
Il iil
• j: :
l i
4 2 P E U P L E S OUIULO-ALTAÍQUES.
l a b o u r e u r s ou berf^'crs et lialiitcnt des demeures fixes. Ils ont aussi
coiisorvé leur lauyue, qui ressemble au ilialeetc katcliinsk. Quaut aux
a u t r e s , ils souL deveinis tout à fait Russes. Tous professent le cliristiauisiiie.
l / u i d o u s s d'Abalakov un dos Karaassiiitses des forets, d'origine samoïède,
a ótó décrit ii. l'ai-ticle Sainoïcdcs.
l.'uulouss d'Agoulsk consistait autrefois en deux tribus, réduites auj
o u i ' d ' l i u ! à 70 âmes par suite des ravages de la petite vérole. Dans les
d c n i i e r s tennis, ils se sont établis an village d'Agoiilsk, sur la rivière
A g o u l , et sont devenus tont ii fai t Kusses par la religion, le langage et
le genre de vie. Restes des anciens Ivottes et de môme origine que les
anciens Assanes, ils ne sont ni Samoïôdes ni Tatars.
La tribu des Karagasses, la pins orientale des races iiinio-samoïèdes,
e s t celle qui succomba la première sous l'infhieuce puissante des Tatars-
K'atcliintses. Ce jieuple était déjà tatar lorsqu'il s'est établi dans le dist
r i c t (le Nijué-Oudinsk du gouvernement dTrkoutsk, sa residence actuelle.
SI l'origine iinno-samoïède des Karagasses prouve qu'ils sont un penplc
c l i a s s e n r , ce qui ne se rencontre jamais cliez les Tatars, néanmoins, par
l e u r langue, leurs croyances religieuses, leurs moeurs et leur costume,
ils se sont transformés en de véritables Tatars. Leur diiilectô tient plus
de celui des Soïotes que de celui des Katchintses. Leur nombre ayant
considéi'ablement diminué, ils ne comptent actuellement qu'environ 500
anies dos deux sexes, et se divisent en cinq oulonss. On les voit errant
s u r les rives des fleuves- qui prennent leur source dans les monts Saïanes,
e t ils sont voisins des Kamassintses, des Soïotes et des Bouriates. IjCs
l ù a r a g a s s e s sont de taille moyenne et de bonne constitution, mais peu
robustes. Ils ont la tòte petite, les épaules et les hanches étroites, les
mains et les pieds mignons, les ehevenx noirs et plats, de petits yeux,
le fi'ont bas et le uez effilé. Par leur extérieur ils ressemblent plus aux
K i r g l i i z - K a ï s s a k s de la Horde :JIoycnne qu'aux Jfongols. Les hommes et
les femmes portent pi'csque le même costume, qui ae diffère que par la
coifftire. Il consiste principalement en un court kaftan qui ressemble
beaucoup à celui des Russes. Ils portent, à l'exemple des Koriaks, de
ronds et larges chapeaux de joues ; et pour leur tenir lieu de bas ils
s'enveloppent les pieds avec de l'écorce d'arbres, ce qui ne se pratique
ni chez les Samoïèdes ni chez d'autres peuples nomades, à l'exception
p e u t - ê t r e de leurs voisins les plus jiroches. Ils s'occupent de chasse et
de l'élÈve des rennes. Les Karagasses sont doux, quoiqu'ils aiment extrao
r d i n a i r e m e n t l'eau-dc-vie. La Russie leur est principalement redevable
d e la découverte des lavages d'or dans la Sibéiàe oi'ientale. Quoique
b a p t i s é s depuis plusieurs générations, ils ne sont chrétiens que de nom.
