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TEUrLlîS INDO- E U R O P É E N S .
dans Ic gmivcnicmcnt dc Taurklc, originaire clc Clicmnitz cn S.ixc, qui
possible line forlinic colossale et tout h fait ])riiicièrc : ses possessions
t e r r i t o r i a l e s sont ])liifj éteiulues que celies de bien des dnclics, et ron
pent voir paître dans ses biens jusqu'à 300,000 moutons dc race supérieure.
T,es colons ont ic griMid et inappréciable mérite d'avoir les premiers
importé dans la llussic méridionale les principes d'une lionne agriculture.
Avant eux, la culture des céréales était complètement négligée; on se
bornait h profiter du produit direct des steppes : c'cst-îVdire qu'on ne
s'occupait guère que dc l'élève du bétail, qui ne donnait que peu de
bénéfice, sans songer exploiter un sol fertile. J^os colons appliquèrent
avec juste raison toutes leurs forces il la culture du terrain, tandis que
simullanément l'industrie des métiers se développait en pleine pi'ospéiité
dans les villages des colonies et surtout dans celles des meunonites, sur
la Molotclinaïa.
J.'influence morale que les colons ont eue sur lours voisins n'est appréciable,
jusqu'il ce moment, que dans les gouvernements d'Yébatérinoslav,
do Bessarabie, dc Kbcrson et de Tauridc. Les ustensiles allemands tels
que chariots, cliarrues, etc., commencèrent d'abord se propager, puis
les métiers allemands s'implantèrent dans le pays et y prirent racine.
IMI généi-al, la plupart des bons artisans qui se trouvent cn Russie sont
Allemands. La Russie méridionale doit aux colons des idées justes sur
les forces pi-oductives du sol et sur l'application qu'il convient d'en faire;
ce sont eux qui donnèrent les premiers l'exemple dc la restriction de
l'élève du bétail, qui avait lien dans de trop grandes proportions; au
lien de s'occupci' presque exclusivement des chevaux et des boeufs, ils
encouragèrent et étendirent la propagation des montons, beaucoup plus
productive.
Les colonies en Russie forment une division ii part dans l'administration
de l'Ltat; elles sont placées iuimédiatemcnt sous la direction du
ministère des domaines de l'empire et fonctionnent au moyen de deux
comités, dont l'un, pour la Nouvellc-Tlussie a son siège ii Odessa; l'autre,
pour les colonies sur le Volga, la mer Caspienne et le Caucase, réside
il Saratov. L'administration coloniale se subdivise cn un certain nombre
dc degrés hiérarchiques, savoir le gouvernement, le district, l'arrondissement
et la commune. Les communes forment ensuite des cercles
administratifs particuliers. Le plus grand cercle est celui de la Molotclin
a ï a ; il renfei-me 76 colonies.
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SUÉDOIS.
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Les Suédois i-eprésentent en général le type du caractère physique
et moral des Allemands, spécialement dc ceux dc l'Allemagne septentrionale.
Les bistoi'ieus ne sont pas d'accord sur la direction précise de leur
immigration dans la presqu'île Scandinave ; toutefois, certaines probabilités
font croire qu'ils vinrent (;n Suède par la Finlande, en part;ant des
contrées centrales dc la Russie d'Knropc actuelle.
Les principaux dialcclGS dc la langue suédoise sont le dialecte nplandais,
duquel se distingue jiar quelques différences l'idiome parlé il Rosslaghèn;
le dalékarlien; le goetique dc l'est et de l'ouest et le gotblandais
; le dialecte de Schonen. II faut y ajouter celui dc Nyland en
Finlande, et les dialectes suédois de l'Esthoiiie, avec des diiFércnces remarquables,
mais qui ont cependant comme lui le plus de rapports avec
le dialecte goetique. 1-a population suédoise dans l'empire russe s'élève
à 200,000 âmes ; c'est surtout dans les contrées riveraines de la Finlande
qu'ils sont le plus nombreux : ou y eu compte environ 185,000,
parlant trois dialectes distincts, dont l'un a assez d'analogie avec l'ancien
idiome du uord. Ils occupent les côtes et les îles voisines des deux
grands golfes dc la mer Baltique; leur limite la plus orientale est le
village dc Hciniclahfi, dans la jiaroisse de Pyttis, Dans certains endroits,
la population suédoise parle indistinctement le suédois aussi bien que le
finnois, en sorte que le cliiffrc total des vrais Suédois ne peut être fixé
qu'approximativement. Il y a en outre des Suédois qui vivent dans le
gouvernement dc Pétcrsbourg, au nombre dc 8,000; cn listhonie, moins
de 0,000; en Livonie, sur rile Rouaoe, 400, et dans le gouvernement
de Kherson, près dc Bérislav, 300. Ces derniers sont venus de l'Kstlionie.
