
l ' i i r i ' M î s Diì i ; a i i k i { i ü i i h iilissiì.
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110 i'imivüi's ct (lo tous les ótros vivants. Son pouvoir est ¡ilimitó. 11
créa lullt co ([ui l'xisto, la lon-e, l'Iiomine, los vcgctiiux, etc., ot fixa ii.
111 |)la('o (iii'il Igtir aviiit assignée (ruvuiico le soleil^ hi lune et los étoiles.
II (ii-)i. lo l'on d'iuie île solitaire au milieu ilo TOcéau, et remi l'raiclio
il'uuo ibulaiuo Vdisino ilu cai) Oiiiniannuï. Î1 «.inic les liomnies, et nóiinnioias
il l'ail souvent, dans son courroux, desceudi-e sni- cnx le nmllieui'
o( dos iiialudies cruolies. iSa l'ésidonco est située vers l'orient, non loin
lies sonrces du flonve Nailiss, oii il est ¡nfiecossible iion-sonloinoiit «nx
inoi'Iels, niais uu'ine aux osjirits : le ventilo l'c.st seul älteste sa jirósence.
Sa vie et SOS PX|)loits coiistiiuoiit les sents dogmes religieux dos Koloelies,
ol Imite leur nioi-olo est l'eiil'onnéo dans ce paragrajilie ; Vivons ct agissons
conune Klil véciil et agit. — Tont, dans la créatiou, trouve son
éolairrissement ini son interprétation dans la légende de la vie d'iilil et
de .ses aciions. Daus la mytlndogie dos Koloelies, Kanonk est uu |îersomiage
mystérieux saus coniiiionooinent ni fin, plus puissant (lu'Klil,
mais (jiii n ' a ])(iiut eu de |i!irt directe îl la création, Los X'olociies ont,
en onti'e, inie inuumbrable quantité de divinités snhaltenies ou esprits,
nommés Veks, (|ui- les ehainaiies (m magiciens (ilcliths) invo(|iienl. pendani
leurs ))rièros «t leurs conjurations. Cliaque cliamane a ses es])rits particuliers
qni sont constamment il ses ordres, ot. outre cenx-ci, une quantité
d ' a u t r e s esprits dout le concours protecteuj' ne lui est assuré qu'en
cei'taiiies uocasiuns. Ces csjirits sont divisés eu trois catégories: en génies
supérieurs, eu esprits torresti'os habitant les régions dn nord, et en
espi'its de la iiier. Les jiroinier.s sont les génies des héros tués à la
g u e r r e ; ils hahitont le ciel et se nundi'cnl ordinairement dons les aurores
linréales. Les esprits de la terre sont ceux do riiommo décédé do mort
naturel le, et apparaissent aux cliamaucs sous la for nie d'animaux terrestres.
Les génies de la mer soni ceux dos animaux aquatiiiiies, ot.se
montrent sous cette fornie. Outre ces esprits, chaque Koloche a son yok,
(|ui l'entoure sans cesse cumme uu génie tutélaire. î\rais s'il devient
mauvais et impur, son yek l'ahamlonne on parfois môme cause sa mort.
Tous oes esprits nimoiit rextrénie propreté et ne peuvent être conjurés
(|iùui hruit d'un tambourin ou d'un instrument {¡ui représente nn oiseau
([ueloonque eu bois creux et j'onipli de petits cailloux, do telle façon que
chaque mouvement de Toisean occasionne un certain hrnit. Dans tous les
chants et danses on se sei't do cet instrument cause du bruit quii fait.
Les Koloelies croient l'immoi-talité de l'àme et à la métempsyclioso ;
mais co ilernier point de doctrine ne s'ajipliquc pas aux animaux; il
se rapporte uniquement ¡\ l'espèce humaine, et spécialement aux parents
du sexe féminin. Les légendes des Koloches parlent également d'un
déluge universel pendant lequel les liommes se .sauvèrent dans un grand
bâtiment Huttaut qni échoua sur un roclier après l'écoulement des eaux
et se brisa eu denx uioiliés; c'est de Iii, selon eux. que provient la diversité
des langues, Los Koloches rejiréseuteut une des deux moitiés de
la population renfermée dans le bâtiment échoué, et les autres peuples
de la terre rciirésenteiit l'autre moitié.
