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P E U l l i s orilALO-AJ/rAÏQrKS. ( 7
Les ncciipatioiis aiixqiioUes se livrent les Lapons, et leur goiirc de vie
nomadt', (]ui disparaît de plus eu ¡¡lus devant des liabitudos de doiiiicilf
fixe, nous iournissent, pour leur classeiiiont, dos b;ises moins exactes ijuè
la difféi'once de leur religion et les contrées qu'ils iiahiteiit. Xoiis les
diviserons doi\c en habitants de hi Laponie finnoise et en liahilants de
la Laponie russe.
L A l ' O N S DM LA 1,AP()NIK FINN'OISE,
D'après la localité principale de la Laponie iinnoise, Énaj'é, et le lac
si |)oi.ssonneiix du memo nom, ils sont désignés sous le nom de Lapons
(l'Knai-ê; ils liabiteiit le teri-itoire le plus ra])procbé do la Irontièi'O norvêgiemie,
et furent convertis au christianisme durant Tèi'o catlioiitjue île
l'iusroii-e de Finlande: mais ils |n-ofcsscnt le protestantisme depuis trois
cents ans environ, et la tonstnict ion de leur premier temple date du régne
tic Charles IX, roi de Suède (en IGOO). Naguère encore ils étaient
uoiiiades; mais leurs pècheiics productives ayant amélioi'é leur, sort, aujourd'hui
on ne ti'onve presque jdns, dans toute la T.aponie d'Énaré, de
Lapons montagnards on nomades, livrés exclusivement l'élève et h
l'exploitation dn renne. Ils sont pôclienrs, c'est-ii-dire occupés de la
pûclic pendant l'été, et pasteui's de rennes en hivei-, ¡Mais les Lapons
des bois commencent aussi ii, donnei- plus de soins à la pèche et moins
au renne, (|ui leur ofl're nn moindre bénéfice; car chez eux les rennes
ne se dii'igent pas, au retour du pi'iutemps, vers les bords de la nier
Glaciale, ain-;i que cela se voit diez les Lapons des montagnes; mais,
hiver comme été, ils piiissent dans les foi-èts et exigent par conséijuent
une surveillance ti'ès-active. Dans toute la Laponie finnoise, les I.apons
sont sortis de leur ancien abi-utissement ; ils ont abandonné les monts et
les forêts, ou, en d'autres tei'mes, ils ont cessé d'être Lapons des bois
et des montagnes, ils se livj'ent maintenant, avec nne certaine intelligence,
il, la pèche, et l'on peut s'attendi-e it voir bientôt chez eux un
établissement de colons.
Les habitations des Lajious d'ftnai-é consistent en yoni'tes (mot qni
n'est pas d'origine lapoue, mais tatare; - en lapon, le mot habitation
se ti'aduit par Icoté) qui se composent d'un soubassement de poutres
sur lesquelles la consti'uction supéi'ieure s'élève en pyramide. Si le bois
leur manque, cette yoni-te ou tente est reconvei'te de tourbe sous laquelle
les pierres sont entassées en forme sphérique. La tente se compose de
plusieurs compartiments dont les trois plus rapprodiés de la i)orte contiennent
la |)rovision de bois, les chaussures et les ustensiles de ménage,
tandis que les trois compartiments à l'arrière de l'habitation sont réservés
aux coinmestibles et aux travaux qui exigent une certaine propreté. Le
compartiment .central se trouve sous le conduit de la cheminée et forme
le foyer; ii, droite se trouve remplacement destiné an maître et il la
maitresse du logis; ii gauche, celui des autres habitant«. Il y a en outre
des magasins de réserve arrangés au moyen de longues perches et destniés
la conservation du poisson. Les gens aisés possèdent une maison
(le bois qu'ils n'habitent pas dans la belle saison. T/aspect d'un village
iapon produit en été une 'impression excessivement désagréable : des
Ijoyaux et des vessies de poissons, des poissons en putréfaction et toutes
sortes de débris informes se ti'ouvent partout épars et pi'ésentent l'aspect
plus repoussant, et l'on ne peut véritablement épi-ouvei- que du dégoût
la vue des .Lapons. (^)uant eux, ils pi-ofessent h cet égard une comindilféi'ence,
sentiment (pie l'han'opéen qui les visite dans leurs
yourtes esi. d'autant moins disposé à partager que la politesse exige,
selon les récits de Castrèn, ([ue chaque habitant de l'yourte presse
i^deucieiisement la main du visiteur, auquel on adre.sse ensuite les quesf'oiis
d'usage: ^ L a paix règne-t-elle sur terre? La santé dn tsar est-
^••le bonne? celle île l'évéipie et celle du gonveimeur sont-elles satisfaisantes?
les femmes est incroyable et elles sont d'une excessive
?
l'a eui'iosité
mnbihté,
i-e costume est le même chez ¡)resquc tous les Lapons. T.a foui-rnre.
les bottes ei les [»intahms sont faits en peaux de i-enne. Chez les Lal'^
iis russes, ces deux derniei's vêtements sont cousus. Lorsque le fi-oid
w t rigoureux, les Lapons noi'végiens et linuois portent un collet d'ours
•li'i recouvre le visage, les oi'eilles, la |>oiti-ine et les épaules; quant aux
I.iipoiis russes, ils se couvi'ent d'une cape îl longue^ oreillettes, l.es
^ teloni e nts sont les mêmes pour les hommes et pour les femmes, sauf la
cape, (|ui, chez les femuies de la Laponie russe, est ])lus élevée et plus
amiile (|ue pour les hommes. Le vêtement d'été habituel des J^apons
Illinois consiste oi grosse toile et ressemble à une chemise ordinaire.
