
' E Ü P L E S INDO-EUROPÉENS.
Il iliémctski ]5ogli, c'ost-ii-ilii-c ;
î i d ô r e aloi-s les catholiques et su
• i 2
Jî(.gli) celui (lui n'est pas r
Dieu catlioliquc ou protestant;
t o u t les protestants couimc exclus dos bienfaits de la vie future; ces
d e n i i e r s sont pour lui uu sujet jiai'ticiiHer de profonde pitié, taudis qu'il
r e g a r d e les premiers coninio ennemis liistoriques. Ainsi les Knsscs n'ont
a u c u n e auiuiosité instiiiotive contre ceux qui suivent une autre croyance
q u ' e u x ; ils ne sont animés non plus d'aucun fanatisme contre les ras-
Icolniks. Abstraction faite du profond attachcnient que le Russe professe
p o u r sa religion, le culte catholique, célébré dans une langue inintellig
i b l e pour la ])lupart des fidèles, lui conviendrait tout aussi peu que
T a u s t è i ' e gravité de la religion ])rotestante, qui ne snurait, en raison
s u r t n n t de l'absence de pompes cxtéi'ieui-es, éveiilei- aucune synipatliie
d a n s sou esprit inipressionmible.
l i ' h i s t o i r e du raskol embrasse une période d'environ quatre cent cinq
u a n t e ans qui se divise en deux époques principales dont la première
s ' é t e n d jusqu'il l'année 1GC7: tandis que la seconde diite précisément de
c o t t e même année, où se manifesta pour la premièi'o fois l'apparition
des dissidents appelés vieux croyants (staroobriadtsy), qni formèrent une
s e c t e i\ part.
L a première période, de 141!) à 1G67, embrasse l'histoire du dével
o p p e m e n t des diverses idées religieuses (tolks) jusqu'il l'apparition du
v é r i t a b l e raskul. IClle repi'ésente l'essor progressif de certaines oiiinions
l ; i / . a r r c s et d'erreurs religieuses, la ¡iropagation de ces opinions parmi
l e s basses classes du pcu])le, et l'empiétement dos fausses doctrines qui
f i u ' m e n t aujourd'hui lo principal fondement du raskol en Russie.
L a seconde période, de IGKT jusqu'il nos jours, embrasse riiisloii'e du
r a s k o l lui-même et de ses différents dogmes. Klle repi-ésente le raskol
d a n s toute sa vigueur, tel qu'il s'est fuinié sur la ba.sc d'erreurs déjii
e n r a c i n é e s , et tel qu'il se montre ouvertement contraire ii l'Kgli.se et
a u pouvoir de l'Etat. Ou voit dans cette période comment le i-askol se
p r o p a g e a , puis se divisa en diverses sectes qui l'éloignèrent de plus en
p l u s de l'Eglise orthodoxe, et cutin par suite de quelles vai-iations il
a r r i v a à ce qu'il est aujounl'hui.
