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P I Í U P L I Í S ÛURALO-ÂLTAÏOUES.
I'ubans, est coniiiuiii k tous les peuples liimois. La femme mariée caclic
soigiieiisemeiit sa clicveliirc; la jeune tille, au contraire, la laisse pendre
en deux tresses.
Généralement lent, peu laboi'ieux et peu ruse, le Tcliéi-éinisse est inélaiicolifiue,
capricieux, vindicatif et cntôtii, nuiis fidèle et lioimétc. Comme
exeiiipl*^ frappant et triste à la fois de ce caractèi'c vindicatif, nous citerons
le fait d'iui Tcliérémisse ([ui, accusé de délit forestier, se ]iendit devant la
maison du garde, afui de le coin|)romcttrc dans une enquête de police.
Le vol est le ])lus ¿ii'and et on pouirait dire i)]-es(iue le seul vice du
Tcliérémisse; mais ce délit est répi'imé par une autorité populaire ayant
plusieurs degrés liiérai'chiqiies. Bien que les vols ne soient pas une chose
rare, on a cependant Tliabitude de ne rien enfennei- sous clef dans les
maisons.
Les Tcliéi'émisses aiment les festins qui accompagnent les solennités
privées, et boivent alors de la bière avec excès, notamment pendant les
noces et les fêtes de la moisson, qui se ])r()longciit pendant ])Iusieurs semaines.
Quand il y a une noce, le son du tambour et d'un autre instrnnicnt
semblabie à la cornemuse invite les habitants du village il se
l'ondre dans la ¡jrairie, où les jeunes gens dansent bruyamment sur le
gazon, tmidis que les jeunes filles a.ssistent timidement h ce spectacle,
n'ayant pour toute toilette qu'une chemise en laine blanche , brodée en
couleur et oj-née sui- la poitrine d'une véritable cuirasse de monnaies.
Avant de se i-cndi'c à l'église, tous les habitants du village sont largement
l'égalés par le futur époux, Le soir môme du jour où la noce a
lieu, on va chercher la mai'iée et on l'enlève de la maison paternelle;
dans cette occasion, on tient à honneui- de se rendre furtivement vers la
demeure de l'époux. Api-ès la noce, on continue pendant quelques jours
à boire de la bièi'e, et c'est chose fabuhnisc que la quantité qui en est
alors consommée. Ivres et gonflés, ils ¡¡assent, !\ la suite de cette oj-gie,
plusieurs jours couchés et inertes; et cependant ou ne peut leur reprocher
d'être buveurs par inclination, car, ainsi que nous venons de le
dire, ces excès n'ont lieu qu'à cei'taines occasions exti'aordinaii'cs.
Le genre de vie des Tcliérémisses diffère beaucoup de celui du pav-
Siin i-usse et du Tatar baptisé. Comme chasseui-s, ils se distinguent des
autres peuplades de la môme origine. Dès qu'il n'y a pas de travail
pressé à la maison ou aux ciianips, le Tchcrémisse appelle ses chiens,
jette sur son épaule une carnassière d'écorce tressée, et, le fusil il la
i nuiin, se rend à la forêt pour rapporter clicx, lui au nu)ius uu écureuil.
^ J-^a chasse étant pour lui un métier, il tire les uurs et les élans en hiver;
mais dans les autres saisons, son butin se borm- à des écureuils, qu'il
tue uniquement pour avoir leur fourrui'c. Infatigable pendant eus chasses,
il suivia en un seul jour, sur ses raquettes et pendant à 'Í0 vei'stes,
les traces du gihier; et loi'squ'il l'a atteint, il le vise avec une giande
dextérité : aussi le maiique-t-il rai'cmciit. Ainsi, même îi la chasse, le
Tcliérémisse fait preuve de la pei'sévéï'ance qui ne l'abandonne dans aucune
cil-constance de la vie. Il a, eu général, une grande préférence pour
les forêts, qui sont sa véritable patrie; il n'y va pas uniquement jjour
cou]jer du bois, niais ]jlutot poui- s'y promener. C'est pour cela que pendant
la saison où l'on est menacé des incendies on emploie de préférence
des Tcliérémisses comme gardes forestiers.
Les relations de famille no sont clioz eux iii aussi intimes ni aussi
patriarcales que chez les liusses; on achète quelquefois les feu unes, et
leur condition a, sous ce rapiiort, quelque analogie avec celle des feniines
de rOricnt, Les (ils adultes se marient de bonne heure et forment un
ménage à part. Après la mort du père, c'est ordinairement le fils cadet
qui hérite de la ferme.
Le commerce se fait par les mains de leui's chefs indigènes, auxquels
cha(|ue individu remet ses marcliandises, Le chef pi'end d'ailleurs sa pait
du bénéfice aussi bien que tous les intéressés.
