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P E Ü P L E S INnO-EUROl'ÉENS.
l e u r s si vigouiciix. Il faut rccoiinaitiT aussi qu'eu raison tics graudcs ilisl
a n c c s ijui séparout los localités les uucs des autres, il est bieu difficile
lluur ue pas ilirc iuipossililc, d'ulileiùr iiartout, et eu temps u]i|M)] tiui,'
les secours des médecius. Lu prédispositiou au scorbut est tris-lVeq
u e i i l e , surtout dans les coutréos du uoni, oii l'ai,' a „ue pcraicieuse
iulliiouce sur la co]n|iositiou du saug. Cela provient peut-éti'e de ce que
les llusses ont un saug d'une nature toute jjaiticulicie et qui exige
i n i p é r i e i i s e u i e n t des boissons acides et des aliiueuts d'un goiit l'elevé
d é f a n t desquels des syiuptôuics scorbutiques ue tardei-aient pas il se man
i f e s t e r clicz eux. Une nonn-itiu-e souvent mauvaise et qui n'offre
c u u c variété, des babltatioiis malsaines, peuvent y contribuer aussi;
mais lie serait-ce pas plutôt à ces soupes aux choux algies, ii ce pain
a ' s r e , mangé eu grande quantité, qu'il faudrait attribuer, la plupart du
temps, ces symptômes morbides'?
T,e plan uéccssairemcut restreint de cet ouvrage ne nous ¡lermet pas
d ' o i ï r i r au lecteur une description détaillée des usages si variés qui se
p r a t i q u e n t i l'époque îles naissances, des baptêmes, des uoccs, etc. Ces
u s a g e s sont assez généralciueiit les mêmes, ou du moins se ressemblent
b e a u c o u ] ) , dans les divers gouvernements de La Grande-Iiiissic : uons
n ' e n exposerons diiiic ici que les circonstances les plus caractéristiques.
A la naissance d'un enfant, on lui a])porte, ainsi qu'.'i la niÈre, des
c a d e a u x et toutes sortes de comestibles ; on dépose aussi de l'argent dans
l ' e a u où l'enfant doit être lavé, afin que, par la suite, il devienne beur
e u x et riclic. Il y a des contrées on la mère n'ose |ias s'asseoir avec
sou enfant il la table de famille avant un délai de trois .¡ours, et quelq
u e f o i s ¡)lns, lors meule que sa santé n'y met point obstacle: et la sagel'emme
doit préalableiueiit lui laver trois fois les mains, puis se los laver
a u s s i , afin que jiar ecs ablutions la mère soit piiriaée et la sage-femme
a p t e à entreprendre une nouvelle délivrance, La jeniie iiiére" reprend
o r d i n a i r e u i e n t ses travaux Iiabitiicls peu de .jours après sa délivrance.
I.e père du iiouvcaii-iié ou l'un de ses plus proclics parents invite
un parrain ( kouui ) et une marraine (kouma) qui doivent présenter
l ' e n f a n t au baptême; le premier, souvent même tous les deux, apport
e n t le pain et le sel, que l'on tient en très-liante estime et comme des
dons bénis de Dieu, parce qu'on les considère comme la base essentielle
des aliments nécessaires ii l'existence liiimaiiie. Dans une foule de circ
o i B t a u c e s , le jiain et le sel sont considérés comme un accessoire indispeusaMe.
