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61 8. Il fuit encore que lorfqu’on enfonce entièrement dans l’eau
un corps plus léger que lé volume qu’il déplace, il eft repouïTé de
bas en haut par les'colonnes d’alentbiir,l’excès du poids dê cë volume fur celui du acvoerpcs .une force égale à
61 9. Il cft bon de remarquer qu’un même corps s’enfoncera plus
ou moins ; dans des liqueurs de pefanteurs fpécifiques différentes;
par exemple, un vaifleau chargé, s’enfoncera plus dans une riviere
que dans la mër, parce que l’eau douce eft plus légère que celle de
la mer. '
Manière de g LO_ On a fçu mettre à profit le principe précédent pour retirer
vj-ïïijJx/Il- du fond de la mer des. vaiflèaux fubmergési. Pour cela on fe fert
mergés. de trois vaiftèaux , dont l’un eft lefté de façon à demeurer à fleur
d’eau, on le conduit au-deflus du vaifleau fubmergé, & on les fait
attacher enfemble par des plongeurs, enfuite on décharge le premier
de fon left que l’on met dans un des deux autres qui doit être
plus grand ; celui qui eft fubmergé monte à mefure qu’on décharge
fcéecluoin adv eecft lcehqauregl éil, eofnt al’tattatcahcéh e: qtouuatn dde c enlouui-vceia euf ta vuu fiudbem, &ecrg qéu ;e olne
le vuide enfuite dans un troifieme plus grand que le fécond, ce qui
fait encore monter le fubmergé, ôc on continue cette manoeuvre
jufqu’à ce qu’il foit à fleur d’eau.
Fig. 7 84 s 6 2 1 . Il eft aifé préfentement d’expliquer le fécond cas, car fi on
79. continue de verfer de l’eau dans le vaifleau a b c d pour le remplir, il
dune ‘élan s’enf°ncera dc'plus en plus, tant que les furfaces des deux eaux
teurfpécifique foient confondues, alors le vaifleau étant entièrement plongé dans
égale à celle de fe réfervoir, fera partie de la colonne g b ch, laquelle s’étant mife
Maintient'en en équilibre avec toutes les autres, le vaifleau s’y trouvera auflî.
équilibre à Si la hauteur bg de la colonne gbch contient plufieurs fois celle
quelque pro- qu vaiflreau, cette colonne fera compofée de plufieurs prifmes
Joie plongé. y aplbuctôdt; f&itu éc ovmerms lee inl ifveeraa ui nddei flf’éeraeun qt uàe l ’véeqrusi llieb rfeo qnude, ll’’uonn dv’oeuitx qfuo’iat
quèlqu’endroit que foit placé le vaifleau, ou u n c o r p s folide d’une
pefanteur égale à celle du volume d’eau dont il peut occuper la
place, il fe maintiendra en équilibre avec toute celle dont il fera
environné.
622. Puifque le volume qu’un corps occupe dans l’eau peut etre
confidéré comme faifant partie de la totalité de l’eau même, il fuit
que quand un corps d’une pefanteur fpécifique, égale ou moindre
que celle de l’eau, s’y trouve plongé, le fond du vaifleau eft plus
chargé qu’il n’étoit auparavant du poids de l’eau dont ce corps occupe
la place, ou de celui du corps même.
C hap. III. des Réglés de l’Hydraulique. 271
6 13. A l’égard du troifieme cas, un corps ne fe maintenant en- L es corps
tre deux eaux, qu’autant qu’il eft foutenu en équilibre par une force perdent dans
égale au poids du volume d’eau dont il occupe la place, 011 voit
que lorfque ce corps cft plus pefant que celui du même volume, il poids égale à
doit furmonter la réfiftance qui lui eft oppofée ,'& defeendre avec " a t
toute la force qui lui refte, c’eft-à-dire, avec l’excès de fon poids cupM u pu-
fur celui du volume dont il occupe la place. .
- 624. Il fuit de-là que les corps perdent dans l’eau une partie de
leur poids, égale à celui du volume d’eau dont ils occupent la
place;
625. On tire de cette conféquence le moyen de trouver le rap- Maniéré de
port de la pefanteur fpécifique d’un corps à celle de l’eau ; car fi on emmure le
le pofe-dans de juftes balances, & qu’on le trouve de 12 livres, "ftZeuïfpé-
qu’enfuite on le fufpende avec un fil fort, délié à l’un des baffins de cifique des
la balance pour le plonger entièrement dans l’eau ; fi on s’apper- Zrp/eau‘U‘
çoit qu’il ne pefé plus que 7 livres, c’eft une marque qu’il occupe le
volume de 5 livres d’eau, que par conféquent la pefanteur fpécifique
de ce corps eft à celle de beau , comme 12 eft a j.
6 16. Quand on feait quelle partie de fon poids un corps perd Manière de
dans l’eau, ou quelle eft la pefanteur de celle dont il occupe la TuÊTdZs
place, il eft aifé d’en avoir la folidité quelqu’irrégulier qu’il fo it, corps irrégu-
parce qu’il y aura toujours même raifon du poids d un pied cube ^lcrs en
d’eau au nombre de pouces contenu dans un pied cube, que du Fj ^ ‘p e L .
poids de l’eau dont ce corps peut occuper la place, au nombre dé
pouces qui doit en exprimer le volume ; ainn fuppofant, comme
dans l’exemple précédent, qu’un corps du poids de 12 liv. occupe
la place de 5 liv. d’eau, on dira comme 70 eft à 1728 , ainfi j eft
au volume que l’on cherche, qu’on trouvera de 123 \ pouces.^
Pour fçavoir combien pefera un pied cube de la même matière,
on dira fi 123 | pouces pefent 12 liv. combien pefèront 1728 pouces,
on trouvera 168 liv. pour le poids du pied cube. |
627. C’eft par de pareilles expériences que l’on a trouve que
l ’or perd dans l’eau la dix-neuvieme partie de fon poids ; le mer j
cure, la quatorzième ; le plomb, la douzième ; Y argent, la dixième ;
le cuivre, la neuvième ; le fer, la huitième ; &C l’étain, la feptieme.
,628. On tire de-là le lecret de connoître la quantité d’alliage Maniéré de
qu’il y a dans une pièce de monnoie, ou dans un morceau de métal métaux
quelconque, comme on le va voir par un problème tiré de notre mixtes, ou hé-
Cours de Mathématique, qui fe réduit à faire l’analyfe de l’alliage du tirogenes.
métal dont le canon eft compofé.
' I l faut d’abord être prévenu que le métal dont on fait les pièces
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