
P E U P L E S DE LA S I B É R I E ORIENTALE. 1 3
Los Gliiliaks sont plus fortcjnent coiisf.iliies et plus graiuls que les Toiiiigoiises.
Ils oiit le visage large ou plutôt carré, et ¡ours petits yoiix noirs
ou brun foiicó sont inoins oblitiiics que ceux tic ces tlcriiici's. I.a Ijouclic,
bien que petite et encadrée île lèvres épaisses, n'est généralement pas désagréable
îi voir, ÎJQ nez est court, gros et retroussé; les sourcils sont trèsépais
ot foi'tcmcnt ai'qués. La clievehire, noire et épaisse, est frisée chez
le ]J1US grand nombre; la barbe est plus forte que cliez les Touiigouses.
Malgré la bonté qui les caractérise généralement, les fibiliaks possèdent
]diis d'énergie et un goût encore plus prononcé poui' l'indépen-
(iance qne les Touiigonses. Ils no sont pourtant ])as sans mélange, et
l'aitération de leur nationalité se fait suitout sentir dans les localités
voisines des Mangoutes ot sui- rembotiobure de l'Anigoini, oii liabitent
des Tonngouses autrefois presque indépendants dos Cliinois et avec lesquels
ils faisaient plus de commerce d'écbange qu'ils ne payaient de tribut.
J.es Gliiliaks sont aujourd'hui coinplétemont soumis aux Russes.
Lcni' costume et leui's canots sont pareils à ceux des Mangoutes et
des Guldis (voyez Toinigouses, liabitants de l'Ainonr) ; cependant ils se
sei'vent plus fi'équeinment de peaux de poisson. Les liubits et la coiffure
des renimes sont de foi-inc tout á fait toungouse, de même que leurs
f o u r r u r e s et leurs demeures d'hiver. Les armes h feu sont rares cbez
les (Ihiliaks. Leur uoiirritui'o principale consiste en poissons. !ls ont
beaucoup de talent poui' la sculpture sur bois. Ils ne se désignent pas
par dos noms de famille, mais seuleinont par des surnoms distinctifs,
comme cela a lien chez les peuphules nméricaiuos. Lu vengeance iiar
le sang est permise dans les localités où l'inHuence chrétienne n'a pas
encore pénéti'é. Livrés au cliamanismc, malgré le grand nombre de ceux
qui ont reçu le baptême dans ces derniers temps, les Gliiliaks aiment
i\ cachei' leurs idoles. Les morts ne sont pas ensevelis dans des cercueils
comme chez les Toungouses, mais bi'iilés.
KOURILES OU .UNOS. i (
i ' t !
Issus peut-éti'c de mémo l'ace que les Kamtchadales, mais tenant aux
Cihiiiaks par des liens plus étroits, les Kouriles habitent les iles du même
nom et la partie septentrionale do l'île de Saktialine. Ils sont, sous le
rapport numérique, la tribu la plus insignifiante paimi celles auxquelles
on peut attribuer une nationalité distincte, c'est-îi-dire celles qui forment
la transition avec les peuples oskimos. On ne retrouverait guère aujourd'hui
de cette tribu que plusieurs centaines d'individus des deux sexes.
Les Kouriles ont le visage allongé et plat, la barbe brune et les cheveux
de même couleur, mais si épais et si longs qu'ils leur l'eeonvront
presque tout le corps. Ils sont excessivement pusillanimes et très-portés
au suicide. Les exigences bien modestes de leur misérable existence
trouvent à se satisfaire par la vie errante qu'ils mènent h. travel's les
iles qui foi'inent la ch;iîne des Kouriles et qu'ils visitent sur leurs baïdars.
ils n'ont pas de demeures fixes, mais liabitent des yourtes const
r u i t e s en terre et en bois flotté, et qui ne sont organisées que pour
passer la saison d'hiver, après quoi ou les abandonne. Ils sont en quelque
sorte nomades sur leurs baïdars, et la désignation de nomades maritimes
serait peut-éti'e celle qui devrait leur ótre le plus justement appliquée.
L'ile de Paramoujir, la plus grande des Kouriles, est le but de
leurs plus fréquentes visites. Ils échangent annuellement des peaux de
loutres marines avec les deux colonies de la Compagnie russe-américaine,
dans la partie nord de l'île de Clioumchou, et au sud dans l'ile d'Ouroup.
: li '
l 1