
j6o A r c h it e c tu r e H y d r a u l iq u e , Liv . I I .
Description
à?un chapelet
incliné y mû
p a r un cheval.
P lan. i .
C H A P I T R E IV.
Des Moulins a chapelet, roues a eau, & autres machines
pour les épuifemens.
P a r m i le grand nombre de machines qu’crn a imaginé pour
épuifer les eaux d’un terrein aquatique , afin de faciliter l’exécution
de quelques travaux , il n’en eft point de meilleur ufage que
les Moulins à chapelet; on en diftingue de deux fortes. La première,
font ceux que l’on nomme Chapelets inclinés, qui font
monter l’eau le long d’un plan incliné : la fécondé , font k s Chapelets
verticaux, parce que l’eau monte verticalement.
Pour commencer par la defcription des premiers, on fçaura
qu’il y en a de grands Sc de petits ; l’un Se l’autre font aflez fem-
blables dans leur conftruction : toute la différence, c’eft que les
grands font mus par dès chevaux, 8c les petits à force de bras. Ce
que nous dirons des uns pouvant s’appliquer aux autres, on jugera
au premier coup d’oeil de la manoeuvre de ces fortes de chapelets ,
en confîdérantle plan 8c le profil de, celui qui eft repréfenté fur la
planche première, dont voici la defcription.
7 19 . Le plan incliné A B fert de fond à une bufe dont une des
extrémités A trempe dans l’eau qu’on veut épuifer, 8c l’autre B
répond à une auge BC , placée au fommet du batardeau , au-
deffus duquel les eaux font élevées. Cette bufe eft couverte par
un autre plan D E ; accompagné de deux rebords formant une ef-
pece de couliflè.
Le chapelet eft compofé d’un nombre de petites planches que
l ’on nomme palettes, unies par des chaînons, faifant enfèmble une
chaîne fans fin, ou, fi l’on veut, un ehapelet dont les palettes tiennent
lieu de grains.
Ce chapelet paffè fur les lanternes F , G ; une partie eft enfermée
dans la bufe, Sc fait monter l’eau lorfque les lanternes font mues
du fens convenable; St l’autre qui eft à découvert defeend le long
de la couliflè pour aller puifer l’eàu à fon tour.
Quand cette machine eft mue par des chevaux , on emploie
un arbre IK , fervant d’efîieu à deux lanternes ; la première G ,
fur laquelle paflè le chapelet, répond à l’auge qui reçoit les eaux;
8c l’autre H qu’on ne peut voir dans l’élévation, parce qu’elle eft
cachée par la précédente , s’engraine avec un rouet LM que des
Ghap. IV- des M achines pour les E puisemenS, 361
chevaux attelés au paloniçr N font tourner ; au lieu que quand on
fait agir les chapelets à force de bras, on fe fert feulement de la
première lanterne G que l’on accompagne de manivelles.
Je n’entre point dans le détail des parties de ce chapelet, parce
que je vais en expliquer deux autres à bras, exécutés à Strasbourg,
Ce développés fur la fécondé planche ; le premier, repréfenté par la
première 8c la fécondé figure, eft employé, de la part du Magiftrat,
pour les ouvrages de la ville ; Sc l’autre, exprimé par la troifieme
Ce la quatrième, fert pour les travaux des fortifications.
730. Le premier de ces moulins éft à-peu-près conftruit comme
le précèdent, avec cette différence, que la bufe eft découverte,
parce que la couliflè qui eft au-defliis, eft élevée à une certaine
hauteur pour donner plus de facilité au chapelet de fe plier fur
les lanternes, 8c afin de remédier aux chaînons qui fe caflent, Ces
chaînons font de bois Sc d un fort bon ufage, beaucoup plus commodes
que s’ils étoient de fer ; quand ils viennent à manquer, en
ayant de tout prêts, un homme aflèmblc les deux bouts féparés Sc
un autre y met un grain, par le moyen d’une petite cheville de fer
qu’il arrête avec un noeud de ficelle , au lieu de clavette, la chaîne
étant de bois, par conféquent beaucoup plus légère que fi elle étoit
de fer, le jeu en eft bien plus doux. La lanterne A qui trempe dans
l ’eau a 16 pouces de diamètre 8c 8 rayons. L ’autre B qui répond
au fommet du batardeau a 10 pouces de diamètre, Sc 10 rayons ;
de forte que les diamètres de ces lanternes font dans la raifon du
nombre de leurs rayons, afin que les palettes fe rencontrent toujours
en-haut 8c en-bas entre deux rayons, quoique la petite lanterne
aille plus vite que la grande. I l y a apparence que fi l’on a fait
une des lanternes plus petite que l’autre, c’eft afin que le chapelet,
en defeendant, trouve plus d’aifance à s’ajufter avee les rayons.
3 7 1. Les palettes ont un pouce d’épaiflèur, 9 8c demi de largeur
fur 6 de hauteur, 8c 3 lignes de jeu de chaque côté ; leur diftance
de l’une à l’autre eft de 6 pouces, elle eft par conféquent égale à
leur hauteur. Quant aux chaînons, ils ont deux pouces d’épaifîèur
fur autant de largeur ; je ne parle point des dimenfions des autres
parties, parce qu’on pourra en juger par les nombres qui les accompagnent.
73 z. Ce chapelet étant mis en mouvement à force de bras, les
manivelles font accompagnées de croflèttes pour rendre la manoeuvre
plus facile ; un homme eft appliqué à l’endroit C , tire 8c
pouffe par un mouvement horizontal, 8c un autre qui lui eft op-
pofé en D agit de même ; il fuffit qu’ils faflènt chacun un chemin
Plan, i .
Defcription
d ‘un Chapelet
incliné y mû à
fo rce de bras a
exécuté à ■
Strasbourg
pour les ou
vrages de la
v ille.
Plan. i .
Fig. i ôci .