Le chamanismo dos Koloches est non moins important ot tout aussi
étroitement lié il. leur foi religieuse. Comme chez tous les peuples sauvages
du nord de l'Asie et de rAmériquo, le chamanisuie joue un grand
rulo parmi'eux et se reproduit partout .sous la même foi'me. Cette coïncidence
entre peu])lades qui, quoique vivant sous les mêmes influences
do climat, de sol et do \*égétation, sout cependant séparées les unes des
a u t r e s par des espaces immenses, constitue uu fait fort remarquable ]}ouila
science. Les paroles et les actes des chamanes sont considérés ])ar
les Kolo'ches comme infaillibles, et on leur accorde une confiance illimitée.
La défense de manger la chair de la baleine, considérée par toutiîs les
a u t r e s peuplades do la còte nord-ouest de l'Amérique septentrionale comme
uu mots oxce.ssivement délicat, émane directement des cliamanes, ipii en
ont interdit l'usage leurs compairiotes pour des motifs inconnus. Le
cliamane a le pouvoir d'évoquer les es])rits ct de les rendre serviahles,
ce qui se pratique au moyen des plus, singulières ct des i)lus oxtravagantos
contorsions, auxquelles on attribue uiie puissance nuigiqne. T^e but
de la magie, en général, est do counaitre l'aveiiir, d'empéclier et de
prévenir le malheur et la l'uine, il l'aide de ces esprits asservis. Le
chamanismo est le plus souvent héréditaire, c'est-ii-dire que le sacerdoce
(lu'il reiiréseuto i)a.sse au (ils ou au potit-tils du cliamane avec tout son
mysticisme et ses attributs, tels que masques, tambourins, courroies, etc.;
cependant les lîls do chamanes uo sont pas toujours on état de îe devenir
eux-mêmes. Il est nécessaire, jiour arriver îi cet état, d'avoir le pouvoir
de se concilier le concours des esprits ot de se mettre avec eux
on contact et on relation suivie. Quiconque veut s'y préparer se rend
pour quelque temps dans une forêt ou sur une montagne, l'abri du
voisinage des hommes. Il s'y arrête do trois (|natre semaines, sç nourrissant
d'une racine, jusqu'à ce que les esjirits qui s'apiirochent lui envoient
une vipère de rivière, dans la langue de laquelle ou suppose cachées
toute la force et toute la puissance mystérieuse du chamanisuie. La superstition
voulait autrefois que tout individu non initié qui découvrait
ce secret fut, par cela même, exposé à une mort prochaine; il on
r é s u l t a que, jusqu'i\ l'arrivée dos llusscs,^aucuu Koloche n'aurait osé tuer
une de ces vipères ; mais aujourd'hui l'expérience et la cupidité ont fait
abolir ce préjugé. Après .plusieurs antres cérémonies mystérieuses, le nouveau
chamaue retourne très-affamé ct tout amaigri aup'rès de sa famille,
où l'on met aussitôt à l'épreuve son pouvoir et sa science magiques.
L'honneur et la considéi'ation dn chauiano dépendent <lu nombro de ses •
esprits familiers qui, lorsqu'il sait adroitement user de leur intiueuce,
contribuent; essentiellement à son bien-être, l'endant les jours désignés
pijur l'opération du chamanisme ou de la mag'ie, les parents du chamaue,
qui r;issistent en tout, non-souleineut n'osent prendre aucune nourriture,
mais ils poussent même le scrupule jusqu'il se purifier l'ostoinac au moyeu
d'un vofiiitif. L a solennité commenco au coucher du soleil et dure jusqu'il
l ' a u r o r e suivante. Dans la cabane du cliamane, qui a été appropriée le
mieux possible, se réunissent tous les Koloches qui veulent participer il
la magie; et hommes et femmes cntouneut uu chant dont le rliythme est
marqué en frappant sur un tambourin. Après que le cliamane s'est revêtu
do son costume de cérémonie et recouvert le visage d'iui masque, il
commence à conrij- autour du feu allumé au milieu do la cabane; il courbe
ot fait ployer son corps en suivant la mesure frappée sur le tambourin,
e t se balance ù droite et à gaucho avec violenco au point de se disloquer,
ju.squ'à ce qu'enfin ses yeux, constamment dirigés vers la cheminée pendant
sa course tourbillonnante, soient entièrement convulsés dans leur
orbite. Soudain il s'arrête, examine le dessus du tambourin, et commeuce
il pousser d'afi'reux hurlements; les chants cessent ct tous les regards
sont dirigés sur lui. A la révélation de chaqiie esprit, ie chamane change
do masque; c'est-à-dire qu'il met le masque corrc.spondant an génie avec
lequel il est momentanément en contact spirituel: c'est alors, dit-on, que
toutes ses paroles sont des inspirations de l'esprit.