Ou suppose que la présence de ces objets paralyse même l'iiillueiice
pernicieuse de l'esprit du mal. La marraine est tenue d'apporter
a u nouveau-né quelques archiues de toile, une clicmise et nue petite
c r o i x . Avec l'asseutimcut du prêtre, les parents de l'enfant fout coun
a i t r c le nom qu'il doit porter. Pendant le baptême, qui est accompagné
de diltcrentes cérémonies, le père n'est pas présent à l'église. Le jwrr
a i u et la marraine se font récijiroqiiemeut des cadeaux; celui que donne
la maiTaiiie ne consiste jamais qu'en nu essuie-main ; mais le ]iarraiu,
o u t r e les présents qu'il fait ii la marraine, donne aussi de l'argent à
l ' e n f a n t . I.'nii et l'autre contrarteilt l'obligalioii do |irondre soin de leur
hllciil iiciidaiit toute leur vie, eoutiinie respoetable et toiiebante que
t o u t e s les cla-sscs observent religieusenient. Durant tout le cours de son
e x i s t e n c e , l'eufaiit or]ibelin ou sans abri trouve eliez ses parrain el marr
a i n e iirotoclion et assistance, eoiuiue s'ils élaient ses ]iropies parents,
e t les tilleuls sont rareiueiit oubliés dans les testaments, La liante imp
o r t a n c e que l'on attarbe aux ioiictlons dn iiarraiu et do la marraine va
I"' <lWi'ii'l ilp se marier ensemble, couiiiie si ce titre
c r é a i t enire eux un lien de parenté naturelle, Aiu-ès le baptême ou so
mcl 11 table, le konui et la koiiina oee,i|uint les places d'iuniiiour. Durant
II-' repas, divers usages siiignliors sont observés peiiilaut (|u'iin fait circ
u l e r les iilats, surtout celui qui contient le gruau national (tarlia). Pais,
l i 1'opil.s Uni, le koum et la kouiiia s'embrassent, eoiuiue p.nir sceller la
l'iii'outé qui vient de s'établir entre eux deimis l'aeto dii bautème,
I . e s iiarents marient de bonne beure leurs enfants. Jusqu'à l'alTranebis-
» m e n t d u servage, ceux qui appailenaient * un domaine privé n'osaient
Ki'oudre aucune résolut sans l'assonlinient du seigneur, qui seul en dé-
" d a i t , et le plus souvent dans le sens ,1e ses propres intérêts, lin elTet
i v e e eliaquo nouvelle famille se formait une nouvelle unité de travail
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nommée tiaglo, eu sorte que la fortune du scigneui' se trouvait augmentée
p a r 1 a c c r o i s s eme n t des forces actives de son domaine,
Kii général, dans la Grande-H,issie, sauf parmi les ela.sses supér
i e u r e s , l'oiiinion du jeune homme ou de la jeune fllle a peu de iioids
d a n s la délibération relative au choix d'une épouse ou d'un mari l)'ori
i u a i r e , ce sont les père et mère, ou les autres parents, ou tout au
m o i n s les plus intimes eoniiaissanccs, qai arrangent et concluent les man
a g e s . On lient aniriiier qu'il règne chez les Russes de toutes les classes
IIII gout très-pronoueé pour intervenir dans loi mariages des jeunes
b i l e s de leur ,,areuté ou seulement de leur société intime ; ils aiment ii
s e r v i r d'inhrmédiaires ou il charger de ce rôle une femme il laquelle
ou donne le nom de svakha. C'est vraiment une chose singulière et trèsc
a r a c t é r i . s l i q u e que, contraireuieut i ce qui se pratique chez les l'etlts-
J i u s s i e u s , la conviction intime, le sentiment personnel, le pciichant nat
u r e l ,lu coeur et la syiiipathie mutuelle soient moins consultés et si peu
p r i s en considération par les Eusses, même dans les classes éclairées,
q u e l'intinence étrangère, les suggestions, les eonvcnauces présumées
d ' i n t é r ê t et de position, etc. Les jeunes filles sont ii la vérité .animées
d u désir très-naturel do se marier proniptement ; mais ce sentiment est
moins le résultat d'une aspiration du coeur que dn besoin do se créer
u n e certaine indépendance et de s'afTrauchir, dans la vie domestique et
s o c i a l e , de l'autorité des parents. En tout cas, ce n'est pas sans au
p r o f o n d étoiinemcut qu'on entend fréquemment des jeunes persoiiues dire
q u ' a p r è s leur mari,age elles aiineroiit l'éponx qu'on leur présente mais
q u ' a u t r e m e n t elles ue se sentiraient capables d'aucune véritable affection
])0U1- lui.
