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P B ü r L E S OTJRÂLO-ALTAÏQÏÏES.
Los Jioiiriatcs-Tomikiiics forment quatorze petitcs tribus nomades, qui
Iiul)itciit entre l'exti-émité sud-oiicst du lac Baikal cl les monts Saïanes,
autour lie Touiikinsk et sur le cours supérieur de l'trkoute.
J . e s Bouriatcs-Vorkhulonsks constituent dix petites tribus occupant
la contrée située entre les sources du Léna jusqu'à l'ostrog de Yerkholensk.
l,es liouriates-Olkhons, au nombre de 1,000, comptent cinq tribus fixées
sur File d'Olklion. Ils sont, comme nous l'avons dit, les plus sauvages
de tous.
Les liouriates-llalagansks forment seize petites tribus liabitant dans le
voisinage des liouriates-Idines, des deux côtes de l'Angai'a, mais andcssous
des Idines et en descendant le cours de la rivière.
Les 15()ui-iaLcs-Alarsl(s, au nombre de'neuf petites tribus, habitent la
sif|,|)e d'iréta au noi-d de la grande route de Moscou. Ils s'occupent
d'agricuUiH-e.
Les Uouriates-Kliorines, les seuls qui aient conservé leur nom d'origine,
forment une iieuplade de plus de 40,000 individus, divisée en quatorze
tribus qui vivent en nomades sur l'Ouda et le Kbilko, et dont une
partie se livre à ^agriculture dans le district de Verknê-Oudinsk. De
toutes les peuplades bouriates oclle-ci est la plus considérable, la plus
civilisée, et, grâce à ses troupeaux, la plus riche.
Les Bouriates-Sélenglunes, sur les rivières Sëlenga, Tcbikoï, Djida et
Tiemnik, forment dix-huit tribus dont six sont mongoles pures. Ces Bour
i a t es échui'eut en partage à la liussie dans l'année 1727, lorsque le
comte liagouzinski régularisa la frontière du côté de la Chine, postérieurement
au traité conclu par le comte Golovine en 16S9. Pins pauvres et
moins nombreux que les Eouriates-Khorines, ils se rapprochent encore
plus qu'eux des Mongols. Us fournissent quatre régiments de cavalerie
qui font le service de Kozaks sur la frontière chinoise. Parmi eus, sur
quatre hommes on compte ini lama, auquel le mariage est interdit, mais
(pii vit confortablement et possède seul une certaine éducation : les lamas
doivent connaître à fond différents ouvrages scientifiques, et Ton
trouve encore chez eux, outre ces livi'es, d'autres écrits religieux et
profanes. On exige aussi d'eux des connaissances pratiques et théoriques
en médecine. Chaque lama doit posséder la langue thibétaine, qui est
l'idiome sacré, attendu que tous les livres de religion, quoique écrits en
mongol, sont traduits des livres primitifs du Thibet, Mais que ceux-ci
proviennent eux-mêmes du sanscrit ou prakrit, c'est ce qui est à peine
connu des lamas. Les lamas possèdent beaucoup d'habileté dans les travaux
manuels et écrivent surtout supérieurement bien.
Les Bouriates-Koudai'ines sont les descendants d'émigrés Koudines.
Ils com|)tent quatre tribus et habitent à l'embouchure du Sélenga et sur
le Baikal. Ils sont agriculteurs, assez pauvres et en tout point russifiés.
Les Bouriates-Bargouzines comptent cinq tribns, sont peu nombreux
et. occupent la rive orientale du Baikal, sur le fleuve Bargonzina.
Les Boui-iates en deçà du Baikal, qui sont adossés anx Toungouses
vers rembouchure de l'Angara, sont encore quelque peu nomades, mais
cependant pins sédentaires que ceux de la Transbaïkalie; et, hormis
ceux qui se livrent à l'agriculture, ils ne changent de localités que
deux fois par an, eu été et en hiver. C'est pour ce motif que les yourtes
de ces Bouriates ne sont pas faites de feutre ou de peaux, mais de
poutj'es minces; elles sont de forme hexagone, entourées de fumier et
couvertes de mottes de gazon en hiver. Chaque propriétaire possède
deux de ces yourtes situées k distance, l'une pour l'été et l'autre pour
l'hiver. Les plus misérables de ces Bouriates de l'ouest sont ceux qui
habitent la partie septenii'ionale du Baikal jusqu'aux marais d'Olkhon;
tandis que ceux de l'ile d'Olkhon possèdent au contraire de nombreux
animaux domestiques, notamment des troupeaux de brebis; mais ils
eu retirent peu de profit; les moutons, vu le peu de soin qu'on en
prend, ne donnent qu'une laine sale et grossière. Les chevaux, blancs
pour la plupart, sont petits mais vigoureux et supportent bien la fat
i g u e , quoiqu'ils soient abandonnés à eux-mêmes en hiver et obligés de
chei'cher lenr pâture sous la neige. On se sert des boeufs pour l'attelage
et aussi comme monture. La pêche est très-abondante, mais son
produit est réservé à l'usage privé. Au mois d'août, les Bouriates se
rendent de préférence sur la rive septentrionale du lac Baikal, pour la
]iècho de l'onioul (saumon d'automne), petit poisson très-abondant dans
l a mer (ilaciaic et dans le lac Baikal; travail qu'ils font pour le compte
des Tinsses plutôt que de le faire pour leur propre compte. La chasse
ne se fait véritablement qu'au sud-ouest du Baikal, surtout près du
village de Koultonk, contrée- où les habitants possèdent encore une
c e r t a i n e énergie : cette qualité distingue en général les Bouriates de la
ï r a n s b a ï k a l i e .