A v a n t leur conversion, ils n'avaient ni les idoles difformes ni les cha-.
maues des Samoïèdes ; ils adoraient le soleil, le ciel, Qtc., et Icnr offraient
l a tète et le coeur de chaque animal tué; offrande sanglante que leurs
voisins consacraient aussi aux montagnes et aux fleuves. On croit que
les Karagasses, comme les autres races nomades d'origine étrangère dovenues
tatares et russes par la suite des temps et dont la langue présente
d e l'affinité avec celle des Samoïèdes et des Ostiaks, sont un reste de
l a grande masse des peuples qui furent chassés jadis de la Sibérie méridionale
par un puissant ennemi, A l'appui do cette opiiiion, outre la
p r e u v e qui résulte de la conservation de la langue nationale, ou en
possède encore nnc autre établie par la découverte d'anciennes idole.«;
e n t e r r é e s sur les rives escarpées de l'Yénisséi et de ses affluents. Ces
idoles représentent différente objets, entre antres des animaux, parmi
lesquels le renne domestique (qui n'existe plus aujourd'hui dans ces cont
r é e s ) jonc un rôle important. Tantôt il est représenté monté par un
c a v a l i e r vétu d'un habit étroit et court, coiffé d'un grand chapeau rond
e t tenant un arc tendu dans la main; tantôt couché docilement devant
un homme qu'un chien accompagne.
Les Soïot;es, en partie voisins des précédents et demeurant près de
la frontière chinoise, quelques-uns même au delà, sont également une
r a c e samoïède devenue entièrement tatare et même boui-iatc, ce qui a
eu lieu pour les Soïotes habitant la steppe Tounkine par suite de leur
m é l a n g e avec les Bonriates. Quant au petit nombre des Soïotes vivant
dans les monts Saïanes, ils conservent encore quelques vestiges de leur
o r i g i n e vraisemblablement samoïède. Aujourd'hui ils professent tous le
lamaïsme.
L a simplicité de leni'S vêtements atteste la rudesse de leur genre de
vie. Leur costume de voyage consiste en un manteau kirghiz fait de
poil de chameau, en une espèce de calotte de crin de cheval, et en un
bonnet tatar rond ii larges bords.
L e s habitants des monts Saïanes sont communément appelés Saïaues.
11 faut compter parmi eux la tribu Ouriang-Kliaï, connue depuis peu
de temps et qui offre il l'ethnologue un riche champ d'observations.
T É L É OU TES.
Nous nommons Téléoutes, Tatars-Téléoutes ou Kalmouks blancs, par
opposition aux Kalmouks noirs ou de l'Altaï (dénominations qui se i)réseJitent
souvent, sous divers sens, cliez les peuples asiatiques et même
s l a v e s ) , une peuplade devenue aujourd'hui tatare, principalement par sa
l a n g u e et par son culte, mais autrefois kalmonlce, peut-être finno-samoïcdc
il sa souche primitive. Elle habite le gouvernement de Tomsk. Une partie
d e cette peuplade appartient à la Russie depuis la chute de l'empii-e
des Dzoungars, dont la ruine commença dès l'année 1755; l'autre partie
est vemi s'établir en Russie au'commencement du dix-septième siècle,
dans les environs de Tomsk et de Kouznetsk ; les uns poussés par la
. nécessité, les autres par la CJ-ainte de tomber sous le joug des Kalmouks.
Mêlés plus tard h des querelles sans cesse renaissantes, ils regagnèrent
pour la plupart leur ancienne résidence. I^es Téléoutes du gouvei'nement
d e Tomsk appartiennent il la même catégorie que les Tatars du gouvernement
d'Yénisséisk et ne sont qu'une branche des aborigènes des monts
Saïaues, qui, après avoir été refoulés-vers l'ouest, durent se retirer plus
t a r d vers le nord. Les premiers diffèrent entièrement des Kalmouks par
l e s traits du visage et par la structure du coqis ; ils se nomment entj-e
eux Télesses, et sont appelés Tatari-Tôlcoutes ou Koumandincs par les
R u s s e s , iï cause du lac Téletsk et de la petite rivièi-c de Koumanda,
aux bords desquels ils résident de préférence. Quoique tout h. iait Tatars,
ils sont les vérital)lcs descendants des Téléoutes (pii se mélangèrent avec
les Télesses. Ces Tatars-Téléoutes se réfugièrent pour la plupart chez
l e u r s voisins orientaux et leui-s frères de race les Saïanes. Ils parlent
tous la langue russe et comptent une population de plus de 2,000 indiv
i d u s , non compris les femmes. Ils se divisent en huit tribus descendant
des sujets du fi'ère du klian Koutchoum, régnant dans les steppes de
S a g a ï s k , oii vivent encore de nos jours quelques Samoïèdes dispersés
dans leurs établissements primitifs. Les Tatars-Téléoutes habitent auj
o u r d ' h u i la rive gauche de la liiia, et principalement les villages colonisés
; ils s'occupent d'agriculture, de l'élève du clieval et dn bétail,
de pêche et de chasse. J.eurs villages consistent c]i un petit nombre de
maisons en bois irréguÙèi'cment disposées et dont la construction se l'app
r o c h c beaucoup de celle des maisons des Finnois sur le Ladoga, des
M o r d v i n e s et des Tchouvaches. Ces Tiitars-Téléoutes, qui sont tout à fait
les mômes que ceux de Tom.sk et de Konznetsk, passèrent, seulement
a p r è s leur entière soumission à la Ru.ssie, de l'état nomade à l'état
s é d e n t a i r e , cl apprirent des Russes à cultiver la terre et îi former
des établissements permanents. Sur la rive gauche de la Hiia ils ont
les traits du visage encore moins mongols que sur le lac Téletsk, et
r h a b i l l e m e n t des hommes est tout auti e ; leur iihysionomie et leur cost
u m e raiipellent d'une manière saisissante les J'inlandais et les Karels.