A u milieu du douzième siècle, un Arménien du nom de :\rartiu se
mit à pi'ôcher une singulière doctrine, mélange bizarre de dogmes arm
é n i e n s et catholiques et d'idées toutes pei-sonnelles ; ce schisme naiss
a n t fut promptement étouffé par le concile de Kiev, en 1157; mais
p l u s tard, au commencement du quinzièine siècle, des discu.ssions assez
a n i m é e s s'élevèrent dans l'Eglise sui- différents points du rituel et not
a m m e n t sur la question de savoir si l'alleluia devait être répété deux
.)u trois fois dans la liturgie, et .si, dans les processions autour do
l ' é g l i s e , il fallait se diriger d'après le cours du soleil ou mai'clier eu
s e ns conti'aire. Dans la |)remière moitié du seizième siècle, ou vit ces
d i s c u s s i o n s , à propos du cérémonial, se multi|)licr, devenir ])lus tenaces
e t prendre insensiblement plus d'extension, par suite de la grossièreté
c r o i s s a n t e et de l'entêtement superstitieux du peuple; une grande fract
i o n du clergé, dont quelques membres, par suite du manque d'écoles,
n e savaient ni chanter ni mémo lire, ne craignit pas de proudi'C ])art ii
ces déplorables querelles. Ou abusa du nom do pères de l'Eglise et d'ecc
l é s i a s t i q u e s dont on l'cvétit des écritures mensongères ou falsifiées; dos
f a u t e s et dos additions se glissèrent dans les anciennes ordonnances de
l ' E g l i s e (kormtchevijia knighi), et des erreurs furent intercalées dans la
b i o g r a p h i e des saints; enfin la cessation comjjlète du choix des métrop
o l i t a i n s du rit grec et l'ignorancc de la langue grocque parmi les
d i g n i t a i r e s du haut clergé l'cndirent impossil)Ie désormais la correction
des livres saci'és d'après les textes originaux. Tant d'abus favorisèrent
n é c e s s a i r e m e n t l'essor d'idées nouvelles et la pi-opagation de fausses doct
r i n e s nouvellement émises. La foi dans l'inviolabilité de la sainteté du
t e x t e mémo des anciens livre.s l'cligieux s'affermit parmi le peuple et
d e v i n t la base de l'oiiiniâtreté dont il fit preuve en rcpons.sant le vérit
a b l e iierfoctionnemcnt des Ecritures établi ])ai- le patriarche Nikon. I.c
s i g n e de croix, fait avec le premier et les deux dei-niers doigts rie la
m a i n droite, au lieu des trois premiei-s, devint le signe extérieur, de
j . u i r eu jour plus caractéristique, de ['opposil;iou contre rKglisc exist
a n t e ; et pourtant on no trouve, jusqu'au dix-.septièmc siècle, ni en
R u s s i e , ni en Orèco ou quehiue autre part eu Orient, aucun document
é c r i t (lui puisse iirouvcr avec évidcncc que In première oi)iuioii soit la
m e i l l e u r e et doive itre iuloptée de preference ii l'autre.
Au luilicu du sei/ièiue siècle, beaucoup d'apostats essaj-aieut déjiv de
d o u n e r il leurs doctriues une sorte d'im]iortauce dogniatique, coniuie si
e l l e s eussent éniaué de rassemblée ecclésiastique qni avait appelé le
t s a r Ivan H' afin do tenir sons sa dépendance l'état icligicnx, moral et
i n t e l l e c t u e l du peuple aussi bien que du clergé; mais cette assemblée
n ' a v a i t aucune poi-tée canoni(iue et ses presciiptions étaient désignées
sous le nom de stoglav.
A la tin lin seizième siècle et au commencement du dix-septième,
q u e l q u e s principes équivoques se glissèi-eiit dans l'impression des livi'cs
l e l i g i e i i x , et l'ini commença ii lenr attiibner une autorité otliciellc en
m a t i è r e de religion. Jnsqne-lil les erreurs n'avaient lui se propager qne
p a r des copies on des communications vei-bales : aussi le stogiav substit
u é il la vérité ne pouvait induire eu ei-retir qne les gens qui n'avaient
a u c u n e connaiss.ance des Kcriturcs. Mais il en fut anti-ement lorsque, il
p a r t i r de l'année 1553, ou commença il imprimer des livi'es iTligiciix
oil ces mêmes erreurs s'étaient glissées, et il les distribuer, ce qni eut
