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fous d’autres aufpices que les vôtres. Ayant puifè danl
vos Mémoires, M E SSIE U R S b les connoijfances qui
mont fervi de guide, que jeferoisfatisfaitfi j’ofois me
flatter d’avoir appliqué ajfel heureufement vos penfées a
la perfection de l’Architecture Hydraulique, pour que
vous les trouviez encore dignes de nêtre point defavouées!
Car comment vous imiter dans la maniéré de traiter les
fujets dont vous parle\ ? Sont-ils d!une Jublimite a paraître
au.-dejf us de l’efprit humain ? Vous y atteigne1
fans vous égarer ; vous les dépouillés de ce quds ont
d’abftrait, pour les rendre fenfibles, fous des ideesfim-
ples & riantes. Faut-il defcendre h d’autres moins at-
trayans ? Vous leur donne\ du relief: il fujflt qu ils inte-
reflent la Société pour devenir l’objet de vos recherches ;
vous ambitionne^ d’inftruire & non de vous faire admirer:
ennemis de toute oflentation, vous évite\ de courir apres
une faujfe gloire, &. cette conduite vous afliire la véritable
, feule capable de vous toucher.
C’eflpar des fentimens aujfl purs que vous donne^l
M E SSIE U R S, de l’éclat a vos productions: & pour-
roient-elles rien point avoir ? Elles qui annoncent a tout
l’Univers que la Phyfique qui nétoit préfentée que fous
un tiflu de mauvaifes conjectures, a été amenée,par vos
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foins, a des Expériences raifonnées, félon les loix de
la Méchanique, dont vous aveq rendu les principes dune
fécondité merveilleufe, par l’art de décompofer les mou-
vemens les plus compliqués. Que le corps humain , ce
chef-d’oeuvre de la création, a peu de re(forts qui ne
vous foient connus & dont on ne puijfe, mieux que jamais
, réparer les accidens, par les moyens que fqurnif
fent vos découvertes dans la Botanique & la Chymie.
Que vous ave\ enrichi l’Algèbre & la Géométrie d’un
nombre infini de nouvelles méthodes qui ne laiffent plus
rien a defirer pour la perfection des Arts qui peuvent
y être fournis. Qu’on ne peut vous refufer l’avantage da-
voir ajfuré la Navigation , en déterminant les Longitudes
, par le fecours des nouveaux aflres que vous ave%
découverts dans le Ciel. Enfin, que la juftejfe de vos
Obfervations afironomiques , femble vous avoir acquis
un droit fur le partage de la terre, puifqu’en rectifiant
la Géographie vous ave\[ renfermé dans fis vraies limites
la portion qui appartenait a. chaque Nation.
Ce font ces progrès ,fûrs de l’immortalité, qui ont
rendu, M E SSIE U R S, votre nom célébré jufques dans
les pays les plus reculés ; & la poftérité, en les admi