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P E 1 I P L I Ì 8 INDO-HÜROPÉBNS. 117
depuis line ó|)0(iuc aiitcrioiirc íi l'histoire de ce pays, des Suédois dont
le nombre dimiimc d'année en année et qui, peu coniuis et |)cii étudiés,
se ilistingueiit néiinmoins par beanconp de particulai'itós dans le gonrc de
vie les moeurs et la langue, des Ksthoniens ainsi'que de leurs fi-ùros de
race en Suéde e(. eu Finlande. Malgi-é rinñuencc absorbante et coiitiinicllc
d'une nationalité étrangère (esüionieiuic) cfFaraiit les moeurs, la tradition
et la langiie, le Suédois tient cependant fermement, avec l'()]iiniiltreté qui
lui est propre, aux usages de ses ancêtres, et il conserve surtout sa
langue comme un joyau précieux, héritage des temps primitifs avant
l'invasion des tribus voisines de race étrangère.
< Quand et comment ces Suédois sont-ils venus s'établii- en ces lieux,
c'est ce qu'on no peut dire avec cci-titiule. L'idée d'une ]iopulation germanique
refoulée dans ces conti'ces par des peuples de race finnoise a
été récemment émise, et cette opinion, soutenue avec beaucouji de sagacité,
se trouve appuyée sur des probabilités historiques. Comme colonies
varoegues, leur fondation ne remonicrait vraisemblablement pas plus
liaut que Kur ik, et pourrait être raisonnableinent fixée !\ une époque postérieure
au douzième siècle. A en juger d'après des alfuiités de langage,
l'cinigration aurait eu lieu aussi bien de la Suède que de la Finlande.
<Les Suédois dos côtes de l'Esthonie, surtout ii Ttouncc, Rogoe et Odinsholm,
ont le teint frais et la taille bien prise; ils sont forts, adroits, patients
et capables de supporter les périls et les plus rudes travaux. Les
Suédois riverains les nomment Eibofolké, c'est-îi-dire habitants des lies;
les Kstlioniens les désignent sous le nom de Rootsi-ralivass. L'académicien
JCunik s'exprime ainsi à ])i'0])0s de ce peuple : Pour avoir une
juste idée de la vivacité d'esprit des anciens Normands et de leur force
pliysique, mémo eu dehors de la presqu'île du nord, et pour se transporter
par la pensée au temps où Rurik acquit une autorité si puissante,
il i'aut faire connaissance avec les Suédois des îles. Sous le rapport
de l'ethnograidiie russe, ils méritent une attention particulière.
(Leurs villages sont petits, et cependant on ne voit pas moins de deux
ou trois fermes agglomérées sur le mémo point et habitées par plusieui's
familles réunies. Un enclos ou, comme on rap])elle, un ghésindé,
cousisto en un corps de logis avec tou^ les bâtiments rai-atix qui en
dépendent. Tous les domaines des paysans suédois sont des majorats inaliénables;
le fils aîné ou l'un des autres enfants prend l'enclos i\ sa charge,
avec obligation de payer une indemnité ii ses frères et soeurs. T-es valets
et les servantes auxquels le ménage est confié sont loués îi l'année.
Il y a aussi, dans les villages, des gens qui, légalement, ne peuvent
posséder des terres; il arrive alors souvent qu'ils aflerment un
petit terrain pour lequel ils payent à la coniniune ou à la cour du
seigneur une petite l'cdevance ; mais la ])lupart ne vivent que du salaire
de leurs travaux journaliers. Les paysans affectent un grand dédain pour
ces pauvres gens, et les nomment lauskerl, lausmann ; les Suédois, en
h'inlande, les appellent toerper, torparé, trykarl.
«Les principales occupations des Suédois des îles sont l'agricullnre,
l'élève du bétail, la chasse au morse et la pCche. Ils se livrent aussi il
la construction des vaisseaux, au négoce et la navigation, lis fabriquent
eux-mêu\cs leurs ustensiles de ménage. En l'absence du mari, la femme
exécute seule tous les travaux des champs. Leur nourriture consiste
en pain, gruau, poissons salés, pommes de teri'e, laitage et quelquefois
un peu de viande. Leur boisson habituelle est l'eau, le lait aigre et une
bière assez faible. L'ancien costume national a déjà subi des modifications.