D a n s les classes inférieures de la population, et surtout à la campagne,
c e sont, ainsi que uons l'avons dit, les parent-s - et jusqu'ici le seigneur
- qui marient les jeunes gens. Dans les villes, les mariages se font
, g e u e r a l e u i e u ( , du moins parmi la basse classe, par l'intcrvcntioii des
a m i s , qui souvent viennent de se marier ciix-mélnes et qui présentent
a l o r s aux jeunes tilles de la société qu'ils fréquentent un grand nombre
d e jeunes gens tout ii fait inconnus de celles-ci et dont ils fout success
i v e m e n t l'éloge, jusqu'au moment où l'on tombe d'accord après quelques
e n t r e v u e s . Il n'y a ji.as très-longtemps oiicore que, même à St-Pétersb
o u r g , le second jour de Pentecôte, les jeunes filles il marier apparten
a n t il la classe marchande venaient au jardin d'Été s'exposer aux reg
a r d s du public dans leurs plus riches toilettes et accouipagnécs d'ent
r e m e t t e u s e s (svakhas). Les jeunes gens du commerce désireux de se
m a r i e r se promenaient lentement devant elles, tout disposés ii fixer leur
c h o i x aussitôt qu'ils croyaient avoir rencontre la femme digne de dev
e n i r leur compagne. Dans la classe iiuirebandc, l'infinencc des parents
p r é d o m i n e , et l'action de la svaklia est jusqu' à présent restée toute-puiss
a n t e . On règle d'abord toutes les conditions du mariage, la dot, le
t r o u s s e a u , etc,, etc,; puis l'eu réunit les jeunes gens; les fiançailles sont
c é l é b r é e s , et, quelque temps après, la noce. Les fiançailles ue durent
j a m a i s bien longtemps ; les jeunes gens restent promis tout au pins aut
a n t de semaines ou de mois que très-fréquemmcut on l'est d'années
e u Allemagne, On ue s'engage presque jamais et on ue célèbre point
p u b l i q u e m e n t de fiançailles sans fixer eu luéuic temps l'époque du ma-
- i a g o . Contracter jeune une promesse de mariage; fonder sou espoir sur
m avenir incertain et encore éloigné; ne se marier qu'après de long
u e s amiées avec l'objet d'une inclination de jeunesse : ce sont lii des
f o r m e s et des précautions que le Russe ignore absolument ou qu'il ne
p r a t i i p i c que dans des cas exceptionnels. 11 faut convenir que le Russe
n ' e s t pas homme à subir une longue attente et à faire preuve d'une
l e r s é v é r a n c e nidemeiit éprouvée. C'est la raison des nombreuses décept
i o n s qu'il rciicoiitre dans le mariage, des regrets et du malheur qui
s o u v e n t en sont l'inévitable suite. Dans l'antique Russie, une fille non
m a r i é e n'avait aucune position dans la société civile: il ne lui restait
d ' a u t r e refuge que le couvent. .Insqu'à présent mcnie, les vieilles filles
s o n t peu considérées en Russie : coiitrairenient à ce qui a lieu dans
d ' a u t r e s pays, une demoiselle de plus de vingt ans ue p.assc déjà plus
p o u r jeune et compte généralement au nombre des vieilles filles. Le
. g o n v e r i i e m e i i t , qui fait des sacrifices iminenses jionr l'éducation des
e n f a n t s des fmictionnaircs publics placés à tons les degrés de la hiér
a r c h i e , a pourvu aussi, de la nianière la plus noble et la plus digue,
a u x moyens d'existence des filles et des veuves des ofiiciers et des emp
l o y é s de l'Etat décédés sans fortune. Dans les basses classes dn peu]ile.
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