
P E U P L E S IN])0-EUR,0PÉBNS. 2 5
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coil. Chez les gens aisés, parmi les populations des villages ilo fabi'iqiies
ou tie ceux situés auprès lios fleuves uavigables ou des j'outes de trans-
[>ort, luais principalement dans les villes, le gilet et ie cliajioan ainsi
que la petite castjuette à visière foi-iuent uu premici- degré de rappi-oclieineiit
entre le costume russe et le costume généralement adopte en
Kui-opc, spécialement le costume allomaml. T.a seconde transition cons
i s t e dans le kaftan l'accoiirci et souvent taillé ])ai' devant en fonne de
l'odingote. Quant aux grandes bottes on cuii- qu'on ])Oi'(e on été, et celles
do feuti-e qu'on emploie ou hiver, elles l'ostoront on usage, car elles sont
essciitiollemcnt appropriées au pays.
l / l u m i m o <lu ]ieuplo jiorto les cheveux séjiai'és sur le milieu de la
t è t e et tombant sur les oi-eillcs, mais l'Otenus souvent au iiioyou d'uu
é t r o i t cordon do cuir ou d'étoiïo, J>cs cheveux sout coupés l'as sur la
n u q u e , (pii est mémo quelquefois entièrement rasée, ce qui est nn
r e s t e évident des usages t at a r s . Quant il la barbe et aux moustaches,
elles se dé])Ioicnt dans toute leur ampleur; les Russes les consoj-vent
i n t a c t e s par im sentiment religieux et national. C'est ])ar là qu'ils se
d i s t i n g u e n t osseiitiellenient des Petits-Eussions et des Polonais, qui ne
c o n s e r v e n t que les moustaches, et des habitants do la Russie-Blanche,
qui ordinairement ne portent pas de barbe du tout. Los Yaroegues ne
p o r t a i e n t que des moustaches, signe distinctif aristocratique et guerrier,
à la différence des Slaves orientaux ou Russes actuels, qui portaient
t o u t e la bai-be.
L e costume ordinaire des femuics pour l'iiiver est la chemise en toile
blauclie ou en cotonnade de couleur. Je ])1UR souvent rayée de blanc et
de ronge, par-dessus laquelle se porte un sarafano en toile bleue ou à
dessins impriméSj et qu'elles confectionnent elles-mêmes. Le sarafane
(mot tatar) n'a ])as de taille; il est con]ié tont droit, monte jusqu'à la
p o i t r i n e ou la recouvre, et se trouve retenu par deux bretelles unies
sur le dos. La taille est serrée par un coi-dou, ])ar une étroite ceintui'o
ou par nn tablier; ce tablier monte souvent jusqu'au-dessus de la
])oitrinc et a quelquefois des manches; dans ce cas, il ne dessine jias la
t a i l l e . L'échancrure do la cheiniso sur le cou est assez basse; les manchos,
qui sont boufTautes, laissent la plus grande partie du bras à découvei't.
Le sarafano n' a pas de manclios; il est fréquonuncnt garni par devant
d ' u n lacet et d'une rangée de petits boutons qui simulent une ouvert
u r e ; dans les gouvernements au sud-est de Moscou, il ne monte qu'au
n i v e a u de la taille, en sorte qu'il ne forme guère qu'une sorte de jupe.
P o u r le ti-avail, les femmes portent des lapti ou des bottes, quelquefois
aussi des souliers (bachmaki, mot tatar) avec des bas. Elles se couvrent
l a téte d'un mouchoir de coton ou de laine fabriqué par elles ; elles en
m e t t e n t plusieurs l'un sur l'autre pendant les grands froids et portent
en entre une pelisse et dos gantelets.
P o u r les femmes âgées, les habits de fête, en hiver, sont ]iresque les
mémos que ceux des jours ordinaires. Les jeunes fenunes portent un sar
a f a n o d'indienne nommé kitaïka (cliinois), nn tablier de même étoffe ou
en mousseline, des bottes chaudes ou des souliers et des bas, et autour
du cou un moncboii- do coton ou de soie. Le cou est orné de plusieurs
r a n g é e s de fausses pei'les souvent noires on de perles d'ambre : dos
boucles d'oreilles ef. des bagues, soit en argent, soit dorées, sont Tindispensalilo
complément de cette jiarure. La tète est couvei-te d'une sorte
de bonnet (sboiiiik) enveloppé d'un petit mouciioii' do soie. Dans beaucou|)
de gouvernements Ton poi'te uuo coilfui'o (kitchka) angulonso et
[larfois assez élevée, qui rappelle complètement celle des tribus finnoises
de l'est ; elle a consei'vé, i\ Yaroslav et dans plusieurs autres gouvernemonts,
la forme de colio du ])ays de Novgorod. Cotte coiffure consiste
en une sorte do bonnet posé sur le derrière de la téte, qui s'élève et
s ' é l a r g i t sui' le devant et qu'on nomme Icokochnik. A Kalouga et dans ia
p a r t i e orientalo de Smolensk, il est d'usage de porter aussi une coiffure
assez serrée, descendant très-bas en arrièi'o, et recouvrant toute la chev
e l u r e ; elle est souvent brodée et garnie tout, autour de jietites rangées
de perles et rampollo beaucoup cette ])artie du costume liniiois do l'est,
qui naguère encoi'o ét;ut très-répandu dans le contre de la llussic. Les
j e u n e s lilies iiorlent la poviazka, espèce de inouclioir ou large ruban en
forme de diiidème, ])his liant par devant, et laissant voire la chevelure
e t la natte pendanfo par derrière. Les femmes mariées portent, le povoïuik
(le kokoehnik plus bas, plus simple et sans foime distincte). Pardessus
le sarafaiic on porte une longue fourrure recouverte do drap ou
de nanlviii, qui se nomme cliougaï (mot tatai') lorsqu'elle est jiourviio
d ' u n grand col; si la pelisse est courte, avec ou sans col de la mémo
étoffe qnc le dessus, et si elle forme par derrière une grande quantité
do ])etit:s plis, on la nomme douchagréika (i'échaul5eur de l'ùiuc), Pour
les jours de fête, il est indis|)ensahle de tenir à la main uu joli mouchoir
blanc. Les femmes riches portent le sarafane en soie ou on part
c h a , lourde étoffe de soie tissée d'or et d'argent, et garni do lacets
p a r e i l s , ou en autres tissns précieux et pour la plu])art de couleur
t r a n c h a n t e ; on y ajoute un talilior très-apparent ou très-fin; la téte et
le cou sont entourés de mouchoirs de soie ou d'un grand cliàlo, et la
chemise doit être en mousseline ou on toile très-fine.