Ils portent, comme premiei- vêtement, une longue robe, puis de graud.s
p a n t a l o n s en étoffe bleu foncé, et, par-dessus, uu long surtout IL manches
é t r o i t e s . Ils se coiffent d'un petit honuet Îi bords rcfci-oiissés, et à Icm'
c e i n t u r e sont attachés différents objets d'utilité. Les hommes se rasent
t o u t e la tête, à l'exception d'une mèche de clieveiix qu'ils conservent
s u r le sommet, îi l'instar des Chinois. Les femmes, assez bien faites,
fument aussi bien que les liommes. Dans toutes les habiludcs ordinaires
de la vie, les Téléoutes se distinguent d'une manière frajipante des tribus
P E U P L E S OUIULO-ALTAIQUKS. •13
t a t a r e s et mongoles. Un petit nombre d'entre eux seulement s'est convert
i au christianisme; ils résident sur les rives de la JJiia, et même
encore plus au sud.
Los Téléoutes on Télengoutes qui-liabitcnt le cours supérieur de la
M r a s s a , de la Kondoma cl. du Tom, [irésentent une population de pins
de 5,000 fîmes, parmi lesquelles le nombre des hommes excède celui des
femmes. Ce penplc comi)tait originairement un peu |)lns do 100 familles,
r e s t e s de celles (|ui, après avoir précédemment émigré ¡i. Tiunsk et ft
ICouznetsk-, étaient ensuite retournées dans leur pays. Cette peuplade est
d e v e n u e , dans les derniers Icmjis, plus considérahlo, d'abord par l'accroissement
imtiirel de la iio])nlation, ensuite ]iar l'arrivée des Tatars de
l ' Y é n i s s é i supérieur.
T A ' l ' A l i S l i r CArCASE.
Nous appelons Tntars ilii C.nicaso (nom rjiio les Uiissos donnent
coninumómont, ninis inoxactonient, à tons les peniiles montaiïnnrds
(le cette contrée) les trilins (roriglne tniTpie, c'est-iVdire tatnre, qni
(non conii)i-is les Nogaïs do vei'sant septentrional des nionlagncs dn
Canease) liabitcnt les rives occidentales de la moi- Cas|nonne cl principalement
la ]ia.i-tic orientale de la Ti-anseaneasic. Il tant considérer ces
t r i l m s tatares de la Transcancasie, connues vnlgaiiemont sous le nom de
nuisnlninns, comme les nomlii-enx débris de colles rjui ont j)Oi-tó la civilisation
do tout le pays du Caucase au point où elle était parvenue avant
l'intlnencc russe. Los aborigènes des conti-ccs de la Traiiscancasie sout
de i-aco kai-tvc.lo ou géorgienne, liajliane ou armcuienne, et iranc (persane
et koui-de). Les Persans se mclangércnt avec les Tatars, leurs corel
i g i o n n a i r e s, nui avaient pénétré dans le jiajs; et vraisemblablement dp
c e t t e agglomération se fonna, an milieu des pâturages du Konr et do
l ' A ï a x , le royanme do Oliirvan, ,,ui ,dus tard se divisa en plusicui's
idianats qui existaient encoi-e do, nos jours. l,a première migration des
races tatai'cs vers la cote occidentale ¡le la mer Caspienne doit avoir
été postérieure à la destruction du l'oyaumo de Kbovarcsm (Kbaresni)
par los bordes de Ïcllinggbis-Kban et après la lente ot successive disp
a r i t i (m du cours infoideur do l'Amou-Dai-ia, qui avait jirobablement son
emboucbui'e dans la mer Caspieime, et qui actncllemont se .jette dans
la mer d'Aral. Le manque d'ean dû ii cette circonstance rendit probablement
inbabitable une grande étendue de terrain et contraignit les
h a b i t a n t s de cette contrée a cberclier nne auti-e patrie.
