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P H U l ' L l î S ÜURALO-ALTAÍQUBS.
LAPONS DE LA LAPÜNIli BUSSE.
P I Î I T L I Î S OrHALO-ALTAÏQlMîS. 1 9
Ils sont iioimilé-i ordinaircniciit Lapons russes ci; ¡)iofc3Scnt ]o religion
gTcciiiic; mais iis croient néanmoins aussi à la magie et à la sorcclicric,
ci; en général ils ne diiVèi'cnt ]ias csscnlicllcmeMi: des La|a)ns d'Énaré.
Kn antcninc, ils revicnncnl de la péclio dans leurs villages très^'approciiés
les uns lies autres et déni, la constrnelion, enii)runléc anx Knsscs,
ieui' interdit la posscssiiiu de grands troiqieanx de rennes comme on eut
les Lapons ifflnare. Mais [l'antres causes encore ont déshabitue le Lnp.ui
russe do l'élève du reuue, pour l'cugagei' à se livrer presque exclnsivcment
."i rimlustrie d.; la péclie : d'abord la nature elle-même, qui a placé
dans leur voisiinlse la uier lilanclu- et la mer (ilaciale, ainsi que deux
grands lacs |,oissomieux, rima.ulra et le Nonotozcro; et (l'tui antre coté,
les jefincs nombreux et prolongés (|ue prescrit la religioo russe. Ils sont
très-pauvres et igmtrcnt cemi)létenuuit les soins qu'exige l'élève du bétail.
11 y a peu de variété dans l'existence du Lapon russe: il passe la plus
gronde partie (le l'iiiver dans sa maison basse et sombre, recouverte
d'un toit plat; l'intérieur, un banc régimnt le long dn mur tient lieu
de lit. Sur les bords de la mer et dans les contrées montagneases, les
Lapons russes passent même l'hiver sons des tentes faites de poutres et
de planches, dont le toit plat est recouvert <lc tourbe.
Sons le rapport religieux, ils sont lilaces à uu degré fort inférieur.
Quoique observant rigonreuscnieul toutes les prescriptions de l'Eglise, ils
sont ccpeiubiut adonnés à la supcrstitioo et h la magie. Les Lapons
russes qui habitent près des grandes routes, bien qu'assez semblables aux
a u t r e s tribus, se sont pourtant modifiés à leur avantage, ]iir suite de
leur coiumerce avec les Eusses et les Karèls. Discrets et taciturnes avec
les liasses. Us jouent le i òle de ceux-ci parmi les leurs et; parlent ra.sso:
car ils ont aussi adopté les moeurs et les usages des Russes, aussi bien
que lenr costume. La langue qu'ils parlent n'ayant point de caractères
tixés par l'écriture, il n'est pas douteux qu'après un laps (le tem|)s (lai
n'est iieut-étre pas très-éloigné, les Lapons deviennent tout à l'ait Russes.
Leur nombre s'élève on totalité à 3,000 âmes environ.
G K O I T P E ORIENTAL.
Chez les pciiijles tiimois du groupe oriental, séparés Ou groupe occidental
par la marche ])rogrcssivc des Russes vers lo nord, les nationalités
s'isolèrent d'une mombre oncorc plus distincte, vu que, pendant, des
siècles, CCS peuples furent tenus éloignés les uns îles auti'es par les Tatars
et les Eusses.
L a subdivision de ces Finnois de l'est en trois gi-oupes principaux —
l'inuois jicrmions, Fiiniois du Volga et Finnois ungriens — a. une oi'igine
historique et déi;enninéc par ridiome: ainsi les Fiiniois pcrmicns sont les
restes des l}iaini;ens établis dans l'Oural centra! et la plaine qui avoisine
cette cliaiuo de montagnes : les Finnois du Volga sont les débris
du centre de la puissance finnoise dispersés par les Tatars et les Russes,
•c'est-il-dire des Bulgars du Volga: quant aux Finnois ongriens, ils descendent
de l'ancien pays d'Yongra, dont le centre national s'était probablement
trouvé toujours établi sur le versant oriental des monts Durais.
Aussi les langues est-iinnoises durent-elles plus que celles de l'ouest
subir les influences étrangères, notamment celle des Tatars et des Russes;
c'est par cette raison qu'on y remarque un résultat analogue à celui qui
a été signalé h pi'opos de la langue vote. L'iniluence russe était plus
f r a p p a n t e sur les langues est-linnoises, car les Russes s'inipatroiiisaient
chez les Finnois de l'est par nue double voie : par la religion d'abord,
e t par le contact do la vie journalière ; tandis que chez les Votes, lo
premier mode agissait de préférence. Il faut convenir cependant que
cette infiltration de la langue russe aussi bien que de la langue tatare
consistait seulement en quelques expressions parasites, mais que la grammaire
n'a jamais subi aucune transformation. Une langue, en etTet, abandonne
plutôt complètement ses formes grammaticales qu'elle n'adopte
celles d'une autre langue.
