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plus en siiretó qui; clicz hii- l.orsqii'il .luittc sii iiiuison, il eii imvri'
luutcs les |)orl,cs alili (l'eiifîiigoi' íl onh'ov tout, visiteur qui viciulrait ii
passei-. II aiinc los suleiinitús qui se rciunivolleiit fróqueniineiit, qni exiyeut
l)caucoii|> do Irais et dnreut [)eiKlíiut plusieiii-s Jours.
Il est |)i'(il)iiblo (ine c'est il la suite clo In marcilo progressivo dos Russes
vers hi mer lilauclic ([uo los Zyi'iaiics ont été i-cp")ussés dos ooutréos ouest
du ííiuivorueiueut aci.uoi ilc Vulugda. Ils se l'ot.irèi'eut alors le long (les
neuves, jusqu'il la IVIe.hora, qui, à roxccption de quelques villages sur
l'llyteli et l'Oussa, tonne la iVoiitière de leurs élablisseuieiits voi-s l'ost. Les
Zyriauos d'Arkliangel soiuldeiit esseuiiellemciif distincts de ceux de Ynlogda.
Los /yrianes de Vologda liahÜont, au iioiubro de 78,000 àiues, les
ilisti'iets d'Oiist-Syssolsk et do Yaronsk ; ils out. dos duiuicilos lixes,
s'occupent uu peu de l'agriculture et du bitail, (|ui leur fournissent
knirs aliiueiits lavciris, pain, lait, bouri-o, etc.; mais ils se livrent
d'ailleui'.s de préférence à la eliasso et la pòdio, do même que tous
les auti'os /yrianes, La cliasso k l'ours, au loup, il la martre, au rouard
et h la kuiire, se fait sur uuo vaste écliello, et les Zyriaues reçoiveut
pour los nuMllouros peaux d'ours ti à 7 roubles; pour la ¡¡oau d'une
louti'O, 7 h 12 roubles; pour un renard bruii foncé, 35 ii 45 roubles; pour
une /ibeliuo, 10 15 loublos; pour dix bonninos, de 1 îi 1 rouble et demi,
et eiilin pour cent écuioiiils, (1 roubles ot demi à 7 roubles. Malgré cotte industrie
lucrative, ils sout iiauvros : cela tient il ce qu'ils mènent une oxisteiifo
insoiu'ianlo, assez large même lors(iu'ils le peuvent; qu'ils dissipent
ainsi inomptement ce qu'ils ont gagné, ot ne craiguout uiéiue pas de
faiio des dettes, S'occupaut surtout do pèelie au printemps, ils se rendent
par bandos, ajirós la récolte, sur la l'otclun'a inférieure, afin de remorquer
les navires qui vont ii Tcberdyne, à l'entrc])òt do Yaktcbinsk. Une autre
iiidusti'io il laquelle ils se livrent aussi est la récolte de pignons doux,
friandise favorite du peuple russe. (,)uand le /yriaue de Vologda aban-
' donne pour longtemps sa demeure, il emjjorto toujours une copieuse provision
do vivres; et ii cet effet, la femme passe des jouniées entières
i\ préparer des rôtis et autres aliments, ayant soin de fournir ce qu'elle
a de moillour. Le Zyi'iano se mimit aussi de couvertures et de peaux
de renne prjur sa coucbe. Les produits de ses cbamps, cultivés à la
siicnr do son fi'Oiit, étant loin do produire ce qui est indispensable ii
son existence, inobaldoment cause do la rigueur du climat, le Zyriane
ne base pas ses espéi-ances sur les seules productions du sol, mais aussi
sur son fusil de chasse; cette arme et son chien sont deux amis qui ne
le quittent januiis et auxquels il tient de toute son ámo. Le Zyriane
n'est réelloinont jamais sans fusil, pas même pondant son ti'avail, qu'il
interromiit iioni' chasser dans la forôt voisine, après quoi il reprend, gai
ot alerte, le labour commoncé. Si l'un enlevait au Zyriane ses forêts et
SOS armes, il abaudoniierait sa diauinièi'o et périrait ireiinui et de désoeuvrement.
Le district d'Oust-Syssolsk e.st fort abondant en rivières et
on i)oissons; la Potchoi'a nourrit beaucoup de saumons. Dans ces contrées,
tous les bons poissons se distinguent par dos dimensions énormes;
le saumon pèse jusqu'à 1 poud et demi ; le lokh (c'est-ii-dire le saumon qui
a hiverné dans un lac) pèse souvent 5 ponds; le brochet 3 pouds et le
stoilot 30 livres. Malgré la difficulté des communications, les poissons
sont il foit bon marchó en été. Dans ce district, on pòche, dans le
couranr d'uno année, ii pou près 200,000 pouds de ])oissons, dont un
tiers environ est mis on vente. Ce qui se vend le plus facilement et
conséiinemmont avec le plus de bénéfice, ce sont les oiseaux, que l'on
pi end d'ordinaire dans dos filets. En automne et ii l'ontrée de l'hiver,
on y tue de 3 îi 500,000 i-aebtcbiks (gélinottcs) qui se vendent au pi'ix
do 7, 10 ot lij kopeks, tandis qu'il St-l'étersbourg une paire de ces
mêmes oiseaux de premièic qualité coûte parfois au delà do 70 kopeks.
.Les bains à vapeur des Zyriaues mérilent une mention particulière.