Nous avons dit qu'autrefois les Bouriates de l'ouest n'étaient désignés
que sous le nom de Mongols; ajoutons, par contre, que ceux de la Transbaïkalie
s'appelèrent de tous temps Boxiriates et jumáis Mongols. Leurs
deux peuplades piincipales, celles de Sélenghine et de Kborine, se distinguent
entre elles par les vêtements et aussi par le langage, qui,
chez la dernière, offre quelques différences de dialecte. Ces deux peuplades
voyagent en nomades avec des yourtes de feutre semblables îi
celles des Kalmouks, et conduisent il peu près chaque mois leurs troupeaux
d'uu endroit dans un autre. L'habitation préférée est toujours la
tente de feuti'e, quoiqu'il y en ait aussi d'autres, et il y règne un certain
goût et môme quelque élégance. Dans l'intérieur et le long des
parois de la tente, surtout ii gauche, sont exposées des caisses précieuses
avec toutes sortes d'effets, tandis qu'à droite resplendit une vaisselle
magnifique. En face de la porte se trouve un grand divan; en face de
celui-ci sont rangés les idoles bouddhistes, avec des timbales et des
trompes. La toilette des Bouriates est aussi riche et d'aussi bon goût
que leurs tentes.
Chez les Bouriates-Bargouzines, les yourtes en feutre ou en écorce
de bouleau sont fort rares; on y retrouve plutôt la forme et l'organisation
des yourtes en poutres de la Cisbaïkalie : le toit pointu, qu'on
recouvre de terre, est placé sur des piliers, et au milieu se trouve une
ouverture pour le passage de la fnmée, qui remplit l'yourte pendant
la majeure partie de l'année; car on ne connaît pas les poüles dans ce
rude climat qui, sauf en été, nécessite un chauffage presque continuel.
Ces yourtes en bois sont spacieuses mais basses; il l'intérieur, un banc
peu élevé règne le long de la muraille et sert de lit et de table de
travail : il rappelle le divan des Asiates du sud-ouest. Les ustensiles
de ménage, d'ailleurs très-simples, se trouvent dans la cour assez mal
close. L'irrigation des champs, chez les Bouriates agriculteurs de la
Trausbaïkalie, se fait d'iiprès un mode tout particulier et fort ancien, en
«sage chez les Chinois et autres peuples de l'Orient. Une partie des
Bouriates de ces contrées est établie du côté oriental du Yablonovoï-
K h r e b e t {Montagnes à pommes) sur la frontière chinoise, et se compose
d'environ 8,000 individus, les femmes non comprises.
L e s peuplades bouriates sont administrées par des taïchous, les tribus
par des choulengoiis ou des dargous. Avant l'arrivée des Russes,
les premiers avaient dans leurs tribus une puissance illimitée et étaient
complètement indépendants, ce qui subsiste môme encore aujourd'hui .
quant à l'administration intérieure, du moins en Transbaïkalie; car en
dcçc\ du lac, les rapports intimes ont été modifiés par l'étroit voisinage
des Russes et par suite de divers changements dans le genre de vie.
L e s anciens sont directement subordonnés à ces dargous; ils'Ont l'admioistration
innnédiate de la police et perçoivent les impôts (yassak).
L e s diverses administrations, sont soumises à ce que l'on nomme le tribunal
de steppe, dont un taïchou est le président et des choulengous
les assesseurs; c'est ce tribunal qui constitue l'autorité supérieure des
Bouriates. Sauf le cas de crime, toute la juridictio]i se trouve entre
les mains des chefs de tribu. Outi'e l'yassak on exige aussi des impôts
en nature, mais pas de recrues : on a formé, pour en tenir lieu, des
régiments de cavalerie bouriate qui font le service de Kozaks sur la
frontière de la Chine.
Les Boui'iates, quoique séparés depuis longtemps des Kalmouks, ont
conservé avec ceux-ci une grande ressemblance extérieure; les os trèssaillants
de leurs joues ne se remarquent pas autant chez eux dans la
j e u n e s s e , h cause de leur figure potelée et en général d'un embonpoint,
auquel ils sont très-disposés. Le Bouriate est de forte constitution
et de stature moyenne. Ses cheveux, qu'il ne conserve qu'au sommet
de la tète, sont noirs et lisses; il a les yeux noirs et étroits, les sourcils
minces et élevés, les oreilles grandes et très-écartées de la tête, les dents
régulières .et d'une blancheur éclatante, le nez large et aplati, le Iront bas
e t plat, le teint foncé mais vif et luisant, la tête conique. Les jambes
courtes des Bouriates sont toujours tournées en dedans, ce qui pi'ovieut
de i'usage continuel du cheval ainsi que de leur habitude de s'asseoir ii
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