
PEUPLES OURALO-ALTAÍQÜES.
s'établir diez Íes Taíars-Koiuidrovs, et furent, depuis cette époque, ap])clüs
Turkmènes cie Mangliyclilak.
On compte actuclleincnt diez les Turkmcnies de Maiighydilak 500
kibitkas on une ])opiilatioii nom aile île 2,000 iimcs, Ils sont de taille
moyenne, de forte constitntion, mais ont perdn la régnlarité de lenrs
t r a i t s !\ la snite de mclangcs avec los Kalmonics. Leur teint est trèsfoncé.
Ils tiennent beaucoup à leurs anciens usages et à lenrs moenrs
patriarcales, et sont tous sonnnites.
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L a pli.s gi-amlc partie des Tm-kinèncs, sm- la vive orientale ile la ]iiei-
Caspienne, ne s'est seninise que très-récemment an sceptre russe.
On compte ciicei-e cinoliincs Kliivins isolés qni sont venus s'étaiiiir dans
les contrées d'Astrakhan et J'Oi-onbourg, où ils s'occnpont d'affaires de
commerco. Ils ap|iartionnont par lenrs moenrs et leur genre do vie aux
habitants tatars des villes.
K I R G H I Z - K A Ï 8 S A K 8 .
Los Kirghiz-Kaïssaks, qn'on appelle inexactement Kirghiz, habitent,
clans l'Asie occidentale, les plaines basses situées entre les liants plateanx
du Thibet, le pays des Turkmènes (au nord du platcan d'ii'an), le flenve
Oural et les plaines de la Sibérie occidentale, et sont aujourd'hui, par
le chinVe de leur population autant qne iiar l'étendue de leur pays, la
race tatare la plus importante qui, couime peuple pasteur, ait conservé
le genre de vie de ses aïeux.
L a steppe des Kirghiz est un vaste pays, bas, sabloinieux et salé,
mais un peu élevé dans les parties de l'est, de l'ouest et du snd-est,
et foi't accidenté, Il doit avoir été jadis le fond d'une mer qui unissait
la mer Caspienne h la mer Glaciale. Les Ilots de sable qni couvrent
cette conti'ée sont aujourd'hui soulevés par les ouragans du nord et du
nord-est comme l'étaient autrefois les flots de la mer, et la conformation
bouleversée du terrain représente assez bien l'image des vagues
agitées par la tempête. Sur cette plaine immense, accidentée par l'agglomération
confuse de cdlines et de petits fleuves, les transitions gi-aduées
manquent totalement au climat et au sol. On voit cette steppe
tont aussi roide que la rie de ses habitants; elle l'appelle, comme ses
habitants, sous beaucoup de rapports nu état primitif. L'été et Diiver
se tonchent et causent d'énormes ravages par l'excès inci-oyable et la
brusque ti'ansition de la clialeur et du froi<l. Ce n'est qu'au pi-intemps
ou plutôt au commencement de l'été qu'a])parait l'herbe fraîche. L'été
brùle tout. L'Iiivcr dédiaine ces tempêtes glaciales, ces ouragans de Sibérie
qui glacent tout le pays et chassent les troupeaux des pâturages,
pour les engloutii- dans des précipices contre lesquels rien ne peut les
protège]-. Autant le froid est rigonveiix en hiver, autant la dialeur est
bj'ùlante en été et chauffe cette terre d'ai'gile et de sable au point qu'il
y a manqne totale d'eau et que l'atmosphère fourmille de myriades d'iusectes
qui rendraient l'existence impossible aux indigènes, si ceux-ci ne
portaient des vêtements confectionnés de manière à les pi-éserver de la
piqûre de ces hôtes malfaisant,^.
Quant il la nature de son sol et à sa physionomie, la steppe n'est
pas partent la même : souvent ondoyante et quelquefois môme montneuse,
le manque total de végétation se remarque dans une vaste contrée
qui s'étend de l'est à l'ouest, au nord du flenve Tchou. C'est
seulement au nord et au sud de cette contrée que le pays devient habitable
et bon pour les pâturages. La région la iilus fertile est la ])artic
septentrionale; dans la partie plus méridionale on ne voit point d'arbres,
mais on trouve beaucoup de pâturages, de ruisseaux et des tori'ains
liouillcrs; la région qui y contine ver.s le midi est la moins fertile;
elle est traversée pai- des déserts de sable, des marais et dos lacs salés.