Bien que peut-ôtre une partie des Suédois riverains des golfes de
Bothnie et dc Finlande, et dc ceux qui habitent les îles situées sur ces
golfes, puissent être considérés comme établis de longue date dans ces
lieux, après avoir été repoussés vers la mer par des tribus linnoises, la
majeure partie des Suédois, et particulièrement ceux de la Finlande, se
composent des emigrants venus plus tard dc la Suède, qui dirigea seule,
pendant près d'un millier d'années, les affaii'cs politiques, religieuses, intellectuelles,
morales et matéi'ielles de la Finlande. Aujourd'hui même
encore, l'organisation des villes et des villages, l'instruction que les Finnois
cn Finlande ont acquise, et les pratiques adoptées pour la culture
des champs, sont venues dc la Suède. Tandis que de nombreux Finnois
éclairés travaillent il l'clcver la dignité morale, l'intelligence et le bienê
t r e de leurs compatriotes, ils no peuvent s'empêcher de reconnaître qu'ils
doivent leurs propres lumières il leur origine suédoise, à la civilisation
Scandinave, en un mot ?i l'élément suédois. Toute la noblesse de la Finlande,
à l'exception dc quelques familles allemandes ou finnoises anoblies
plus tard, est dc fait purement suédoise, et la langue des classes supérieures
est aussi le suédois.
Les Suédois dc la Finlande sont, par leur extérieur, lenr costume et
leurs habitations, tout ii fait semblables à ceux dc l'intérieur de la Suède
même. Ils sont blonds et bien faits; les femmes surtout sont svcltes,
agiles, vigoureuses et belles. C'est probablement par suite d'une fusioii
antérieure avec la race des Lapons que l'on trouve dans la Bothnie
orientale beaucouii dc visages sombres, des constitutions vigoureuses, des
chcvcliires foncées, Hottantes et incultes. Les Suédois qui se trouvent
dans CCS contrées sont excessivement laborieux : l'élève du bétail, la
chasse, la pêche et la navigation constituent leurs principales occupations;
il faut y ajouter l'agriculture, un peu plus négligée dans le nord.
Les petits chevaux suédois de couleur rousse (en russe chvedki), patients,
infatigables et pleins d'ardeur, sont répandus dans toute la Finlande et
très-rechcrcliés des Russes.
Les maisons des Suédois, principalement sur la côte méridionale de
la Finlande, sont construites cn bois, mais ordinairement posées sur
un soubassement de granit de trois pieds d'élévation, formant presque .
nue seule et môme masse avec le sol granitique dont toute la Finlande
est formée. Ces maisons ont un toit plat en planches ou cn joue, et
les sculptures extérieures de cc toit ainsi que celles des fenêtres leur
donneat quelque ressemblance avec les maisons suisses. Sous un petit
auvent, un escalier garni d'une balustrade artistement sculptée conduit
par quelques marches ii. l'étage supérieur, où se trouve un petit vestibule
aboutissant ii nnc plus grande pièce formant tout il la fois cuisine
e t chambre d'habitation, et meublée seulement de quelques chaises et
de tables en bois; cette pièce est attenante à la chambre dc réception;
celle-ci est ordinairement tapissée dc papier aux couleurs éclatantes et
garnie d'un poêle en faïence bariolée, d'un miroir, de quelques t^ibles
bien luisantes, d'une commode, de chaises, etc. La vie est toute pat
r i a r c a l e ; les habitants vivent ensemble par grandes familles, non dans
des villages, mais dans des enclos séparés. Parmi ces campagnards, une
ligne de démarcation est sévèrement ti'acOc cntie les ])aysans |)roprement
dits, espèce dc fermiers, et les manouvricrs, les valets, etc.; elle
est très-strictement observée et se transmet de famille cn famille.
Les Suédois du gouvernement de Pétci'sbourg sont presque exclusivement
des bourgeois, des marchands ou des employés des administrations
de la capitale même. Les Suédois de I'Fstlionie (Eibofolkc, c'est-ii-dn'C
insulaires) habitent les petites lies qui dépendent dc cette contrée et
quelques localités dc la terre ferme, où ils se fondent de pins eu plus
dans la population esthonienne. Nous regi'Cttons que le but dc cet ouvrage
et l'cspacc dont nous pouvons disposer ne nous permettent pas de
reproduire ici des détails cii-constanciés et très-intéressants que nous trouvons
SUI- ces Suédois dans rexcellent livi'C du savant M, Russwui'ni d'ihtpsal,
intitulé Kibofolké. Contentons-nous d'en citer quelques fragments:
<Sur les îles voisines et les côtes occidentales de l'Esthouic, si nchcs
en baies pi-ofondes, et sur ccHcs d'une partie de la Livouic, vivent,
y
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