
48 P E U P L E S INDO-EÜROPÉENS.
Lorsque Moscou eie
niig (le eapitalc de l'e
van III et Ivan IV i
23 autres membres
eqiiis pins il'
des tel
qn'il (
•es, mais s
— du sol
s tatars (i
îi
des dim
siÈcle,
t le nonvean centre de l'Etat et fut élevé an
re, la liante noblesse se vit enlever pai' les tsars
une partie de sim ascendant et de ses droits ; mais
de la noblesse en général n'avaient pas pour cela
lortance ; ils n'étaient pas devenus propi iétaires effectifs
viagers on héréditaires - - usut
s a r , c'est-ii-dire à l'Etat. Les
Elit aristocratiiines, avaient fait
Is n'étaie
ilenient possesseii
qui appartenait t
mgoh), exclusive
.blesse russe nue position qui ne répondait point i l'état
l a t u r e des elioscs. Cette noblesse commença il s'élever an-dcssus
e des campagnes et il joui r de quelques prérogatives, mais sans
r é s u l t â t pour le peuple ancnne obligation nouvelle. Dés le quin-
Sclc, la décadence complète des ¡irineipaiités séparées fit surgir
rcnces de rangs fondées sur la naissance. A la fin du seizième
a noblesse avait déjii pris de fait nn grand ascendant sur la
classe libre des paysans; i
droits réels à la posscssio
pi-it beaucoup d'influcncc
, en principe
An dix-septième
l i t point cncorc de
siècle, la iioblûSEC
(îc lai
portici
des fo
s commc noblcssi
letions publiques,
l i i é r a r c b i e des rang;
; proc
' e s t - à - d i r e par
irquable fondée
mena un cliaos
alors,
pouvoir et
s'établit sui
acquise au service de l'Ktat,
L a classification vraiment rem
étant restée lieréditairc, r
qui n'avait pas encore existé et détruisit tonte disciplii
comme toujours et partout, l'ancienne et véritable noblesse ne put ótre
complètement évincée de la position qu'elle occnpait ni perdre la considération
dont elle jouissait par l'ascendant qu'elle avait su prendre.
L'obligation imposée airx nobles de sen'ir l'Etat était générale, mais,
de fait, purement facultative. Les terres possédées à titre héréditaire
ou seulement viager devinrent de plus en plus des propriétés personnelles
qui s'étendirent particnlièroment :
vaient établis. Avec Piei're le Grand, la s
complètement et les distinctions de rang
prérogatives que cette noblesse s'était ar
firmées, et dès lors elles conti
coiicurrencc générale à tous le;
i n s t i t u a le tcliine (d'où est dér
employé de l'Etat), Î
pour le service milita
pas ou se trouvait ani
beaucoup de personnes
i r e et ci
luléc dan
i qui, pai
•ent l'acqi
iblesse pa
pays;
1 de la
; qui s'y tron-
[iblesse cbangea
lis les grandes
légalement conqm
noblesse, y
Sion de la
sent la sen
claies, détr
propriétairi
l ' E u r o p e , i
niques. La
mais cette
tuatii
eessèrei
•ogees furent
èrenfc subsister comme un droit. La
'mplois fut admise en principe, et on
le nom de tcliinovnik, qui désigne nn
dasses de rangs liierarcbiqnes
I, sans lesquelles la noblesse n'existait
certaines circonstances. C'est ainsi que
leur naissance, n'appartenaient pa-S il la
•rir en servant l'Etat. Cette hiérarchie on diviclasses
et par rangs, qui est encore jusqu'il prénoblesse
légalement dotée par la loi de prérogatives spét,
pour ainsi dire, l'individualité de noblesse héréditaire et
l'idée de former une caste à part, comme a l'occident de
f e e l'ascendant moral qu'elle possède dans Ici
noblesse était d'ailleurs héréditaire dans les qu
règl e subit plus tard différentes restrictions.