Si l'on veut essayer de décomposer eu lettres toniques la langue Koloclie,"
(h)ut nous avons déjà indiqué les particulai-ités dans ce qu'elles out d'opposé
aux langues eskiinos eu général, on eu trouvei-a à peu près trente;
mais si l'on ne s'arrête pas à ces nuances, on i-econuaîtra que la langue
koloche n'en contáent pas plus de dix-sept, dont la jilupart ont beaucoup
d'analogie avec les sons de la langue russe; on y trouve aussi beaucoup
de mots composés. Les déclinaisons no contiennent qu'un nominatif et un
génitif. Il y a six temps dans les v^bos.
Ü U i i A L E X T S E « O U O r t JALAKlOlUTEiS,
Les Ougalentses on Ougalakhmiites. voisins oocidentanx des Koloches
marilinios, résident on hiver auiirès d'une petite baie située en i'ace de
r i l e de Kadiak . et .s'en éloignent pendant l'été pour aller à la ])écbe
sur l'omliouchure du fleuve de Cuivre. Les trente familles dont ils se
composent ne comiitent giièi'o au delà de cent individus. Ils sont ])acifiques,
soumis, et ressemblent ¡ihis aux Koloches ¡)ar leurs usages et
leurs notions religieuses que iiar loui- langue.
En ce (|ui coucorue l'aflinité do la langue ougaiaklimute avec le groupe
linguistique du voisinage, le savant Leopold Hadlov s'exprime ainsi : <Dien
(jue par leur situation géographique et leiii- genre do vie, dépeint par
P E U P L E S DE L ' AMÉ R I Q U E IIUSSE.
l'amiral Wiungel, les Oiigakkliimites' soient constanjment en rapport
avec les tribus qni appartiennent à trois groupes lingnistiqnes (lifferents,
c ' c s t - a - d i r e anx Kadiaiis et aux Tcliongatclies (Eskimos), aux Àtnaïens
(peuple kénalen on atapaska) et enfin aux Koloelies, on ne remarque
cependant dans leur langue que peu d'analogie avec celle des deux premiers
peuples. Ou peut afflrmcr avec certitude qu'il n'existe aucune
identité entre les dialectes eskimos et celui des Ougalaklimutes. On n'y
trouve mime que peu de mots qui lui soient communs avec la langue
k i n a ï e n n e dans l'acception la plus restreinte ; .mai s il parait qu'on pont
considérer ])rincipalement la langue atnaïenne ainsi que celle des Koltchanes
(Galtsa]ics) comme des anneaux intermédiaires entre la langue
ongalakhmnte et? celle des Ké naïens prises dans une acception plus étendue.
L a langue ougaiaklimute établirait conséqucmmcnt une sorte de lien de
p a r e n t é entre les langues koloelies et les langues atapaskas, s'il est per-'
mis toutefois de reconnaître cette parenté d'après les seules consonnanceS
de quelques mots, et sans avoir une connaissance exacte dn caractère
généra! ct de la construction des langues en question. Le nombre des
mots ougalaklimutes qui sont identiques par le sou ct la signification
avec f'idiomé tlinkitc (koloelie) est beaucoup plus considérable.
I.")
Du nombre et de la signification de t.ant de mots ciupnmfés |iar les
Oiigalaklimntes il la langue des THiikites il semble ré.sulter que les rapports
de ces deux peuples entre eux doivent être beaucoup plus fréquents
qu'avec les tribus kénaïennes ct eskimos, ou qu'ils sont, comme l'aHiniieiit
d ' a i l l e u r s Wrangel et Veniaminov, d'une parenté rceliemeiit iihis ra]i]irocliée
avec les premiers qu'avec les antres; cela sert aussi à cxpliqiii'i'
comment il se fait que les Tlinkites soient iiarveniis relativement il un
plus liant degré de civilisation, probablenieiit par suite de leurs ra|i|uirls
j a d i s plus fréquents avec des Kuropéens ou ]ient-ètre en raison de leiir.s
facultés intellectuelles ]ilus développées. Car bien que plusieurs dos mots
empruntés anx Tlinkites désignent des objets restes longtemps inconnus
aux Ougalaklimutes et dont les notions leur ont été cerlaiiicnient transmises
par leurs voisins, nn gr.and nombre d'antres expressions n'avaient
aucun besoin de leur être empriiutces et semlilcnt idutot attester nne
origine commune. Dans sa manière mémo de former les mots qu'il
emprunte aux langues étrangères, l'Oiigalaklimute se. disl iiigue essentiellement
du Kéuaïeu, circonstance qui témoigne encore en faveur de l'identité
do raee entre le peuple ougaiaklimute et le peuple tliukife.