
Exemple t^un
moulin exécuté
autrefois à
Dunkerque,
& qui allait
par le flux &
reflux»
Plan. 8,
306 A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v . I I .
H F I 8c va s’écouler à la mer ; ainfi toute la manoeuvre le réduit à
ouvrir 8c à fermer alternativement tous les fix heures les vannes E ,
B , 8c D , F. Pour interrompre le moulin quand on le juge à propos,
on a placé une vanne à l’endroit A , qui empêche que la mer
ne pâlie au-delà.
La fécondé figure comprend deux moulins qui agilTent de la
même maniéré que le précédent, mais avec un peu plus de circuit
; on fuppofe que le côté L répond au rivage, 8c le côté K au
réfervoir. Quand la mer monte, on ouvre les trois vannes A , G , C ,
8c l’on ferme les trois autres B , D , H ; àinfi l’eau fait tourner d’abord
la roue F , enfuite l’autre E , de-là pâlie dans le canal MCI
pour fe rendre au réfervoir.
Quand la mer bailTe on ferme les trois paflages A , G , C , 8c l’on
ouvre les trois autres B, D, H , l’eau du réfervoir vient faire tourner
la roue E de. même fens qu’auparavant, de-là coule par le palTage
D , 8c va faire tourner la roue F comme en premier lieu, enfuite
elle s’échappe par le canal P BO , 8c va fe jetter a la mer ; ainfi la
manoeuvre confifte à ouvrir Sc à fermer alternativement les vannes.
671. Voici les développemens d’un moulin dans le goût des pre-
cédens, qui a été exécuté à Dunkerque, Sc qui a fublifté encore
long-tems après la démolition ; n’ayant été détruit que depuis.quelques
années par le propriétaire même , piqué de voir qu’on vou-
Joit l’obliger d’entrer dans les frais de .l’entretien des canaux de
Fumes 8c d e la Moëre, qui facilitoient la manoeuvre de ce moulin
fitué dans la ville entre ces deux canaux. I l faut être prévenu que
le fond du canal de la Moëre eft de niveau avec l’ancien port, 8c
que le fond de celui de Fûmes eft de 6 pieds plus élevé ; ainfi le
moulin manoeuvrait à la marée montante par le canal de la Moëre,
8c continuoit à la marée defcendante par celui de Fûmes de la maniéré
du monde la plus commode, comme on en va juger.
Ce moulin contenoit huit meules marquées H , dont 6 tournoient
par le moyen de la mer, 8c les deux autres par celui du
vent ; c’eft pourquoi on a pratiqué la gallerie de charpente K L en-
dehors de la tour pour difpofer l’axe des ailes dans la direction du
vent, ...
Le plan fait voir trois courfiers A , B , C , dans chacun defquels
tournoit une roue qui donnoit le mouvement à deux meules, comme
le profil le fait allez l’eptir. Je ne dis rien du mouvement de la
roue F , qui répondant dans le courfier C , avoit la liberté de tourner
tantôt d’un fens tantôt d’un autre, fuivant le flux 8c le reflux,
pour ne m’arrêter qu’aux deux autre? répondans aux courfiers A
C'hap . I. DES M oul i n s a eau. 307
8c B , dont l’équipage de chacune eft repréfenté par le fécond profil.
Pour leur donner le mouvement, on a fait quatre poites a deux
battans D , E , F , G , qui s’ouvroient 8c fe fermoient alternativement
d’elles-mêmes par l’aââon de l’eau. Par exemple, a la marée
montante les portes E 8c F s’ouvroient, 8c les deux autres D 8c G
le fermoient, l’eau venant palier par les courfiers du lens marque
par les fléchés faifoit tourner les roues pendant le flux, 8c a la marée
defcendante les portes G 8c D s’ouvroient, 8c^ les deux premières
E 8c F fe fermoient ; l’eau fe trouvant arrêtée en E palïoit
par la porte G , 8c fortoit par l’entrée D , après avoir fait tourner les
deux roues du même fens qu’auparavant.
6 ji . J ’ai fait réflexion que l’on pouvoit fe fervir de la marée pour Plan. 7.
faire aller des moulins d’une maniéré encore plus fimple que celle Fig. S.
que je viens de décrire. Je fuppofe que R ST marque la balle mer,
8c KQM la haute mer; que l’on a creufé le terrein au niveau des duftux
plus baflès marées fur l’étendue S L A G N T , qui aboutit à deux ré- WiïOEiïÊ?
fervoirs DOH 6c G P I , dont le lit du premier doit être de 6 ou 7 roucs_
pieds plus élevé que celui du fécond qu on fera de niveau avec la
bafïe mer , ainfi l’on ménagera une chuce a 1 endroit HT, accompagnée
d’une éclufe fermée avec des vannes pour foutenir les eaux
du canal fupérieur, & faire tourner plufieurs moulins, A l’entrée du
baffin fupérieur, il faudra faire une éclufe A B fermée par deux portes
bufquées D qui s’ouvriront d elles-memcs du cote du canal a la
marée montante , l’eau entrera a la hauteur de 7 a 8 pieds, Sc s y
trouvera enfermée fans en pouvoir fortir qu en ouvrant les pertuis
des moulins, parce que les portes D fe refermeront d elles-memes-
aufli-tôt que la mer commencera à baifTer.
On conftruira aufîi une éclufe EF a 1 entree du bafîin inférieur,
dont les portes G regardant la mer fe fermeront d elles-memes
quand elle montera, ôc elle ne pourra entrer dans ce bafîin uniquement
deftiné à recevoir les eaux d’en-haut ; car le radier des moulins
étant à-peu-près de niveau avec le lit du bafîin fuperieur, leaiï
pourra pafler de l’un dans l’autre, 6c de-la aller fe jetter a la mer ,
lorfque la marée, en baiffant, laifïera la liberté aux portes G de
s’ouvrir pour mettre ce bafîin à fec de 12 heures en 1 1 heures. Or fi
l ’on proportionne l’étendue de celui d’en-haut à la quantité d’ea.12
que les moulins dépenferont pendant 9 ou io_heures, afin d avoir
égard au tems que la mer mettra à baifïer 6c à remonter jufqu a un
certain point, les moulins iront continuellement fans aucune fu-
jétion. ' •* v # . x ;
Comme toutes les rivières qui vont fe jetter à la mer ont un flux