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AlllENS DES INDES.
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Les Iiuloiis appartenant ii la hranclic ¡iidionnc dos peuples ariqiics,
sont le iHHi])lo ariqne le pins noinhrcux (le l'Asie ot opposé, par cette
origine, aux liabitanls primitifs des Tiidos, les Dravédos ou Dravidas.
Descendus des suiii'ces de l'Oxiis, ils se soiiL empivrés, au nord, de la
pins grande moitié de la presqu'île occidentale des Indes nommée l'Indonstnn,
des contrées riveraines dn Gange et de l'Indns, et du nord dn
))lateau de ])ékan. Quant au midi du cours supérieur du Kistna et du
{¡odavéry, il est occupé ¡¡ar des peuples dravidcs ou dravèdes, liahilunLs
iiriiuitifs des Indes. Les comiuérants étrangers ne réussirent pas
faire disparaître l'ancienne orgivnisation du pays : la division dn peuple
en castes séparées les unes des antres par une rigonrense liiérarcliie
subsiste encore aujourd'hui.
J<es Indous sont de taille moyenne, sveltes et délicats; ils ont la peau
mince, jaune, légèrement brunie ; les cheveux lisses, longs et noirs; les sonrcils
arifués et les cils fort longs; les oieilles de grandeur moyenne, bien
faites, mais souvent défoi'mées par de longs pendants; le nez droit et bien
p r i s , la bouclie moyenne, le menton rond, les mains et les pieds petits.
Les Indons d'aujourd'hui sont considérés comme nn peuple inoiïensif
e t doux, ab.^oi'bé dans la pensée des choses immatérielles et porté i\ la
contemplation, mais aussi comme une nation superstitieuse, sensuelle et
eiTéminée.
11 n'y a dans les contrées de l'empire russe qu'au petit nombre d'iiidividus
de la l'ace indone, ii Astrakhan et sur les côtes occidentales de
la mer Caspienne, où ils se livi'ent. an commerce. On trouve en outre
à Bakou qnelques adorateurs du feu, dont la personnalité est particulièrement
intéressante. L'aspect de ces fcnx i)erpétnels sortant spontanément
de la terre oifre nu coup d'oeil vraiment magique, surtout pendant
la nuit ; dans le voisinage de ces feux se trouve nne sorte de temple
ou de couvent dans lequel les derniers débris des antiques adorateurs
du fen, représentés par qnelqiies vieux Indous desséchés, presque nus,
semblables à îles fantômes ambulants, pratiquent sur eux-mêmes leurs
macérations contre nature et célèbi'ent leur culte idolâtre, triste et uiisérablc
¡¡arodie de la doctrine de Tserdouclit.
O I I É MIENS.
Les opinions émises auti'cfois sur ce peuple étaient tròs-variées ; anjoui'd'bui
on considèi-e les i>ohémiens (en russe Tsygaues, en allemand
Zigeuner) comme étant d'origine indiemie ou plutôt ai'ique indienne;
néannnjins, la [latrie spéciale, aux Indes, de ce peuple remarquable n'a
pas encoi'c pu éti'c exactement et détinitivement déterminée : d'une part,
parce (jue son langage a été incroyablement altéré pai' la vie errante
qu'il n'a cessé de mener, et d'autre part, parce que les langues populaires
encore en usage dans les Indes ne sont point jusqu'à présent suffisamment
eoninies.
3^es Bohémiens Font l'épandus depuis fort longtemps sur une gi'unde
p a r t i e de l'Asie occidentale, du nord de l'AiVitiue et de l'est de l'Eui'ope.