l i e u à divers intervalles, dans les années 1504 à 1G62, sous les cinq
p i ' c m i e r s patriarches. Le rasl;ol prit dès lors une rapide extension ; on
a t t r i b u a ii beaucoup de livres une importaiice irrécusable ; ou discuta
s u r les formes dont nous vouons de parler, sur l'ortliograplie d'Isus ou
d ' i i s u s , sur l'opportunité (le porter la barbe on de la couper, sur l'aut
b e u t i c i t é et la portée réelle du stogiav, etc. Les raskolnilis douiièi'Ciit
p o u r base il leur doctrine des livres d'origine très-diverse : les vieux
l i v r e s slavous imprimés bors de Russie jouirent de peu de crédit ; ceux
qui furent imprimés il Kiev, la seconde métropole russe, eu obtiureut
d a v a n t a g e . Les anciens livres perfectionnés de]mis par Nikon et dont
on avait imprimé do nouvelles éditions, contenaient précédemment une
g r a n d e diversité de principes sur les mêmes objets, ce qui ue pouvait
s e concilier avec les doctriues des rasliolniks. Mais lorsque, .sons Nik
o n , les livres eurent été soigneiisenicut perfectionnés, lenr antbeutieité
c o o f i n n é e d'après le texte primitif grec et vieux slavon, et quand la
g r a n d e masse du penjile, reeonuaissant son ignorance et ses erreurs, se
f u t soumise au nouveau lituel, ou vit s'élever une opposition formidable
p a r le nombre et l'audace do ses membres, qui déclarèi'cnt les livres
d e Nikon contraires ii la foi, se détaclièrcnt ouvertément de l'Eglise,
eomiiie partisans des anciens usages du culte religieux, et se cimstitnèrent
e n association sons la dénominat ion de staroobriadstvo (adeptes de l'ancien
r i t ) , ou de raskolniks, dans l'acception réelle et actuelle de ce mot.
L e raskol représentait alors l'oppositiou d'une grande partie du bas
c l e r g é contre Nikon, qui lui semidait être une sorte de second pa|)e de
R o m e , dont il avait tout lieu de redouter la sévèie discipline tonclniut la
m o r a l i t é , la police et l'administration de l'Eglise, et qui en mémo temps,
])ar sou caractère liaiitaiu et impérieux, repoussa uou-senlemeut une grande
p a r t i e du clergé, mais an.ssi l'aristocratie et les liants ronetionnaires de
l ' E t a t . Le raskol, qui, dans le jirinciiie, avait un caractère purement relig
i e u x , spirituel et dogmatique, descendit dans le bas peuple, pa.ssa ins
e n s i b l e m e n t , il partir de l'année 1007, de la sphère religieuse dans la
s j i h è r e jiolitiqne et sociale, et ])rit bientôt le caractère d'iiiie 0|}position
d é m o c r a t i q u e hostile aux réformes dcj ' ier r c le firand. C'est alors qu'il se
p r o n o n ç a ]iarticnIièrcmoiit contrc la transformation de la Russie eu un
e m p i r e taillé !i l'cnropéenne, avec des institutions qu'il considérait eoinine
a i i t i r n s s e s et )ialcnncs, et contrc ranéaiitissenienl des aneieiis droits individ
u e l s et comniuiianx des jiaysans. Ainsi, sous le règne de Pierre le (Iraiiil,
le rasknl |irit finalenient uu caractère ii la fois rel igieux, natiinial et ]iolit
i ( i u e , et, se tenant ii l'écart des nouvelles institutions, ]iersista il se cons
i d é r e r connue la partie la jiliis c(nii|iaete de raiieienue Russie orieiiliile,
il laquelle Pierre le Grand avait fait subir une viohnite transformation.
Au commcneemcnt de la secinide iiériode de l'bisloii
mi les diverses doctrines (|iii inront alors ré|ianilnes,
s i g n e do la croix fait avec le iiriniiicr et le» deux di
v i n t — clnise inconcevable et qni ne lient s'expli(|ner
d e difTérenccs réelles dans les points do doctrinc —
m e n t a l dii raskol et eehii (|ne l'on (dierchll il propiif
c du raskol, par-
»
rniln'S gts deline
par l'absene,
le (logino a-
:er de préférenc.
•ï tons les ai
h a u t e s classci
l i v r e s rehgie,
i. Le rasko
i r t l n i t il Mm
ni si diflieili
(init pur lr(
:oii; et c'est
(d, pres(|i.e i:
• cela qne l'é
s s i b l e .
•ation (ICI
P E U P L E S INUO-EUllOPÉENS.
