyances et les mémos superstitions
(¡uc leurs coreligionnaires; ils sont persuadés que les chamanes peuvent
faire le mal, soit spontanément, soit par suggestion des mauvais
génies qu'ils vénèrent.
Le disti'ict de Nijnékolymsk est habité ]iar des Youkaghirs, dos Toungonses,
des Lamoutes et des Yakoutes. Toutes ces pen])lades, à l'exception
de la ileruièrc, sont désignées j)ar les Tchimktchis sous le nom
ccnnuiun de Kaaramkcl ou Kaarcmkit. Les Youlcagbii's, comme tons les
habitants de ce dist.rict, bien que nomades, se livrent cei)cndant à la
pÔL-he et; ii. la chasse. Ce n'est qu'anx environs de "Nijnékolymsk que "la
chasse est leur occupation presque exclusive; Tagricnlture étant impossible
sur ce sol éternellement glacé.
Depuis 1842, les "^'oukaghirs s'aventurent sur la mer la recherche
des phoques. Hommes et femmes entreprennent aussi chaque automne
une expédition contre les i-aLs des champs, et s'emparent des provisions
d'hiver que ces prévoyants animaux savcjit amasser dans leurs demeures
souterraines. Les arbres produisent quelques baies que les Youkaghirs
récoltent. La pèche leur fournit en abondance des poissons de boinie
q u a l i t é ; ils eu consomment peu, en nourrissent |)resquc exclusivement
leurs chiens et vendent le surplus.
Les Youlcaghirs, divisés en diverses petites tribus gouvernées par des
anciens, se l'cndent chaque année, ainsi que leurs ])rochcs voisins et les
Tchoulctchis, à la foire du fort AnicniVsk, situé dans les pâturages des
Omoko-Youkaghirs, et s'y livrent un commerce libre, qui n'est réglé
par aucun traite, comme l'est celui des Tclnuiktchis. Ils y payent pour
la plupart l'yassak. A cette occasion, ils revêtent leurs plus beaux
habits, mettent des ceintures de parade auxquelles ils suspendent leurs
couteaux, et envoient; les anciens eu dé])utation chez l'employé ]'usse
(is|)ravnik). Chaque fois ' i l s lui exposent que l'année a été mauvaise et
sans i)roduits; qu'ils ont manqué de poudre et de plomb; (lu'iis ont
éprouvé des maladies, etc. Le fonctionnaii'o leur eu expi'ime ses regrets,
mais n'eu exige pas moins l'impôt fixé proportionnellement par tête.
Alors ils le prient d'accepter l'yassak en argent au lieu de l'exiger en
fouri'urcs, ce à quoi le fonctionnaire délégué consent oi'dinaii'ement.
Tiorsque l'alTaire est terminée, les chefs sont l'égalés de thé et de
fi'iandiscs.
On range aussi actuellement an nombre des Yoidcaghirs les Tchonvant
ses, qui ne s'élèvent i)Uis qu'à 200 individus et (|ui sont probablement
do même origine. Réunis eu une seule ti-ibu avec les derniers
débris des anciens Khodyntses, ils sont on partie nomades, en
p a r t i e sédentaii'es, et vivent à Tchaoun. ainsi que sur l'Anadyr et le
petit Anioni", où leur dernière résidence lixe est située à 300 verstes de
Nijnékolymsk-. ïltant les plus proches voisins des Koriako-Tchonktchis,
ils ne ]iarlent plus que le ni.sse et le korialc, et servent souvent d'interprètes
dans les transactions commerciales et les tentatives do conversion
religieuse. Le pins grand nombre d'entre enx ne possédant ])lus de
rennes, en sont réduits à vivre des produits do la pèche et de la
cha-sse. Lien que presque tous baptisés ; ils sont encore fortement empreints
de cliamanisme et croient que les chamanes peuvent guérir les
malades et faire descendre dans la tumbo ceux ijui sont en bunne santé.
Quoique, sous le rajiport de l'origine, ils se rapprochent davantage des
Voukaghirs, dont ils ne diffèrent que par le nom, ils sont néanmoins
montagnards comme les Tchouktcliis, et leur costume ressemble tout à
fait à celui do ces derniers. Le même que chez les Youkaghirs, le renne
domestique et le renne sauvage forment presque toute la ridi esse des
Tcliouvantses. fis n'en attellent jamais qu'un seul à leurs traîneaux, tandis
que les Tchouktcliis et les peuples du Léna (Yiikoutes et Tuungouse.s)
ont coutume de les atteler par paires.
K O R I A K O - T C I I O U K T C I I L S .
P E U P L E S DE LA SI15ÉT{/1E ORIENTALE. 1)
les yeux moins petits, le visage moins ajdati et le front plus grand que
les peuples mongols; mais leur visage est plus pi'oéniinent. Leurs cheveux
sont noirs et hérissés, et l'on trouve même chez eux quelques [)liysionomies
agréables. Leurs moeurs aussi sont très-diiférentes de colles
des principanx jieuples de l'Asie : parfois ¡iliisieurs familles vivent réunies.
dans une même yourte, oc qni ne se voit pas chez les Asiates.