Eu Egypte on en compte trois tribus : les liélébi.s, les (iagars et les
Nouris ou Navers. En Palestine et dans la Syrie méridionale, les Bohémiens,
qu'on appelle Navers, se nomment eux-mêmes Kouibates, Rouméli
et Yingani. Il y a aussi des Bohémiens en Perse, oii, comme pai--
tout ailleurs, ils s'occu])ent de divers métiers et mènent une existence
vagaboiule. Quchjues-uns fabriquent des selles et s'a|ipellent, pour celte
raison, Tsingar. C'est jii'obahlement de là, ainsi que de la tiibii koui'de
des Tsinganeli, qui doit être aussi d'origine bohémienne, que proviennent
les noms de Tsinghérie, Tsincali, Tsiganes. Pi'csque tous les iiobémiens
ont une langue mystérieuse qu'eux seuls connaissent. Qnelques
historiens prétendent que les Bohémiens se sont répandus vers l'ouest
eu partant des contrées de l'indus. La langue parlée par beaucoup de
peuplades vivant entre l'indus et l'IIymalaya a en eiïet une grande analogie
avec celle des Bohémiens. Quelques-unes des tribus cri'antes se nomment
Yat (Yatt), ce qui indique une incontestable aifuiité avec les Yats des
ludes. Les Seldchoukcs (Seldjoukes) poussèrent les tribus errantes de plus
en plus vej's l'ouest, vers l'Eui'ope, et probablement .au commencement
du (iuatorzième siècle ils pai'aissaient déjà en Thrace et bientôt a])i'ès en
liohéme, d'où leur vient le nom français de Bohémiens. Vers l'est, entre
lus Indes et la Chine, les Bohémiens et les Yats sont inconnus. Il est
probable que ce l'ut l'invasion de Timour (1408- 1409) qui conti-aignit
les Bohémiens à émigrer; car dès 1417 on les voit en gi'and nombi'e
appai'aitre en Allemagne. Depuis plus de quatre cents ans ils ont conservé
en Europe les particularités de leur constitution physique et leur
teint olivâtre. Les hommes, sveli es et maigres, sont de taille moyenne
et souvent élevée; ils ont les yeux vifs, de longues chevelures noires et
de belles dents. Les femmes ont, pour la jilupart, des cheveux noii'S et
mal soignés, de beaux yeux vifs et foncés; mais l'expression orientale
de la physionomie, qui rappelle le type juif, est généralement saisissante
sans être helle.
L'observateur tiès-exact des mceui'S, des liabitudes et de l'existence
nationale des peuples, Riihl, s'exprime ainsi sur les l^ohémiens :
«Dans les degrés primitifs de la civilisation des peuples, la vie de
famille est déjà fortement développée, tandis que la vie ])olitique, l'organisation
de l'Etat, sommeille encore. L'idée de la liberté et du droit
personnel de l'individu dort de même, taiulis que le droit de la famille
s'est fait jour d'une manière i-aisonnée.
«Jusqu'il quel point un peu|)Ie peut-il se perdre com|)lélcment dans
le principe do la famille et dans la vie publique organisée d'après ce
pi-incipe, c'est ce dont les Bohémiens nous otVrent un excm[ilc des plus
curieux. Déjà le nom que ce peuple s'attribue à lui-même, Home uu
Romanisaal, signifie peuple, famille, d'après l'explication qu'en donne le
célèbre tsingariste Borrow. Ce peuple n'a ni pays, ni villes, ni maisons;
il emporte avec lui ses foyers paternels qui n'existent que dans la tribu,
dans la famille. Cette unique base de la vie nationale le dispense de
toute autre moi'alité ; le droit, la loi n'existent ([ue daiH l'intérieur de
la famille et de la tribu ; le l'cste du monde est à la libi'e dispositiva
du Bohémien. 11 ne doit ni tromper, ni voler, ni frustrer en quoi que
ce soit son compati-iote, son frère de race de la grande famille bolicmienne
; mais s'il ti'ompe ou s'il vole autrui, il ne commet pas de erimc;
car la loi moi'ale n'existe que pour les membres de la tribu. Si son
frèi'e l'ofFeuse, son honneur est engagé et il exige une satisfaction éclat
a n t e ; tandis que l'étranger peut le maltraiter, l'humilier, sans que sou
honneur se trouve plus attaqué que s'il ciH reçu la morsure d'un chien;
e t dans ce cas, c'est tout au plus si le iJohémien pense à se venger
secrètement.
«L'amour de la famille est la religion du Bohémien; l'obéissance aux
moeurs et coutumes de la tribu, son devoir comme citoyen. Toute idée
de puissance publique et morale est ab(die chez le Bohémien par l'idée
de la famille. 11 a ses traditions intimes; il aime à s'en entreteini' au
feu du campement nocturne, au milieu de la forêt, et à se laisser ent
r a î n e r au souvenir de la gloire passée de sa tribu. Les Bohémiens n'ont
pas d'histoire nationale. Autant le prijicipe de lu famille soutient Icui'
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