
P E U P L E S OÜIIALO-ALTAIQÜBS.
<lii iii;ii-iéc court se cadier, et obacim de la iioursuivre, et ics danses
(dii coiiinieiiccr; mais pri-aloblciiiont un a chargé la tiililc de mets froids:
ipnin dp seigle et pain blanc, bcaiTC, oeufs, fruiiui^c, viandes, gâteaux, avec
'(liickiiies stoffs d'eaii-de-vie. Qnaiid on a bien dansé, viennent des soupes,
. d e s viandes cliaudes bouillies ou rûtios. Cela dure trois un quatre jours,
i c t clia(pui soil',- avant de se couclier, le nniri ne manquera pas de casser
î s a ctiiller et celle de sa femme, (¿nanti toutes les provisions se trouvent
<biias uu ni;ingécs, Fassistanec est conviée à un nouveau festin cliez le
.iiiiirio. Avont de ])artir, ou couvre la tète de la mariée d'une grande
• coiivci'tiire de laine qui est attacbée il sa robe avec des épingles d'ar-
<genL Klle deineui'c ainsi attifée trois on quatre heures; puis chacun
(se lève et l'on part poni' chercher de nouveaux plaisirs. La marche
<cst ouverte par ie garçon d'hoiuieur; ensuite viennent le père et la
«mère d'honneur, et enfin.l'iuévitabte joueur de cornemuse, suivi ])ai' la
'Jonne mariée, à laquelle son frère sei t de cocher, ou, à défaut do frèj'o,
'<;on plus proche parent, et enfin le mari avec ses auiis et quelques
<tomielets d'eaii-de-vie et de bière.
. U n e fois il. la maison, la mariée reprend sou bonnet et s'assied sur
î l e s genonx de son frère on de son [larent, pendant que le marié, le
. p è i ' e et le gai'çon d'honneur dansent comme des fous, l'épée inie ii la
iniaiii. Après quoi on pose uu jeune enfant sur les genoux de la mariée
<qui l'embrasse et lui fait cadeau d'une paire de bas qu'elle a tricotés.
<Les danses recommencent de plus belle. Un peu plus tard, l'un des
i j e u u c s gens s'ajiprociie d'un côté de la mariée pour lui met t r e un tablier
«et lui donner uu peu d'argent, tandis que de l'auti'o coté, une vieille
< femme lui ôte son bonnet nuptial qu'elle remplace par un antre plus
'Simple, lui passe un châle autour du cou et de la poitrine, et pour en
< finir, lui donne un soufflet. Dans l'intervalle, les repoussantes oassicadys
font pi-ésenté il la galerie de la bière et de l'hydromel, en chantant
fd'inie voix ci-iarde: -'Goûte, essaye; ce n'est pas amer, mais doux. Paye!>
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^Cliaciui leur a remis ce qu'il a pu, et l'argent de cetti' cullecle est
c p o r t é à la nuu'iée. Aussitôt le mari apporte un panier rempli de pré-
^ s c u t s p o u r ¡es amis, auxquels le père d'honneur en fait hi distribution.
Ce sont des chemises, des b;us, des ceintures et des gants. En échange,
^ c h a c u n iiromet de doinier au jeune couple qnolqui. chose d'inic ])lus
" g r a n d e valeur, comme du gros ou du petit bétail, des ruches, ou bien
^-encore du mobilier jiour le uiénage. Ces promesses ne sont peut-être
^<pas remplies de suite, mais toujoui's elles sont .religieusn'meut tenues.
^ L e lendemain, la mariée balaye le four et |)reud la direction du ménage.
• Il est entendu que le festin offert par le mari a duré plus d'un jour. »
Les saisons exercent une grande influence sur la manière de vivre des
Estiioniens : eu été, ils ti'availlent beaucoup; en hiver, par compensation,
ils donnent longtemps et souvent. Conformément ii. un usage (-rès-ancien,
( t o u t opposé à celui des Lettons, leurs voisins) ils ont vécu pendant des
siècles dans des villages assez grands et irréguliers; ce n'est (pi'après
bien des années que des intéi-éts de ménage ont ju-ovoqué l'établissement
de fermes séparées. Deux conditions essentielles sont à signaler dans la
vie de l'Estlionieu : les continuels rapports avec le domaine et la maison
de son seigneur, et ceux qu'il entretient dans sou jiropi'e ménage. 11
aft'ectionne beaucoup la vie de famille; les vieux garçons sont méprisés,
e t l'on ne voit point en Estlionie de vieilles filles. Le but princijial de
l ' e x i s t e n c e de ce peuple est la famille. En opposition avec sa vie rude
e t misérable k l'extérieur, la vie intérieure est lai'ge et sans monotonie.
On remarque comme un trait de superstition singulière de l'Esthonien,
s u r t o u t dans les contrées de l'est, qu'il n'aime pas îi mouri r au lit, mais
q u ' à l'approche de la mort il se fait couclier sur le plancher. On met
dans le cercueil une brosse à cheveux, un morceau de savon, de petites
pièces de monnaie et un verre rempli d'eau-de-vie. Ceux qui rendent les
d e r n i e r s devoirs sont souvent, pour l'ootorrciiiGllt, plíicós sur le iilôoio
chiir que le cercocll, et sont ilinsi m])i(lcuK'iit portés iiu cimetière.