Les petits cours d'eau .saturés de sol qu'on y rencontre sont entièrement
desséchés en été, de sorte que uni animal, il l'exception du chameau, ne
peut y vivre pendant les grandes dialeurs. On ])eut considérer comme
"ne quatrième région de la steppe l'isthme situé entre la mer Caspienne
et celle d'Aral, appelé Ousst-Ourte, fornmnf. un plateau entièrement sten
l e , sans eau, continuellement battu par les tempêtes, et qui, par la
l'igueui- du diniat on hiver, n'est pas môme propre au pâturage. Dans la
l'égion de l'est, la steppe kirghine est ridie en valléc-s fertiles. La ceinture
du bassin de l'Îssy-Konl (lac chaud), placé à jilus de 5,000 pieds
au-dessus du niveau de la mer, offre une nature grandiose et féconde
fil spectacles sublimes. C'est h\ que riiitré|>ide savant russe M, Séménov,
entraîné par la science, a pénétré récemment, ¡i travers mille dangers.
Tous les lits des fleuves de cette contrée sont profonds, car les eaux
provenant de la fonte des neiges, ne imnvaut pénétrer dans la terre trop
aride, s'y déchargent abondamment.
Les fi'ontièi-es du pays dos Kii-gliiz-Kaïssaks, soumis anjourd'hui à la
domination russe, peuvent être indiquées de la manièi-e suivante : la
frontière nord-est, à pa.i t ir d'Oni.sk, luonte parallèlement â la rive gauche
de l'Irtycli, et le long de ce fleuve jusqu'au N-oj'-Zaïssan (lac de Zaïssan);
de ce lac et vers le sud elle tondie an voisinage de Tchougontrhak,
Ak-Kcnd et Konldja, et s'avance jusqu'il l'bsy^Koul; ensuite elle cmbras.'
ie le cours supérieur de iou,^ les fleuves qni se jettent dans le lac
Balkhach, et, se prolonge jusqu'au Tdiou ; die suit ce dernier jusqu'au
Télé-KonI; plus loin elle atteint le Syr-Daria, au-dessus du fort l'érovski
(Ak-Metchète), et se prolonge, le long du Syr-Daria, jusqu'il la mer
d ' A r a l ; entre celle-ci et la mer Ca-spienne on trouve le plateau désert
e t pen élevé d'Ousst-Oiirte, qui forme une frontière indécise, laquelle
s'étend le long de la cote noi'd-ouesi de la mer Ca-spienne, du flenve
Oural et du pays des Kozaks d'Orenbourg et de Sibérie.
Le peuple kirghiz-kaïssak, appelé communément Kirghiz sans aulre désignation,
se divise avec les Kirghiz nommés soumis, au nord de l'Irtydi,
e t avec les Kirghi z de la horde de Eoukéiev, qui ne diffère pas originairement
de la Petite Hurdc dont elle n'est qu'une fraction détachée pail'émigration
en Petite, Moyenne et (xrande Horde. Les Kirghiz-Kaïssaks
de la stei)pc kirghize, sujets de la Russie, se divisent politiquement en
Kirghiz de l'administration d'Urenbourg et en Kirghiz de l'administration
de la Sibérie oc ci dento le ; la fi-ontière qui les sépare se trouve sons
le 83* degré de longitude orientale, c'est-à-dire enti-e la Petite et la
Moyenne Horde.
Ce peuple ne se donne jamais ii lui-même le nom de Kirghiz , mais
bien celni de Kazak ou de Khassak, que lui donnent aussi les Chinois,
d'où dérive le mot corrompu de Kaïssak, dont on ignore la signification.
P e u t - ê t r e , ainsi qu'on le présume, ce peuple appartenait-il primitivement
il une race purement turque et qui s'est pei'due, depuis l'invasion
des Mongols, dans nu mélange de fuyards et d'aventuriers de tontes les
contrées de l'Asie centrale.
Les traits du visage de ces Kazivks ou Khas.saks n'annoncent pas une
nationalité distincte; k côté du type mongol, qui est prédominant, on
voit un type tui'C parfaitement caractérisé; mais ce dernier ne se trouve
que parmi la noblesse, tnndis que l'autre se i-cinarque plus généralement
dans le bas peuple. Cette singularité, qui contraste avec la physionomie
des autres races ta ta r e s , pourrait peut-être s'exiiliqner par la fusion de la
noblesse mongole avec la noblesse indigène bien plus nombreuse, et par
l'intiltration successive, pendant plnsieui's centiiiiics d'années, de l'élément
nunigol dans la masse du pen|)le.
Les trois hordes des Kirghiz-Kaïssaks proviennent peut-être originairement
de différentes races, mais elles se sont fondues en une seule
nationalité par la communauté de langue, de religion, de coutumes et
de moeurs; cette fusion se fora sans doute aussi bientôt sons le rapport
politique, après leur entière soumission au sceptre de la Russie, malgré
la subdivision des hordes en un nombre infini de degrés j-igourensement
distincts, et quoique cc.s' Kirghiz ne manqnent jamais de pa.sscr
séparément, et dans un ordre exactement déterminé, d'un i>âturage k un
autre. Les subdivisions comprennent seulement le bas peuple ou l'ôs
noir; car la noblesse on l'os blanc (qui comprend les sultans comme
descendants des khans) n'a qu'une même généalogie commune aux trois
hordes.
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