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fçache à quoi peut fe réduire la force des hommes & des
chevaux, dans les différentes attitudes qu’ils font obliges
de prendre pour mouvoir une machine, on a tire du raifonnement
& de l’expérience les réglés convenables à ce
fujet.
Pour remplir parfaitement l’objet de cet Ouvrage, ont
a cru devoir enfeigner tout ce qu’on pouvoit dire d’effen-
tiel fur le mouvement des eaux ; c’eft aulïi la partie que
l’on trouvera travaillée avec le plus de foin. On y traite
du niveau & de l'équilibre des liqueurs, de l’action de
l’eau contre les parois des vaiffeaux qui la contiennent,
afin d’en tirer les réglés pour en mefurer la poufTée, &
proportionner la réfiftance qu’on peut lui oppofer de la
part des batardeaux , digues, levées, éclufes, ôcc. On
montre enfuite la maniéré de mefurer la dépenfe des eaux
qui coulent par des orifices ou pertuis, félon quelques
directions que ce foit ; & comment on peut eftimer le déchet
çaufé par le frottement contre les bords, comment on
doit calculer la force du choc des courans contre les furfaces
oppofées ; enfin ce qui arrive aux corps plongés dans l’eau,
foit qu’ils furnagent ou qu’ils defçendent au fond.
L’eau étant de tous les agens celui dont on tire le plus
davantage pour faire agir les machines, tout le fécond
Livre roule fur l’application qu’on en peut faire aux roues
de différentes fortes de moulins, & fur la vîtefTe quelles
doivent avoir par rapport au courant qui les meut, afin
que la machine foit capable du plus grand effet. On y donne
la defcription de plufieurs fortes de moulins à bled fort ingénieux
; la maniéré de découvrir par le calcul la force
qu’il faut pour les mouvoir, le produit dont ils peuvent
être capables relativement à la pefanteur & à la vîtelfe
delà meule. On fait entrer dans ces calculs la réfiftance
caufée par les frottemens, & tout ce qu’il peut y avoir
d’intéreffanï
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d’intereffant de théorie & de pratique dans ces fortes de
machines; on fait voir auflr comme l’on peut fe fervir du
flux & reflux de la mer, pour faire tourner des roues toujours
du même fens ; la maniéré de conftruire des moulins
à bras, & d’autre mis en mouvement par des-chevaux-,
à l’ufage des places de guerre.
On décrit enfuite les moulins à fcier, oïl fait- l’analyfe
de toutes les parties qui entrent dans leur compofition, &
on en calcule l’effet félon la groffeur des pièces de bois
que l’on veut débiter ; on en rapporte aum d’autres pour
fcier des blocs de pierre, d’autres pour percer des tuyaux
de bois, pour la conduite des eaux; d’autres enfin pour pul-
vérifer des matières, comme,5 par exemple, celles qui- entrent
dans la compofition de la poudre à canon.
Tous ces moulins font accompagnés de redierchesEur
ce qui peut les rendre parfaits, des calculs qui embraffent
les frottemens & tous les accidens inféparables de la pratique,
qu’on a fournis à des réglés fi claires & fi fénfiblés
qu’avec une médiocre attention, le Leéteur peut acquérir
infenfiblement des connoiffances qui lui donneront un
fentiment éclairé fur toutes fortes de machines.
Les moulins à chapelet étant regardés avec raifon coma
me les machines les plus commodes pour les épuifemens,
on en a rapporté de toutes fortes d’efpeces, avec les calculs
de la force néceffaire pour les mettre en mouvement
, Sc du produit donc ils peuvent être capables.
Lorfqu’ils agiffent fur des plans inclinés , on fait voir
quel angle le plan doit former avec l’horizon, pour que
le chapelet épuife le plus d’eau qu’il eft poffible dans
un tems déterminé, On compare l’effet de ces chapelets
avec celui de quelques autres machines au même
ufage, pour faire fentir fur lefquels doit tomber la préférence,
Enfin on décrit plufieurs fortes de roues à eau, foit
Pan. I. Tome I. * c