Il faut remarquer aussi que de tous les pouiiles de l'Asie septentrionale,
les Tcbonktchis et les Koi'iaks sont presque les seuls qui aient conservé
l'habitude de so tatouer, coutuino encore dominante chez quel(|u0s tribus
des Aléoutes et des Koloches, ot en généra.l parmi tous les pcuiilcs
sauvages du nord-ouest do l'Amérique. L'origine américaine (c'est-ii-dii'o
eskimos) des Koriako-Tchouktc.his semble possible, si l'on en croit, uue
tradition d'ii]>rès laquelle ils seraient venus de l'est à Tchaonn, dont ils
auraient ex|nilsé les habitants qui, sous le nom de Tcliavatcha, parlaient
une langue ])articulière qu'un suiipose avoir eu qnehiue parenté avec celle
des Youkaghirs. Mais rorigiiie mongole de ce iieuple lient être considérée
cependant comme plus vraisemblable.
T G l l O U K T C r i I S ,
Les Tchouktcliis, quoique très-Belliqueux, sont un ]ieuple essentiellement
mercantile, habitant, sur les côtes de la Sibérie du nord-est, tout
le territoire montagneux, marécageux et couvert de mousses, qui s'étend
depuis la baie de Tchaoun jusqu'au sud do rembouchure de l'Anadyr.
Au commencement du dix-septième siècle, les Kozaks envahirent le jiays
de Nijnékolymsk, habité encore à cette époque |)ar dos tribus dont
quelques-unes, ajiparteuant peut-être anx "^'oukaghirs, ont disjiaru. Les
Kozaks firent irrujition dans cette conti'ée par remboucliure du Kolyma
et s'en concilièrent les habitants par des procédés affables et, iiacifiqnes,
par des cadeaux consistant en étofles variées, en verroteries, etc. i'our
leur sécurité autant qne pour se procurer un abri solide , les Kozaks
bfutircut, en 1G44, un fort (ostrog) ou bois (aujourd'hui Nijnékolymsk),
et surent si habilement tirer parti des incessantes querelles des indigènes,
qu'ils s'en firent des amis et les amenèrent à leur payer un trib
u t ; ils en baiitisèreiit même quelques-uns, grâce aux dons de couteaux
et de haches qu'ils firent aux Omoks, objets entièrement inconnus alors
à cette peuplade. Avec l'atHiience croissante des lîusses dans les contrées
du Kolyma s'accrut insensiblement le nombre des néojihytes, et
dès le commencement du dix-luiitlème siècle, même avant l'ouverture
de l'éparchie dTrkoutsk, il y avait dans cette contrée une église et des
préti'os. Le premier qiji fut envoyé de Tobolsk-, en 1704, reçut l'ordi'c
de se rendre dans l'ostrog des Chiens. Néanmoins le baptême de tous
les indigènes du ])ays de Kolyma, et en général de tonte la contrée
d'Yakoutsk, n'eut liexi que dans les années 1800 à 1810. Le véritable
t e r r i t o i r e tchouktche est resté jusqu'à présent inaccessible au christianisme;
quelques Tcbonktchis se rendant au fort d'Auionïsk pour le commerce
d'échange, ont seuls reçu le baptême. Pendant riilver de 1811
à 1S12, le prêtre SleptsOY, animé d'un zèle infatigable et plein d'abnég
a t i o n , pénétra jusqu'à 500 verstes à l'est de Nijnékolymsk, dans le
pays des Tchooktchis, alors plus sauvages et plus hostiles qu'ils ne le
sont aujourd'hui; il arriva ainsi jusqu'à Tchavan, désigné sur les anciennes
cai't;cs sous le nom de Tchaoun, et qui, en langue tchouktche,
s'appelle Tchava, Tchaoua, Tchaouan. J.à'vivait autrefois un peuple que
les Tchouktchis nommaient Tchavatcha, désignation qui rappelle les Tcliouvantses
modei'nes. (Chez les Tchouktchis, le nom de Tchaoutchou ou
TchaYt;chou signifie Tchouktchis, pasteurs de rennes,)
Les Tchouktchis sont connus des Ivusses depuis plus de deux cents
ans, c'est-i^-dirc depuis l'époque de l'invasion de lour pays imr les Kozaks.
