
3 4 i A r c h i t e c t u r e H y d r a u l i q u e , L i v . I L
L , en s’engrainant dans les dents M , à-peu-près comme on l’a VU
fur les planches précédentes.
Pr.AU. 3. Au lieu de la manivelle, il y a de ces fortes de moulins qui ont
Fig. 7. ' à l’arbre de la roue deux morceaux de bois R R , {voye^ Figure-/)
qui le traversent diamétralement, au bout defquelles il y en a deux
autres S S , formant des levées, attaches l ’un dellixs, 1 autre delTous :
on charge la fcie d’un poids capable de la faire defcendre en fur-
montant la réfiftance du bois qu’on veut fcier : au bas du chaffis
de la fcie il y a un mentonnet T , qui étant rencontre par les levées
S , S , à chaque tour de roue, force la fcie à monter & defcendre
deux fois, au lieu que la manivelle ordinaire ne la fait d e f
cendre qu’une fois à chaque tour de roue.
Je ne m’arrêterai pas davantage à détailler les figures de cette
planche, puifqu’au premier coup d’oeil on peut juger de ce quelles
lignifient ; c’eft à ceux qui auront à faire conftruire de pareils moulins
, à voir lequel des deiix que je donne ic i, peut convenir le mieux
à la fituation des lieux, 8c à tirer de l’un 8C de 1 autre les parties
qu’on eftimera les plus néceffaires,
1Expériences y io . Le bois fec eft plus difficile à fcier que le tendre ouïe verd,
r £T3P*ri à-peu-près dans le rapport de 4 à 3 ; ayant éprouvé fur deux pièces
long, C“UTS ' de chêne de 12 pouces d’équarriflage , que la première, qui etoit
de vieux bois, mais fain 8c dur, a été fciee fur la longueur de 1 z
pieds en z 5 minutes, 8c que celle qui étoit de bois verd a ete fciee
fur la même longueur en 18 minutes.
J ’ai reconnu, par expérience, que trois hommes appliqués a une
fc ie , deux en-bas 8c un en-haut, peuvent fcier une piece de bois de
chêne verd de 1 z pouces d’épaiflèur fiir la longueur de 10 pieds par
heure, 8c continuer ce travail 6 heures le matin, 8c 6 heures 1 aprèsmidi,
par conféquent fcier izo pieds par jour.
Les mêmes ne peuvent fcier que 5 pieds par heure de^ bois de
chêne fèc de 1 z pouces d’épaiflèur, 8c qu’environ 60 pieds par
jour, c’eft-à-dire, la moitié moins que fi le bois etoit verd.
Ils peuvent fcier 14 pieds par heure de bois blanc 8c verd, qui
auroit 1 z pouces d’épaiflèur, 8c feulement 6 pieds - , ou 7 pieds
tout au plus, quand il eft fec.
Ils ne peuvent fcier que 17 à 18 pieds par heure de bois de chêne
dur , de 7 ou 8 pouces d’épaiffeur, 8c quand il eft verd, environ
z 5 ou z 6 pieds, 8c fi c’eft du bois blanc dur , ils en peuvent
débiter jufqu’à 31 ou 3 z pieds, ainfi des autres pièces, dont ns
fcieront plus ou moins, à-peu-près dans la proportion inverle d e
leur épaiflèûr.
C hae. II. des M oulins a scier le bois, été. 343
. 7 1 1 - Pour ne rien négliger de ce qui peut appartenir à ce Chapitre,
j ’ajouterai ici la defeription d’une machine pour fcier le
marbre, dont le deflèin, qu’on voit fur la planche quatrième vient
d e M. Morel
Peu de gens ignorent la maniéré dont on fcie d’ordinaire les
blocs de marbre ; on fe fert d’une fcie unie 8c fans dents, où deux
hommes font employés, un de chaque côté, lefquels de tems en
tems jettent du grais pilé dans la voie de la fc ie , pour ufer le marbre,
8c y font tomber de l’eau pour empêcher la fcie de s’échauffer :
la monture de la fcie eft défignée par la lettre A au plan 8c à l’élévation,
auffi-bien qu’au profil exprimé par la troifieme figure. Cette
dernière montre que les bras de la lcie font creux en forme de
couliflès fur la hauteur de 5 pieds, pour répondre aux plus gros
blocs qu’on a coutume de débiter : 8c comme la fcie ne peut agir
lur le marbre que par l’effort qu’elle fait pour s’y enfoncer, on fup-
pole que chacune de fes extrémités eft chargée d’un cube de
plomb, dont on déterminera la pefanteur dans l’exécution, pour la
faire deleendrc a mefure que le travail avance. Cette monture, outre
les pièces de fon aftèmblage, eft encore munie de deux oreilles
C C pour la foutenir 8c la faire gliffer fur les chevalets D D , pofés
cn.lJ,lc*ite.% ne > effacés de maniéré que la monture de la fcie
puiffe facilement couler entre deux.
Comme on peut faire agir plufieurs fcies à la fois , je ne parlerai
d’abord que d’une des deux qui eft au-plan. On voit que la
puiffance doit être appliquée à une manivelle E , de iz pouces de
coude, qui répond a une lanterne F de 8 pouces de diamètre, s’engrainant
avec une roue dentée G dont le diamètre eft de 1 6 pouces
: à l’effieu de la roue G eft une autre roue H qu’on ne peut voir
que dans la première figure, étant cachée au plan fous la piece I.
Cette roue,- quia, zo pouces de rayon jufqu’aux extrémités de fes
dents, n eft dentee que lur la moitié dé fa circonférence : ces dents
s engrainent avec les coches de la cremaillere I , attachée par une
de fes extrémités a la monture de la fcie, 8c à l’autre eft une corde
qui, après avoir paffé fur une poulie, va aboutir à un poids K.
Quand la puiflànce fait tourner la manivelle, les dents de la
roue H rencontrant celles de la cremaillere I , l’obligent, malgré
la pefanteur du poids K , de faire un chemin de 30 pouces de la
gauche a la droite ; alors la fcie eft pouflec du même côté, 8c quand
la roue H a fait une demi-révolution, ne préfentant plus de dents
qui accrochent la cremaillere v la fcie eft ramenée de la droite à la
gauche par l’action du poids K ; ainfi il faut que la manivelle fafle
X x ij
Defeription
d'un moulin
pour fc ie r le
marbre.
Plan. 4.
Fig. 1 , zf
6c 5.