FINNOIS 1MÍK.MIKNS.
Les Tormiaks, restes des anciens Biarmiens, dont la puissance s'étendait
jadis bien loiji, sont réduits maintenant an uonibre de GO,000 indiv
i d u s , et habitent in-incipalcment les parties occidentales du gouvernement
de Perm (55,000), dont 35,000 âmes dans la campagne d'ivén
( p r o p r i é t é immense de la famille Stroganov) et une partie (5,000) dans
le gouvernement de Viallia. Dans cette totalité de 55,000 âmes ne sont
cependant pas compris les Termiaks complètement russifiés des districts
de Solikamsk, d'Oklimisk et de Perm, dau.s le gouvenumicnt de ce nom,
de même que beaucoup de colons qui habitent d'antres gouvernements.
Vivant en groupes isolés les uns des autres et formant des communes
séparées, ce petit peuple fournit la |)rcuvc la plus palpable du progrès
toujours croissant de l'élément russe, qui depuis longtemps a moralement
subjugué les Permiaks.
Mais la nature physique de cette tribu annonce ellc-uu'me sa fin prochaine.
Jadis de stature robuste et souvent colossale, les Permiaks s'élèvent
il peine aujourd'hui à la taille moyenne et sont presque dépourvus
de force. Une seule famille se distingue encore iiar une force physique
qui ne se rejicoutre plus dans cette race , mais il est notoire que cette
famille est composée de Permiaks complètement purs de tout mélange.
Un homme qui eu faisait partie, et qui est mort récemment, soulevait un
cliariot avec une charge de 25 ponds de farine et le posait sur un antre;
il a atteint l'Age de cent quinze ans; son père était mort à cent douze
ans. De larges é])aules, un cou mince et court, la poitrine aplatie, de petites
jambes, do grosses mains et de large.s pieds, donnent aux lioinine.^
un aspect diiTorme. I.a tète est en général petite et aiignk'.use, le fiont
roide et déprimé. On remarque que, par une sorte de contraste avec Ic5
liommes, les femmes ont la main bien faite et les doigts effilés. En général
on distingue deux types différents de physionomies. Le type pnncipal
offre des cheveux bloud clair ou rougeâtrcs, une iigiire large, un
t e i n t ]-onge ou jaunâtre, des yeux gris, un nez large et retroussé, de
grosses lèvres et le menton arrondi. J.c second l.y])c se distingue imi
des cheveux cliàtains pro.sque uoirs, un visage allongée, un teint basané,
des yeux bruns ou bi-nn foncé, un nez droit et mince, des lèvres
minces et le menton pointu, liommes et femmes ne sont généralement
pas beaux ; leurs yeux k demi clos et sans exi)ression, aux(|uels la pa^-
sion on une émotion passagère peuvent seules donner quokiiie éclat, jiunt.>.
à l'ensemble des antres traits, impriment au visage uu caractère pfn'''"
culier de stupidité, du brutalité, de sournoiserie, de malicieux entêtement
e t , chez les gens mariés, de sensualité eflrénée.
Les Permiennes encore jeunes ont les yeux plus vifs et plus e.xprcssif^,
mais les femmes en générai manquent presque de sourcils et ont la.
poitrine peu développée. Les honnnes sout i-aremcnt cliauves, mais
souvent imberbes ; ils portent les cheveux coupés en rond et tombant
sur lo front jusqu'aux sourcils. Les feiuines portent la coiil'nre russe habituelle;
les femmes jnariccs, deux tresses; les jeunes tilles, une seule.
La démarche des hommes est gai»che, lourde, vacillante, et ce qui la
rend encore plus disgracieuse, c'est le balancement continuel des bras.
La chemise de fête des liommes est en toile et a le col brodé de coton
on de laine rouge; le pardessus de fôtc est de même étoffe, à ¡ilis
sur les hanches, et le plus souvent de couleur bleue. Le ])ardessus ordinaire
manches est en toile blanclic. Les chapeaux ont des boi-ds
étroits et; la forme élevée. Isn hiver on po.rte peu de fouriaires, probablement
à cause des rudes travaux auxquels les hommes se livrent ])our
la plupart, et qui consistent iirincipalemcnt à abattre et h fendre du
bois pour les raflineries. Pendant la saison i-igoureuse ils portent une
redingote en drap blanc grossier, et par-dessus un autre vêtement avec
des manches en toile blanche. Ils ne qiiillcnt jamais leni' village pour
longtemps, et ceux qui se livrent la chasse sont en bien petit nombre.
