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P E U P L E S DE LA S I I Ì È R I E OKIENTALE,
lies casqucttes fn.iiTces ; avec I;, tile <lc I'nmm.il on cmfectiomic „„c
cape (l'ime tonne particiilièrc en nsagc en temps tic gncre et en général
dans tonte entreprise périlleuse. Les lie,„mes portent rarement
lenrs cl.evenx longs; ils les eonpent ras ponr la plnpart, n'en consenant
ilii'iin peu, en foime île cercle sur le sommet île la téte, poni- y attacher
(les coiaux. Hommes et femmes portent des lionclcs iroreîlles; ces ilerniéres
se tatoncnt le visage et le coups au moyen irentailles'dans lesiinelles
elles a|,pliq„c„t du eliarbon. Les femmes et les filles tressent
leurs cheveux, fort mélés le plus souvent, et les laissent retomber en
deux nattes sur les tempes. (Jueliiuefois aussi elles se rasent le .sommet
de la téte, ainsi que le font les femmes mor(lvin(!s dans la Rns.sio européenne,
et portent des anneaux de fer anx bi'as.
Les Tchoulitchis ont les ch(3vcux noirs et hérissés, les yeux généralement
noirs on grisâtres, pa.s de ha,l,c, car ils ont l'habitude de l'arr
a c l i e r ; les ongles très-forts, do grosses lèvres et de petits pieds.
Ils admettent la polygamie, mais no payent pas de kalyra pour les
femmes. Cet usage les distingue des peuples mongols. Celui <p,i veut se
marier se rond cliez le père de la lille (,n'il a choisie, et entre à son
service comme gardien des rennes ; après avoir acquis ses bonnes grâces.
Il en obtient la permission de fai.'c plus ample connaissance avec sa
promise. Lorsipic les parents sont d'accord, le mariage ne peut avoii' Heu
que si la fiancée y consent. Les prétendants riches ehe,•cl,eut des épouses
sans servir chez leur futur beau-père, et cependant sans ,,aye,- de Icalym.
La recherche se fait sonvent dès les plus jeunes années des futurs
éponx : dans ce cas, le fiancé va habiter la maison du beau-pè,e, avec
l'assentiment de ses parents, et il y reste jusqu'à l',lge de pube,té.
Les causes fréquentes de divorce sont : les disputes ent,-e les différentes
femmes d'un mémo homme, le .néco'ntcntement i-écip.oque, la vie irrégulièie
des éponx, et la désunion entre le beau-pèic et le gendre. La
veuve devient par héritage l'épouse du f,-ère de son mari défunt. Le
pè,-e ue peut épouser ni sa tille ni sa petite-fille ; le fVei'o ne peut paï
non plus se marier avec sa prop,e soeur, ui le fils avec sa mère ou sa
belle-mère. Chez les Tchonktcliis, la fille de l'oncle ou de la tante du
fntu,- est considé,-ée comme la fiancée la plus conveuable. Pei-sonnc n'assiste
les mères an momeut de leur délivrance ; elles se tirent d'alTai,'e
elles-mônics et lavent leu,- nouveau-né avec de l'n,!uc, qne les ïchouktchis
emploient sans plus de scnpnic qne les Knroiiéens l'eau de Cologuc
on tout a.utrc pa,-fum.
Les morts sont o,dinai,'e,ncnt dévorés par les bétes féroces et les
oiseaux de proie; parfois cependant on brûle les cadav,-es. Pendant cette
eéi-émonic, on ouvi'o la poit,-inc du mort et l'on tue en son honnenr un
renne ou nu chien.
Il y a chez les Tchonktcliis trois grandes solennités : la pi-cmière a
lien au mois d'avril, lorsque les renues ,nettcnt bas; la seconde en juillet
e t ao,',t, loi-squ'on tue ces anhuaux pou,- en fai,o des vétemmts; et la
t,-olsième en automue, quand le temps du n,t est passé. Le Tcliouktcbi
célèbre en imtre le changcnent de ramure de ses rennes; l'époque
i laquelle on ,-asscmble les ramures to,nbccs; l'ouverture de la pêche
et de la chasse, et le commencement d'un long voyage. L'action de tuer
uu loup est aussi pour ce penpie l'occasion d'une fétc pendant laquelle
on s'écrie : .I.oup, ne te fâche pas couti'c nous; ce n'est pas uons qui
t'avons tué, mais ce sont les Ronssaki (|ui t'out anéauti.» Lo,-sqnc le
,nanvais temps se prolonge on que le chassc-ueige est trop violent,
les Tchonkchis tueut ,,„ renne pou,- apaiser le ciel, et- courent çil et Iii
en luttant les uns contre les autres, dans n,i singniier état d'exaltation.