L a lace tatare, qui s'était avancéc dans la Transeancasie, le long dn
K(UIV, n'occupe pas actuellement dans le Canease une région cii-conscritc
ilans des limites déterminées, mais se ti'onve établie eu différents endroits.
Comme tous les peuples asiatiques, les liordes innombrables de race
t r a q u e (tatai'e) sorties des steppes do l'Asie centrale se dirigèrent par
deux i-outes vers l'Occident, soit eu passant par les steppes an nord do
la nier Caspienne, soit par le sud en traversant l'Asie I t ineurc. De cette
manière, les Tatars pénétrèrent par le nord et par le sud dans les pays
du Caucase. Ils s'établirent d'abord au nord, dans la partie orientale
dn gmivcrnemcnt de Stavropid, dans la plaine des Koumyts et dans les
àpros goiges des montagnes, entre le cours supérieur du Kouban et celui
de l'Ouronpo, oi"! ils lurent sans dente i-el'oulés plus tard par les .Kabavdius.
Par le snd, ces Tatars pénétrèvent avec leui-s ti-oupeaux le long
lie la vaste plaioc qu'arrose le K'our. Il faut iTmarqncr que ces derniers
sont chiites, l;andis que la nmjeuie pai'tio des antres 'l'atar.s dn Caucase
sout sonnuites (sectateurs d'Omar).
Le cruel conquérant Nadyr-Clmlili (i\adyr-S(diab) f.iiTa les Tatar-s du
Canease a devenir cliiitcs, tmnlis que leurs frères de race qni demeurent
dans les numtagues du Caucase restèreul. soumdtes. Nation dominante
pendant longtomiis dans le jniys, ello vit jjlus tard sa puissance s'écnm-
Icr, et déjà, sons le i-ègoe do Piori'o le (Irand. le ebamkbal de Tavkou,
les kluins de .Derbeut et de llak-on prêtaient serment de lidélité à la
ItusSie. Los khanats de Oliirvan, île Cliéki, de flandja, de .Karabagli el
iilusieurs autres suivirent cet exeniide sous le règne do l'impériitrice
Catberiue II. l'Iiis tard ils violiu-ent leur .serment: mais Tsil.siaue, prince
do (iéorgic combattant îi la tétc des troiipe.s russes, soumit dans de brillantes
exiiéditions d'abord le kbanat do (laodja, juiis successivement tous
les antros; il prit d'assaut, eu ISO-i, le tort oii l'on voit anjoiinriiiiL la
ville d'Hlisa.liotli]ioi, ot perdit lu vie bienlol, après. Plus fard la Perse,
ilyant soutenu ulli' giiei'ro mnlboilrcn.sc contre la Itiissie, lui céda, on
1S1.3, les kbaiiats de Karabagli, (iaiidja, Cliélii. Cbirvaii, Dorbent. Koiiba
liakoii et Talycli, ot s'abstint de toute iniliieneo dans le Daghestan, in
( i c o r g i e , i'Imérél.io el l'.Mikliasio,
L e s Tatars du Caucase, y compris les 9.5,000 du goiivernemciit de
Stavropol (qui appartieimeiit par leur origine aux Tatars d'Astralilmn el
aux Nogals) ot environ 5,000 Tiirkmènc.s, forment une )iopulation de
0 0 0 , 0 0 0 âmes.
