
P ro d u it des
moulins à
fo u d r e qui
fo n t en Fran - £4
P tA N . I &
Z .
Fig. i & 2.
348 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v . I I .
C H A P I T R E I I I .
Des Moulins pour fabriquer la poudre a canon, & dune
machine pour pulvérifer le ciment.
D e p u i s qu’on a abandonné les machines dont les Anciens fe
fervoient à la guerre, pour ne faire ufage que des armes à feu,
la confommation de la poudre à canon eft devenue li grande qu il
a fallu chercher un moyen de la fabriquer plus promptement qu on
ne faifoit au- commencement qu’elle fut découverte. On a imaginé
des moulins, pour pulvérifer les matières dont elle eft com-
pofée, que l’on met en mouvement par l'action de l’eau ; c’eft ces
efpeces de moulins que je me propofe de décrire préfentement, a
caufc du rapport qu’ils ont avec l’A rtillerie, a la perfection de laquelle
mon devoir m’engage de travailler, 8c par la reflcmblancc
qu’ils ont avec tous les autres moulins-à pilons, ce que je vais dire
d’intéreflant pouvant leur être appliqué.
7 13 . Il y a en France 36 moulins qui peuvent fournir environ
j 00 milliers de poudre par mois: ces moulins font répandus en
différentes villes du royaume, entr’autres à la Fere où il y en a
un, qui eft celui que je donne ic i, exécuté à côté de l’éclufe dont
j’ai fait'mention dans l’article 690, Les planches première Sc fécondé
en expriment fi naturellement toutes les parties, qu il ne
faut qu’une médiocre attention pour en juger.
L ’arbre A F fort d’eifieu à un rouet FG qui s’engraine dans les
deux lanternçs H & I pour faire tourner deux arbres Q , R , nommés
hérijfons, parce qu’ils font traverfés par des bouts de folives
K , nommés levées, iervanf à lever les pilons L qui battent les
matières qu’on met dans les mortiers P.
Ces hériffons font portés par deux chevalets qui pofent.fur deux
femelles ST d’une feule piece, qui n’excede que tant foit peu le
rez-de-chauffée du moulin : les bouts de folives qui traverfent diamétralement
les hériffons ont 40 pouces de longueur, 8c font au
nombre de 1 1 à chaque batterie, ce qui fait 14 levées, difpofées
comme font les points angulaires d’un poligone régulier de 24 côtés
; ainfî à chaque tour que font les lanternes H & I , il n’y a point
de pilon qui ne foit enlevé deux fois,
Les mortiers P , qui font au nombre de 12 à chaque batterie ,
font pratiqués dans une piece de bois de 24 pouces d’épaiffeur
fur
Ch A P. I I I . DES M oulins pour la Poudre a canon. 349
fur 20 de largeur ; ces mortiers font percés dans le fond d’un trou et ^ pouces de diamètre, en forme qu on bouche enfuite par un tampon dfea itc ôdnee btoroisn qdue ép roemnvmeriefér,, rpeonudrr oreitc efavnosi rc el’tetfef oprrté cdaeus tipoinlo ,n 8sc, f8ic e mlleé nna’égteori tl ae mpibercaef fNéeO p aqru di efes bandes de fer pour la fortifier.
7 14- Les pilons pefent environ 63 livres, ils ont 10 pieds de hauteur
fur 3 pouces j de largeur 5c 3 d’épaifTeur; ils font armés par le
bas dune boue de fonte, Sc font entretenus perpendiculairement
ParTdr v X r ifonS V X & Y Z i 1>une Y Z eft d’une feule piece, Sc l’au-
tre V X elt compofee de deux moifes accolées & entretenues par
deux clefs de bois marquées z qui les traverfent, & que l’on retient
avec des clayettes ; ce que l’on fait exprès pour les féparer quand
on veut retirer les pilons ; alors la prifbn qu’on détache fe place
lur les fupports 4. ( Figure 3, )
Les mentonnets M ont 13 pouces de longueur, traverfent chaque
pilon , Sc font retenus du côté de la queue par deux chevilles Sc
-une clef j , faite en forme de coin pour les ferrer.
° n ‘J® roue de 8 pieds s depuis fon centre jufqu’à
celui dimpreffion des aubes : le rayon du rouet eft.de 4 pieds, Sc
la circonférence eft accompagnée de 48 dents : le rayon de chaque
lanterne eft de 2 pouces, 8c fa circonférence eft accompagnée de
20 fufeaux ; ainfî à chaque révolution de la roue, le rouet fait faire
deux tours 8c f de tours à chaque lanterne ; par conféquent, lorf-
que la roue aura fait 5 tours, les lanternes ou les hériffons en auront
fait 1 2 , 8c chaque pilon aura donné 24 coups.
7 1 J. Il faut faire attention qu’il n’y a jamais a chaque hériflon
que quatre levées qui agiffent à la fois fur les pilons, c’eft-à-dire,
qu une lanterne commençant à tourner, la première levée fouleve
Ion pilon, peu après la fécondé levée fouleve le fien, la troifieme
ôc la quatrième en font de même; alors l’hériffon a fait la fixieme
partie d une révolution, parce que la première levée a décrit un
arc de 60 degrés; la lanterne continuant à tourner, cette levée
abandonne fon pilon au moment que la cinquième accroche le
lien ; enfuite le fécond pilon tombe, de fon côté la fixieme levée
en accroche un , le troifieme Sc le quatrième tombent auffi, 8c fuc-
celjivement la feptieme Sc la huitième levée accrochent le feptieme
Sc le huitième pilon ; ainfî ces levées foutiennent toujours quatre pi-
loiis a la fois, ou un poids de 260 livres; d’où il fuit qu’en faifant
.abftraction des frottemens, l’effet de la force motrice, dans cette
■ .machine, fe réduit à .élever un poids de 5 20 livres.
Part. I . Tome I . Ÿ y
Plan, i Sc
2,
Fig. i SC 2.'
Dimenjîons
& pefanteur
des pilons•
Fig. 5.
Dimenjîons
de. la roue 3 du
rouet 6* des
lanternes.
L e s pilofli.
fo n t enlevés
alternative«
ment.