•apports dans lesquels les paysans se trouvaient placés
lolilesse ne pouvaient avoir de base morale et solide qu
pays germai
t o r z e classes;
Cependant les
,.is-à-vis de la
ivec des instit
:s, la possession des serfs ne pou-
;]u'cn s'appnyant sur des éléments
en d'antres ti
u t i o n s p a t r i a : :ales ;
vait exister e
véritablement
pcriuanence r
vint-elle très-]
tés et par l'absence de majorats,
par de grands privilèges civils a
blées des gouvernements, à faire
t e r r i t o r i a l e , et lui confia nne gi
la juridiction par droit d'élection
pas, pour la plus grande partie du ii
occidentale dn mot, ne considéra pas
tance le demandait. Les avantages
noblesse, en lui donnant b
immenses. Parmi les pri
Grand, plusieurs furent i
magne. Tous les princes existants jusq
leurs d'anciennes maisons iirineières. 1
principe et prospéi
•istocratiques et conservateurs, et sur une plus grande
la propriété foncière. Aussi la position dn paysan delible
par suite de fréquentes mutations dans les proprié-
L ' i m p é r a t r i c e Catherine II ehercba,
ordés il la noblesse dans les assemiine
noblesse d'employés nne noblesse
nde partie de l'adniinistrati
¡\Iais eettc aristocratie, qi
moins, une noblesse dans 1'
. po.sse.ssior
.ces et les
îconnns pr
a t é r i e l s qui furent C(
l e s terres et des pay
comtes nommés depu
ces et comtes de l'en
' à cette é])oque descei
In grand nombre d'én
ncédei
et de
l' é t a i t
iption
iiporh
la
ans, étaient
s Pierre le
pire d'AIlcdaient
d'ailigres
étrangers
de
Allemands,
la noblesse.
Poloi T a t a r s , Grecs, étaient entrés dans Ici
L e mode institué p
f u t , vers le milieu di
quelques restrictions ;
cicr obtint toujour
civils. — Présentei
m i l i t a i r e donne en
t e h i n e pour acquérir la
e actuel, et il plusieurs
; cependant il est ii remarquer
plus de prérogaiives que cchr
ent, le rang de colonel (de la C
ore droit il la noblesse liéréditai
civil, ce droit héréditaire ne s'acquiert qnc iiar le
d ' E t a t actuel, qui appartient à la I™ classe. A parti
jusqu'il la 9", tout gentilhomme a le titre de blago
la 8 " jusqu'.\ la C~, vyssolaiblagorodié (très-
; qui n'existe pas pour îc serv
«lié (très-haut) ; la 4"" et la 3
0 (excellence); cnSn les titulaire
iialifiés de vyssokoprévoskhoditelst
ixthausen s'exprime abisi qu'il su
; : î II n'existe pas en Europe
grandes fortunes, des pré
•tendus, des droits politiqi
'otSeiiler
diuise
de
l a 5"' classe (rai
t i t r e de vyssokoi
p r é v o s k b o d i t e l s tv
1" classe sont qi
Le baron d'il;
la noblesse russe
possède d'aussi î
privilèges
l'administi
r a b i e pou
de choses
clamée pa
oblesse liéréditaire
e p r i s e s , l'objet de
que le rang d'o
des fonctio
ehisse) an
1 ; dans le
r a n g de co
• do la 14-'
Dilié (bien né) ;
i); dans le service ci
vice militaire) prend
3"' classe ont celui
res de 1» et de
(trè.s-exeelhmt).
ilir l'état actu
i s t i t n t i on noble
divcs persoiiuelles e
lussi importants, qu:
de
des
nt il
é t é
t é r i e l que la
¡ensiblement n
,)ar l'oukase du 5 (17)
:s cultivées lui apparto
bsolne. Plus de 22 mi
les ten
p r i é t é
é t a i e n t ineipe
On ne saurait cependant affiru
sidère au point de vue des
a r i s t o c r a t i e . Les dernières
effet perdues dans la première moitié
coniuiença il se transformer de ville
Le manque d'esprit de corps gît dan
dans celui des Kusses, et toute la
:r qui
ijets en p:
idées Cl
t r a c e s
ne saurait acclimater cet esp
loblesse russe a presque const;
des priuees; ses principales o
e t les emplois il la cour ou d
il proprement parler, que la
•res et s'y occupe d'agriculture
,que d'une écor
les jiropriét:
lents et des disti
. noblesse russe,modifié par l'én
mars 1861).
: t , jusqn'
JUS d'iimc
;ts, et un aussi coiisidé-
;e.
(Observons que cet état
émancipation des serfs prorins
de la moitié de tontes
née 1861
com
is la Russie
d'il
et de fait
la noblesse
i p é e n u e s , cou
î prourope,
serfs,
r conacqui;
L a
cour
t a i r e (
n ' e s t ,
ses te
le mai
adoptée
loye
n ' a - t - e l l e pas
ne ressent pas pour l'héi
la possession dn patrimoii
vendre ses biens avec b
père par portions égales.
ssante
sont en
; i\ioscou
nstriclle.
