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P E U P L E R DE LA S I B É R I E ORIENTALE.
I,es hottes foiirriics des femmes sont coiisiics avec soin et souvent, garnies
de jolis ornemciifs, iiièiiic de perles finisses, l-es hottes d'hiver
consistent loiijoiirs diins la iienu non lannéc des pattes du renoe, dont
le |iiiii est en dehors. Les iCoi-ialcs portent aussi [leiidant l'iiiver des Las
fourrés dont le poil est en dedans, et, pendant l'été, des cliaiis.surcs
fiiites avec des lierhes sèehes. Les liahits de fôto.s, cenx des femmes
sui'toiil, sont très-onié.s. Tous les vêtements que nous venons de décrire
se iioi'tent, sans liahillementii de dessous ; ceux qui sont eu cuir sont
noircis. La coilïure cousisto uniiiuement en nn capnclion.
Clnnino onfiint reçoit eu dot à sa naissance nn certain nombre de
rennes (jue Pou marque, ainsi que leur progéniiui'e, d'un signe particulier
h roreille. l-'eufnnt, cmmaillotté dans nn sac de cnii-, est porté sur
le dos de la mère jusi|u'i\ ce (|n'il nuirclie seul; ou lui donne alors nn
hahit l'ail, d'une seule pièce et (ni l'on ne laisse (¡n'une seule ouverture
dont il est iiuitile d'expliquer le motif. Ce n'est que dans sa sixième
année qne l'enfant reçoit les inCmes vêtements (|ne les adultes.
L a femme s'iicqnilte de tous les menns détails du ménage, elle coud
et prépare les peaux. Les travaux les plus rudes et les occupations dn
dehors sont le partage de l'homme. J^es jeunes gens passent souvent
tout l'été avec les trou|)eanx, loin des yourtes, établies le long des rivières
et des côtes h canse des soins îi donner aux pêcheries; là ils
ne vivent (|ue de racines et dn |iroduit de la cha-sse, qui, chez les nomades
sei)tentriona.ux, s'étend aussi aux animaux marins et notamment
au phoque, en raison de la quantité de graisse qu'on en retire. L'approvisionnement
du bois de cliautTage est ini travail très-pénible pour les
liimimes, il exige souvent une course d'une dizaine de verstes ponr
n'ol)tenir que île misérables brons.=!a.illes. Ij'luimme fabrique en outre les
baïdars et les traîneaux, confectionne les ustensiles de chasse, se livre
la pèche, an trafic, etc. Les Koriaks payent annuellement l'yassak en
l'onrrures ; ils sont ehargés en outre de l'entretien des communications
de poste avec le K'amtchatka.
Les Korialcs se créent beaucoup de diflicultés pour le mariage. Celui
qui veut contracter une union doit préalablement appoj-tei' des cadeaux
i\ son futur heau-iière ; s'ils sont acceptés, il entre en service cliez lui,
où il est cliai'gé des ti'avaux les plus pénibles, tels que de garder les
lennes, de clicrcher dn bois, etc. Jamais il ne jiarle à sa fiancée, qui
d'ailleurs n'a poijit d'opinion à domier: mais il compte sur sou coeur
tendre et recoiiTiaissant. Si le tiancé plait au père, celui-ci lui donne,
eu l'écompense de ])lnsieurs, quelquefois même de dix années de travail
i n c e s s a n l s a (ille, abandonnée au dernier degré de malpropreté. S'il
déplaît, on le renvoie sans autre formalité, et ses peines sont aloi-s perdues.
Lorsque le père a donné son consentement, on arrange un nouveau
compartiment dans l'yourte , et la veille dn jour tixe ponr les noces,
les futurs parents du promis viennent avec d'autres individus le surprendre
et le battre avec des baguettes. S'il endure ])afiemmcnt les
coups, cela indique qu'il supportera avec résignation toutes les épreuves
do la vie, et alors seulement oji le conduit, sans autre céi'émonie, dans
le polog de l'épouse.
L a polygamie est permise, mais tontes les formalités que nous venons
de décrire doivent se répéter pour chaque nouvelle femme que le Koriak
veut épouser : aussi se contente-t-il le plus sonvcnt d'une compagne
si chèrement acbotée. S'il en a ])Iusicurs, chacune a sa coucliettc séjiar
é e . mais l'une d'elles a toujoui's le l'ang de première épouse et les
a u f r e s lui soiit subordonnées. Il existe d'ailleurs peu d'exe m ¡îles de jalousie
: les diverses femmes d'un Koriak vivent entre elles eu bonne
harmonie et aiment l'époux commun. Il est naturel, vu les difficultés
au prix desquelles le mari acquiert sa femme, que l'infidélité de
celle - ci soit sévèrement châtiée. Une femme infidèle est répudiée
avec tous ses cjifants, qui ])crdc]it ainsi tout droit il l'héi'itage de
leur ))ère, et elle ne reçoit comme restitution que les rennes qu'elle a
apportés en dot. Ajoutons que la femme adultère i-etrouverait difficilement
un second mari. Le Koriak peut ré])udier sa femme sans rendre
coni])tc de ses motifs ii personne; mais la rareté des cas de répudiation
semble prouver que le Koriak ne s'y décide qne lorsqu'il a de graves
laisoiis pour en agir ainsi. Les filles qui manquent Î\ la chasteté- sont
impitoyablement tuées par lenrs pères.
