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P E U P L E S OUIIALO-ALTAIQÜES.
tiiu:lcinoiiL tout cc qui lui paratt mangeable. La iiriottc Joiic mi rule
iinportiuU, ilaiis leur cuisine. Les gens riches seuls font usage tie scl.
Tons les Jlaniagres pratiiiuent Ic cliamanisinc ct so distinguent particuUi'remcnl
par une grande crainte des esprits malfaisants. Leurs idoles,
en bois ct iiifonnes, représentent comnuuiéu-icnt des tôtcs lunnaines ou le
corps tout entier. Derrière l'yourte se trouve iin emplacement distinct,
tenu pour sacré, sur lequel les Maniagrcs placent plusieurs de ces idoles.
Par leur contact continuel avec les Jraiidcboiix, les Maniagres ont
beaucoup perdu de leur originalité, de la pureté de leurs moeurs et
môme de leur honnêteté.
Les hommes achètent les femmes, qui sont chargées dos plus rudes
travaux. Quoique la polygamie soit permise,clieü ce peuple, on ne l'y
rencontre que très-rarement.
TOUNGOL'SES Pl^XUIEURS SUR L'AMOUR INFÉRIEUR (NAMKl?).
Ces tribus sont l'éparties snr un espace de 900 verstes ct se divisent
comme suit :
J.es Khoadsongs, qui commencent un peu en amont de l'embonchure de
rOiissouri ct s'étendent presque jusqu'à celle du Domlon-birra;
Les (ihclghans ou Gokli (GoUles), depuis les IChoadsongs jusqu'audessus
du lac Kizi ;
Les MnngoiUes ou jMangouny, depuis les Goldi jusqu'aux Ghilèns
ou Gliiliaks.
Ces tribus, qui ont quelques points de ressemblance avec les Uaours
établis sur l'Amour central, en diffèrent néanmoins beancoup par les
nuuurs et par ])lusieurs de leurs usages ; elles n'ont d'ailleurs que trèspeu
emprunté aux Chinois, avec qui elles n'ont jiimais eu que de
vagues rap))orts. Leur langue, ainsi que celle des Orotchones, se rapproche
davantage de celle des Touugonscs septentrionaux. T1 y a cent
cinquante ans environ, les Chinois nommaient Yu-pi-ta-tsé (ce qui
veut dire Tatars à peau de poisson) tous les Toungouses Imbitant sur
l'Amour on aval de l'Oussouri. I.cs liabitations de ces Toungouses
ont beaucoup d'analogie avec celles des Kilènghs (Daours) : devant
chaque entrée se troiiveiit des perches en échafaudages pour séclier
les poissons. OiUi-e les porcs ct les chats, que l'on est obligé d'enti'etenir
à cause d'une innombrable quantité do rats, les chiens sont en
grand nombre et tiennent la principale place parmi les animaux domestiques.
Kn hiver, on les attelle aux traîneaux, en été aux canots,
pour remonter les fleuves. Les ])laisirs de ces peuplades consistent on
courses à i)ied ou en canots, en luttes et en certains jeux avec des
cartes chinoises. Leur chant est le plus souvent improvisé, monotone et
semblable à celni des Yakoutes.
Ils ont un goût pai'ticiilier pour les ornements et les dessins eu arabesque
qu'on ]-ctrùuve pai'tout chez; eux. Un très-petit nombre parmi
ces Toungouses sait se servir du pinceaii et des couleurs. Leurs notions
astronomiques ne se bornent pas à la connaissance des noms des astres
c t des autres corps célestes; ils savent que la terre se meut, ct l'étoile
polaire est considérée par eux connue le centre de l'univers. Leurs
chamaues se livi'ont aussi h la médecine, qui consiste le plus soiivent
en cérémonies religieuses devant un simulacre en bois de la partie
malade. Les ophthalmies sont fi'équcntes dans ces contrées ainsi que
plus en aval du fleuve; elles sont produites autant par la malprop
r e t é que par la réverbération de la surface des eaux et du sable des
rivages de l'Amour. Les derniers vestiges du lama'ismc et des doctrines
de Confucius semblent disparaître snr le cours inférieur de l'Oussouri oii
le chamanisme prédomine. Les idoles sont nombreuses et représentent
des foi-mes lunnaines ou des images de bétes féroces, notamment des
tigj'es que l'on voit errer non-seulement sur les bords de l'Amour,
mais aussi dans les contrées dn Léna.