Cliez les La])ons russes, les vêtements sont le ])lus souvent semblables
au costume russe. Ce qu'il y a. de remarqualile, c'est rornenientatiou de,s
I i a b i ts de fête et celle de la coiffure des femmes, qui se distinguo jiar
une garniture de deux verclioks d" hauteur sur le sonnnet de la tête.
Pour les Lapons tiunois, le ]}i'intenips est la saismi la ])his imjiortante.
Fidèles à leurs anciemies coutumes, ils se rendent alors it la pêche sur
l a côte norvégienne, et pour cette industrie, deux ou trois d'euire eux
s'associent un Norvégien qui fournit les insliiiinents nécessaires. Le prod
u i t de la pêche est immédiatement et sur place échangé contre de la
f a r i n e apportée par des marchands. A la fête de bi. Saint -Jean, les Lajions
p ê d i e n t dans leurs ]iro])res lacs, alors dégelés, et c'est là que recommence
pour eux un temps de prédilection où, bien repus et entourés d'un essaim
de moucherons, ils dorment paisiblement dans leiirs tentes et n'échangel'aient
leur sort contre celui d'aucun mortel, Puis, dans l'intéi'êt de leur
pêche, ils sont obligés de transporter leur tente d'un lac it. un autre.
A la fin de la saison, le Lapon rentre dans ses quaitiei ' s d'hiver et (diasse
le renne sauvage.
Outre une foi aveugle au ])ouvoir miraculeux de leurs chamanes (|>rê(res
idolâtres et magiciens), il règue encore parmi les Lapons, de même que
chez la plupart des peuples voisins de la Sibérie, une espèce de culte
rendu au serpent, auquel ils attribuent des institutions sociales semblables
il. celles des hommes. Cette superstition originale, qui se perpétue opiniàtréraeat,
fait un contraste choquant avec leuj- piété habituelle; car ils
savent par coeur la ))lupart des cantiques, des psaumes, etc., et conservent
même dans leur mémoire le Nouveau Testament tout entier.
Insensiblement absorbés par les Finnois dont ils adoptent le langage,
les Lapons d'Énaré se distinguent des autres par une gi'ande modération
qni n'exclut pas cependant toute cupidité et une certaine susceptibilité
de caractère.
Sous le rapport l'eligieux et moral, ies Lapons montagnards sont de
beaucoup inférieurs aux Lapons pèclieurs, ce qui provient non-seulement
de leur vie nomade, mais aussi de l'ignorance de la langue dont on est
obligé de se servir pour leur éducation religieuse. Néanmoins, le Lapon
des montagnes est très-pieux, il récite chaque jour les prières en usage
pour le matin, le soir et les repa5, et oblige ses enfants à suivre son
exemple. Comme le 1 /ajion pêcheur, il est très-supei'stitieux et ignore
absolument le passé: à cela il joint un profond attachement pour sa
femme, ses enfants et même ses domesti(iues. jMalgi'é cette douceur de
caractère, il est fort iiiti'épide. Il est rare qu'il commette de grands
crimes; mais il n'a pas l'idée de ce qui, eliez nous, constitue les
bonnes moeurs. Semblable aux anciens Cermains, il aime ii se servii- du
l i o i ng pour faire prévaloir sa volonté. Malgré leur foi chi'ctieime, les
Lapons montagnai'ds sont un peu]de encore sau\'age ; ils vivent sous la
lente et changent parfois do domicile deux fois par mois, à cause des
liàtnrnges. Ils se nourrissent principalement de la chair des l'ennes que
leur laissent les loups, et en font nn bouillon sans sel; ils mangent aussi
du pain, du beurre et du poisson salé, et vivent en général mieux que
les Lapons pêcheurs.
L e Lapon pêcheni' est par son genre d'existence bien supérieur au
Lapon des niontagnes ; il passe la plus grande partie de Thiver dans sa
maison de bois, tandis que le Lapon montagnard se trouve engagé dans
une lutte permanente contre le froid, la tempête et toutes les intempér
i e s des saisons. Si le Lapon pêcheur possède une maison et des étables
poni' le bétail, il a déjà fait un grand pas vers la vie sédentaire. Il lui
a r r i v e pourtant encore d'être nomade en été; en hiver, il cliange aussi
de résidence de temps cil tciiip.s, cfc Í01 me jiiusi un ctrc iiitcriiiédiñírc
entre le Lapon montagnard et celui qni est établi rriine manière lixe.
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