
Fig. i & G,
De quelle maniéré
le moulin
s’arrepe de
lui-même lorf-
que ld piece efi
fciée fur totite
fa longueur.
Fig. 8 ôç
10.
De quelle
manure
3 24 A r c h it e c t u r e H y d r a u l iq u e , L iv . I I .
qu’elle foie contrainte de refter un moment dans la lîtuation où le
pied de biche l’a fait avancer, il y a un dédit u attaché au plancher
du moulin avec une charnière, qui retient la roue en s’accrochant
contre un de fes crans. Il ne féroit pas mal d’avoir deux dédits
au lieu d’un, afin que fi le premier venoit à échapper le cran
qu’il doit retenir, le fécond pût en accrocher un autre. A chaque
fois que la feie monte la roue avance, & les lanternes O , O qui
font a fon effieu, font cheminer le chariot, par conféquent la piece
de’ bois qui eft deflùs ; & comme la vîteffe de cette piece dépend
abfolument de celle avec laquelle la feie agit : on voit que de part
8c d’autre le progrès eft uniforme.
La roue Z eft traverfée de plufieurs chevilles entre lefquelles on
embarre' un levier pour la faire, tourner d’un fens oppofé à celui
dont nous venons de parler, afin de ramener le chariot fur fes pas
8c recommencer la même manoeuvre ; ce qui fe peut faire auffi
par le moyen du treuil qui fert à amener le chariot roulant, j’entends
celui qui apporte le bois, en attachant une poulie de retour
au milieu de i’entretoife qui eft à l’extrémité de la couliflè du côté
de la rampe ; car faifànt paffèr la corde du treuil fur cette poulie,
8e l’accrochant enfuite à l’entretoife hf du chariot, elle la tirera
du côté A , ce qui peut être commode lorfque le chariot eft chargé
d’un gros arbre, dont le poids donneroit trop de peine à-un homme
fcul pour le ramener de l’autre façon.
692. Pour montrer de quelle maniéré la machine celle d’agir
lorfque la feie a parcouru la piece que l’on veut débiter, on remarquera
, dans la huitième figure, que la vanne 2 qui doit répondre à
la roue à aubes, fe lève 8c fe baillé à. l’aide1 d’un levier 5 , 6 , qui
paflé à travers le poteau 4 , où il eft maintenu par un boulon qui lui
lert de point d’appui, Lorfque la vanne eft levée 8c que la roue
tourne, l’extrémité 6 du levier eft contrainte de refter dans la fitua-
tion où on la voit, par le moyen d’une corde qui y eft attachée, à
l’autre bout de laquelle il y a un anneau accroché à un dédit pratiqué
à l’endroit 7 dans l’épaiflèur d’un montant de la couliflé de la
fcié. Or fi l’on confidere la dixième figure, on verra que vis-à-vis
du même montant 7, on a attaché au chevet 1 une bande de fer X ,
qui venant à appuyer contre le déd it, lorfque cette extrémité du
chariot eft arrivée jufques-là, l’anneau qui eft à la corde du levier
j , 6 , échappe le levier, 8c la vanne baifiè par l’aâtion du poids 8
qu’on y a lufpendu; alors lepaflàge de l’eau étant interrompu, la
roue cefté de tourner, 8c toute la machine.demeure immobile.
(393, Pour amener le bois que l’on veut fçier du pied de la rampe
jufque*
Chap. IL. des Moulins a scier le bois, Sc c . ‘325
îufques fur le chariot où il doit être pofé, on fe fert de la lanterne lamachinefaii
R 8c du treuil S de la quatrième figure, comme nous l’avons dit plus avancer lapui
haut ; le tourillon qui répond à l’extrémité 15 repofe fur un che- XcupfcUr
valet, 8c celui qui eft à l’autre extrémité, tourne dans une piece jd
de bois de bout exprimée par le nombre 12 dans la feptieme figure 4 ’
fur laquelle je m’arrêterai un moment. Cette piece 12 repofe fur
une femelle 16 , à laquelle elle eft attachée par une charnière 1 1 :
vers le milieu éft attaché encore ,avec une charnière, un bout de fo-
live, ou clapet 10 , qui repofe fur un talon 13. Quand on veut que la
lanterne R tourne, la piece 12 eft maintenue comme on la voit,
làns pouvoir fe déranger, parce que d’un côté elle eft appuyée contre
le plancher du moulin à l’endroit 17 , 8c de l’autre contre le poteau
18 , à l’aide du clapet 10 ; car le poteau 1 8 eft immobile, étant
attaché à demeure par fes extrémités. Alors les fufeaux de la lanterne
s’engrainant avec les dents du rouet, le treuil tourne, 8c la corde
file deflùs en traverfant le plancher par une fente pratiquée à l’endroit
19 de la fécondé figure, paflè fur une poulie, ou un rouleau ,8c
de-la va aboutir à un petit chariot marqué 20, chargé de la piece que
l ’on veut feier, qu’elle attire depuis le pied de la rampe jufqu’au
moulin ; ce qui eft un grand foulagement pour les ouvriers, fur-
tout quand il eft queftion de gros arbres qu’on ne .pourroit tranf-
porter qu’à force de bras, au lieu que par ce moyen les bois en
grume étant rendus fur le chantier, un homme feul, pour peu qu’il
fçache fe fervir du levier 8c de la pince, les pofe fur le chariot 2:0.,
parce qu’il eft fort bas, les manoeuvre 8c les débite aifémènt. Quand
le chariot eft arrivé, on détache la corde qui y étoit accrochée ,
on va à l’endroit 14 de la deuxieme figure où l’on voit que le plancher
eft percé. Pour empêcher que le treuil qui attire la piece ne
tourne davantage, on écarte vers la droite la piece 12 de la feptieme
figure pour féparer la lanterne du rouet, après avoir tiré la
corde 21 qui fert à lever le clapet 10 ; alors on appuie la piece 12
contre le bord oppofé du plancher où elle relie tant que la nécef-
fité oblige à la redreffer, 8c tout cela fe fait fans être obligé de
defeendre dans la cave.
Voilà en général tout le méchanifme de ces fortes de moulins,
qui eft des plus fimple, puifqu’il n’y a d’autre fujétion que de placer
fur le chariot des codifies la piece que l’on veut feier, d’accrocher
l’anneau au dédit qui interrompt le mouvement au moment
qu’il doit ceflèr, & d’approcher ou d’éloigner du rouet la
lanterne qui amene le bois à la porte du moulin ; la machine eft
chargée du refte.
Part, I . Tome I, T t