
L 'e f fe t de la
pompe précé-r
dente ejl moindre
que celui
de La pu iffan-
f.e qui la meut.
380 Architectub-ë HydrAÜLIQTJË, Liv. II. le fond 8c par derrière pour l’entrée de l’eau, afin que les ordures
qui s’y trouveroient mêlées 11e la fuivent pas ; le devant de cette
caille eft fait en portion de cercle, ayant pour centre celui des
tourillons d’un clapet E diftinéfement repréfenté par la fécondé
figure; ce clapet, dans le milieu duquel eft une foupape , eft mis
en mouyement par le moyen des leviers F , F.
Sur la caifle eft attaché un tuyau A , ou B , ayant au fond une
foupape G , qui s’ouvre 8c fe ferme alternativement avec celle du
clapet. Quand ce clapet baille, fa foupape s’ouvre, 8c l’eau pâlie
à travers; quand il hàuflé, cette foupape fe referme, 8c l’eau qui
eft au-delïiis ne peut plus fortir de la partie de la caillé où elle eft
renfermée , que l’on remplit entièrement par unefemblable manoeuvre,
Alors continuant à faire jouer le clapet, l*eau qui fe trouve
foulée contre la furface fupérieure de la caille ouvre la foupape
G , paflé dans le tuyau où elle monte infenfiblement jufqu’à la
décharge; car étant une fois entrée dans ce tuyau, elle ri’en peut
plus lortir, la foupape G fe refermant toutes les fois que le clapet
baille. Je paflé fous filence les pièces qui peuvent rendre cette
pompe folide Sç commode , les figures en difaot allez pour ne pas m’y arrêter,
770, L ’Auteur de cette pompe croyant avoir fait une découverte
bien importante, la fit jouer avec beaucoup de myftere devant
plnfieurs perfonnes de marque qui paroiflbient s’y intéreffer ,
la jugeant fort utile pour les ouyrages de la fortification de la
Place où on en fit l’eflai. J ’ignore quelle en a été la fuite, mais je
ferai obferver quelle a deux defauts efléntiels, Le premier, que
l ’eau ne monte que par intervalle quand le clapet fe leve, le tems
qu’il met à defeendre étant en pure perte ; le fécond, auquel on
n’a peut-être point fait attention, que la puiflance ne peut jamais
produire un elFet proportionné à la force qu’elle emploie pour
faire jouer le clapet, parce qu’elle a à furmonter le poids de la
colonne d’eaü qui auroit pour baie la fuperficie du clapet, 8c
pour hauteur celle du tuyau, comme on en fera convaincu en
fe rappellant ce qui a été dit dans les articles 349 , 3 5 1 , au lieu
que, félon l'expolé de l’Auteur, elle ne devoir foutenir feulement
que le poids de celle que comprend Ie tuyau, ce qui eft bien différent. Pour peu que l’on faflé réflexion à ces deux inconvéniens, on
conviendra que la mime puiflance appliquée à un chapelet vertical
fera Capable d’un bien plus grand effet, parce que la réfîf-
tançe qu’elle aura à furmonter fera proportionnée à la bafe 8c a la
Pian. 6.
Fig. j .
CHAin IV. des M achines pour l is E puisëmen-s. 381
la hauteur d’une colonne d’eau qui montera fans interruption. Examen i cs
7 7 1- Quand les épuifemens ne doivent fe faire qu’à une hauteur
mediocrc, on a recours à des machines beaucoup plus fimples que fandoifef™
es precedentes : le frequent ùfage que l’on fait en pareil cas de EPu^-vblaa-
celle que l ’on nomme Hollandoife, m’engage d’en parler, quoique
tort connue. t a u
Elle eft compofée de cinq morceaux de planches, formant en-
lemble une efpece de cuillère emmanchée d’une gaule fufpendue à
^ees enfemble de la maniéré qu’on le voit exprimé dans
Comme la manoeuvre de cette machine fe réduit à la balancer
j f a la diriger de façon qu’après avoir puifé l ’eau, elle la jette de
1 autre coté du batardeau, je ne m’y arrêterai pas; j’ajouterai feulement
qu’un manoeuvre me peut épuifer en deux vibrations qu’un
demi-pied cube d’eau pendant le tems de 4 fécondés ; ce qui revient
a 430 pieds par heure. a
772. On voit que cette machine, dont beaucoup de gens font
cas, ne répond pas au grand avantage qu’on croit en tirer; en ayant
piulieurs fois calcule 1 effet, il m’a paru qu’il ne pouvoit guere aller
Plus loin que celui que nous venons d’eftimer, 8c même le plus
iouvent y employe-t’on deux hommes.
Si 1 on fe rappelle encore ( 7 4 1 ) que quatre manoeuvres appliques
a un chapelet peuvent épuifer par heure 2780 pieds cubes à
8 pieds de hauteur, ce qui revient à 695 pour I’effèt de chacun ;
pu f,onv,iendra dud s en faut beaucoup que celui qui fait agir
1 hollandoife puilfe aller jufques-là, quoiqu’il n’éleve l’eau qu’à
quatre pieds. Cela vient de ce que l’on perd ici près des trois
quarts du tems, parce que la puiflance ramene l’hollandoife vuide,
laquelle fait encore enfuite, fans agir, une demi-vibration pour al-
fer puifer 1 eau, qui ne peut d’ailleurs monter que par une ligne courbe,
c’eft-a-dire, par le chemin le plus long ; cependant l’on a coutume
de juger de l’effèt de cette machine par la célérité de fon
mouvement, fans faire attention que la plus grande partie n’y contribue
qu’indireétement.
• a encore une autre maniéré d’élever Peau à 3 ou 4 Ufyidts
pieds de hauteur, par le moyen d’une efpece d’auge dont le plan auS‘ s if oupa~
8c 1 élévation font repréfentés par les figures fixieme 8c fepeieme : B fc lS Ü
au tond elt une foupape, ou petite trape A , qui s’ouvre quand on p. ^
plonge dans l’eau la partie de l’auge à laquelle elle répond, 6c Fig C & t
<IU1 fe referme quand on releve l’auge pour faire couler de l’autre
côte du batardeau l’eau qu’on a puifé.
Part. I. Tome I. C c c