i A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v r e I.
fleurs puiflances qui, agiffant les unes contredes autres autour d’un
point fix e , demeurent en repos.
z. On nomme direction, ou détermination, d’une puiffance, la
ligne droite félon laquelle cettepuiffance poulie ou tire un corps.
3. On appelle effort, imprefion ou moment d’une puiflànce, ce
que la maniéré dont elle eft appliquée à un corps ou à une machine,
lui permet d'action contre l’obftacle à furmonter.
4. Quand on dira par la fuite qu’un corps eft mû fur un plan horifontal,
par une ou plufieurs puiflances-, on fuppofera, pour plus
d’intelligence, que la force de chaque puiflànce eft attribuée a
une main qui pouflè ce corps félon une ligne droite avec une
fôrce toujours uniforme , pour lui faire parcourir des efpaces
égaux en tems égaux ; c’eft-à-dire, que fl cette puiflànce, en pouffant
le corps fucceflivement, lui faifoit parcourir un efpace de 6
pieds en 6 fécondés de tems , elle lui feroit parcourir un pied par
chaque fécondé, . - v .
N ’étant pas néceffaire qu’une puiflànce foit appliquée immédiatement
à un corps pour le pouffer, on peut fuppofer, fl l’on veut,
quelle fe fert d’un rayon Jo lide , comme on fait d’un billard lorf-
qu’on veut poufler une bille avec une force uniforme félon une même
direction. Comme il s’en faut bien que la force que peut avoir
la main qui pouffe une bille, foit totalement employée à la mouvoir
, on fera attention que lorfque nous dirons qu’un corps eft
pouffé ou tiré par une ou plufieurs puiflances, on ne doit entendre
par ces puiflances, qüe ce que chacune exerce de force pour
tirer ou poufler ce corps , 8ç non tout ce qu’elle en pourroit
avoir.
5. Lorfque plufieurs puiflances poufferont ou tireront un corps,
il faudra confidérer leurs directions comme étant renfermées dans
un même plan ; 8c lorfqu’elles feront appliquées à des cordes, on
fera abftraction de la roideur 8c de la pefanteur de ces cordes.
6. Soit qu’une ou plufieurs puiflances pouffent ou tirent un
corps, les direétions félon lefquelles elles agiront feront toujours
marquées par celles des rayons folides , ou des cordes, auxquelles
ces puiflances font appliquées. Ainfî , l’on pourra regarder leur
effort comme s’étendant également dans tous les points de leurs
directions, fans fe mettre en peine de la diftance où ces puiflances
fe trouvent du corps fur lequel elles agiffent ; le plus ou le moins
de longueur des cordes, ou des rayons, ne pouvant caufer aucune
altération à leur effet.
7. On peut aufli recevoir comme inconteftable que l’action efi
ClfAP. I. de la M échâà'I 5 ü E> J, égale à la réaction ; en effet faction d’une force contfT corps
ne peut'être qu’égale à celle qu’a ce corps pour la repouffer.
8. Comme il n’y a point de rapport, de quelque nature qu’en
foient les termes, qu’on ne puiffe exprimer par des lignes droites
, nous nous efi fetvirens pour défigner là force'que nous attribuerons
aux puiflances ; ce qui fuffira, pour peu qu’on ait d’intelligence'
, fans qu’il foit néceffaire de caractérifer ces puiflances par
d’autres traits.
9. Quand une puiflànce eft appliquée à une machine pour produire
un certain effet, on la nomme puiffance motrice, ou puiffance
ctgijjante, 8c l’on dit qu’elle agit avec une force abfolue, lorfqu’elle
emploie tout ce qu’elle peut exercer de force pour furmonter
l’obftacle qui lui eft oppolé : on d it, au contraire, que cette puif-
fance n’agit qu’avec une force relative, ou refpeciive, lorfqu’elle'
n’emploie qu’une partie feulement de fa force abfolue.
itt Lorfqu’un mouvement réfulte du concours de deux puiflances
, comme d’une feule qui feroit formée de ce qu’elles y em-
ployent d’action, on l’appelle mouvement compofé.
1 1. Comme les mouvemens de cette efpeeè fe rencontrent fréquemment
dans les machines, 8c qu’On en a déduit le principe le
plus fécond de la méchanique : nous commencerons par établir les
propriétés du parallélogramme des forces, en fuppofant que les effets
font toujours proportionnels à leurs caufes, qui eft un axiome dont
on ne peut douter.
Par exemple, comme les vîteflès uniformes d’un même corps,
ou des corps égaux, ne peuvent être que dans la raifbn des forces
motrices, les efpaces parcourus par ces corps, en tems égaux, feront
aufli comme les forces motrices , ou les caufes qui les auront
produites ; 8c lorfque les efpaces parcourus d’un mouvement uniforme
par un même corps, ou par des corps égaux, font entr’eux
comme leurs vîteflès, ou comme les forces qui les ont produites,
ces efpaces font parcourus en tems égaux.
12. Quel que foit le nombre des forces ou des puiflances quelconques
, dirigées comme l’on voudra, qui agiflènt à la fois fur un
meme corps ; ou ce corps ne fe remuera point du tout, ou il n’ira
que par un feul chemin, 8c fuivant une ligne qui fera la même que
fl au lieu d’etre ainfi pouffé ou tiré par toutes ces puiflances à la
fois , ce corps ne l’étoit que fuivant la même ligne, 8c en même
fens, par une feule force ou puiffance équivalente à celle qui ré-
fùlteroic du concours de toutes celles-là,