Pour prêter m, sc-mcnt, le Tchonktclii saisit sa langue avec la u,ain.
la tire violemment hoi-s de sa bouche et la mont,-e anx assistants jusqu'il
la go,-ge.
Le seul instrument de ,nnsiqno de ce iieuple est le ta,nbourln; chaque
n,ait,-e de maison eu possède „éccs.sai,-c,neut uu. C'est avec ce tambourin
que le Tchonktclii exprime sa t,-istesse o,i sa joie, qu'il évoque les
esprits et qu'il c!,a,-me ses loisl,-s.
11 revêt .sonvent, pa,- désoeuvremcut, ses pins beaux habits et attelle
so,i ,-euue le plus i-apide ,', nu légo,- t,-ai„can auquel est fixée nue lance
qni sc-t ,1 le dirige,-. Les antj-cs dive,-tlsse,ne„ts sont la con,-se, la lutte
e t le jeu de la lauce.
Kn tcnps de guerre, los Tclionktchls, o„t,-c len,-s lances, leu,-s ca,-.ablues,
len,-s arcs et len,-s tlcchos, jio.-tent une espèce de cni,-asse qu'eu
dit être l'I l'épreuve de la balle. Mémo eu tcnps de ])aix, le Tehouk-
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tchi est co„stam,ne,it a,-n,é, au ,nolns d'un contean, quelquefois de deux,
ilont l'.in est suspendu h la ce!„tu,-e et l'ant.-e atlaché su,- la hauche.
Ahst,-actio„ faite de qnelqnes individus qni ont ,-eçu le b.aplê,oc, la
c-oyanee ,eligieu.se de ce peuple consiste dans le i,lns grossie,- clui„,anlf,
ne. Ils n'ont pas de p,-êt,-es |,our lenr culte habituel, chaque pè,-e
de famille s'acquitte h,i-mé„,c dos cé,-émo„!es i-cligienses. Dans les
réunions ]>o,„,lai,-es, le „,inistère du |„-ét,,-e est ,-cu,pli pa,- celui des
chefs de fa,nille qni a fait l'iuvitation. Au u,o,uent de l'onvc-liu-e de
leurs expéditions de pécbe ,', Tchaonn, ou choisit chaque fois une personne
diiré,-e„tc pou,- i-éciter la prière pa,- laquelle on sollicite nue
pêche,abondante. Lorsqu'il s'agit de sac,-ifier une victi,ne, le juétre
l'immole d'uu coup de couteau porté au-dessous de l'omoplate gauche
e t qui doit traverser le coeur. Suivant la ,na„ièi-c dout la bête tombe
ou intc,-ii,-cto la volonté des démons; on obsei-vc aussi atteulivi-ment la
positiou do la téte et de quelques-uns des u,e,nln-cs de l'annual. Le
renue est découpé, mais ses os ne sont ui sciés ni brisés. On place uu
cha,-bon a,-dent su,- l'omoplate de la bête, et l'eu che,-chc .aiusi à, déconvrir
l'.avcnii-, eu observant les ph.ascs snccessives de l'extinction de
ce charbon. Avec le sang de l'holoc-auste, rho,n,ne f,-otlo d'aboi-d le
f,-ont, la poit,-ine et la plante des pieds de sa femme; la femme, sim
ton,-, en enduit son ,na,-i, ses entants,' l'yourte et le polog. Pour certains
saci-ifices, les chiens sont i„-éféi-és anx icnncs, uolamment les
chiens achetés. On ,-aconto qu'on des c!,-constauces importantes les
Tchouktchis off,-ent ii leurs démons des sacrifices humaius; ,nais ils ne
veulent pas avouer ce fait et convieunent senlcueut ipio le menrtie a
eu lien par compa.ssion, sur la demande fo,,oclle de ceux qu'on a sac
ifiés, qui se prétendaient las de l'cxistcnce.