.tamment
u'ils out
n Russe,
e s , à la
ice niili-
constitue une pu
'une telle aristocratie se s
de notre siècle, :iIors qu
a r i s t o c r a t i q u e en ville lui
i le sang des Slaves et n
civilisation européenne i
rit dans la vie populaire e
minent vécu dans les vil
icnpations ont été le son
ins l'administration de l'Etat. Co
p e t i t e noblesse pauvre qui vit sur
C'est il cela qu'il faut attribuer
r u r a l e sagement organisée et l'habitude qu'ont
d'abandonner la gestion de leurs toi
!S il la
loblesse
it une certaine redevance (obrok). Aussi la
ttuchement bien prononcé pour ses propriétés ; elle
r l'héritage paternel cette tendre affection qui rent
si précieuse, et elle n'a aucune répugnance
plus grande facilité. Les fils héritent de Icni
liais les lilies ne reçoivent que la
uator>
p a r t de la sacc
mais il est teni
(¡u'il possède pa
ion. Le testateur di
. certaines restrictior
léritagc. >
pose
î léga
;nt dn bien acqi
r c l a t i i
De nos jours, et notaminent dans ces dernières années, les progrès
sensibles que l'on remaiepie dans l'éducation morale et intellectuelle eie
la jciuiessc ont rendu la nouvelle génération de la noblesse , surtout il
S t - P é t e r s b o u r g et IMoscon, très-accessibb
bienfaits de la science et
aux questions qni intéressent riiumaiiité tout entière. Si
les classes inférieures et l'ensemble des affaires en général
manquer de se faire bientôt sentir de I:
flnence sur
es général ne saurait donc
è r e la plus favorable, iionrvn
qu'elle acepiière assez de tact pour savoir bien distinguer les besoins
réels, le positif et la pi^atie|ue, de ces théories vagues nommées libérales,
sans principes solides et qui ne sauraient proeluire aucun bon résnHat.
L'émanciiiation du servage a été, comme nous l'avons dit, une niesnie
beaucoup plus im|ioi lant e et plus efficace encore |ienir bi nedilcsse et son
développement que pour le serf hii-mémc, et eettc considériition s'a]ipliqne
prineilialement aux petits iiropriétaircs. bbi effet, les occupations
loblesse fae;ons d'à iiistre .valent été jusqu'il |irésent
nie avec sa sitiiatie e t ses seuls iiitéiéts
de la 1
en ban
s a u r a i t établir une ligne de démar
des campagnes et celle dos fonctio
ation bien tiaiirbei
naires jinblics ; ca
et I
deux eatégoi
il li
r ri - !
P E U P L E S INDO-EUROPÉENS. 4!)
I ou moins
• de l'autn
, et la dernière môme, si
t de beaucoup sur clic en
ment mercantile et induslatiou
ries n'en forment ])li
on pouvait la détach
l'emport.
nombre et
mportance. Le g'
D singulièreme
f.riel de la noblesse an
bien que de toute la p
doute nn pliénoméne tr
c a r a c t é r i s t i q u e ; mais il
si l'on considère que, en dehors de la population des paysans et de celli
dos marchands, tout le reste de la nation fait jiartic de la noblesse.
russe est .sans
' i c n t moins franpant,
Comme il a déjii été question à diverses rc|)rises, dans cet ouvrage,
de la classe marchande et de cette partie de la population des villes
(environ 4,500,000) qni n'appartient en général ni iï la noblesse ni à la
classe des paysans, nous nous occuperons présentement de la classe des
pays ans , •ut r ement di t de t o u t e la popul a t ion de s c amp a g n e s , qui se
divise en oduod^
»rtses (fermiers nobles on jadis
lohles), en paysans
t i v a t e n r s libres,
en paysans des apanages, ])a,
ans de la couroni
paysans des don
lines privés.
