
L a vîtejfe des
chevaux qui
fo n t aller cette
machine 3 efl
inférieure à'
leur vîtejfe naturelle.
Defcription
<Pune pompe
pour les épui-
femens.
P l a n . 3.,
F ig . 6 &
7-
374 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , ' L i y . I I .
755. Les roues des chapelets étant oétogones, chacune fera monter
8 fceaux, ou 4pieds cubes d’eau dans une révolution ; Stcomme
nous avons vu que la machine en élevoit 4 3 1 en une heure, il faut
donc qu’elle fafle 108 tours dans le même tems. D ’autre part chaque
rouet ayant 32 dents , St l’hérifl'on 48 , l’un St l’autre agiffant
lur les fufeaux d’une, même lanterne, la vîrcilc du rouet fera a
celle de l’hériffon dans la raifon réciproque de 48 à 32 ; ou de 3
à z ; d’où il fuit que le rouet faifant 108 tours en une heure, l’hé-
riflon Sc par conféquent les chevaux n’en feront que 7 z dans le
même tems"; Sc comme dans chacun de ces tours ils décriront
une circonférence de 1 5 } toifes, ils n’auront donc par heure
qu’une vîteflè de 1 1 3 1 toifes, au lieu qu’elle devroit aller au moins
à 180.O. . .. . '
J ’ai cru devoir entrer dans le détail qu’on vient de voir pour
montrer de quelle maniéré il faut s’y prendre lorfqu’on veut examiner
fi une machine mûe par des chevaux fait tout l'effet qu’on
en doit attendre ; je pourrois auffi montrer que deux chevaux appliqués
à une machine beaucoup plus fimple , épuiferoient une
bien plus grande quantité d’eau ; mais je laillè cette recherche aux
Lecteurs éclairés qui ne manqueront pas d’en découvrir le moyen ,
fur-tout quand ils auront vu le fécond volume.
Au refte, je foumets tout ce que je viens de dire à la çenfure
des pérfonnes intelligentes qui font à portée d’examiner cette
machine fur les lieux, n’en ayant pu juger que fur les trois articles
de la légende, qui font i°. Que chaque fceau contient un
demi-pied cube d'eau. z°.‘ Que la machine élève par heure IZ96 pieds
cubes à 1 4 pieds de hauteur. 30. Quelle ejl mife en mouvement par
4 chevaux. ' '
Après avoir expliqué les différentes fortes de chapelets dont
on peut faire ufage, il me refte à décrire les autres machines répandues
fur les planches qui accompagnent ce chapitre, que j ai
moins rapporté comme des modèles à fuivre, que pour y joindre
des réflexions utiles fur leurs avantages Sc leurs défauts.
756. La fixieme figure de la planche troifieme eft une efpece
de pompe pour élever l’eau par afpiration, dont j’ai vu faire 1 eflài
à la conftruétion d’une éclufe. Quatre planches bien jointes, calfatées
Sc liées avec des équerres de fe r , formant une bufe qui a
intérieurement 9 pouces en quarré, compolènt le corps de cette
pompe ; au fond.eft une petite planche C , garnie de cuir tout autour
, fervant de foupape, qui repofe fur un chaffis fixe auquel elle
eft attachée arec deux pentures. L ’effet de cette foupape dépend
,, ÇHAp; IV; des M achines pour les E puisemens. 375
d unputfard, ou pifton B qui n’eft autre chofe qu’un petit coffre fans
tond auffi garni de cuir : ayant un couvercle E qui tient lieu d’une
leconde foupape. Ce coffre eft attaché à deux bandes de fe r , à
travers lefquelles paffe une barre de bois D , qui facilite aux manoeuvres
le moyen de lever Sc de baiffer le pifton dont le jeu eft
de 1 6 pouces. 1
, Cette pompe étant placée à un endroit où l’on veut faire un
epuilemcnt, de maniéré que la foupape C foit fubmergée on
rempfit d’eau tout le corps de la bufe afin de chaffer l’air ; après
quoi le pifton étant mis en mouvement, l’eau de la fource monte,
cc fort par le canal de décharge F , ce qui arrive par le jeu alterna-
tit des deux foupapes, comme on le va voir.
, I-orlqu’°n baille le pifton, la foupape C fe ferme, Sc l’autre E
s ouvre; leau de la bufe paffe au-deffus du pifton, lequel étant levé
, la loupape fe referme, Sc celle d’en-bas s’ouvre par l’aûion
du poids de l’air qui contraint beau de la fource de monter dans
la bule ; peu apres, lorfque le pifton vient à defcendre , la foupape
d en-bas le referme, celle d’en-haut s’ouvre, Sc il arrive la même
manoeuvre que ci-devant.
757- Celui qui a imaginé cette machine, qu’il croyoit bien pré-
era e a un chapelet vertical, ayant donné au pifton 9 pouces en
quarre Sc 1 6 pouces de jeu, afin qu’à chaque relevée il épuisât les
trois quarts d’un pied cube d’eau, dont la pefanteur eft à-peu-près
de 52 livres, s’étoit imaginé que deux hommes le feraient aifément
mouvoir, n ayant chacun à foutenir qu’environ z6 liv. d’eau. Mais
iorfqu on en vint à l’exécution pour élever l’eau à 8 pieds, fon
étonnement fut extrême de voir que bien loin que deux manoeuvres
nUent jouer le pifton avec aifance, comme il s’y étoit attendu,
huic hommes ne le pouvoient mouvoir qu’avec beaucoup de
peine, le nombre des relevées n’allant tout au plus qu’à 2© par
minute ; ce qui répond à un épuifement de 15 pieds cubes dans le
meme tems, Sc qui aurait été de 900 par heure,.fi les manoeu--
vres avoient pu pouffer le travail jufques-là fans perdre haleine ;
mais il fallut abandonner la machine Sc multiplier les chapelets -
pour ne point fe laiffer gagner par l’abondance des eaux d’un grand
nombre de fourees qui rendaient Inexécution du travail extrêmement
pemble.
Cet effet paraîtra fans doute bien fingulier à ceux qui ignorent
, “ éorie des pompes; car il eft peu de machines plus Amples;
que celle-ci, la puiflànce étant immédiatement attachée au poids
& qui loit, en apparence, moins fufceptible des recherches abftrai-
B b b ij
E ffet furprêm
nant de cette
pompe*
Plan. ïjg
Fig. 6*