Les Mangoutes ou Mangous, en russe Mangouny, qui se désignent
eux-mêmes sous le nom d'Oltcha, ressemblent il leurs voisins de l'onest,
les Goldi, par le langage, les moeurs, les habitudes et les usages religieux,
quoique cependant, dans leurs districts orientaux, ils aient imc
tendance sensible ii se rapprocher des Gliiliaks. Ils se distinguent en
général par une aptitude toute particulière à s'approprier les usages
des étrangers. Ils forment, comme les Goldi, une tribu nomade; mais on
remarque parmi eux, surtout dans les contrées de l'est, nu redoublement
d'ardeur pour les travaux do la pôchc et luie diminution sensible
dans ceux de la chasse. L'emménagement intérieur des yourtes des Goldi
diffère essentiellement de celui des Mangous : cette différence consiste
en ce que, chez ces dei'uiers, on trouve au milieu de l'yourte, entre
deux piliers qui soutiennent le toit, une grande tiible pour les chiens,
que les Mangous possèdent en grande quantité et qui leur servent en .
hiver à faire de longues courses dans des traîneaux auxquels on les attelle.
Les habits d'été des hommes ct des femmes mangous sont ordinairement
en peaux de poisson; on en voit aussi quelques-nus de forme
mandchoue, composés de diverses étoffes, que les Mangous se procurent
chez les Maïulclioux et chez les llusscs. Les votements des liommes descendent
un peu au-dessous du genou; chez les femmes, ils vont jusqu'à
la clicville et sont artistement gai'nis, sui- le bord inférieur, d'ornementi
en peaux de poisson de diverses couleurs ou de monnaies chinoises.
En été, les hommes portent des chapeaux de forme conique en
écorcc et ornés de divers dessins; les chapeaux de feutre de fabrication
mandchoue sont plus rares. Les femmes ont généralement la tête mie
pendant l'été; elles ne portent que rarement des chapeaux d'écorce,
mais plus souvent des bonnets en étoffe bleue, ornés de dessins brodés.
E n hiver, hommes ct femmes portent des habits en peanx de chien ou
de renne; les premiers sont confectionnés avec des morceaux de diverses
peaux artistement assortis et dont le côté velu est tourné en dehors.
T'oiis portent d'ailleurs une espèce de col pareil h celui des Yakoutes
et fait avec des queues d'écureuil ; ils poi'tent aussi des oreillettes brodées
de soie'et des gantelets. Les ceintures des hommes sont fort originales
; ils y suspendent toute espèce d'objets, tels que couteaux, pipe, sac
à tabac, briquet, etc.
Les Mangous sont en tout plus adroits que les autres habitants de
l'Amour; ils excellent surtout dans le métiei' de foi'geron, ct, de môme
que les Goldi, ils aiment à orner tous les objets usuels, surtout les
articles de luxe, de dessins qui témoignent de leur aptitude pour la
peinture ; car les couleurs qu'ils emploient s'harmonisent parfaitement
les nues avcc les auti-es, contrairement à cc qu'on l'cmarque chez les
peuples voisins. Plus on se rappi-ochc de l'embouchui'e de l'Amour,
plus les idoles deviennent bigarrées et nombreuses, ce qui est surtout
frappant chez les Oi-otchones des côtes maritimes.
TOUNGOUSES AU NOlll) ET AU SUD DU COURS INFERIEUR DE L'A.UOUR.
Sur le Garonn ou Gheryne et snr l'Amgoun ou Ilonghi vivent des
Toungouses auxquels les Eusses donnent des noms différents. Ils appellent
Samaghers ceux de l'embouchure de l'Amgoun, Nendales on Neghidalcs
ceux de son cours supérieur, et Birars ceux du cours inférieur
dn Bonrcia. Les Samaghers ne se distinguent en rien des Mangoutes.
J.a contrée située entre l'Oussouri ct les côtes, au sud de l'cmbouchurc
de l'Amour, est habitée par d'autres tribus toungouses nommées généralement
Orotcliones et fortement mêlées de Chinois et de Mandchoux. Les
Orotchones de la baie de Ciistries parai.s.sent avoii' la ])lus grande analogie
avec les Mangoutes, et leurs liabitations d'hiver ressemblent absolument
à celles qu'on trouve sur l'Amour inoycii ct inférieur. Jjcurs huttes d'été
reposent sur des piliers. Ils s'occupent de ¡lédie ct de chasse ct ti'afiquent
avcc les Mandchoux ou Daours établis sur le cours moyen de l'Amour.
Il y a aussi des Orotchones dans ic nord de l'île de Sakhaline, habité
en outre par des Ghiliaks et Kouriles. Dans le sud de l'ilc habitent
des Japonais.