J / b é r é d i t é est très-solidement iustitnée chez les Koriaks. La dot de
la femme reste sa propriété particulière et exclusive jusqu'à la naissance
du premier enfant; mais alors le troupeau passe entre les mains
de l'homme, dans l'intérût des enfants. Lorsqu'une union est stérile,
les troupeaux communs passent aux plus proches parents, A la mort
du père, les tilles reçoivent tons les j'cnnes issus de ceux qu'on leur
a donnés i\ leur naissance; les frères se partagent le reste en portions
égales. La venve conserve tant qu'elle existe l'usufruit de sa dot;
mais, après sa mort, cette dot revient aux fils, qui, dans tous les partages,
doivent indemniser leurs soeurs pai- des cadeaux. Il se présente
souvent des cas emban'assauts, dont la solution a été prévue d'avance
par des règlements précis, hlntre plusieurs frères, le cadet peut, s'il devient
veuf ou s'il est célibataire, épouser la veuve de son frère aîné;
mais celui-ci n'a pas le droit de se mariei' avec la veuve de son frère
cadet. Lorsqu'un Koriak éjionse une veuve ou une femme divorcée, il
n'est pas obligé de se soumettre aux travaux d'épreuve et le mariage
a lieu immédiatement après qu'on s'est mis d'accord sur les conventions
rccijuoques. Tout cela démontre la simplicité et la pureté des moeurs
de ce peuple qui en est encore à l'état primitif.
Comme époux et paj'onts, les Koriaks font preuve d'une grande tendresse
les nns pour les.antres. Ils sont bons, honnêtes et justes. Hospitaliei's
jusqu'à, l'inconséquence, ils donnent il un ami leur dernière ressource.
D'un tempérament vif poui' la plupart, ils aiment la plaisanterie,
ont beaucoup d'esprit naturel, de rimagiiiation, et laissent même échapper
quelquefois de piquantes saillies. Mais s'ils sont offensés, leur rancune
dure longtemps. I.eurs bonnes qualités l'emportent assurément de beaucoup
sur les mauvaises; cependant tout liomme civilisé se sent repoussé
par leur malpropreté, qui dépasse toutes les limites du possible : on ne
peut assister sans le plus profond dégoût ii. la préparation de leurs
alimeuts; leurs habits sont couverts d'insectes repoussants, et, depuis
le moment de leur naissance, ils ne se lavent jamais, à moins qu'ils
ne tombent accidentellement dans l'eau. J.eur administration intérieure
est foj-t .simple : le chef do Fyoui'te décide dans tous les cas de
démêlés et d'arrangements; il en est de même pour les chefs de
chaque tribu, qui doivent être au nombre de luiit chez les Koriaks nomades.
Dirigeant très-habilement leurs tj'aineaux, ils traversent, pour
ainsi dire, au vol, avec un attelage do deux à quat)-e rennes, les contrées
les i)lus accidentées et les plus sauvages, suivant de près leurs
troupeaux souvent très-considérables, on cliassant les bêtes fauves. Kn
é t é , ils conduisent leurs l'cnnes dans les montagnes ])our les mettre ¡i
l'ahri des maringouins et pour les réconforter en même temps par de frais
pâturages. Le nombre des Koriaks nomades du district d'Ijighinsk et de
l'éti opavlovsk qui payent l'yassak se monte â peu près à 1,750; si l'on
y ajoute LOOÛ autres Koriaks errant snr les frontières dn pays des
Tcliouktchis, on arrive il un ensemble de 2,750 nomades des deux sexes,
ce qui porte, en y comprenant tous les Koriaks sédentaires, la population
totale de cette peuplade de 4,000 à 4,500 âmes.
Ils sont vigoureux et sains, et atteignent ordinairement un âge avancé;
mais leur séjour prolongé dans des yourtes enfumées produit quelquefois
de nombreuses ophtlialmies. Le nombre assez rest]'eint des Koriaks ne
peut s'expliquer que par les ravages causés par des épidémies, toutefois
assez rares, telles que la ])etitc vérole, la rougeole et des fièvres qui
les enlèvent par masses. Cela n'arriverait point si le Koriak avait un
peu moins d'éloignement pour l'eau et s'il en faisait plus fréquemment
usage dans un but de propreté. Les Koriaks ne laissent manquer
leurs malades ni de soins médicaux ni d'assistance religieuse ; mais lorsqu'ils
ont reconnu que tout est inutile, ils tuent sans scrupule le malade,
s'il est hors d'état de se tuer lui-même, aiin de le délivrer du mauvais
e.'iprit. Compassion barbare, qui commence cependant h faii'c place ù des
idées et à des sentiments plus chrétiens.
L a croyance it une continuation d'existence corpo]'cllc semblable à
celle de notre existence terrestre, professée par plusieurs peuples de
l'Asie iicaucoup plus civilisés, est aussi vivace et très-profonde cliez les
Koriaks. Les morts sont bi'ûlés en compagnie de rennes que l'on a tués
préalablement, de traîneaux, d'armes et d'ustensiles, aiin qu'ils puissent
s'élever aux cicux avec la fumée et qu'ils aient immédiatement sous
la main tout ce qui est nécessaire h la vie nomade. L'iniinmation parait
aux Koriaks indigne dn défunt. Sur la tombe, on plutôt sur le bûcher,
on tue tons les rennes qui ont été amenés, on mange ceux qui ne doivent
pas être brûlés, et on ne se retire qu'après ([ue le cadavre a été
com|déteraent consumé.
Les Koriaks nomades ne sont pas encore baptisés. Ijcur cliamanisme
il. •
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