Les vêtements ordinaires de l'été ont beaucoup d'analogie avec ceux
de I'll i v e r , à 1'except ion des souliers chauds, dos mouclioirs et des fourr
u r e s , qui sont siip])rimés. Dans plusieurs contrées on porto encore
une ospècc de jupe grossière (paniova) fabriquée au logis, k dessin quad
r i l l é , et par-dossns un tablioi' largo et montant qui donne au buste
un a.çpect informe.
J.,'habillemont d'été ponr les jours do fête ressenible aussi beaucoup,
sauf la suppi'ossion dos vêtements chauds, à celui do l'hiver; ou porto
a l o r s des souliers do taffetiis ou do maroquin, des bas, dos gants de lil
e t des douchagréikas de riches étoffes avec ou sans manches et sans col.
C ' e s t vraiment une chose curieuse que do voir, principalement dans les
v i l l a g e s opulents et manufacturiers un dans ceux qui sont situés près dos
r o u t e s fréquentées, les femmes aller on été à l'église, ou se réunir, les
j o u r s de fóto nprès midi, pour la promenade, la danse, le chant, etc.
Les vives couleurs des mouchoirs de soie ou de coton qui roconvrent
les têtes, les cheveux ornés do fleurs, la bigarrure des tabliers et dos
s a r a f a n e s , tout cola offre dans son ensemble, et malgré le mélange biz
a ï ' r e des divers objets, une certaine harmonie qui attire et captive
l ' a t t e n t i o n .
Dans ces mêmes villages on voit fréquemment le costume dit allem
a n d , depuis longtemps déjà pins on moins en usage dans les grandes
v i l l e s ; il consiste en une robe ordinairement d'indienne bleue semée de
p e t i t e s fleurs; les femmes des marchands portent on outio sur la tête
n n mouchoir de soie on forme de bonnet, noné de mauière qu'on n'en
a p e r ç o i v e pas les bouts et que la clievehire soit cutièremont couverte.
L ' u s a g e naguère si répandu de se fai'der disparaît de plus en plus à la
v i l l e aussi bien qu'au village; c'était une contumo tatare adoptée jadis
g é n é r a l e m e n t jiar les Paisses, pour qui les mots l'ougo et beau ont un
sens identique (krasny, rouge; kraska, couleur; krassavitza, jolie femme
ou jolie tille).
L e costume des femmes a, comme celui dos hommes, ])lusicnrs aflin
i t é s avec le costume tatar : tel est, par exemple, l'usoge des grands
mouchoirs qui couvrent souvent tout le visage ; l'ampleur des vétemenLs,
qui ne permettent guère de dessiner une taille belle et élancée, comme
choz les Polonaises; enfin, la peine que pi'onncnt les filles à marier pour
s e donner une grande circonférence et paraître bien cor])ulentes, en mett
a n t en évidence une poitrine aussi étroite et aussi déprimée (|ue possible.
Le Russe a un goût ]irononcé pour les couleurs tranchantes dans
les vêtements; dans la décoration, il préfère ce qui est lourd et massif
à ce ijni est léger et délicat. La différence entre les vêtements de
tous les jours et ceux des jours de fête est très-grande : autant les
d e r n i e r s sont riches et pittoresques, autant les auti'os sont, pour la j)lnp
a r t , fort négligés et dénotent pou de pencliaiit il la coquetterie. Il
semble qu'il siitiiso aux femmes de savoir qu'elles sont habillées, sans
q u ' e l l e s aient s'occuper de la manière dont elles le sont.
P a r m i les classes civilisées, tout le monde ¡¡orto le costume français,
e t les daines se distinguent par le luxe et le bon goût qu'elles déploient.
Une particularité caractéristique remarquable chez les femmes laisses,
c ' e s t (in'olles ne portent presque jam¿iis de bonnet dans i'intéricui- de
l e u r maison, et qu'une sorte de laisser aller leur fait négliger un peu le
soin de leur toilette lorsqu'elles irattondent pas de visites, ce (|ni, à ia
v é r i t é , n'arrive que bien rarement.
L a noun'ilnre princi])ale des paysans russes consiste en pain d'orge,
c l i o n x , gruau, (oufs, lard et jieu do viande, excepté dans les villes et
les grands villages, où l'on mange beaucoup do volaille, de mouton et
d e iioisson. Los plats csseutiollemcut nationaux sont : la soupe aux choux
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