Les fcnïmcs ont des chemises de lin, à. col plissé et à manches longues
et amples; en été, et pour des occasions solennelles, on endosse pardessus
la chemise le saî'afan russe, dont les bretelles sont brodées; la
tête est recouverte d'un kokochnik ou povoïuik brodé de perles sur le
devant. Tout cela manque de propreté et est fort mal entretenu, surtout
les habits destinés aux jours ordinaires. En général, les Permiaks vivent
très-misérablement.
En résumé, ils jouissent d'une bonne santé et supportent aisément les
fatigues et la rudesse dn climat. Les maladies habituelles dans le reste
de l'Europe sont rares panni eux; mais celle qne font naître les excès
amoureux y est plus répandue, ainsi que le scoi'but, suite d'une mauvaise
alimentation. Nés paresseux plutôt que faibles, ils accomplissent
dans leur intériein- comme au dehoi'S moins de travail que les Pusses.
Les mauvais chemins ])endant l'été font que le Permiak, au lieu de
chariots, emploie de préférence des chevaux pour le trans]ioi't de ses
denrées; souvent il monte lui-même sur le cheval déjà trop chargé. Les
femmes, dont la pai'csse égale celle des hommes, doivent, outre, leur ménage,
s'occuper de la culture de leurs ])Otagcrs, ce qu'elles font du reste
avec une granile négligence.
Les Zyriaucs, véritable peuple chasseur, habitent, au nombre de
90,000, les contrées orientales et iuhospitalières des gouvernements de
Vologda et d'Arkhangel, et sont les voisins méridionaux des Samoïèdes,
qu'ils refoulent de plus en plus vers le nord ou parmi lesquels ils s'étendent
chaque jour d'avantage.
Nous trouvons chez les Zyrianes une paisible indolence, une grande
quiétude et une simplicité calme, résultant d'une existence uniforme et
exempte de soucis. Le Zyriiine est l'homme de la nature, ce que toutefois
on ue remarque pas imiuédiatoment. Au premier aspect, il pi-oduit
un effet désagréable; l'expression terne de l'oeil, le regard qu'il semble
jeter sournoisement de coté, une grossière maladresse, uu o])!niàtre
silence lorsque les demandes (|u'on lui adresse ne lui sont pas faites
dans sa iiropi'c langue, son embarras et son flegme habituels, tout cela
fait ([u'oii se sent rc|)oussé an ])rcmier abord. Jlais lorsqu'on sait s'y
prendre, avec Rimj>licité et <lonccur, on ue farde pas se convaincre
que, malgi'6 sa l'iidc écoi'ce, le Zyriaue. i)ossède beaucoup de hoimes
D'u
qualités de ccmu',
Il est de structure régulière
son parler est saccadé, aigu ot,
climat froid et favorable à la
forces. Sans se soucier de touti
tous sens, durant des mois
proie malg
de taille moyenne et pâle de visage :
accentué comme une soi'to do chaut. Un
longévité fortilie ses membres et ses
s les intempéries du climat, il ])arcourt
•nticrs, de |iaisibles forêts, gnettaut sa
et se ptn'tant toujou
d'aliments sains, do
uni nni(iue boisson,
perpétuel avec la natui'C est trè:
; bien. 11 resison
et
: les plus fortes gelées,
Pii'e un air pur, ne se nourrit que
los fruits .sont la base, et l'eau est
k a salutaire influence du
sensible chez Io Zyriane; mais la, force <le l'habitude agit encore plus
Puissainiiient sur lui. Ces deux éléments réunis produisent un amour sans
infelligenco très-bornée, le Permiak dédaigne tout ce qui est
nouveau; sou caractère est violent. rancunier, vindicatif, querelleurf dissiinnlô.
et métianl. Hardi et arrogant dans son ménage, le Permiak est
ailleurs craintif et modeste. Il parle peu, est très-supcrstitienx e(. croit
à l'existence de personnes malfaisantes qui apportent des maladies ou
les guérissent, qui savent ¡¡rovoquci' l'amoui' non-seulement par des parolo.
s et des ilrogiies médicinales, mais au.ssi au moyen ilu regard et de
la rcspii'ation. On peut rcprodier aux deux sexes une grande sensualité,
r i n i i d é l i t é dans lo mariage et un goût pi'ononcé pour les spiritueux; les
filles sont généralement de niiuivaise conduite.