Dès le milieu du dix-septième siècle, les palriarebes de Jerusaler
l e s altérations du culte divi
v a l e n t été eiivoj'és en missioi
int appelé l'attention des fidèles su
lie leurs supérieurs. Nikon, devenu patriarche
i a bibliothèque un livre qui traitait de l'ins
I R I
e t les ecclésiastiíjiies qui y
a v a i e n t confirmé l'op
lut accidcntellenient
t i t n t i o n de la dignité patriarcale en Rus
qni avaient en lien à ce sujet à Coiistanti
i i l f e c l é des déviations qu'il remarqua dan
l ' E g l i s e , et redoutant li
gloii, il entreprit la réï
( e n 1589) et des conciles
p i c cil 159.15. Profondément
l ' a p p l i c a t i o n des dogmes de
I t a t s qu'elles poiivaient avoir pour la relie
s livres sacrés, afin de signaler les omisp
e r c e v r a i t e t de i s t a t e r les h é t é r o g è n e s qn:
l a g u é e s .
meut et sous la présidence du tsar Alexis Mikhailoviteb,
U ) 5 t , une a,ssemblée ecclésiastique conir
g é , dont le but principal était la révic
l i g i e n x . Dès l'année 1050, et pendant
e c c l é s i a s t i q u e s se présentèrent
sioiis dont il
d e v r a i e n t êti
Avec l'ass
Nikon coiivoqna il Moscou, ei
posée des memlires du haut c
s i en et l'épuration des livres
q n e cette asseoiblée siégeait encore, di
d e v a n t le táar et, se posant comme antagonistes déclarés de Nikon,
p r é t e n d i r e n t que les reformes qu'il voulait faire élaient d'arhiiraires int
e r p r e t a t i o n s des documents religieux. Telle était, en effet, l'opiiiioo que
l'on avait propagée parmi le peuple , qui , dans la conviction qu'ini
c h e r c h a i t i\ lui enlever son antique foi orthodoxe, ne voulut pas rendre
les anciens livres. Nikon essaya d'abord de la persuasion ; mais lorsqu'il
v i t l'iiliitilite de cette tentative, il prononça l'cxcommnnicatiou contre le
r a s k o l , et ont ensuite recours à la sévérité, à l'emploi de la force et
uiéme à des moyens d'une extrême rigneiir. Mais ayant il lutter contre
l ' i n f i n e u c e de puissants personnages dont il s'était fait des ennemis, Nikon,
(pii se prévalait de la eonfiaiice du tsar, tomba bientôt eii disgrâce,
ce qui ne eontribna pas médiocrenieut aux progrès du raskol, qui cep
e n d a n t avait été condamné par une assemblée othcielle et lé.gale des
m e m b r e s du liant clergé, et dont les atliliés avaient été uiandiLs coninic
s é p a r é s de la mctropole de Moscou et de l'Eglise grecque eu général.
L e raskol devint doue une opposition ouverte contre les pouvoirs de
l ' E g l i s e et de l'Etat, dès l'instant qu'il eut été mis au ban de l'Eglise
n a t i o n a l e et qu'il ne lui fut plus possible, sons aucun prétexte, de se
d o n n e r rapparenee d'une opposition personnelle contre Nikon. Ce schisme
se montra d'abord ouvertement en deux endroits : au couvent de Soh
i v e t s k (célèbre par le bombardeineiit des Anglais en 1854), non loin
d ' A r l i h a n g c l , et il Moscou même. Et lorsque la rébellion eot été étouffée
dans ces deux localités, surtout à Moscou, où la révolte des stréh
l s e s eut nue fin si terrible, cette résistance ouverte rencontra encore
d e la sympathie et des adhérents.
Lo raskol se répandit raiiidemeiit, surtout dans les classes inférieures,
une époque de misère matérielle, intclleetnelle et morale, oii doniin
a i e n t avant tout la rudesse, l'ignorance et la plus grossière superstition.