Les hommes de Nargoe, d'Odinsliolm, et quelques-uns aussi de
Rogoe,, ont adopté le cosiume des péciiours suédois, qui consiste en un
foutre noir ou blanc, une jaquette bleue on un habit de même couleur,
des pantalons bleus et des bottes. Les femmes de Nargoe sont vêtues
à l'allemande ; le costume esthonien est en grande faveur chez elles,
on le i-econnait surtout à leni- goût prononcé pour les bonnets et les
jupes rayées. Les personnes du sexe féminin sont très-sociables et se
réunissent le soir pour la conversation. Elles aiment aussi beaucouj) la
danse, à laquelle elles se livrent avec grâce et souplesse. Parmi leurs
instruments de niusiquc, la cornemuse domine. Sauf quelques rai-cs exceptions,
le chant de ces Suédois a disparu avec les anciemies chansons
nationales. Le caractère des Suédois des îles ne s'est pas développé de
la môme manière dans toutes les localités; car taudis que le vigoureux
habitant de Rounoe eut pendant plusieurs siècles consécutifs l'occasion
de montrer ouvertement ses défauts aussi bien que ses bonnes qualités,
les paysans des côtes de l'Esthonie sont tombés, par suite de leur dépendance
vis-!i-vis des pi'oprictaires, dans une morne indillorcnce, et le
manque d'énergie joint à la fainéantise n'ont laissé subsister un pou d'activité
dans leur esprit que pour leur inspirci' une opiniâtre ii'ritabilité.
L a i-éflexion et Dionnèteté sont, chez eux, des qualités qu'il faut mettre
au pi-emier l'ang. Malgré la vigilance des pasteurs et les cfFoi'ts de lour
zèle persévérant conti-e la superstition, elle fait encore malheureusement
beaucoup de prosélytes. Los dialectes parlés le long des côtes des pi-ovinces
de la Baltique, par les Suédois des îles, ont tous la ])his grande
analogie entre eux; il faut toutefois distinguer cinq idiomes principaux,
savoir ceux de Rounoe, de Dagoe, de Vomis, Noukkoe et Eghéland et de
Vikhterpal (Rogoe et Nargoe). >
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GRECS.
Los Grecs d'aujourd'hui ou Grecs modernes se sont foimés d'un faible
débris (les Grecs anciens et de nombreux éléments itales, thraces et
slaves. Quelques-uns les rangent dans le groupe des peuples de race
graüco-latine ou gricco-i-omane, il laquelle appartiennent les peuples dont
la langue a pour éléments principaux le grec et le latin,
Dans la plupart des contrées de la Russie où se trouvent des Grecs,
c'est-à-dire surtout dons les gouvornenients méridionaux, ils y sont en
qualité de marchands et luibitants des villes. Ceux qui résident à la canipagne
se trouvent en majorité dans le gouvernement d'Yékatérinoslav,
33,000; il y en a en Bessarabie, 3,000; à Kherson, 3,500; en Tau ride,
5,000. D'anciens Gi'ccs vivaient déjà dans ces pays, avant l'ère ciirétienne,
eu petites colonies qui acquirent rapidement un liant degi'é de richesse et
lie civilisation. Présentement les Giecs habitent surtout les cotes niéridio-
"iiles de la Crimée, ce jardin do la Russie d'iùii'ope. Il y a aussi dos
Grecs dans le gouvernement de Tchernigov (2,000, dont I,úüO à Néjine);
cil Podolio (200), un petit nombre à Asti'akhan, et on Transcaucasie
(5,000), où cinquante familles environ, résidant à Aklialtsykh, ne parlent
plus que le turc et rarménien. A St-Pétershourg et il Odessa, les Grecs
sont poui' la plupart iiommes d'alVaires et acquièrent rapidement des
f'uiüuies considérables par leur adresse, leur habileté et des moyens
particuliers où les règles de la probité sévère ne sont peut-être pas toujours
strictement observées.
Dans le midi de la Russie, le costume et les usages petits-russiens
ont trouvé beaucoup de faveur ; en Tauride et en Bessarabie, le costume
grec a été conservé; mais il a complètement disparu dans les villes.
Nous comptons encore (comme appendice) au nombre des Grecs environ
1,000 Arnaoutes ou Albanais en Bessarabie, qui se sont également
mélangés avec les autres habitants du pays. En Grèce, en Valacliie et
en Moldavie, ils sont, pour la plupart, attachés au service des grands
seigneurs en qualité de chasseurs ou de trabans. Leur patrie est l'Albanie,
où ils représentent les faibles débris de puissantes peuplades sorties
lie la Thrace. C'est un peuple barbare et guerrier, appelé Arnaoute
chez les Turcs, mais se désignant lui-même sous le nom de Cliypétar,
c'est-à-dire habitant des rochers. Les Arnaoutes se vendent au premier
qui veut les acheter. Leur langage, mêlé de serbe et d'italien contient
de nombreux sons sifflants et se divise en deux dialectes principaux,
celui des Ghèglies au nord et celui des Toskes au sud de l'Albanie et
do l'Épire; ces deux dialectes se subdivisent eux-mêmes en une infinité
d'autres, selon les différentes tribus qui les parlent.
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