Ils ne se baignent pas, conimo les Russes, h jours fixes, mais presque
chaque jour, et sans préparation aucune; ils prenncnl un bain ii vapeur
d'une température moyenne de G8 degrés Pa-aumur, et 85 do chaleur
iutonse. L'n Zyriane est-il trop éloigné de chez lui jionr pouvoir prendre '
un bain dans sa maison, il s'assied près d'un feu, proud une bficlio, en
tire uuo planclietto, l'an'oudil, y taille des iiointes, assujettit au luilieu
do sa planchette une baguette verticale, ot voilii ses apprêts de bain
terminés. Dans cot iiitervallo, il a fait chauil'or de Feau ; alors, et même
licndant riiiver, il se dépouille do ses vêtements, se lave la tête près
dn fou, et, prenant la planchette par le manche, s'en sert pour se frotter
le dos en s'arrosant continuellement d'ean bouillante, jusqu'à ce que tcut
son cin'ps, mémo pendant les froids les plus rigoureux, soit arrivé à
l'état do transpiration. Puis il se lave, s'essuie, ot dort tran((nillcineiit
pendant toute la nuit, auprès du même feu, pour recommencer sou ouvrage
le lendemain avec une nouvelle vigueur. Les Zyriaues de Vologda
sout tous baptisés ; une gi'ande partie d'entre eux a.ppai tient à la secte
des vieux croyants: pour cotte raison, ils ne fument pas do tabae, mais
ils boivent beaucoup dV;iu-do-vio : ce si)iritnenx u'oxeice iioiirtant pas
sur eux un empire aussi ii-résistible que sur les Samoïèdos et les Ostiaks.
L e costume des Zyriaues et l'archi toc turc do leurs maisons sont russes;
leur physionomie est finnoise. Le Zyriane de Vologda no possède ni
l'energie ni l'extérieur imposant des habitants d'os bords do l'ijina. S'il
faut on croire la tradition, ils seraient les descendants des Novgorodiens
iini se réfugièrent dans ces pai'agos après que le tsar Ivan 111 eut pris
d'assaut la ville (priis habitaient.
Les Zyriaues d'Arkhaugel sont établis principalement sur l'îjma, mais
aussi sur l'Oiissa et aux monts Ourals, au nombre de 12,000; ils
parlent la même langue que ceux de Vologda, mais sont évidem-.
ment d'une origine diiïcrcnte. Cotte différence se manifeste d'une
manière visible par le nez aquiliu do ces Zyriaues, par leur structure
athlétique, leur l'cgard hardi et leur assurance, leur esprit pénétrant
et rusé, leur indiliéronco ijonr le danger et leur insatiable cupidité..
fiCS vêtements ot la construetiini des maisons dénotent chez eux de l'aisance,
et les champs ot les prairies (|u'ils ont défrichés sur les- rives do
r i j m a prouvent leur activité, f.es Zyriaues d'Arkhaugel s'occupent cependant
beaucoup moins aujourd'hui de la diasse ot do l'agriculture iine
du commerce et do l'élève des rennes ; ils surpassent même sur ce point
les Samoïèdes, auxquels ils doivent la connaissance de ceU.e industrie.
Actifs et ontreprouaiits, pleins de bon sens et de vivacité, ils exploitent
largomcut les richesses du pays ot n'abandonnent jamais leurs truupcauN.
quelque rigoui'cuso que soit la température. Le prindiial produit du
renne provient de sa peau, qui acquiert plus do valeur on aiitomue.
Ju.squ'à l'été, les Zyriaues vivent passablement; mais ii. partir de cette
époque ils font de splendidos festins; car il arrive souvent (¡n'ils ég(n--
gent de 100 à 1,000 rennes, dont ils salent et consei'vont une purtie
pour leur propre usage, en vendant le reste sur l'Obi, oii l'on paye jusqu'à
2 roubles la chair d'un reimo ; avec cet argent, ils adiètent de
gros poissons, notamment de l'esturgeon, (¡u'ils l'cvoiidont ensuite pour
Aildiangoi et St.-Pétersbourg. Les |icaux sont emportées sur le? maichés
d ' i i b i t et de Nijni-Novgovod. Ils transportent leur farine sur la l'etclioia,
ainsi que d'autres objets nécessaires aux nomades do ces contrées. Lu
remie tué en temps--apportnn ra])porte ii peu près 4 roubles, non compris
le bénéfice qui résulte do l'échangc des marchandises. Le Zyriane
qui possède de 6 à 7,000 tètes do rcruies peut, sans aifaiblir son troupeau,
en tuer annuollemoiit 1,500; ced lui rapporte 0,000 roubles, tloiil
500 suOisont jioiir son entretien; de sorte qu'il n'est pas surprenant de
trouver sur l'rjma dos paysans i\n\ font un roviroiiient do 30 à 4l),0()0
roubles et répandent le bien-être sin- tijnf:c leur coinmuiH', Aussi sont-ils
comme négociants ot éleveurs, les chefs et maîtres de la toundra. Aucune
intempérie ne les arrête, et i l s j'otrouvent leur cbcmin dans la tniit
la pins obscure. Les Samoïèdes, qui se plaignent, sonvoiit à tort, de l'opprcssiou
do ces Zyriaues, s'iiudiiu'iit volontiers, ainsi (|ufi les Ostiidis,
devant cette supériorité, ¡\fais la toundra peut entroteiiir plusieurs milliers
de rennes de plus qu'elle n'en nimrrit aujourd'hui, et si les Snmoïèdes
restent, sons ce ra})porl., dans une inférioj-itc l'ohitivo, c'est leui'
])ropre faute.
V O T I A K S KT lihlSSl'liniAKNKS.
Les Votiaks, qui comptent environ 230,000 individus, habitent en masse
compacte, au ncmbie de 220,000, la partie oi'ientale du gouvernement
de Yiatka, et on petit, nombre — à pen près 9,000 - celui de Ka>:ini,
taudis que les avant-postes rlisséminés de cotte tribu s'éten<lent vers le
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