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F I N N O I S DU GOrVERXEMIÎNÏ Dlî PÉTERSBOURG.
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Si l'on considère la manière dont ils sont groupés et disséminés, on
trouve que les Finnois du gouvernement de Pétersbourg offrent eu détail
un aspect pareil à cehii que présente tonte la race finnoise en général.
Les lignes de démarcation entre les districts finnois et russes ti-acent
des configurations très-diverses sur la carte, en forme de iiresqu'iles,
de promontoii'es et de baies, dont les deux premières re])i'ésentent l'élément
finnois qui s'est morcelé, et les dernières, l'élément russe qui
s'avance. Les deux plus grandes baies s'étendent pour ainsi dire du
sud-est au nord-ouest, dans la direction de laNarova. de laLougn, etc.,
presque jusqu'à remboncîuire de ces deux fleuves. Les baies russes
pénètrent dans le territoire finnois de la même manière que les doigts
il'ime main s'adaptent à l'antre, et de la façon la plus frappante, dans
les parties du territoire où ii y a des communications fluviales. La masse
In plus (.•omiiacte des Fimiois, limitée brusquement au sud, commence à
l'iiride plaine située entre Gatchina et Yambourg. Tandis que l'élément
russe de la tVontiòre méridionale avance insensiblement, le nord reste
sans mélange et ne montre aucun indice de transfoi-mation russe. L'élém
e n t - r i m e est aussi plus étendu et plus intense-au sud, le long des
fleuves qui affluent dans le Ladoga, où il régnait dès les temps les plus
reculés.
L e s Finnois du gouvernement de Péter sbourg, au nombre plus de 100,000,
à rexchisiou de 10.000 Esthoiiiens environ (surtout dans la partie sudouest)
et à peu près 3.500 Karèls proprement dits (sur les rives sud-ouest
du lac Ladoga) peuvent ôt:re classés, comme nous l'avons indiqué plus
l i a n t , d'après diverses fusions et influences anciennes ou récentes des
Russes sur le langage, le genre de vie, les moeurs et les usages, en
q u a t r e subdivisions, savoir: Votes (Vatialaïsets), Ingi-iens (Ingrilcotes),
Aeyroemceïsets et Savalcotes. Les deux dernières seules, les Aeyroemoeïsets
e t les Savakotes, ont conservé leur nationalité pure et sont, pour cette
r a i s o n , seuls désignés sous le nom d'Ingermannlandais. Ils considèrent
eux-mêmes les Votes et les Ijors comme de véritables Russes.
VOTES.
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Les Votes (Vatialaïsets, en russe Vod, Tchoudià), véritables habitants
primitifs d' Ingeimannlande, c'est-à-dire du gouvernement de Pétersbourg,
sont aujourd'hui réduits au nombre de 5,000 âmes, et demeurent dans
Ifis district s d'Oranionbanm et de Yambourg, et sur les bords de la mer;
ce sont les débiis de la iiopiilation jadis si nombreuse du grand district
"ccidcutnl (\'otsl(aïa-Pietina) de la principauté de Novgorod, et ils furent
""'l'iiiés Tfboiules par ics Kiisses. Plusieurs révolutions et mélanges
successifs ¡ivec les ijors, les Aeyi'iomreïsets et les Savalrotes, ont donné
Votos une empreinte Icarélienne; taudis que leurs frères de race
('«s vcntables Tchoudes, Tclioiikhary), repoussés par les lUisses et en
l'"'-tic retournés dans le nord-est, ont conservé leur langage primitif dans
sa plus grande |>nreté, et ne commencent qu'il présent à s'efî'acei' parmi
•es UuRses. Di- fréquentes relations avec des tribus slaves avaient exercé,
i^s les temps les plus l'eciilés, une grande influence sur leur langue.
q u i , ayant adopté ditïéi'enti; éléments lapons et surtout estiioniens, mais
c o n s e r v a n t néanmoins plus de rapports avec la langue finnoise qu'avec
r e s t l i o n i e u n e , s'écarte considérablement de celles des autres Finnois iugermannlandais.
Bien que l'idiome des Votes diffère essentiellement de celui
des Finnois proprement dits, les "\'otcs ne sauraient être comptés comme
K a r è l s , par la raison que, à coté d'une gi'ande analogie extérieure exist
a n t entre les Ijors et les Karèls, les Votes nomment leurs voisins
Ingrilcotes (Ijors), Karialaïsets; d'où ii faut conclui'c qu'ils considèrent les
K a r è l s comme un peuple à part, n'ayant jamais eu avec eux aucune
p a r e n t é . Les Votes appartiennent, poui' la plus gi'ande partie, h la religion
grecque; leurs cérémonies nuptiales et celles des funérailles sont
i(ienti(|ues à celles des Ijors; les hommes parlent assez mal le russe, les
femmes et les enfants ne le parlent pas du tout. Leur vie de famille
r a p p e l l e les Estiioniens et les liabitants d'Oesel et de Moue. Le Vote
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