Les progrès iln raskol trouvaient leur aliment hien plus dans les affaires
e t les intéiêts matériels que dans les intérêts purement religieux.
Les circonstmiees suivantes peuvent être justement considérées comme
les principaux motifs de l'origine, du développe,ne,il et de la rapide
e x t e n s i o n du ,-askol : l'atla,d,™,e„
me g r a n d e p a r t i e d e l a p l a t i e
a u x usages extéideiirs du culte di
p l u s qu'à la morale et aux préd
e e p l e s véritabhnnent religieux ; h
i a n c e id le méeeiitenteuient des
musses relativemciil mix innovation
""'.veil desquelles le peuple s'était
l " " " l e m e n l opprimé depuis la fin du .seii-i
« religieux du peuple eu généra
iénies faviirisaiit ses teiidanees et apporinnt
inlé l i t I
r i e ; l'état moral,
i n s t i t u t e u r s eux-
:k(d une .sorte de
s é p a r é e de l'Eglis
l u o r a l e ,lii clergé
daos l'Hiat;
n i c t è r e Inintai
l é p e i i d a n f e et
n i t r e p r
uip
u d'inilrai
Le ele,g
r e l i g i e u s e tonte déiiii
J'-'vint In priiieipale
d u raskul même.
An dix-septième si
réel entre le g.niven
des iniysans allaeliés
lire une positii
u a t i o n a l e ; la silnation miilérielh
®e, et la position qne l'Eglise eomniençait Í oeei
• s u i l i n i t , (Kunme nous l'avnns dit plus haut, le ei
t de Nikon, pr
In fait et l'importa
eux et i
p a r la véi
i n f é r i e u r sn
(lis
(Hiiiaiit bi répnld
e
•atii (d.
a i t sur di\
1 an
lloiiits
•éfor
d i r e c t i o
d e Nike
i s l a i t plus, po
nit et la m
Il glèbe, qii
' du peuple, for
i i é e o i i t e n t s de loi
• noian:
s i l n a t i o i
d e m a n d a i e n t qn
r o u g a t c l i e v ) pou
l e s parties de l'empire, afin de
il leurs aspirations, et d'obtei
i p e a u et uu chef (tels que Razine et plus tard
a u x éléments de trouble i-épaudus dans toutes
Ce draneau commun o„i
o n u e r de la consistance !Î leurs projets,
e n f i n quelque résultat satisfaisant.
( | u a i t il la foule mécontente se trouva
d a n s le seul iutérêt qni tonclnlt également toni le monde, la religion
l . ' é | , „ r a t i o n des livres sacris et eu général des difi'érentes solennités du
c u l t e donna anx p,'otestatiiuis des opposants l'euseoible, la l'orme et la
d i r e c t um (|ui leur umuqnaicnt, et l'on vit appnrait,'e uu fait dont le dév
e l o p p e o i e n t avait duré deox siècles, mais qui s'était élabli sur une
v a s t e éehelle. La protestation de foi contre les réformes de Nikon ne
f n t , pour les .•askolniks, qu'un prétexte qni se,'vit à dissimule,' le niouv
e n i e n t populaire. An lien d'employer cont.-e l'npparition onvertc du
r a s k o l l'intervention é„c,-giqne du gonverueiiicut et d'ado|itcr quelque
m e s n i ' e politique qui ciit sur la vie du peuple nue iiilluenee décisive et
s a l n t a n ' c , on roconnit ,1 des spécifiques purement l'oligicux et qui ne
c o u c m i a i e u t que la police de l'Eglise, et l'ou n'obtint consénuemment
a u c u n résultat.
L e raskol, divisé eu plusieni's sectes dès sou appa.dtion, se réfugia,
loi-sque le gouvernement prit eofin des mesu,-es éueigiques, dans les coot
r é e s cloiguées et limitrophes de l'empire, et mémo dans les pays étrang
e r s voisins de la Russie. I.c nord, le sud et l'est, mémo la Sibérie, dev
i n r e n t pour lui des lieux d'asile. Du vivant de Nikon, il y avait dcjil
e , i Sibérie, surtout d.aus les mines, cent mille raskolniks pi'êts i, lont
s a c - i f i e r pour leur croyance.
