
'f i
P E Ü P L E S INDO-EUROrÉENS.
úvénciiieiit rare, car ees auimíuix sont d'ordinaire accajiarés par les juifs
lorsqu'ils iie sont encore qu'à l'état de cochons de lait. Ou considère
conime de riches paysans ceux qui sont on état de suffire à leur entretien
dans l'intervalle d'une moisson k l'autre.
Les vêtements des hommes consistent p ri nei p a i eme n t on une sonquenillc
de toile ou une espèce de kaftau do drap grossier de couleur gris-clair,
tissé dans la maison ; ce kaftan est serré an milieu du corps par une
ceinture de cuir. Fendaut riiiver, ils portent des polisses en peau de
uiouton. 30n été, ils se couvrent la téte d'un honnet en feutre blanc, de
foi-me cylindrique, ressemblant ¡\ un petit diapeau saus bords, et en
hiver d'nn bonnet fourré. Ils s'enveloppent la ])artie inférieure de la
jambe avec des chiffons ; lenrs chaussures sont faites on écorce. Tls
ont aussi l'habitndc de se raser les moustaclies et la harbe. Les fomlucs
|)orfent le même kaflan que les hommes, ou des robes de coupe
polonaise; en été, elles ne sont vêtues qne d'une chemise et d'une jupe
bigarrée, D'oiilinaire, elles s'enveloppent la tòte d'un morceau de grosse
toile dont les bouts pendent sur le dos. Les femmes sont blondes comme
les liommes et ont le visage rond ; elles ont presque toutes un goût prouoncé
pour l'eau-de-vio.
Le peuple est en général paresseux. Cette paresse tient, d'nn côté, au
désordre qui rógne dans le ménage, et de l'autre, au peu d'intérôt que
le propriétaire porte à ses paysans, moins pressurés par lui cependant
que par les intendants et les fermiers des domaines. Loi'S même que le
paysan a eu une bonne l'ccolte, le juif n'en sait pas moins se rendre
indispensable ; il se rembourse d'abord de tous les emprunts que le paysiin
lui a faits; il lui vend ensuite toutes sortes de choses et ne recule
devant aucune ruse infâme pour enti'aîner sa malheureuse dupe à boire
de l'eau-de-vie et à engloutir dans cet excès de boisson le reste de ce
qu'il possède.
Le bétail est petit et malingre ; les chevaux ne sont pas plus grands
qu'une vache ordinaire et sont do mauvaise race, car ils ue peuvent
pas grandir et se développer coiiveuablement, par la raison qu'on les
attelle de trop bonne heui-e. Les charrettes sont petites, fi-agilcs et dépourvues
de toute espèce do garnitures en fer. Les ustensiles, très-mrsérables,
snfñseut à peine au strict nécessaire. L'yamchtchik, type classique
de la Grande-Russie (cocher de louage ou de poste), n'existe pas
dans ces contrées; au lieu des iîiierpellations toutes caractéristiques et
très-singulières que l'yamchtchik adresse à ses chevaux, de son chant
plein de gaieté et du sifflement aigu qu'interrompent ses exclamations,
on u'eutend ici que des gémissements continuoîs, on ue voit que do
pauvres chevaux excités et conduits déraisonnablement, sans aucun égard
à l'état des chemins. La poésie nationale des Russes de la Russie-
Blanche est réellement l'expression d'une âme contristée par la douleur.
Il est rare qu'on y entende de joyeuses mélodies ; elles sont pour la
plupart traînantes, plaintives et monotones, aussi bien qne l'instrumcut
national lui-même, le douda (volynka), espèce do cornemuse. Dans certamcs
contrées du pays, les anciens chants rappellent les souvenirs du
paganisme ; car les trailitions (le ce culte se sent eenservees longlemps
chez le peuple nisso et partienlicVemeiit chez les Ciélorousscs. Cela
s'explifine très-liicn, si l'on considère que les" idoles et les temples
païens des anciens Slaves orientaux se trun vai eut dans les contrées du
Dniepr, du Pripict, de la Soïa et près de la Duna supérieure. Pans
les basses classes du peuple de la Ru.ssie-lilauchc ou roti-ouve beaucoup
'¡•usages, de jeux, de coutumes et de proverbes dont l'origine .Tmonte
'V l'antiquité païenne; on y trouve même des chanls dont la mélodie
est exactement l'estée telle qu'elle existait avant l'ère t-hi-étienne Les
t.;adit.ous orales des Biélorousses, légendes pleines de poésie, sur leurs
ci'vuntés ainsi que sur los esprits et les fantômes, ccmcordont d'une ma-
"'Ííi'e remaïquable avec ce que l'on retrouve dans do vieux livres sur
les croyances religieuses des anciens Slaves de l'est,
n existe, par exemple, une espèce do bon gôuio nommé lîngan, pi'ol''
il'l"iient lo même que Voloss, protoctcur des animaux domestiques, et
pour lequel les étables, en Russie-Blanche, contiennout uu comparti-
•nent separé où se trouve une petite crèche garnie de foin, afin que,
S " est bien disposé en faveur du pro].riétairo, Bagan y établisse son
séjour et préserve io bétail de toute espèce do maladies et d'accidents.
loin de cette crèche sert à l'alimentation des femelles pendant la
l " 0 " " c r c semaine après qu'elles ont mis bas. -IBieloun, le dieu blanc,
«ource de richesse et de miséricorde, est représenté sous les traits d'un
85
vieillard ii longue barbo blanche, vêtu d'un talar long et blanc cl appuyé
sur une houlette blanche. Yavkalaka, nom qui rappelle le mot allemand
Wolf, loup, est un homme qu'une puissance diabolique ou cabalistique
a métamorphosé en loup. Lorsque l'esprit malin est mécontonl.
