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P E U P L E S OÜRALO-ALTAÍQUES.
lin trilnit aux Russes; mais il fut chassé par Koutdirram, le iinissaut.
klian (les Kirgliiz-Kalssalis, ([ui s'empara ilc tout le pays entre l'Obi et
l'Oural, força les habitants de se convertir il l'islamisme, tit un traité
(l'alliance avec les Nogaïs et se révolta contre Ivan IV.
Les Stroganov, riches propriétaires de terres et de mines dans les
contrées avolsinantcs, offiircnt, en échange de droits et de pi'iviléges
presque illimités, de repousser au loin cet ennemi andacienx, et de défendre
paiticulicrenient la ville de Penn. Ils etabliient des places fortes,
orgonisèi-cnt une armée, et fii'ent, à partir de l'aimée 1572, une guerre
sanglante et opiniâtre aux Tatars de Sibéi'ie, dout Koutchouni était le
chef.
Pour renforcer leurs troupes, qui avaient beaucoup souffert pendant
la guerre, les Strogaiiov appeliïrcnt il leur aide l'un des l'apaces atamans
des Kozaks du Don, Yermak 'fimoféiev {fils de Tiinoféi). Ce chef
arriva avec cinq cent ipiarante hommes, qui, réunis au.\ ilébris des soldats
des Stroganov, formèrent une petite année d'environ mille hommes.
Après bien des expéditions dangereuses et des combats opiniâtres, la
v i l l e d'Isker fut prise, et Ivan IColtso, le compagnon d'aimes d'Ycrmalc,
qui avait mérité la peine de mort, se hâta d'aller il Moscou et déposa
aux pieds du tsar, en expiation de ses ciimcs, la possession de tout le
pays conquis (1583). Cependant Yermak perdit bieutùt la vie i la suite
des coutimiels combats qu'il était forcé de livrer et ce ne fut i|ue
sous le règne île Boriss Godounov, que Koiitchoum fut entièrement chasse
du pays qu'il avait usurpé, et que la Sibérie, dout le nom passa successivement
il tout le nord de l'Asie, fut peu â peu complètement soumise
il la domination russe.
Outre les diverses branches tatares établies en Sibérie et descendant
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des Kirghiz-Kaïssaks, des Kirghiz pniprement dits et des Kalmoiiks,
nous nommons Tatars de Sibérie tontes les tribus tatares devenues telles,
dont l'extérieur seul dénonce souvent une oiigine étrangère ou mélangée.
L e s Tatars de Sibérie occujiant toute la partie méridionale de la Sibérie
o c c i d e n t a l e , au nord de l'étroite ligne de démarcation formée par les
Kozaks de Sibérie, confinent vers l'est aux lionriates et vers le iiiird
aux Vogonles, Ostiaks, Siimoïèdes et Toungouses, et ne sont ijas renfermés
dans des limites nationales bien précises, cimiine c'est d'ailleurs
le cas pour toutes les races indigènes en Sibérie. Cela vient de ce que
l e s lieux de leur résidence actuelle, surtout les contrées de l'Altaï, avaient
é t é de temps immémoi'ial habitées par des aborigènes (prebablcincnt des
b'iiiuoi.s) auxquels succédèrent des Turcs et des Mongols. qui se heurt
è r e n t d'abord, puis se méiaiigèrent avec eux.
L e s tribus d'origine tatare ou devenues Tatais de Sibérie nous oifreiit
dans leur mélange beaucoup de nuances, surtout extérieures, qu'eu ne
peut iudiqner que dans tilie classification générale.
D'après ce qui précède, on peut les diviser eu trois groupes principaux ;
Les Tatars du gouvernement de Tobolsk, et spécialement ceux du gouv
e n i e m e u t de Tomsk, qui nous oifrent le plus pur type tatar, et, comme
aiipciidice, les limikhars et les Tachlicntcs ;
Les Tatars du gouvernement d'Yénisséisk, appelés aussi Tatars-Minouss
i n s k s , composés en grande partie de tribus finnoises, ou pour mieux
dire ostiakes-samoïèdcs, devenues 'Tatars, et plus tard encore mélangées
avec des Tatars, dont la fusion est bien souvent diflicile à constater;
Les Téléoutcs, dans les contrées de l'Altaï, habitant entre les Kalmoulis,
les Tatar.s et les Bournutes, et qui sont probalilement d'origine
fiiino-kalmouke ou onïgoure.
Ï A T A I i S DKS (lOUVKKNF.MKXTS DU TOBOLSK ET DE TOMSK.