Les odnodvortses tiennent aux gon
•nements du centre de la Russie
:lasse d'individus nommés jadis
l i t a i r e des princes), et sccondeisée
et tirent leur origine d'abord d'inv
enfants de boïai'ds (espèce de suite
mont de divers éléments formés d'une sorte de milice colo:
non noble, qui s'était établie, au dix-septième siècle, su
nommée alors Oulcraïna (pays frontière dans les contrées
Russie d'alors), où elle avait reçu des terres à titre d'indei
bons services. Sous Pierre le Grand, tous ces gens, dont
tation devait fournir un soldat ¡i pied et nn cavalier monte
niés odnodvortses (ce qui signifie littéralement hofnme ]iossédant nn seu
enclos), rius tard, ils furent classés, relativement au recrutement, dan;
la catégorie des paysans libres; mais ils avaient le droit d'entretenir sni
leurs terres des travailleurs formant une espèce particulière de serfs
Maintenant les odnodvortses sont compris dans le système général d'administration
qui régit les colons, avec lesquels ils forment
d'origine
la frontière
i u d - e s t de la
mité ponr ses
chaque habi^
. furent nom-
;cmble.
et la
lis habitent spécialement les goiivemoments de ivoursk, d'Orci,
jiartie occidentale de celui de Voronéje.
L a seconde catégorie d'odnodvortses, qui habite, surtout dans h
de la Russie, des fermes isolées, consiste en paysans indéiicnd;
sédant en toute propriété le terrain qui fait partie de leurs h
qui n'appartiennent à aucune commune. On retrouve encore
nord
ants pus-
'rmes, et
chez les
oebiodvortses de la première catégorie des pratiques aristocratiques analogues
lï celles de la petite noblesse des gouvernements de la Riissieliiimclie
et de la Petite-Russie, qui faisaient autrefois partie de la Pologne;
mais il n'en existe aucune trace chez les autres odnodvortses
Ce sont, ponr la plupart, des sectaires et des réfugiés d
a n t é r i e u r e , comme tous les raskolniks établis dans les pro
dentales de la Russie. Les deux catégories sont, relativenie
de la population rurale de la Russie, dans la situi
rabie ; Icu
le décret
paysans forestiers, etc.
catégorie, c'est-ii-dire
nombre d'odnodvortses
riales et se sont réuii
dont ils ne se distingue
L a tradition seule ele leur
coui^onno ou affranchi ]icnt
s'il aeqaiert un te
ibre s'élève l'i 2 m
.niiée 1861, les y;
ippartiei
de I,
•poque
rovinees occineiit
au reste
la plus favoirancbis
avant
poste, les
l'I la seconde
pay;
•nt (
tus d';\uies. Les serfs
d i t e h i t s ou paysai
u t , ainsi que les col
indéiiendauts. Au reste, nu grand
irdu la totalité de leurs ¡iropriétés teriitocomniinuinlé
des paysans de la couronne,
ilncnne manière par leur situation actuelle,
igine s'est conservée. Chaque paysan de la
i'airc inscrire an nombre des udnodvortses,
toute propriété.
Les p.ay.sans des apanages, qui comptent environ 2 minimis d'ineli-
Vidns, sont, sous le rapport personnel et communal, presque absolnuient
au même elcgré qeie les paysans de la couronne, au nouibie
d'environ l(i milliuns, auxquels ont été adjoints, comme nous venous de
lu dire, un g,•ami nombre d'odnodvortses; on coniiitc aussi parmi enx,
elcpuis qucleine temiis, tous les paysans des colonies militaires qui ont
été abolies. Le gonveriiement ne considère
lité eles Iiropriétos, ni la situation des fortii
sique et morale des inilividus, iii leur force
iposé l'i tous ces ]iaysaus le même
ne prenel lus nul souci dos mé t i
exercer et
iiicunc f,icou l'inéga
ai la caiiacité phy
leurs aptitudes; i
obrok (la même reelevance). 1
r s on professions qu'il;
sqni pe inpót. Soni
dent
•ai,port, les paysans
de la couronne jouissent et ont toujours joni ele la pins coni],lcte
l i b e r t é ; ils peuvent s'adonner à la profession qni leur convient, ou ne
les assujettit |loint il tel métier plutôt qu';-; tel antre; mais, |iar contre,
on ne leur en enseigne aiicnn. C'est ce qui fait que les p;iys;ins de la
eonronne ne se livrent qu'aux travaux i|ni procnient le pins lie gain
avec le moins ele peine possible; ils ne s'occupent eoiiséqueniinciit epie
de métiers faciles et redoutent ceux qui exigent de la fatigue l't de
pénibles efforts. Contrairement ce qni se pratiquait jadis ;1, l'égard des
serfs appartenant ii des propriétaires, le gouveracment a imposé cbaciin
de ses iiaysans comme individu, et uiiii en considération ele ce (|n'il vaut
pcrsonnellenient et du métier qu'il exerce ; ainsi le gonvcincmcnt ne
f r a p p e pas el'impôt la famille qui représcute une force unie pour l'exploitation
dn travail réparti entre ses elivcrs membres, mais il preml
l'impét sur chaque individu séparément.
