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9 9 P E U P l . U t í OllRALO-Al/rAÏQUlîS.
I,cs \'.iginils sont cii gÈiiùral ilc pplitc taille; ils ont la rlicvohivc
ahonilanto et noli'c, ot ressemblent, iiar leurs nsages et par leurs niienrs,
aillant aux- Lapeiis ([n'aux'Tehéréniisses et anx Votiaks.
Très-tlévoilis eneere au ehamanisme, ils ont eonservé (le dillerentes
ceréminiies de ce culte, notamment celle oii l'en immole des chevaux
eu sacritlcc aux dicnx.
On trouve dans leur ]ioéslc des cliauts héroïques et des chants eousacres
h l'ours, dimt les premiers ra]ipellcnt leur ancienne |iuissance et une
^n'audcnr dès longtemps évanouie.
Ou ne liouriii. i)orler nu jngemeul juste et tiieu molivé sur la langue
encore presque inconnue (les Vosouls (jue lorsque le Finnois Aldqvist
a u r a |iublié ses recherches ot que le Hongrois Ilunfalvy aura fait conn
a î t r e au pntdic les rechcrches littéraires' de sou compatriote Ueguly.
11 est évident que les Vogouls, qui s'avaiu^ent à pas rapides vers une
décadence complète, n'ont pas été les hahitauts primitifs des contrées qu'ils
h a h i t e n t actuellement, ce que prouve, an surjjlus, la désignati(m des lieux
de leur lésideuee, dont les n(uns ne smit intclligihles que dans le dialcctc
pennieu. 11 est probahle qu'un autre |ienple pins civilisé y vivait autrefois
dans des villes, et que ce n'est que pins tard que Vogouls et Ostiaks y
vinrent du sud-onest, peut-être mémo du pays des Bachkirs actuels.
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Les Ostiaks, (pu comptent environ 2.5,000 âmes, sont la tribu finiKiise
lu plus oi-ientale. l'ormant au U(n d la tnvnsition avcc les Samoïèdes,
ils sout restés il l'éeart de toute intlucnce étrangère et surtout tatare,
tandis (lue dans les parties sud de la Sibérie, il l'ouest du lac lîaîkal,
beanc(ni|i de trilins fimui-samolèdes ne peuvent plus être reconnues au
milieu des tribus tatarcs, et ne vivent dans ces contrées que comme
les tilstes (lébiis d'une natknmlité dont il ne reste que de faibles
vestiges.
L a peuplade des Ostiaks réside près du puissant réseau fluvial forme
|)ar l'Obi et l'Irtych; n'atteignant la mer (llaeiale que vers l'Obi, ils
touchent dn coté du nord il la ligne parallèle des sources de l'Onssa et
do la Kara; c'est au delil de cette ligne et jusqu'à la mer Glaciale que
vil'cnt dos Sauuûèdcs dimt les élablissements enclavent à l'est et an sud
les habitati(nis des Ostiaks. Au delà du district lluvial de l'Obi il ue
resl,e plus qu'une faible bi'anchc d'Ostiaks de liei'czov sur le Nadym.
Ceux qui appartiennent an disti-ict lluvial de Ptrtych s'étendent au sud,
jusiiu'il l'embouchure de l'Alym, ou ils vivent en commun avcc des
'l'atars. Les rivières (le Demianka, affluent de l'Irtych, et de Vassiougan,
affluent de l'Obi, forment en général la limite raeridionale de toute la
trilui des Ostiaks. La steppe de Baraba, au nord de cette limite, est
exclusivement haliitée par des Ostiaks, tandis qu'au sud on trouve des
'L'atars et des Samoicdes. r,cs Ostiaks habitent principalement les afhnents
du cours inférieur de l'Obi, et les Samoïèdes nomades séjournent tantôt
dans les marais entre l'Obi et le 'Paz, tanléit aux bords de la mer
a i a e i a l c . Les Ostiaks de l'Obi inférieur et de l'Irtych ont pour voisins
à l'ouest des Yogouls, plus loin, des Samoïèdes de Liapine et de la mer
Olaciale, et au midi, des Tatars; mais les Ostiaks de l'Obi supérieur
sont limités an nord, il Pest et au sud pai' des tribus samoïèdes.
Dans ces contrées, la langue ostiake, qui appartient il la branche
ougro-ostiake de l'id!(nne finnois, se divise en trois dialectes, de même
que les Ostiaks eux-mêmes se partagent en trois tribus principalts. Ces
trois tribus sont: celle des Ostiaks de l'Irtych (avec le dialcctc de l'Irtych),
celle des Ostiaks de l'Obi supérieur (avec le dialecte de Sonrgoute) et
celle des Ostiaks de l'Obi inférieur (avec le dialecte d'Obdorsl;), Ces
derniers se subdivisent encme en trois groupes.
Les Ostiaks des contrées de l'Irtyeli, nommés aussi de Deiiclitchikov,
habitent, au nombre de 3,000, l'ii lych, le ïour tass, le Xa zym, la Demianka,
il l'craliouchure de la Konda, et le haut de ce licnvc jas(in'ii la commune
(volost) de Niakhratine, et au conBuent de l'Irtych et de PObi. Leur
dialccle contient beaucoup de mots russes et des expressions qui no sont
pas nécessaires au langage ni même e(mipatihles avec le génie de la
langue, dans laquelle l'iniluence du russe est sensible. Mais la langue
t a t a r e y a empreint aussi mi cachet qu'il est im]iossihle (le méconnaître.
