
C H A P I T R E I L
Des Moulins a fcier le bois 3 le marbre, & a percer des
tuyaux.
J e crois qu’il n’eft pàs nécefïaire de faire fentir les avantages d un
moulin à fcier dans les endroits ou l’on fait de grands travaux *
comme aux Arfenaux de Marine de 1 Artillerie, auffi-bien que
dans les autres lieux où l’on débite une grande quantité de bois qu on
ne pourroit faire fcier à force de bras qu’avec beaucoup de dé*
penfe, au lieu que lé moulin une fois conftruit, fon entretien elï
un petit objet & d’une bien plus prompte exécution, pouvant faire
travailler trois ou quatre feies à la fois, pourvu que l’on ait affez
d’eau pour donner à la roue un certain degre de vitelïè* ^
Ce font ces confidérations qui ont engage la Cour den faire
conftruire un à laFere,en 17 3 6 , à l’ufage de lArfenal ; comme j’ai
été chargé du projet St de fon exécution, je n ai rien négligé pour
lui donner toute la perfeéfcion dont il pouvoit etre fufceptible j on
en pourra juger par le détail avec lequel je vais en expliquer les
parties développées dans les plans St profils des planches 1 St 1 ,
St ce Chapitre fervira à montrer dans quel goût les machines doivent
être traitées. _ 1. ( .
689. Le méchanifme d’un moulin à fcier fe réduit a trois choies
principales ; la première, que la feie hauflè St baiffe aullï lo'ng-tems
qu’il eft néceffaire, par le mouvement que l’eau communique a la
roue ; la fécondé, que la piece qu’on veut fcier avance d’un mouvement
uniforme pour recevoir les traits de foie, car ici c clfc le
bois qui doit aller à la rencontre de la fe ie , au heu qu’ordinaire-
ment c’eft la feie qui va à la rencontre du bois; ainfi le mouvement
du bois St celui de la feie doivent dépendre immédiatement l’un
de l’autre : la troifieme, que lorfque la feie a parcouru la longueur
de la pièce, toute la machine s’arrête d’elle-même St demeure immobile
, crainte que n’ayant plus d’obftacle à furmonter, la force
de l’eau ne fît tourner la roue avec trop de vîtehe, St ne cafsât
quelques pièces. ■ ■ ’ _ ■ ’ •
La première figure de la planche première exprime le profil du
moulin , pris fur fa longueur A B ; la fécondé , fon plan au rez-de-
ehauffëe, qu’on fuppofe élevé de 8 pieds au-deflus de la furface de
la terre ; la troifieme, le profil coupé fur la largeur du moulin ; St la
A quoi f e réduit
le iriècha-
nifme d'un
moulin à fc ie r .
Plan, i ."
Fig. i j î j 3 & 4-