
force que l'eau
acquiert en
coulant dans
un canal incliné.
Plan. 4.
Autre efpece
de moulin en
ufage fur la jGaronne.
P lan. i .
Fig. 5,
Defcription
des moulins
30* A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i y . II.
trieme de donner un exemple de la maniéré de mefurer le choc
de l’eau qui coule fur un plan incliné ; nous fuppoferons que celle
du réfervoir, que fou'tient la vanne C , en: toujours entretenue à 17
pouces de profondeur, que le pertuis a 4 pouces de hauteur fur 12
de largeur ; ainfi la hauteur moyenne de P eau fera à-peu-près de 1 y
pouces, (534) qu’il faut, félon l’article 578, multiplier par 16 pieds
qui eft la hauteur que nous donnerons au canal incliné A , ou à l’élévation
du pertuis au-dellùs de la roue D ; enfuite extraire la racine
quarrée du produit, qu’on trouvera de 4 pieds 5 pouces 8 lignes
pour la hauteur de la colonne d’eau qui auroit pour bafe le
pertuis, ou le tiers d’un pied quarré : prenant dans la Table troilieme
le tiers du choc qui répond à une chute de 4 pieds 5 pouces 8 lignes,
on trouvera 103 liv. j pour l’exprelîion du choc de l’eau qui
fait tourner la roue, quoique celui de la même eau ne foit capable
que d’environ 29 liv. immédiatement à la fortie du pertuis; ce qui
fait voir combien elle a acquis de force par fon accélération.'
Si la vanne étoit élevée jufqu’au niveau de l’eau , Se que la four-
ce fût allez abondante pour fournir à la dépenfe d’une ouverture
de 12. pouces de largeur fur 17 de hauteur, qui donne un pied 5
pouces de fuperficie ; la hauteur moyenne feroit alors les quatre
neuvièmes de la profondeur de l’eau, (514) c’eft-à-dire, de 7 pou-
■ ces 6 lignes.8 points, qui étant multipliés par 16, hauteur du canal
incliné, (578) on aura un produit dont la racine quarrée donne environ
3 pieds 2 pouces pour la hauteur de la colonne qui auroit
pour bafe le plan de Ja feétion de l’eau au fommet du canal. Cherchant
dans la Table troilieme le. choc qui répond à une chûte de
3 pieds 2 pouces, on le trouvera de 222 liv. qui étant multipliés
par un pied 5 pouces, donnent 3 14 liv. { pour le choc de l’eau à la
fortie du canal, au lieu qu’elle ne peut être capable que d’un choc
de 6 2 liv. à fon fommet.
668. On voit à quelques endroits, lur la Garonne, des moulins
qui font encore d’une conftruction allez linguliere ; la roue eft une
efpece de tambour qui a la figure d’un cône tronqué renverfé qui
tourne dans une cuve de maçonnerie faite exprès : les aubes de
cette roue font appliquées obliquement fur la furface du tambour
où elles forment des portions de fpirales. Ces aubes ainli difpofées
obligent la roue à tourner avec une extrême vîtelïe, par conséquent
la meule qui répond à fon elîieu, fit pour cela il ne faut qu un
filet d’eau.
669. De tous les moulins à eau qui ont été imaginés jufqu ici,
je crois qu’il n’y en a pas de plus ingénieux 8t de plus fimples que
C h a p . I. de s M o u l i n s a e au. 303
ceux qui ont été exécutés au B a faclc à Toulotife, comme on en va du SafacU i
juger. - o *
I l y a aux moulins du Bafacle 25 meules de front, qui vont incef-
famment fit qui entretiennent de farine la ville 6C les environs ; fie
comme elles agilfent toutes de même par la force du courant, fie
que leur a&ion eft indépendante l’une de l’autre, je ne rapporterai
que ce qui convient à trois de ces meules.
La première figure montre le plan de plufieurs piles de maçon- Plan. 5 &
nerie fervant de piédroits à des arcades fermées par des vannes 6.
qu’on voit dans la huitième figure, qui eft une élévation prife fur la Fig- 1 & 6
longueur A B ; chaque vanne répond à un courlier 7, revêtu de maçonnerie,
allant en rétrécillant jufqu’à l’endroit CD où il aboutit à
un cylindre, ou tonneau CED fans fond, qui eft aulfi de maçonnerie.
L ’eau retenue derrière la vanne 5 paffant par le pertuis 22,
entre avec précipitation dans le courlier, 6t ne trouvant point pour
fortir un paflage aulfi grand que celui par lequel elle eft entrée,
gonfle St s’introduit avec plus de force dans le tonneau en formant
un tourbillon, fit contraint de tourner avec elle une roue horizontale
qui eft dans le fond, repréfentée aux endroits F , fit mieux encore
dans les Figures 4 5c 5. L ’arbre 1 de cette roue aboutit à la
meule K de la fïxieme figure.
L ’eau qui eft entrée dans le tonneau, après avoir fait plufieurs
tours 5c frappé les aubes de la roue, s’échappe par le vuide qui fe
trouve dans l’intervalle que ces mêmes aubes lailfent entr’elles,
fort par le fond du tonneau, fie s’écoule du côté d’aval ou on a
ménagé une pente ; voilà une idée générale de la manoeuvre de ces
fortes de moulins que je vas détailler fuccinétement.
A la roue eft un pivot tournant fur la crapaudine pratiquée dans
le palier N : ce palier eft appuyé à l’endroit V fur un feuil avec lequel
il eft encaftré de quelques pouces ; l’extrémité X eft attachée
avec un boulon à un poteau pendant O , fufpendu au balancier Fig. 6 .
PQ , appuyé d’une part à l’endroit P , fufpendu de l’autre a la
pieee Q R , percée vers le haut de plufieurs trous pour recevoir un
boulon. Comme toutes les pièces jouent enfemble quand on haulïe
ou baillé l’extrémité R , on peut, par leur moyen, faire monter ou
defeendre la roue F , afin d’approcher la meule fupérieure K de fon
inférieure, félon l’ufage ordinaire des moulins.
La hauteur du tonneau eft exprimée par LM , 8c l’on voit que
du côté de la fortie de l’eau, la maçonnerie dont il eft compofe
eft portée par des poutres M fie T , 8c qu’à cet endroit il v a une
arcade S derrière chaque tonneau, qu’on ne peut bien diftinguer
Q q 1