
JRaifon de h
propriété des
tuyaux capil-
hire'st
L e s liqueurs
montent d'elles
mêmes le
long £ une
bande £ étoffe,
&• fo r tent du
vafe ou elles
fo n t renfermées..
Plan. i .
Pi g. 9 .
1 30 A r c h i t e c t u r e Hy d r a u l i q u e , L i v . I.
de la même eau aux parois intérieurs, contre lefquels elle eu: en
partie foutenue ; mais cette raifon ne poavoit palier que pour une
conjecture qui avoit befoin d’une preuve, qui la fît valoir à l’ex-
clulion de tout ce qui avoit été dit là-deflùs, fie c’ell ce qu’a fait
M. Carré.
334. Nous venons de voir que toutes les colonnes d’eau tendent
par leur pefanteur à defeendre fit à s’élever les unes les autres,
fie que ce n’elt que l’égalité de leur force qui les met toutes de niveau.
( 3 17 ) Or s’il arrivoit qu’une de ces colonnes fe trouvât
moins pefante que les autres, aulli-tôt elle doit être élevée au-
delîus des autres , jufqu’à la hauteur néceflaire pour l’équilibre.
Quand on met fur la furface de l’eau un tuyau capillaire, les gouttes
d’eau comprifes dans fon ouverture , s’attachant dans l’intérieur
du petit cercle qui la forme, en font foutenues en partie , St
font par conféquent d’autant moins pefantes par rapport à toute
l ’eau qui pelé librement fur le fond du vaifléau. Alors la colonne
d’eau qui répond à l’ouverture du tuyau capillaire, exerce moins
fa pefanteur fur le fond du vailfeau que les autres colonnes dont
elle eft environnée ; ainli ces dernicres la doivent élever dans le
tuyau capillaire jufqu’à une hauteur, où elle regagne par une plus
grande quantité d’eau le poids quelle a de moins , par rapport
au fond du vailfeau, pour être en partie foutenue par les gouttes
d’eau qui font adhérentes au tuyau. 11 fuit que plus le diamètre
du tuvau eft petit, plus l’eau qui eft dedans doit s’élever au-dellùs
du niveau de l’autre, parce que ayant plus de furface à proportion
, un plus grand nombre de gouttes d’eau y feront foutenues
, fie celles du milieu auront d’autant plus de points d’appui
de la part des précédentes , que le tuyau eft plus étroit. Le
corps humain étant une machine hydraulique, compofée d’une
infinité de tuyaux, qui font prefque tous capillaires, la connoif-
fance de ces tuyaux eft très-importante pour la perfection de 1 a-
natomie.
• 335. Voici encore une expérience qui paroît contraire à l’equi-
libre que les liqueurs gardent entr’elles. Ayant un vafe A B , de
figure arbitraire, dans lequel on a mis de l’eau, ou toute autre liqueur,
jufqu’à une hauteur quelconque CD ; ft l’on prend une bande
d’étoffe, 6c qu’on la trempe dans de l’eau, ou dans une pareille
liqueur, qu'enfuite on mette cette bande fur le bord du vafe ,
enforte qu’une .partie GH trempe dans la liqueur, fie que 1 autre
FE foit hors du vafe , fie affez longue pour que fon extrémité E
foit au-deffous de la furface. CD de la liqueur, on verra cette li»
Char. III. des Régies de .i ’HycraueiqUE. 131
queur monter le long de la bande, fe répandre goutte- a goutte par
gextrémité E , St le vafe fe vuider totalement h l’extrémité-H atteint
jufqu’au fond. - . . .' ; - '
Cette expérience eft fi commune , que les Jardiniers s en l è vent
pour arrofer continuellement dés plantes qui ont befoin d e-
tre entretenues humides-, mais les Chymiftes en font un ufage1 qui
mérite d’être rapporté par fa fingularite. Lorfquiis ont plufteurs liqueurs
mêlées-, qu’ils veulent reparer , ils trempent des bandes
d’étoffe, chacune dans une dé‘ces liqueurs pure, difpofent enfiiite
ces bandes fur le bord du vafe, & chacune diftille la liqueur ou
elle a été trempée. Ce phénomène arrivant dans le vuide comme
dans le plein, on n’en a pas encore apperçu la caufe, quon ne peut
attribuer à une impreffion inégalé de la ir extérieur ce inteiieur au
vafe.
Avant que de continuer ce que,nous avons à dire fur les diffé-
rens effets des liqueurs, il eft a propos d’en déterminer le poids,
& particuliérement celui de l’eau, afin d etre plus a portée d entendre
les calculs numériques par lefquels nous appliquerons la
théorie à la pratique, pour1 en rendre les régies plus familières.-
336. Pour comparer les pefanteurs [pacifiques de differentes liqueurs
, on fe fert d’un inftrument appelle aréomiire, imaginé par
M. Homberg. I l eft compofé d’une petite phiolé E qui ^a deux
goulets A B , DC fort étroits, mais dont le:fécond doit l’être encore
plus que le premier; on verfe par l’ouverture A , avec un entonnoir
F , la liqueur qu’on veut pefer, laquelle a mefùre quelle
tombe dans la capacité E , en chaflè l’air par le tuyau CD. On
marque exactement un endroit G , fur le goulet AB ou la liqueur
arrive, fit ayant pefé la phiole avec cette liqueur dan9 de bonnes
balances, on en retranche le poids de l’areometre vuide , ce qui
donné le poids de la liqueur qu’on y a vèrfe ; on vuide enfuite 1 a-
réometre, fit l’ayant bien nettoyé , on le remplit d une autre liqueur,
Maniéré de
mefurer exactement
jufqu’à la même marque G , qu’on pefe comme la première
pour avoir le rapport des pefanteurs fpècifiques de ces deux liqueurs,
ainli des autres.
337. Comme les liqueurs font fujettes à fe dilater à.ans le chaud,
fit à fe refferrer dans le fro id, M. Homberg rapporte des expériences
fur le poids des liqueurs, où il marque combien elles ont pefe
dans la plus grande chaleur de l’été , St dans le plus grand froid
de l’h iver, afin que par-là on puiffe fçavoir, à peu de chofe près,
la différence qu’il pourra y avoir de ces deux extrémités, au tems
dans lequel on veut fe fervir de l’aréometre.
la pefanteur
fp é c i-
fiqu e des l i queurs,
Fig. 10.
U n vafe remp
l i d’une même
liqueur , en
contient p lu s
en hiver qu'en
été.