do l'un de ceux qui lui ont livré leur âme, il eu fait uu loup (pii vient
e r r e r dans les habitations do ses jjarcnts. Ceux-ci le reconnaissent cunime
un de leurs proches et le nouri'issent. Leur Vastroukha est l'Asti'ée do
l ' a n t i q u i t é grecque, la déesse de la justice et de la chastclé. Dziéva est
une divinité d'un rang phis élevé, empruntée aux Polonais; ce nom rn\ipelle
tout à la fois l'ancien mot slave diéva, vierge, et lo mot san.scrit
déva, déesse. .Dzicdka, dieu de la richesse, auquel on suppose que naguère
encore la première semaine du grand carême était consacrée, app
a r a î t quelquefois aux pauvres et aux nécessiteux et lonr indique les
endroits où sont enfouis des trésors, Zorka, qui n'est autre que l'Aurore,
est considérée comme la déesse des destinées et se fait la compagne inséparable
de l'homme depuis sa nais,sancc jusqu'à sa mort. Kaliada préside
aux plaisirs et il la gaieté; les journées qui séparent Noi^ du nouvel
an lui étaient consacrées. Aujourd'hui encore, des l'éunions ont lieu
à cette époque, où des jeunes gens et des jeunes filles parcourent les
villages au son d'une espèce de musique dont ils sont eux-mômes les
exécutants. Koupala est la patronne des fleurs et des fruits; le jour de
la Saint-Jean, les jeunes filles la célèbrent d'une façon toute ])nrticulière.
Elles clioisissent, pour représenter la vierge Koupala (Dzievlca-
IConpala), la phis belle et la plus svelte d'entre elles, la dépouillent do
ses vêtements et l'enlacent de guirlandes de fleurs de la tête aux pieds;
puis le choeur des jeunes filles la conduit dans la forêt, à un endroit
désigné où se trouve pratiquée une fosse profonde remplie de couronnes
de fleurs fraîches et sèches. La vierge Koupala est placée dans la fosse,
les yeux bandés, et le chceur forme un cercle autour d'elle ; alors cette
espèce de déesse ou plutôt cette reine de la fête saisit .sans aucun choix
les couronnes répandues autour d'elle et les distribue au hasard aux
jeunes filles formant le cercle. Toutes celles quo le sort a gratifiées d'une
conromie de flcnirs fraîclies seront riches et houi'ouses en mariage ; celles,
an conti-aire, qui ont reçu une couronne fanée la considèrent comme un
pi'ésage de pauvreté et de malheur dans la vie conjugale. Le soir étant
a r r i v é , et après que toutes ont reçu des couronnes, elles se rendent
rapidement, et sans se détourner, do la forêt à la maison, afin que
Koupala, qui s'élance do la fosse à la poursuite dos jeunes filles, n'en
puisse attraper aucune ; car celle qui se laisse prendre par la l'eine de
la fête ue pourra pas se marier dans le courant de l'année. Lado est
le protecteur des amants, comme Lélio ou Liolio chez les anciens Slaves,
e t Lioulio est un Amour ailé. Pogada est le génie du vent et de la
tempête; il réside dans les bois. Peroun est lo dieu bien connu du tonnerre
et des éclairs ; les Biélorousses croient que, voyant les vices des
hommes, il parcourt le ciel sur un cliariot de feu et armé d'un arc
flamboyant, afin d'épouvanter les mortels : c'est ainsi qu'ils s'exijHquent
les éclairs et la foudi'c. Sons le nom de Rassanakiia, les Biélorousses
désignent un aiFi'cux génie dont le corps, moitié homme, moitié lion, vit
on été dans les champs do lin, d'où il ne sort que la nuit pour ])illcr et
manger; lorsque quelques individus sont réunis, il attaque le plus jeune
et dédaigne les vieillards. Les roussalkas sont des nympîios aquatiques,
espèces d'oudines, qu'on représente îi peine couvertes de quelques feuilles
sèclics insnflrsantcs pour cacher leur nudité; on s'imagine qu'elles vivent
dans des lacs et s'agitent lascivement sur le rivage, au clair do lune,
pour attirer les passants; lorsque ceux-ci ont la faiblesse de se rendre
k leur appol, elles se jettent sur les imprudents et excitent en eux, i)ar
leurs attouchoments, un rire convulsif. Tchourbog est le dieu des front
i è r e s ; c'est en son honneur que chaque propriétaire élève sui' la limite
de ses possessions une colline de terre entourée d'une palissade. Yogababa
ou Baba-yaga est un mauvais génie qui se présente sous la forme
d'une liorrible vieille femme; il entre chez les paysans et abuse avec
une astuce diaiiolique de leur simplicité pour ravir leurs enfants. Yarylo
est le dieu du printemps et de la fécondité ; les Biélorousses lui consacrent
le tom|)s des premières semailles (le 27 avril) et célèbrent son
culte avec des cérémonies très-singulières. Tsmok est un esprit sous la
forme d'un serpent; dans la Russie-Blanche on se le représente comme
le Tsmok (serpent) universel, domestique et forestier. Le premier ne
passe rien moins que pour le iliable en personne; quant au Tsmok domestique,
cluique chef de famille en a uu particulier, qui ne le quitte
î I '
; .. - • • '!
Í '
i l
Í )
' %