Les inlliiencos jiolitiquos, climatériqiics et locillos, agissaiil sur bi
moral aussi bien que sur le physique des Tatars du Caucase, les ont
m a r q u é s d'un cachet iiarticidier qui les distingue d'iiiic manièi'c caract
é r i s t i q u e de leurs frères de l'acc commo de leurs antres voisins. La
noblesse que l'on remarque dans leur oxlérienr est un héritage de la
p é r i o d e de leur pui.s,sauee et do leur doiuinatioii ; mais cc (pi'il y a quelquefois
de mauvais dans leurs pensées et leur conduite date do l'époqno
d e leur soumission aux Persan,s, dont l'influence a beanconp contribué è,
d é n a t u r e r le caractère primitif de ces ïatars, qni, d'nu autre coté, ont
puisé dans cc contact une civilisation élevée et uu cerfain éclat dans
les manières et le costume. Omettant ici les Tatars du gonvcrnenicnt
de Stavropol, nous mentionnons seulement jiour mémoire , et sans les
d é c r i r e jilns ainplcmeot, les Komnyks, peu intéressants nmlgi'é l'imiioitaiice
de leur population. Fixés entre le cours inférieur du Térck .et
eelni dn Soulak, ils ont été coiistaniment soumis à la Russie depnis le
r è g n e de Pierre le tlrand et ont adopté, avec les Karatchaïs (2,000),
les Jlalkars, Oiirouspcs, Tcliéghcm, Klioulani, Bériuglici et Balkars
( 9 , 0 0 0 ) , et les Nogals dn Konban (15,500), les moeurs et le costume
des peuples montagnards avec lesquels ils étaient on rappoi ts immédiats
e t continuels. On peut en diie autant dos habitants du territoire du
chamkhal de Tarkou, vassaux de la liussio (qui .sont pour la plupart des
Koumyks), ainsi que des liabitanfs du klianat de Mcichtonla. qni, fort
e m e n t mélangés aux Lesgliis, parlent le konmyk, dialecte )iarticulicr
du tatar.
P o u r donner la caractéi istiqnc des Tatars du Caucase, nous étudierons
s p é c i a l e m e n t cette grande masse presque compacte qui habite princi])alement
la Transeancasie, et dont la population se trouve répartie dans
p l u s i e u r s gonveriiements : dans celui de liak-ou, 500,000; dans la proviocc
dn llaghostan, 75,000 (sans y comprendre les Tatars susmcnlioimés
dos khanats va.ssaux), qui n'appartiennent cependant pas aux 'Tatars
d e la T'ranscaiieasie proprémeut dite; dans le gouvernement d'iirivau,
1110,000; et dans celui de Tiflis, 60,000.
Longtemps maîtres des régions dn Caucase, les Tatars de la Tifnsc
a u c a s i e sont les plus fiers de tous les T'aUirs en Russie, t'omnie nous
l ' a v o n s dit, c'est grâce a l'inllnciice persane qu'ils sont deveiiiis le peuple
le iilns civilisé parmi les musulmans dn Caucase.
-laloux de conserver leurs mceurs et leur religion, ils ne subissent
que lenteineut rinflnence de féloment l u s s e ; car les moeurs et la langue
dos Tatars, pénétrant toutes les existences au Caucase, agissent plus
p u i s s a n i n i om encoro que ne le font en hlnrope les moeurs et la langue des
f r a n ç a i s .
Avant l'invasion des Mongols, la pojnilafiou était iiicomparablement
pins nombreuse dans la partie orientale de la Transcaiicasic; mais lorsque
c e pays fut devenu le quartier d'hiver iiabifuel des hordes innombrables
qni y allluèrent do l'ioiéricnr de l'Asie, ses vastes |ilaînes se changèrent
en déserts et en solitudes. La végétation, jadis florissante, se trouvant
tout h coup privée d'irrigations artificielles, disparut peu îi peu sous
les rayons bridants d'un soleil tropical; et do nos jours même ces
cinitrécs ne sont propres au pâturage qnc pendant une partie de l'aiinée.
Cependant les ruines impo.saiitcs de très-grandes villes et de plus
i e u r s aqncdncs qui traversaient ies vallées dn Konr, de l'Arax et la
stoppe doMougausk, témoigneut encore de l'importante cnifnie et de
l a nombreuse ]iopulaliou d'autrefois. j\Lais ces énormes constructions ne
• i f
I ! i ï '
i