Tenant par les liens de la plus proche parente aux Tatars de Kazan,
pour la plupart musulmans, coionisés et ayant presque le même genre
de vie que les Russes, les Tatars des gouveniemeuts de Tobolsk et de
'Tomsk, au nombre de 40,000 âmes, n'ont rien de particulier qui les
caractérise. Dans leur langage, leurs moeurs, leur genre de vie et leurs
liabillements, ils out beaucoup emprunté â leurs voisins, spécialement
aux Russes, dont l'iufluenec sur eux, considérée sous ces divers points
de vue, est très-puissante.
L ' a g r i c u l t u r e , l'élève du bétail et le transport des marchandises sont
les occupations pi-incipales des Tatars, qui portent le nom des llenves
près desquels ils vivent, et qui, sons les dénominations de Tourals ou
'Toui'alintses, de Barabas ou Barabintses, de 'Tatars de l'Obi et du Tclioulym,
présentent entre eux quelques différences qu'on peut indiquer.
Les Tourals, leâ plus occidentaux de tous, et voisins immédiats de
leurs frères de race en Europe, se rapprochent le plus, sous tons les
rapports, des Tatars de Kazan. La plupart des habitanis des villes se
livrent au commerce, les autres il. r-agrieultiire, â l'élève du bétail et
â la chasse. Moins civilisés que les Tatars de Kazau, ils n'ont pas cons
e r v é leur langue aussi pure que ces derniers ; mais ils ont emprunté
beaucoup d'expressions aux langues russe et vogoule.
Les Barabintses, dans les contrées marécageuses situées entre l'Obi
e t l'Irtych, ressemblent beancouii, par leur extérieur, aux Mongols. Ils
ont le teint livide et peu de capacité intellectuelle, mais ils sont d'un
c a r a c t è r e tiegmatique et fort doux. Ils s'occupent principalement de l'él
è v e du bétail et de la pèche. Ils mènent une vie nomade en été et
passent l'hiver dans des habitations. Quoique le christianisme se soit
propagé painii eux, ils iirofessent encore sccrètmncnt le chamanisme, et
l e s chamanes jouissent chez eux d'une grande considération.
Les Tatars de l'Obi, établis sur le fleuve de ce nom, vers le nord
jiisqu'.'i Narym. ont emprunté beaucoup de leurs usages aux Russes. La
plupart sont chrétiens.
Les Tcitonlyms, demeurant le long du Telioulym jusqu'à l'Obi, n'ont
rien de finnois ni de mongol dans leur extérieur. Le christi.anisme a fait
d e grands progrès parmi eux, dans les environs de Tomsk et de la riv
i è r e de Kemtchoug. Ils se sont tellement indentifiés avec les Russes
qu'ils ont entièrement renmicé il leur langue primitive.
.UM'EMIICE.
B O U K I I A R S ET TACllKHMTES.
Les Boukhars et Tachkcntes, qui sont pour la plupart de riches marchauds
et haliitent principaleineiit les lieux de commerce sur la frontière
lie la Sibérie méridiouaie, sont venus s'établir en Sibérie après l'introduction
piir Ifi Hussic il un j^'ouvornciiu'iit rc^julicr ihuis cc p!iys. lis professent
l'islamisme et résident j>rosQuc cxclnsivpnifnt diiiis le sonvcrncniont
(le Tol)olsk. I.onr nombro s'élf'vc h environ 9,000 âmes (les deux
soxcs. lis sont fiiissi répandns, mais peu nombreux, dans les grandes
v i l l e s do la Ihissio d'I'^uropo, et surtout sui- la frontière asiatiqnc, où
i l s font le métier do colporteurs dans ¡es maisons, principalement pour
i c ciimmerce des robes de chambre.
TATAKS DU (I()UV]<:KNKMENT l)-VÍ:NfSSÍ:iSK.
Los Tatars du i^onvci'nemeiit d'Yénisséisk, au nombre total do 22,000
fnnes, se distinguent particuliéronient do leurs frères d'origine sibéi'ienne
par leurs moenrs, lein- genre de vie et leni' religion qu'on peut nomniei'
païenne, môme à l'égai'd do ceux qui ont reçu le baptême. Ils se composent
de diiïérentes tribus, devenues aujourd'luii totalement tatares et
qu'on pourrait concentrer en trois groupes, .savoir : les Katcbintses, les
S a g a ï t s e s avec tontes îenr.s tribus réunies, et les Kaïbales ou Koïbales.
, Les deux premières tribus tiennent- plus de l'élément tatar et les
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