Comme nous l'avons dit précédemment, il y avait eu Russie, au
commencement de l'année 1859, 22,660,000 serfs des deux sexes, rép
a r t i s ••régulièremeut dans les divers gouvernements, l'in leur conférant
le bienfait de la liberté, le gouvernement leur a imposé l'obligatieni
de payer, par nn amortissement progressif, soit en travail, soit en
a r g e n t , le prix d'une propriété faisant partie du territoire de la cmnmuue,
et dont ils deviendront ainsi possesseurs ineommutables. Jusqu'il
l'acquittement de cette obligation, ils ne restent, vis-îi-vis de leurs anciens
seigneurs, que dans les rapports de simples contractants, tandis
qu'ils aceinièrent dès il présent différents privilèges relativement i^i leurs
intérét-s dans les affaires comninualcs. Abstraction faite de tous les avantages
matériels qui, il la vérité, ne ressortiroiit qu'après plusieurs années
e t qui seront essentielloment basés sur nne économie rurale plus rationnelle,
l'essor moral donné k nne population de 23 millions d'hommes, en
y comprenant les serfs affranchis de la Transcaucasie, n'en est pas moins,
dès aujourd'hui, un fait d'une imincnse portée.
Quels que fussent la résignation et la docilité du paysan jadis serf,
l'immense majorité des inelividns de cette cla.ssc a ree}u la liberté avec
noblesse, reconnaissance et dignité, avec la conscience ele ce qu'il doit
il l'emperenr pour nn si grand bienfait, et sans aucun ressentiment des
rudes épreuves subies. Ceux qui ne connaissaient pas ou qui ne voulaient
pas conuaitre le peuple russe, ceux dont la conscience n'était peutê
t r e pas sans reproche et qui ne eomprenaient pas le noble élan que
doit donner l'émancipation, eeux-la seuls pouvaient attribuer aux masses
des actions répréhensibles dont les rendent incapables la douceur de
leur caractère et leur profonde vénér.ation pour le tsar. Le texte mal
i n t e r p r é t é de l'ordonnance concernant l'affranciiisseineiit des serfs, ainsi
que la mauvaise intention de quelques individus, ont seuls été la cause
des troubles qui ont éclaté dans plusieurs endroits.
Tndépcndammeut des paysans de la couronne et des apanages, les serfs
formaient diverses cate^gocics : ainsi il y avait les paysans des ¡irop
r i é t é s seigneuriales et ceux de divers ressorts, les paysans inscrits elans
les fabriques et ceux qui étaient attachés des établissements privés.
Les p.aysans des propriétaires pouvaient eux-mêmes être subdivisés en
paysans soumis aux lois générales du servage et en paysans elont la
s e r v i t u d e n'était que eonditionnellc. Les renseignements qui tiennent ;i
l'esclavage n'ayant plus aujoureriini qu'un intérêt historique et ethnog
r a p h i q u e , nous nous bornerons e'i présenter nn rapide aperçu ele l'origine
ehi serviige et de rintlucnce qu'il a exercée jusqu'à ce jour sur la société,
l ' a g r i c u l t u r e et l'ineinstrie. Nous ne saurions mieux faire, sur ce point,
que de nous en rapporter il l'ouvrage intéressant et antlientiqne publié
par i l Troinitski au commencement de l'année 18C1, et ele bel cni-
¡irunter quelques-uns des détails que nous allons exposer ici.
L e servage s'était développé en Russie pendant deux siècles et deoni,
peu il peu et d'une façon tonte partieuliè,re. Ce servage, an siiiplus,
n ' é t a i t anennenient ce qu'on entendait par le mot esclavage dims le
sens que lui donnaient le droit romain et le droit germanique ; il ressemblait
encore moins îi celui qni existe anjenird'hni dans !e sud des
E t a t s - U n i s d'Amérique. L'esclavage cmnpris dans ce dernier sens exist
a i t , eu effet, dans la Russie des temps anciens et dans celle ilu moyen
lige jusqu'au régne de Pierre le Grand, sous le nom ele kliolojistvo et
kabala. D'après les anciennes ordonnances de la pravda russe (rode
ehmné dans le onzième siècle), des soudeluiiks (dans la première innitié
«