L e raskid, ainsi que nous l'avons dit, consistait principalement, soos
le rapport des formes, dans l'attachement des sectaires au cérémonial
p r i m i t i f de l'Eglise d'après les anciens livres, qui contenaient, ainsi qn'w,
le croyait du moins, les dogmes de la foi tels que Madimir le Saint
l e s avait appoités de Coustautiuople. On y ajouta successivement les
d i v e r s e s doctrines qui naqni.-ent plus tard et dont noos avons d^ij^
f a i t mention. Après la mort de l'évéqne Paul de Koloinna, principal
a d v e r s a i r e de Nikon, aucun antre prêtre du haut cle,-gé ayant droit
d ' o r d i n a t i o n n'ayant adopté l'hérésie des raskolniks, ceux-ci durent bient
ô t rester sans prêtres et en conticr les fonctions à des personnes ét,'augè.'
Cs an culte, ou choisir des piètres ayant reçu légalement les onlres,
, n a i s qui s'étaient précédemment rangés parmi les raskolniks. C'est ainsi
q u e se formèrent les deux sectes principales du ,-askol (staroolniadstvo)
qni existent encore aujourd'hui, l'une iiomniée bespopovchtcliiiia (vieux
e r o y a o t s sans prêtres) et l'autre popovehlcliina (vienx croyants ayant
des prêtres). Il s'en forma bientôt d'autres qui se joignirrait il ces deux
s e c t e s principales. La première considère l'Eglise russe eomiiic une
E g l i s e décime; elle l'appelle l'Antéchrist et est persuadée que toutes les
a u t o r i t é s agissent eu sou nom : aussi a-t-eile soin de dminer un nonv
e a n baptême il ceux qni entrent dans sou sein, et quelques-uns de ses
a d h é r e n t s ne prient pas pour le tsar. Le baptême et la eonfessiou sont
a d m i n i s t r é s par des laïques, souvent même pa,- des filles; les ant,-cs sae
, - e , n e n t s n'existent pas. Quelquefois la sainteté du mariage est l'oligicus
e m e n t observée, d'aut,'es fois elle est complélentent dédaignée et le
e o u c u l i i n a g e est permis. Les mauvaises inouirs sont non-senlement tolér
é e s , mais souvent même emudilics par les ninni d'amours .saintes, frat
e r i i e l l e s , chrétiennes.
L ' a u t r e secte principale des vienx croyants, la popovcbtcliina, consac
r a i t avec des cérémonies paitieulicrcs ceux de ses prêtres qui s'étaient
d é t a c h é s de l'Kglise orlliodoxe; elle recoiiiiai.ssait d'ailleurs l'elbcacité de
i m p o s i t i o u des mains jion,' l'ordination des prêlres de l'Eglise orthoixe
: et, cmiservaiit conséqnouiment certains ra|iports avec celle-ci, ne
i était pas aussi linstile que la secte de la bespopovclitcliiiia.
L a bcspopovclitchiiia, la premièi'e des deux sectes principales qui se
r n i è r e u t parmi les vienx croyants, se subdivi,sa en trois sectes de docines
diverses (tolks). Elle commença, sons le règne dn tsar Michel
. • d o r o v i t e h , à se répandre ii Kostroma et à Vl adimi r , par les soins d'un
s k o l n i k ap]iclc Kapiton, qni transmit son nom il ses disciples. C'est
e l l e que naquit la secte des pod,'éel,et,nks (e'est-ii-i
li accomplissent les cérémonies dn cnlte dans le
• e i i t i on de
l a g e d'i iide fort si.
, s le ta,ois),
î propres demeures,
i n t e Cène, ponr la célébration de laquelle ils font
c a c h e n t v ê t u
î , "Il
' h a b i t s éclatants, sons le phiiiclier de la salle où ils s'nsseiiihlent, et
i l iy