Le christianisme ne se j'épaudit chez les Permiaks du domaine d'îvén
(|iie vers la fin du seizième siècle ou an coininenccment du dix-septième,
et ])his (ai'd chez les Zyrianes leurs voisins. Les églises sont pen fréquentées,
mais on ob.sei've rigourcuscinenl h's jeûnes. 11 n'y a pas de
ra'îkolnilcs (grecs scliismaliques) paimi eux.
Le.s Permiaks s'a|)pellen(; eux-mêmes (comme les Zyrianes) Komi. Le
nom de Permiak pai'ait leur avoir été donné par les Russes, (|ui s'avançaient
déjà dans des temi)s hn-t reculés jusque dans le |jays des Pei-miaks.
Ce nom paraît être dérivé plutôt de parma (inoul) (¡ue de iiiarmia, vu
que les disti-icts de Solikamsk et Tcherd^vue (habités par les Permiaks)
sont couverts de numts et de collines.
La langue des Permiaks est un des nombreux idiomes des tribus tchoudes
on tinnoiscs; elle est en général pauvre. Les mots qui la composent
ne désignent que les choses, les objets et les actions les plus vulgaires.
Comparée au nisse, elle ne contient pas beaucoup de substantifs; le
manque d'un nombre suffisant de verbes et de conjonctions s'y fait également
sentij-. 11. a r r ive souvent qu'une seule et même expression présente
line inliiiité de significations diverses. Peaucoup de mots emprunf:
és au russe sont modifiés d'après la forme de la langue. Les Permiaks
n^ont jamais eu de littératuie. Les parties du discours sont les mêmes
que dans la langue russe, sauf qu'il la place d'une préposition on subs
t i t u e une postposition. Il y a dix-sept cas dans les déclinaisons.
S'identiliant chaque jour de ])lns en plus avec le peuple russe, la maj
e u r e partie des Permiaks jiarle le i-usse et presque tous le comprennent.
Il n'y a d'ailleurs |dus guère que les traits du visage, la chevelure
blond clair et le langage, qui les fassent reconnaître comme étant d'origine
finnoise.
bornes pour le foyer ])ateniel. fn hiver cruel et pi'olougé, qui détruit
souvent toutes les moissons, l'oblige il se nonrrii- de son, d'écorces d'arbres
et de jeunes rameaux de pins, et il s'y résigne plutôt que de quitter
son pays.
Les moeurs des Zyrianes portent le cachet d'une grande l'udesse et
n'ont subi que peu de modifications depuis les temps primitifs. L'éducation
chrétienne sera seule capable de les adoucir, mais ses progrès sont
encore bien récents. Dans leur vie intime et sociale toute patriarcale,
ils n'ont i-ion emprunté aux Russes; comme, en général, aucun élément
é t r a n g e r mis à leur jiortée, même dans los plus louables intentions, n'a
pu s'iutrodnii-e chez eux. Francs et pleins de bienveillance les mis pour
les autres, les Z\ rianes se montrent, à l'égard des étrangers, impénét
r a b l e s , vindicatifs et méfiants, lorsqu'il s'agit de choses qui dépassent
la mesure do leur demi-civilisation. Cleux de leurs compatriotes qui sont
r e s t é s longtemps en pays étranger perdent beaucoup à leurs yeux.
Persévérant ilans lo danger, excessivement téméraire dans ses entreprises
et résigné dans le malheur, même au miliou des plus rudes éj)reuvcs,
le Zyriane tient fei'ineiuent il la parole donnée, s'acquitte exactement
d'une mission l'cçuo et se distingue en fontes circonstances ])ar
une sévère jirobité. Lorsque le Zyi-iaue transporte dans dos lieux éloignés
des sommes considéi'ables, (elles (|uc, par exemple, le montant des
impôts, il informe tous les passants do la mission qu'il accomplit, et
ceux-ci ne manquent jamais de se découvi'ii- avec respect; arrivé ii une
station, il se débarrasse de sa charge; l'hôte alors renvoie toutes les
personnes présentes ; et loi'sque l'événement est connu dans le village,
chacun rentre chez soi ii. In hâte et n'en sort que lorsque le messager
a quitté le village avec le fardeau qui lui a été confié.
L e Zyriane est très-hospitalier, et un voyageur ne sera nulle part
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