A l'époque des a,sse!nhlées an fo,t d'Auionfsk, îl l'occasion des foires,
les Tchouktchis, vu rimpo,-tauce de leur co,n„,o,-ce d'échange, off,-e„t
au,ssi dos sac-iflccs religieux. i.o récit détaillé d'uu sac-ifico de cegcuc,
ofl-'e,t eu l'aunéc IS6o, se,-a d'antant tnieux placé ici que jusqn'J |,résc„l',
on ,i'a sur les habitudes do ce iienple aucun renseignement détaillé.
A deux vc-stes envi,-on d'Auionlsli, les Tchonktehis ,-a„gè,-cnt en dcnice,
cle, sur les rives de rAnioui', leu,-s ua,-tcs el,ai-gécs de mai-chaudises.
Uu „on,bre iiumouse dé ,-en„es cntoni-ait leu,- can,p. Los femmes et les
filles s'y établirent en ,nò„,e torn,,s, vêtues de leurs plus beaux habits
lesquels étaient o,-nés des dessins les plus l,izar,-cs qne l'imagination
pu,sse se figu,-e,-. Les fcnmes co„,mcncèj-ent la solennité en déblayant
la neige, qui était si épaisse que la terre n'en fut déb.airassée qu'an bout
de deux henres de t,-avail. Alors elles fixè,-ent des pout,-es su,- les ua,-les
disposées en demi-cc-cle, les recouvrirent de giosses pièces de cuir et
fo,-,nè,-cnt ainsi nue you,-te t,-ès-si,aeiense, avec une po,-tc distiucte faite
d'nn ,uo,-ceau de cuir; au milieu de cette you,-te fut établi un foyer
avec m, tuyau pour l'échappement de la fumée ; les •fchouklcliis y a,--
,-angèrent aussi deux pologs, eu se servant pour cola de vingt peaux do
renues. Dans cette habitation momentanée et assez proptc, " c'cst-à-di, e
d.ans chaque iiolog, dout l'intéi-ieur était éclai,c au moyen d'une lampe
alimentée par de l'builc de haleine et le sol reeouvc-t de pe.aux de
,-cnncs, il y avait place pou,- huit individus. On di-essa devant les convives
russes qui et,lient in-ésonts une t.ahie petite et b.assc, gai-nie de
t,-ois assiettes de fer-blanc, et ou les ,-égala de chai,- de ,-'onne sécbèe
et do langue fu,née du ,nême ani,nal. Ce de,-nie,- aliment est succulcut
e t délicat; la ,na„iè,-e dirat il est p,-ép,a,-é et les substances g,-asses '
qn, entrent dans sa pi-épa,-atio„ le ,-e„de„t foudaut com,ne du be„,-,-e
On servit ensuite du thé de bonne qualité dans des vases convenables,
ce qn, i,ulique un p,-ogrès i,npo,-|ant dans la vie domestique de ces
s.auvagcs. Pendant ce ,-ep,as, les fem,ncs p,-éparè,-ont un ,ncts consistant
en racines ,nélées an sang, il la g,-,aisse et à la cervelle du ,-ennc, et
fli-ent cni,-e le tout ensemble sur un feu allumé eu plelu ai,- : la maitresse
du logis puisa avec une cueille,- daus ce ,nélaugc, eu répandit
nu peu on se ton,-nant successivement vers les qnat.e points cai-diuaux
e t invita ensuite les convives ii manger avec des cueille,-s d'a,-.ent
de ce siuguhe,- ,-agont, qui était t.ès-donx, g,-,us, et souve,-aiue,nent
dosagrcable a m,anger s.ans pain. Ap,-ès le festin co,„,„o„cè,-ent les
p,-epa,-at,fs d,i sacrifice. 0,i choisit ,,„ ,-c„„c a„ n,ilion du t,-o„pean • il
fut conduit dans l'yourte, et la fe,n,„c ay.a„t p,-is nnc lance, s'app,-„;ha
( n .-(inne et le tua d'uu seul coup; la bête to.nba eu inclinaut la téte
du cote par lequel les vlsite„,-s étaient a,rivés, ce qui p.ovoqua de la
p a r t du maitre de la maison une e.xclamation joyeuse h laquelle ,-q,o„-
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