Les deux autres dialeetcs ont moins subi l'iniluence russe. Par suite de
raisons politiques pins immédiates, les Ostiaks de l'Irtych sont parmi ces
peuples ceux sur lesquels la civilisation russe a agi avee plus d'ellicaclté.
ils sont baptisés dejmis longtemps, fidèlement attachés aux usages de
l'Église grecque, et croient l'ermement à la vérité des doctrines chrét
i e n n e s , sans eu avoir pourtant nne eonuaissanec bien approfondie. Sous
le rajipin t de la civilisation cxtéiicnre, ils ont une incontestable supériorité
sur les autres tribus; ils habitent des maisons organisées il la russe,
e t vivent des produits de leur bétail, d'un peu d'agriculture et de commerce
d'échange, lis ue s'occupent qu'accessoirement de cliassc et de
pèche. Ayant entièrement renoncé !\ leurs anciennes traditions, ils sout
aujourd'liui régis par des lois munlcljiales russes.
Les Ostiaks de Sonrgoute comptent à peu près 5,000 âmes ; ils eeuimeneent
il se montrer sur le Salym ou plutôt sur le Pyni, et le long
de l'Obi et de ses affluents jusqu'il, la frontière dn gouvernenient de
'Pomsk, ainsi que sur le A^assiongan, dans le mémi gmivernemcnt. Ils
vivent presque exclusivement de chasse et de pèche, dans de miséraliles
yourtes, et il en est môme qnehiues-uiis qui mènent une existenee nomade.
Ces Ostiaks de Sonrgoute forment, sons tous les ra,iiports, la transition
entr e ceux de l'Irtych et d'Obdorsk ; leur dialecte s'est conservé dans sa
pureté et n' a surtout admis l'interea.lation d'aucun mot russe. Les Ostial;s
de l'Obi se distinguent en général par leur répnlsiini iionr tonte espèce
de civilisation et de progrès, et par leur attachement ii leurs anciennes
coutumes. Us sout convaincus (|ue la civilisation dt'triiirait leur nationalité,
et ferait d'eux des Russes.
Les Ostiaks d'Obdorsk se divisent encore eu Ostiaks de la Konda, qui
comptent environ 9,000 individus établis sur la Sosva, sur l'Ubi audessus
de Berézov et sur le Kazym, — et en véritables Ostiaks d'Obdorsk,
habitant, au nombre de (i,000, les alentours d'Obdorsk et (In vilbige
de K(uinovate. Les Ostiaks de la Konda proviennent des Tclmudes permieus,
qui s'étendaient, au quinzième siècle, jusqu'au '^''ym, lequel se jette '
dans le Yytégra. La différence de leurs dialectes nous autorise ii les
classer en deux subdivisions, savoir : celle d'Yoïrgra (Sosvino-Liapine)
e t celle de Berézov-Kodski. Nous avons en conséquence ii signaler chez
les Ostiaks d'Obdorsk les trois idi(mies suivants: celui d'Obdorsk, ccliii
de Sosvino-Liapine et celui de BerézoY-Kodski. Le premier contient beaiiconp
de mot.s zyrianes et samoïèdes; le second, des mots vogonis, et le
troisième, des mots tatars. 'Ponte la tribu ostiake dn district de l'Obi
se distingue en général par sa loyauté, sa complaisance, beaucoup lie
bienveillance et (l'humanité, et surtout par une austère probité. Ces qualités
tendent malheureusement ii s'effacer de plus eu plus dans le voisinage
des bourgs, oii l'on rencontre di'jîi hcaneoup (le fausseté et de
mauvaise foi unies à la paresse et i\ l'ivrognerie. Le mariage est chose
sacrée pmir les Ostiaks, quoi(|ue la femme s'achète et que le choix ilc
celle-ci soit fait par les parents dn fntur époux. Les actions honnîtes
des Ostiaks paraissent en général motivées moins par la conscicnce (pic
])ar l'inslinct dn bien, guide d'autant plus siïr que l'inmimc est plus
inculte.
Dans la description que nous allons donner de l'origine et des moems
des Ostiaks, il ne sera ipicstion que do la race la pins pure, établie sur
l'Obi inférieur, et dont les autres tribns ne sont que des ramilicatioiis
plus on moins altérées.
r , c nom d'Ostiak, connu plus tard que ceux do Samolede, d'Ougno»
et de Vogoul, et (pii parait provmiir de Ass-yakh (liomnics de l'Obik
a , selon d'autres étymologistes, l'origine suivante: les Ostiaks prcteudent
s'être nommés de tous tem])S Ariakhi (nombreux), dérivé de
a r (beaucoup) et de kho (homme). 11 est certain que, il y a (|uel(l"cs
siècles, ce peuple élait fort inmibrciix -- ce qui est pionvé par les
r e s t e s do beaucoii]) de bourgs en ruines — et était gouverné iiar |iliisieiirs
princes indépendants les uns des autres et qui guerroyaient entre
eux. Pins tard, les Ostiaks commencèrent à se nommer Kliondililni,
nom qu'ils dnrent, selon leur iirojirc opinion, à la perte de leur hbcite,
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