ils les rencontrèrent pour la première fois à l'embouchure du Kolyma,
d'oii ces fai'ouches et hostiles indigènes se retirèrent du coté de
Tchavan, fuyant devant les Incendiaires barbus (les lUisses) qu'aujourd'hui
encore ils nomment Milhitann, mot dérivé de milghlr, feu; laissant ainsi
en iiaix les Omoks, précédemment si ilurement. o]i])rimés jiar eux. L'intréiiide
ataman Dejnev poursuivit les fuyards, et, accompagné de quelques
Omoks qui lui servaient de guides et d'interprètes, il se risqua,
en Itl48, sur la mer avec sept ombareatioiis, |iar la l'ive droite de l'embonchui'o
du Kolyina ; mais les glaijons détruisirent presque tons ses navires,
Dénué de socoui's sur cette |ilago inhospitalière, il arriva avec
deux 'scides embarcatiiuis au (^ap bh'rèii, où il gagna les Tchouktchis
par (iuel(|iies cndeaux et noua des relations anitoales avec eux. Il entreprit,
ensuite sa célèbi'e exjiéditiou uuxritime travers le détroit de Lehring,
ipil (but son IKUU h la gloii'e plus |>oi)ulairo, mais plus t'acilement
ac(|uise, d'u.ii navigateur qui ne visita ces contrées que bien longtemps
après les événements que nous venons de raconter. Le tonics les exiiéditions
qui eurent lieu postérieurement dans le ])ays des Tcliuuktchis,
la dernière et la plus importante, sons le rajiport scientifique, est colle
du baron Wrangel, qui remonte environ à l'année 1820.
Les Tchouktchis n'ont pas de nom générique; dans les contrées de
l'ouest ils s'appellent Tchekto ou Tchaïtchou, d'ofi dérive évidemmciit.
la dénomination de Tchouktchis que nous a|)pli(|Uons à toutes ces ¡leiijihides.
Ils se divisent, selon Icnr manière de vivre, en Tcliouktcliis
sédentaires ou Tchouktchis habitants des cotes, et en nomades ou Tcliouktchis
pasteurs; les premiers, en partie descendants directs des Eskimos
d'Amérique, sont pour la plupart sous la jn-otection et dans la déiicndance
des derniers, qui, plus riches et i)lus nombreux, mènent la vie
errante de pasteurs à travers les montagnes et les marais. D'après leurs
divers genres d'occupations, les Tchouktchis se subdivisent en trois -
classes : les Tcliuuktchis piisteurs de rennes (Tchavtchou, Tcliaïtcbou),
s'occupant spécialement de l'augmentation, de l'ainél¡oration et de la
sécurité de leurs troupeaux ; les Tchouktcliis marins (Ankalehn), vivant
principalenient de la pêche du poisson et autres animaux de moi';
et les Tchouktchis marchands (Ivavrarcmklt), qui trouvent leurs pj'incipaux
bénéfices dans le commerce d'échange. On distingue d'ailleurs
aussi cenx qui sont nomades au nord du détroit de Behring, ou Tchouktchis
de la mer Blanche (on russe, Biélomorskié), de ceux de FAuadyr
e t notamment des contrées plus au sud de ce llcuvc, nommés Tchouktchls
Tonmminskié. Par leur extérieur ils ditlerent peu des premiers,
mais ils sont plus pauvres et moins cntrepreuants.
Los Tchouktchis nomades s'approvisionnent annuellement des objets
de première nécessité chez les Tchouktchis sédentaires, établis principalement
sur les baies ou les embouchures des rivières, an sud du détroit
de Behring; mais il se fait actuellement un commerce d'échange trèsconsidérable
dans deux localités: la première est Anionïski-Ostrog, sur
la petite rivière d'Anlouï, à 250 ou 300 verstes de Nijnékolymsk; l'autre
est située sur le Krougovy-Maïn (Main tortueux), qui forme un des bras
du Kulyina, à environ 250 verstes au-dessus de rembouchure de ce
fleuve. C'est dans ces deux endroits, et surtout dans le premier, que
se rendent, au mois de mars principalement, les Tchouktchis de la mer
Olacialo et même du détroit de Beliring., La seconde de ces localités
fut fondée en l'année 1788, et achetée en 181!) par un marchand nommé
Baranov. Le fort Aniouïsk, créé, de 1808 à 1810, nniquement pour la
facilité dos communications des Busses avec les Tchouktchis, possède,
depuis ISll, une chapelle et n'est habité qu'en tem|is de foire. On s'y
transporte de. Ni jnékolymsk au moyen de traîneaux ou nartes auxquels
on attelle dix à douze cbiens et au delii. Ces chiens ne mangent qu'une
fois par jour, et l'on estime la nourriture quotidienne de dix de ces
animaux à 100 harengs ou autres poissons, soit 305,000 jiar an. L'n
millier de ces poissons coûte à Nijnékolymsk de 5 à 7 roubles Vi- Un
chien de trait ordinaij'C coûte de 2 à 4 roubles; la meilleure espèce, do
7 à 10 roubles, et les chiens de chasse do 10 à 15 roubles. L'inégalité
du sol, des masses do glaces escarpées, l'intensité du froid, la brièveté
des jours et la privation jiresque totale de toutes les nécessités de la
vie, rendent excessivement difficile un voyage dans ces conti'ées presque
inhabitées; Il faut la pci'sévérance et l'éiicrgie qui caractérisent les Russes
pour déterminer ceux-ci à entreprendre des missions afin d'importer
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