Les usages religieux et les préjugés des Tcliérémisses monlagiiards se
sont ijresquo complètement et^'acés devant ceux des Russes; car le Tcliérémisse
des montagnes est zélé partisan de l'Église grecque. Les Tcliérémisses
des prairies, qui vivent pour la plupart disséminés, sont au
contraire encore il demi païens. Dans l'idée qu'ils se forment d'une famille
nombreuse de divinités, beaucoup d'entre eux distinguent de bons
e t de mauvais génies auxquels ils oliVeat des sacrilkes. Aux derniers
ils attribuent tous les accidents fâcheux et les maladies qui les atteignent
eux et leurs animaux, Bien qu'ils croient à la perpétuité de l'existence
aiirès la mort, et qu'ils prient pour leurs défunts, ils témoignent
cependant peu d'intérêt pour eux et manifestent même souvent h leur
égard une sorte de dédain. Ce qu'il y a de tout particulier, ce sont les
cérémonies au moyen desquelles on prétend interdire au défunt la rentrée
dans sa maison.
MüRDYlNES OU MOTIDYA.
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Les Mordvines, plus nombi'cnx et plus étendus que les Tchérémisses,
mais aussi plus soumis il l'influence l'usse, habitent, au nombre d'environ
700,000, principalement les gouvernements de Penza (150,000), de Simbirsk
(130,000), de Saratov (100,000), de Samara (140,000), de Nijni-Novgorod
(70,000), de Tambov (75,000), et aussi en partie ceux de Kazan
(17,000), d'Orenbourg (17,000) et d'Astrakhan (800). Dojiuis l'extinction
presque radicale des Karataïs dans le district de Seughilev du gouvernement
de Simbirsk, ils se subdivisent en deux tribus principales : celle
d'Erza et celle de Mokclia, qui s'expriment dans des dialectes ditl'érents.
Scion Castrèn, le nom de Moi'dva serait dérivé de morte ou niourte
(homme) et de va (eau), et signifierait ainsi hommes des eaux ou des tieuves,
La capitale des Erza on Krzans doit avoir été autrefois Arzaniass, et
celle des Mokcha ou Mokcbans, une ville du moine nom. Les premiers ont
aujourd'hui pour centre le village do Tcriouchevo, dans le gouvernement
de Nijiii-Novgorod, et les derniers, la ville de Krasnoslobodsk, dans le
giiuvornemcnt de Penza.
Les Mordvines foiment la hrancho la plus luéi'idionale des Finnois ou
1 chou des, ([ui habitaient jadis le nord-est de rKurdjie, et sont actuel lenient,
partout oîi ils demeurent, mélangés de llus.ses et do Tatars. Leur
liiiiSitge et leurs usages se perdent visiblement, au point que dans beaucoup
de contrées, où ils sont coni])létomout russifiés, on ne les l'cconnalt
l'Iiis du tout pour des Mordvines.
tandis que, dans la ti'ibu des Krza, la structure corjiorellc des Finnois
s est ciuiservéo dans sou type ie plus pur et qu'on y trouve encore les
clievoiix blonds et même rougoiitrcs particuliers à cotte race, la tribu
lios Mdkcha (habitant plus i^. l'est) se distingue iiar sa clievehire noire
cl hsso ainsi c|no iiar sa barbe pou fournie, ce (pii l'ait supposer que les
Holicha sont plus fortement mélangés de Tatars.
Le costume dos hommes est i\ peu près russe ; celui des femmes est
t r è s - s i n g u l i e r : elles portent une casquette rolde bi'odée de diverses couleurs
et semblable it un schako sans visière, et autoui' du cou, plusieurs
rangées de fausses perles; leur chemise de toile blanclie, ft manches
étroites, descend jusqu'à mi-jambes; elle est mise sous une autre chemise
n'allant que jusqu'aux genoux et fendue des deux cotés, étroitement serrée
autour du cou, et brodée sur toutes les coutures do laine i-ouge et bleue.
Devant et derrière, deux garnitures un i)eu plu^ lai'ges descendent parallèlement
de l'épaule jusqu'aux genoux; la clieniise est rattachée à la
ceinture par un tablier rouge. Souvent tous les vêtements sont remplacés
par une cliemise longue et étroite, nommée panar, bi'odée de
ti'iangies, de carrés, de croix et de diverses ligures, avec de la laine de
plusieurs couleurs. Dans le costume de fêtes des Mokcha, des garnitures
et des houppes pendent tout autour de la large ceinture on laine rouge
ou noire qui entoure le corps. Le cou et les épaules sont couverts de
coraux et de fausses perles en forme de filet, ainsi que d'une quantité
d'ornements divers en métal, tels que clochettes, etc., etc. La coiffure
des filles consiste eu un nnirceau de toile blanche ou un mouchoii- de
coton rouge; les femmes portent le povoïnik russe, avec une garniture
do rubans et d'objets brillants qui pendent sur la nuque. (La mode, dont
•l'inconstance et la variété n'ont point de bornes, a fait adopter, dans
ces derniers temps, pai' les dames russes, méine par celles des classes
moyennes, comme toilette d'été, le costume mordvine. c'est-à-dire une
courte blouse blanche eu forme de chemise, garnie ou bi-odée en laine
rouge. Un costume de ce genre, composé de deux cbemises ou tuniques,
l'une plus courte que l'autre, est fort on usage à la campagne pendant
les chaleurs de l'été, et se iiouimo mordovka.)
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